Deux faces d’une même médaille antisémite
Depuis des années existe aux Etats-Unis le mythe du ZORG (Zionist Occupied Remote Government, littéralement le « gouvernement occupé et contrôlé à distance par les sionistes ») ce pouvoir occulte (imaginaire) des Juifs sur le gouvernement américain. Jusqu’ici le « concept » de ZORG n’avait droit de cité (en principe) qu’à l’extrême droite et chez les nazillons anglosaxons. On en a désormais une version de « gauche » - la ZPC - inventée par James Petras, auteur dont la prose se trouve fréquemment dans les médias altermondialistes et prétendument « anti-impérialistes ».
Que recouvrent les initiales ZPC ? Dans un article publié le 25 décembre 2006 sur le site dissidentvoice.org et intitulé « Pourquoi il est tellement important de condamner Israël et le lobby sioniste » Petras nous explique qu’il s’agit de la « Zionist Power Configuration », la « configuration sioniste du pouvoir » aux Etats-Unis. Ou ce qu’il appelle plus clairement le « pouvoir d’Israël aux Etats-Unis ».
Selon James Petras, la ZPC aurait joué un « rôle essentiel dans les principales guerres de notre époque, guerres capables de déclencher de nouveaux conflits » et elle « provoquera de nouvelles guerres américaines ». D’après lui, le « lobby juif a systématiquement miné les principaux piliers de notre démocratie fragile » et ce lobby dénierait « aux Américains (la possibilité d’exercer) une de leurs libertés et un de leurs droits constitutionnels fondamentaux ». « L’influence des contributions versées aux deux partis par des juifs riches » empêcherait tout candidat de remettre en question la propagande du « lobby sioniste » qui aurait réussi à empêcher ce que l’on « enquête sur le rôle clé de sionistes éminents dans la fabrication de faux rapports pour le Pentagone sur les armes de destruction massive en Irak ». Pour Petras, « le lobby a joué un rôle essentiel dans le soutien et l’application d’une législation répressive comme le Patriot Act » !
Ce « lobby » déploierait tous ses efforts pour « contrôler la politique étrangère américaine et, à travers la puissance américaine, pour influencer la politique des alliés, clients et adversaires des Etats-Unis en Europe, en Asie et au Moyen Orient ». Rien de moins ! « Jamais dans l’histoire de la république ou de l’empire américain une minorité puissante mais minuscule n’a exercé autant d’influence », assure-t-il.
Et Petras de conclure que la « ZPC représente une menace fondamentale contre notre existence en tant qu’Etat souverain et contre notre capacité à influencer ceux que nous élisons ».
S’il existait un prix du Protocole des Sages de Sion il faudrait certainement l’attribuer à James Petras. Y.C.
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