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Le mythe de la « persécution » des chrétiens aux Etats-Unis

vendredi 19 janvier 2007

Au cours des 25 ou 30 dernières années, alors que la taille et l’influence du mouvement fondamentaliste chrétien augmentaient considérablement aux Etats-Unis, une des tactiques les plus fréquemment utilisées par ce courant contre ses adversaires philosophiques a été de se présenter comme un groupe persécuté.

Des chaires des églises aux antichambres du pouvoir politique, les fondamentalistes et leurs agents au sein du gouvernement se sont saisis de toutes les occasions, des procès aux déclarations publiques, pour convaincre l’opinion américaine que le christianisme, en tant que doctrine religieuse et que groupe social, subissait une offensive généralisée, y compris des gouvernements où leurs mandataires étaient au pouvoir.

Ce travail exhaustif a apporté un certain nombre de victoires aux fondamentalistes, victoires qui, à leur tour, ont provoqué un recul de la conscience sociale et du progrès social. En effet, les harangues et les discours intimidateurs que l’on a pu entendre au cours des vingt-cinq dernières années ont réussi à convaincre une partie de ceux qui se situaient en dehors du mouvement fondamentaliste que les chrétiens allaient rapidement devenir une minorité persécutée aux Etats-Unis.

Cependant, cette affirmation nous amène à poser la question suivante :

Si les chrétiens sont vraiment en train de devenir une minorité persécutée, pourquoi sont-ils si nombreux dans pratiquement toutes les sphères de la société capitaliste américaine ?

Certains courants politiques, y compris des groupes et mouvements de gauche, considèrent cette tactique [de martyrisation] comme une simple tentative de resserrer les rangs fondamentalistes, de maintenir leurs forces en bon ordre de marche dans la même direction. D’autres pensent qu’elle vise à d’attirer la sympathie des non-fondamentalistes en raison des menaces supposées qui pèseraient sur les chrétiens.

Aucun de ces arguments n’est erroné, et on peut en retrouver des éléments de vérification dans l’utilisation de ce mythe. Mais ils restent à la surface du problème, et ne vont pas plus loin. En fait, en soulignant les conséquences indirectes de cette tactique, ces critiques ratent l’essentiel : à la fois pourquoi il est important de perpétuer le mythe « de la persécution des chrétiens » et quelle est la stratégie qui sous-tend ce mythe.

Manifestations

Au cours des cinq dernières années, le mouvement fondamentaliste a lancé plusieurs campagnes autour du mythe de la « persécution des chrétiens ». Ces campagnes sont allées de l’absurde à l’obscène, voire même, d’un point de vue chrétien, dans une direction potentiellement blasphématoire. Tous ces projets avaient pour but de soutenir l’influence sociale des idéaux chrétiens.

La campagne la plus explosive a certainement été celle des fondamentalistes chrétiens pour qu’une statue de marbre représentant les « Dix commandements » reste dans le bâtiment de la Cour suprême de l’Alabama. Elle y avait été placée par Roy Moore, qui occupait alors la position de président de la Cour suprême de cet Etat. Un juge fédéral ordonna de déplacer la statue, Moore refusa, et, pendant des semaines, le mythe du « chrétien persécuté » fut au centre de toutes sortes de protestations publiques.

Des groupes fondamentalistes comme la Christian Defense League (1) se sont joints à des organisations fascistes comme la League of the South (2) et le Constitution Party (3) (connu aussi sous le nom de l’US Taxpayers Party) pour répandre et perpétuer l’idée que le christianisme - si ce n’est Dieu lui-même - était attaqué par les trois organisations qui avaient porté plainte afin que la statue soit déplacée : l’American Civil Liberties Union (4), l’ Americans United for Separation of Church and State (5) et le Southern Poverty Law Center (6). En fin de compte, la statue dut quitter le bâtiment de la Cour suprême de l’Alabama, tout comme Moore parce qu’il s’était « lui-même placé au-dessus de la loi » en refusant de se conformer à une décision de la cour fédérale.

Un autre conflit, moins explosif mais qui a néanmoins suscité la polarisation des opinions, a surgi peu après, lorsqu’une cour fédérale a décrété que l’expression « sous (l’autorité de) Dieu », dans le serment d’allégeance (7) tendait à promouvoir la religion et était donc inconstitutionnelle. Ce procès avait été déclenché par la plainte d’un athée dont la fille fréquentait une école d’Elk Grove, en Californie : il jugeait que la présence de la formule « sous (l’autorité) de Dieu » dans le serment d’allégeance légitimait de façon illégale l’institutionnalisation de la religion dans la vie publique.

Finalement, la Cour suprême des Etats-Unis a annulé la décision du tribunal local pour un vice de forme [le père n’avait pas la garde de sa fille, Ndt], mais pas sur le fond. Les fondamentalistes ont donc cru qu’ils avaient remporté une victoire. Cependant, l’annulation de la décision par la Cour suprême n’a rien réglé. Ainsi, en septembre 2005, une juge fédérale de district a de nouveau décidé que l’expression « sous (l’autorité) de Dieu » était inconstitutionnelle, et que, si on lui soumettait une plainte correctement motivée, elle enjoindrait à toute école dépendant de sa juridiction de retirer cette expression du serment d’allégeance.

Le christianisme a naturellement survécu à toutes ces prétendues « attaques ».

Plus récemment, en 2005, le mythe de la « persécution des chrétiens » a trouvé une de ses incarnations les plus ridicules dans la dénonciation idiote d’une prétendue « guerre contre Noël ». Comme la plupart des personnes le savent, décembre est une période de fêtes pour la plupart des grandes religions : les chrétiens ont Noël, les juifs Hanoukkah, les musulmans célèbrent la fin du Ramadan, l’Aid el-Fitr. En outre, les Afro-Américains commémorent Kwanzaa (8), fête mi-spirituelle mi-culturelle. Même les païens ont une fête très ancienne pendant cette période de l’année, le Jul (9) (cela vous dit quelque chose ?).

En raison de cette situation, beaucoup d’entreprises et de personnalités ont essayé de trouver un terme qui puisse englober tous ces groupes. Ils ont décidé d’employer désormais l’expression « Bonnes fêtes », plus générale, pour remplacer l’ancien « Joyeux Noël » . Ce léger changement a tellement excité les fondamentalistes chrétiens que ceux-ci ont déclaré qu’une « guerre contre Noël » avait été déclenchée, et qu’ils ont mobilisé leurs porte-parole dans les médias pour rameuter leurs troupes et livrer une bataille globale.

Même le représentant politique en chef des fondamentalistes, George W. Bush, n’a pu échapper à la critique, puisque les cartes de voeux envoyées par la Maison Blanche souhaitaient désormais à leurs récipiendaires de « Bonnes fêtes » et non plus un « Joyeux Noël ». Mais une si petite transgression ne pouvait ternir l’image obscène (et potentiellement blasphématoire) de Bush qui est présenté par les fondamentalistes comme un « candidat choisi par Dieu ». Cette expression a été inventée par un des responsables du mouvement fondamentaliste, le révérend Pat Robertson, en réponse à ceux qui critiquaient la tentative de Bush de lier sa politique à sa « foi ».

Cette variante du mythe de la « persécution des chrétiens », qui ne peut servir qu’une fois, éclaire les véritables motivations du mouvement fondamentaliste, particulièrement dans le contexte des décisions très temporelles que le régime de Bush a prises au cours des cinq dernières années.

Un incident plus petit, mais non moins obscène, nous donne également des indications sur la stratégie actuelle des fondamentalistes. En 2004, la Coalition chrétienne, principale organisation qui chapeaute les fondamentalistes chrétiens, a signé un accord avec le fisc pour continuer à être exemptée d’impôts. La Coalition chrétienne a failli perdre son statut privilégié après qu’elle eut distribué des millions d’exemplaires d’un guide de conseils aux électeurs dans les églises de tout le pays en 2000 et en 2004.

Les lois régissant l’exonération d’impôts exigent que des organisations religieuses s’abstiennent de participer à la politique électorale, de soutenir des candidats ou de leur donner de l’argent. La Coalition chrétienne avait violé ces deux règles. Pourtant, quand le fisc voulut priver la Coalition chrétienne de son exemption fiscale, les fondamentalistes commencèrent à crier à la « persécution » ! Cette campagne, combinée avec l’influence grossièrement illégale exercée par les congressistes républicains et par la Maison Blanche, aboutit à un accord favorable à la Coalition chrétienne.

Le but principal

Ces campagnes montrent bien sûr que les fondamentalistes tentent d’accroître la présence de la religion dans la société. Cependant, il faut comprendre que ce n’est pas leur objectif principal quand ils utilisent le mythe et la tactique de la « persécution chrétienne ». Une autre campagne menée par les fondamentalistes, en alliance avec leurs agents dans le gouvernement, peut nous éclairer sur leurs véritables motifs.

La tentative des fondamentalistes et de leurs agents au sein du gouvernement d’empêcher le mari de Terri Schiavo de retirer à sa femme son tube d’alimentation et de lui permettre de mourir dignement indique les véritables motivations de ce mouvement. La bataille, qu’ils menèrent pendant sept ans et qui se termina en mars 2005, fut conduite au nom des principes politiques de l’idéologie fondamentaliste.

Terri Schiavo était tombée dans le coma peu de temps après avoir eu une crise cardiaque en 1990. En raison du temps trop long mis par les secours pour arriver sur place, quand Terri Schiavo sortit de son coma au bout de deux semaines, ses fonctions cérébrales supérieures ne fonctionnaient plus. Les fonctions de la connaissance, de la perception et de la conscience (y compris la perception de la douleur) ne sous-tendaient aucune des actions de Terri Schiavo. Elle était, comme le disaient les médecins, dans un « état végétatif permanent ». (...)

En 1998, le mari de Terri Schiavo, Michael, demanda au tribunal la permission que les médecins enlèvent à Terri son tube d’alimentation, malgré les objections des parents de sa femme, les Schindler, catholiques très dévots. Cette première demande échoua, principalement parce que Michael était soupçonné de vouloir récupérer le fonds en fidéicommis de son épouse. Cependant, Michael fut soutenu par les deux médecins qui s’occupaient de sa femme pendant son séjour à l’hôpital. D’autres tentatives de permettre à Terri Schiavo de mourir dignement furent également bloquées par l’utilisation de la « loi Terri » de Floride, qui exige un « guardian ad litem (10) » (littéralement, « une personne qui veille sur vous durant la durée du procès ») pour étudier son cas et faire une recommandation.

En février 2005, le juge chargé de l’affaire Schiavo accepta finalement que l’on aide Terri à mourir et fixa une date pour lui enlever son tube d’alimentation. Cette décision déclencha une réaction virulente des Schindler et de leurs partisans, qui se tournèrent vers les fondamentalistes religieux. Presque immédiatement, des milliers de fondamentalistes se dirigèrent vers l’hôpital où se trouvait Schiavo. Ils déclarèrent qu’ils ne permettraient pas à Schiavo de mourir s’ils avaient leur mot à dire à ce sujet. Pour renforcer cette déclaration, les fondamentalistes sollicitèrent l’aide de leurs agents au Congrès.

Cela déboucha sur le « compromis de Palm Sunday », projet de loi adopté en toute hâte par le Congrès aux premières heures du 20 mars 2005. George W. Bush quitta sa demeure de Crawford, dans le Texas, et prit l’avion pour parapher ce projet de loi - le seul cas où il ait jamais interrompu ses vacances pour entériner un projet de loi. Le fameux « compromis » transféra légalement le traitement de l’affaire Schiavo aux cours fédérales.

Celles-ci épuisèrent rapidement les tentatives des Schindler d’empêcher leur fille de mourir. Son tube d’alimentation lui fut enlevé le 18 mars ; Terri Schiavo mourut le 31 mars.

Le « compromis » est l’élément essentiel de toute cette histoire. Les fondamentalistes voulaient tellement gagner cette campagne qu’ils forcèrent la main du gouvernement, ce qui aboutit à passer une loi spéciale du Congrès. Un texte de loi qui concerne seulement un individu ou un groupe est défini comme un Bill of Attainder (« condamnation sans jugement » ou une « mort civile ») - car il délimite, positivement ou négativement, leurs droits humains et civiques par un acte législatif. En vertu de l’article I, section 9 de la Constitution des Etats-Unis, les « condamnations sans jugement » sont expressément interdites.

Les auteurs de la Constitution ont interdit l’introduction des « condamnations sans jugement » parce qu’ils croyaient que c’était à un tribunal, et non à une législature, d’imposer une punition ou d’établir des conditions spéciales pour l’existence d’une personne. Cet élément essentiel visait à maintenir l’équilibre des pouvoirs entre les deux branches de l’Etat [l’exécutif et le législatif, Ndt], et à exiger implicitement un procès en bonne et due forme en vertu de la loi. Au fil des années, cette interdiction a été également étendue à l’exécutif, spécialement dans le cas où des décrets-lois sont utilisés en fait comme des « condamnations sans jugement ».

Pour les fondamentalistes, cependant, l’interdiction des « condamnations sans jugement » interfère avec leur croyance qu’un groupe de personnes (comme un Congrès dirigé par les fondamentalistes), ou une seul individu (tel le président des Etats-Unis), peut agir en tant que « dirigeant(s) choisi par Dieu » et imposer une punition à une personne ou à un groupe de gens (par exemple, les homosexuels et les lesbiennes) selon les « lois divines » ou même les lois du pays.

Telle est également l’origine des attaques de la droite contre le système juridique bourgeois actuel. La pression de l’extrême droite en faveur de « minimums obligatoires » en matière de condamnations, pour la restriction des options dans les procès conduits en bonne et due forme, et contre les « juges militants » vise à ôter le pouvoir au système judiciaire et à le transférer soit à la législature, soit, si l’extrême droite ne la contrôle pas, entre les mains d’un « exécutif unique » exerçant des pouvoirs dictatoriaux.

Stratégie

C’est ce dernier point, la concentration du pouvoir d’appliquer et d’interpréter les lois entre les mains d’un petit groupe d’individus ou d’un seul individu, qui est au cœur de la stratégie des fondamentalistes religieux. Cette position découle directement de la conception hiérarchique qui est une constante philosophique dans toutes les doctrines religieuses, et est particulièrement vénérée dans les sectes fondamentalistes.

Si une théocratie chrétienne fondamentaliste s’imposait aux Etats-Unis, par exemple, elle serait dirigée par un président qui serait de fait - si ce n’est de droit - « l’agent de Dieu sur terre ». Une telle personne serait considérée comme infaillible et inaccessible, et ses avis seraient aveuglément suivis par les « fidèles ». Que les décisions d’une telle personne soient « anticipées » par une législature élue, un système judiciaire indépendant, ou toute autre forme de démocratie bourgeoise, serait insupportable pour les fondamentalistes.

Aujourd’hui, nous pouvons déjà repérer les jalons posés pour un tel système autoritaire et dictatorial. Chaque mesure prise par le régime de George W. Bush au cours des cinq dernières années a facilité l’application par en haut d’un tel système. Et en ce moment, il existe peu de forces (voire aucune) dans les « hautes sphères » du système politique bourgeois qui soient décidées à remettre en cause cette concentration du pouvoir.

Il appartient donc aux communistes de développer leur propre stratégie pour contrer celle des fondamentalistes.

Une telle stratégie touche nécessairement à toutes les questions, et implique des luttes sur les terrains politique, culturel et social. Elle doit non seulement exprimer son opposition aux doctrines et aux méthodes des forces fondamentalistes, mais aussi les attaquer agressivement sur tous les terrains et chaque fois qu’elles se manifestent en public. Ceci inclut toutes les méthodes d’action, des contre-manifestations face aux campagnes fondamentalistes jusqu’à la création de médias alternatifs pour contrer la propagande et la déformation des faits auxquelles ils se livrent dans leurs émissions de radio et de télévision.

Ce défi agressif posera les bases d’un mouvement de masse des travailleurs pour défendre les conquêtes sociales fondamentales acquises durant les trois derniers siècles.

N’oublions pas que ces forces fondamentalistes entretiennent des milliers de liens avec des organisations fascistes et néo-fascistes, et qu’ils n’hésiteront pas à recourir à la violence ouverte pour atteindre leurs fins. Ainsi, tout défi agressif lancé aux fondamentalistes va de pair avec l’autodéfense des travailleurs - y compris armée - afin de protéger ce mouvement émergent, ses organisations et ses activités publiques.

Extrait de Workers Republic n°5, décembre 2005, organe de la Communist League des Etats-Unis

Notes du traducteur

1. Christian Defense League : organisation d’extrême droite fondée par le révérend Wesley A. Swift et le colonel William Potter Gale, et très active entre 1959 et 1963. Swift commença sa carrière politique comme organisateur et moniteur de tir du Ku Klux Klan. Au début des années 60, la Christian Defense League eut aussi une branche paramilitaire formée par Gale en vue de créer un réseau clandestin de guérilla anticastriste. L’organisation explosa en 1965, puis se reforma à l’initiative de deux sinistres crapules : James K. Warner (ancien membre du Parti nazi de Lincoln Rockwel) puis David Duke (ex du Ku Klux Klan et négationniste notoire). Cette organisation chrétienne, raciste et antisémite continue à sévir, même si elle est moins influente qu’à ses débuts.

2. League of the South : organisation sudiste créée en 1994 et dont l’objectif ultime est la création d’une « république libre et indépendante du Sud » qui comprendrait les Etats de la Confédération plus l’Oklahoma, le Missouri, le Kentucky et le Maryland. C’est aussi un mouvement chrétien ultraconservateur opposé aux droits des femmes et des homosexuels ainsi qu’aux mariages « interraciaux », hostile aux impôts et à l’immigration, etc.

3. Constitution Party : créé en 1992 sous le nom de l’US Tax Payers Party, il a pris ce nouveau nom en 1999. Il regroupe 357 000 membres, surtout en Californie et au Nevada. Hostile à l’immigration, à l’avortement, au mariage homosexuel, il défend le droit des Américains à porter une arme - comme tous les groupes conservateurs.

4. L’American Civil Liberties Union fut créé en 1920 pour combattre les expulsions d’étrangers (notamment communistes et anarchistes), défendre les syndicalistes persécutés (dont les militants des IWW). En 1940, l’ACLU opéra une grande purge interne en expulsant tous les militants du PC américain en raison de leur soutien à une « puissance totalitaire ». L’ACLU défend aujourd’hui la « liberté religieuse », la séparation entre les Eglises et l’Etat, la protection de la vie privée, la liberté d’expression totale, y compris dans les écoles, les droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres, la discrimination positive, les droits des immigrés, et a mené campagne contre les Patriot Acts 1 et 2.

5. L’Americans United for Separation of Church and State, association pour la défense de la « liberté religieuse » et la « séparation des Eglises et de l’Etat », a été fondée en 1947 et est actuellement dirigée par le révérend Bary W. Lynn. Opposée à la Droite chrétienne, à l’enseignement du créationnisme dans les écoles, à la présence de symboles religieux dans les bâtiments publics, elle défend aussi le « droit de chaque groupe religieux à définir le mariage selon ses propres critères théologiques » - revendication bien obscure et ambigüe...

6. Le Southern Poverty Law Center était à sa fondation (en 1971) un cabinet juridique spécialisé dans la lutte contre le racisme et pour les droits civiques. Cette association combat toutes les formes de discrimination, édite un trimestriel qui suit attentivement ce qu’elle appelle les « hate groups » : les groupes qui propagent la haine, définition large qui englobe la Droite chrétienne, les groupes séparatistes noirs (Nation de l’Islam) ou blancs (Ku Klux Klan), les néonazis, les skinheads racistes, les groupes néo-confédérés (sudistes nostalgiques). Le SPLC propose aussi des programmes « d’éducation à la tolérance » dans les écoles.

7. Chaque matin les écoliers américains prononcent un serment d’allégeance au drapeau national.

8. Fête imaginée en 1966 par Ronald Everett qui se fit appeler ensuite Ron Karenga. Ce nationaliste noir voulait « donner l’occasion aux Noirs de célébrer leur peuple et leur histoire, plutôt que d’imiter simplement la pratique de la société dominante ». Tout d’abord hostile au christianisme qu’il considérait comme une « religion de Blancs » et à Jésus-Christ, individu « psychotique » selon lui, il mit ensuite de l’eau dans son vin... de messe pour ne pas se couper des chrétiens qui s’entichèrent de cette fête célébrée aujourd’hui par environ 4 millions de personnes, surtout afro-américaines. Les « sept principes de Kwanzaa » mélangent valeurs chrétiennes, nationalisme noir et culte du capitalisme ethnique. L’objectif : « penser, parler, agir, créer, acheter, voter et vivre...NOIR ».

9. Jul, fête païenne, préchrétienne, célébrée par les Scandinaves et les Germains.

10. La notion de « guardian ad litem » que l’on traduit parfois par « soutien juridique ad hoc » est spécifique au droit américain. Elle exige que l’on nomme ou fasse choisir par les parties en présence un représentant juridique spécifique en cas de procès contre un mineur, afin d’assurer le respect de ses droits constitutionnels. Cette procédure a été appliquée à Terri Schiavo.

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