Quelques éléments sur le mouvement le plus radical depuis le mouvement anti-CIP
(SMIC Jeunes de Balladur)
Le précédent mouvement lycéen (contre la loi Fillon) a porté ses fruits à retardement : dès le mois de mars, il fut certain qu’il s’agissait d’un mouvement inédit à bien des égards :
auto-organisation et indépendance : les militants sont présents dans le mouvement mais n’assument aucun rôle dirigeant, se contentant d’assumer les tâches pratiques comme n’importe quel étudiant ou lycéen mobilisé. Les quelques bureaucrates (UNEF, la Coordination étudiante étant inexistante à Tours) sont noyés ; ils ont essayé de reprendre la main avec la décrue mais sans réel succès (aucun recrutement réel post-CPE, et résultats mitigés aux élections du CROUS alors que l’UNI a progressé). Forcés de désavouer les actions les plus radicales (occupation avec dégradation, occupation avec blocage etc.), trahissant leurs mandats lors des Coordinations nationales et régionales étudiantes et lycéennes (à tel point qu’il fut proposé de les exclure de toutes les délégations, proposition rejetée de très peu), ils se sont retrouvés en position de faiblesse face à SUD Etudiants en voie de radicalisation (mais pas forcément de développement), notamment vis-à-vis de Solidaires qu’un certain nombre de syndicats Sud Etudiants pensent devoir quitter par cohérence militante (Solidaires étant de plus en plus bureaucratisé et réformiste).
L’affaire « Sud Intérieur » (Sud Intérieur s’est créé comme section de Sud Collectivités locales, ce qui a créé des remous à l’intérieur de Solidaires) a sûrement joué un rôle dans cette évolution, compte tenu de la répression policière. En effet, SUD Intérieur (applaudi par les délégués au dernier congrès Solidaires alors que les syndicats CGT Police sont en régression constante ces dernières années) syndique notamment... des R.G. ! La condamnation à 50h de TIG de 3 militants (2 Sud Etudiants) à Tours a reposé sur les déclarations d’un... R.G., bien connu des manifestants !
D’une manière générale, les R.G. et les B.A.C. sont rapidement apparus comme étant largement responsables des arrestations et condamnations, eu égard à leur faible nombre comparé aux (très) nombreuses compagnies de CRS voire de gardes mobiles mobilisées,
convergence interprofessionnelle : dès la mi-février, il y a eu une volonté forte et assumée d’aller vers les salariés, d’où la constitution d’une liste des grandes entreprises et administrations avec prise de contacts tous azimuts (entourage familial, militants politiques et syndicaux). Au moins quatre vagues de tractages massifs (2 000 tracts par boîte, 3 à 4 entreprises à chaque fois) ont eu lieu en plus des tractages lors des manifs. Des équipes d’une dizaine à une vingtaine de militants ont couvert la plupart des grandes boîtes de l’agglomération, notamment grâce au soutien à peine caché de la LCR et surtout de L.O. qui n’a pas hésité, sous couvert d’étiquette CGT, à tirer les tracts en grand nombre sans rechigner.
Signalons aussi l’apport désormais habituel de Solidaires 37 lors des mouvements sociaux, Solidaires 37 fut d’ailleurs la seule organisation a soutenir les 5 inculpés (dont 3 SUDistes) durant l’été alors que les confédérations brillaient par leur absence...
increvables ! : mobilisés depuis parfois 3 mois et souvent depuis au moins 2 mois, la plupart des participants ont semblé fatigués mais pas démoralisés pour un sou ! Une bonne ambiance a régné malgré parfois des AG assez lourdes, notamment lors des votes pour reconduire le blocage où il fut compté jusqu’à plus de 1200 votants (avec un invariant étonnant : quel que soit le nombre de votants, ce fut toujours environ 2/3 de pour...).
Même dans l’après-mouvement, il n’y a pas eu de cas de rupture réelle avec le milieu scolaire et universitaire ou le salariat (pour partir monter une ferme en Ardèche, faire un tour d’Europe des squats ou autres). Cette « forte » capitalisation politique, vérifiable à la discussion, est supérieure au mouvement de mai/juin 2003 et peut être même de novembre/décembre 1995.
action directe : c’est sûrement le point le plus important, ce mouvement est avant tout la mise en pratique de l’action directe.
Occupation/pillage des bureaux du MEDEF, de l’UMP etc., visite et sortie du mobilier de l’ASSEDIC (qui flique les chômeurs), de SOFINCO (organisme de crédit) etc., occupation de la gare de Tours (« record national ! » [plus de 3h] notait crétinement le quotidien La Nouvelle République) et de carrefours, ponts et ronds-points (et même une opération ville morte). Le blocage de la fac des Tanneurs (Sciences humaines) et de l’IUT (Tours Nord) et pour la première fois des 2 Lions (fac de droit existant depuis 1992) et l’occupation du lycée professionnel Arsonval (Joué-les-Tours) ainsi que le blocage de nombreux lycées est d’une ampleur sans précédent. Surtout si l’on considère les moyens utilisés : à Martin Nadaud (Lycée professionnel Saint-Pierre-des-Corps), les lycéens n’ont pas hésité à utiliser leur savoir-faire en murant partiellement et provisoirement l’entrée du lycée ; il était prévu de souder simultanément les portes afin de compléter le tableau. Les actions invisibles, volontairement minoritaires et illégales mais soutenues par le plus grand nombre, ont donc côtoyé des actions certes illégales mais plus bon enfant et sans grandes conséquences (aucune destruction notable de documents lors des occupations du MEDEF et de l’UMP par exemple) mais massives.
Notons par ailleurs que ce mouvement relève clairement de la lutte de classe : ce sont les plus pauvres (et donc les plus menacés) qui sont mobilisés et les plus riches (et les plus réactionnaires) qui sont présents lors des opérations anti-blocage (avec des militants de l’UNI et de Renouveau Français, ex Garde Franque). La réaction de la (petite) bourgeoisie a néanmoins été quasi inexistante. Notons tout de même quelques manifs bidons en raclant les fonds de tiroirs (UMP, MPF, FN, « Identitaires », etc.), menaces de déblocage des lycées jamais mises à exécution (des comités ad hoc avaient été formés pour les recevoir comme il se doit), opération commando en l’absence des étudiants à la fac des Tanneurs, signé G.I.D. (c’est-àdire G.U.D.). Le tract revendiquant cette action pitoyable, mal rédigé et plein de fautes de frappe pour ne pas dire d’orthographe et de grammaire, était d’une pauvreté intellectuelle affligeante, alors même que ses rédacteurs se revendiquent de l’élite, d’autant que les suites promises n’ont jamais été mises en œuvre.
Enfin, signalons que le nombre d’une douzaine d’arrestations fut franchi autour du 1er avril, signe (négatif) d’une forte radicalisation. Mais cela aurait pu être bien pire, un certain nombre de militants et bureaucrates ont permis de limiter les dégâts (notamment durant les nombreuses occupations de gare) même si nous étions loin du cas de Fos-sur-mer (« Si vous touchez aux jeunes, on fait péter Fos ! » dixit un responsable CGT de la Chimie lors de la tentative de jonction d’une « avant-garde » étudiante avec la Z.I. de Fos-sur-mer). Pas de comparution immédiate, mais des procès par la suite dont les rendus ont été souvent lourds (plusieurs appels en cours ou à venir courant septembre/octobre).
Du côté des salariés, la présence aux manifs, en particulier, des grandes entreprises du privé, fut croissante mais resta assez limitée quand même, bien qu’il s’agisse du plus grand mouvement depuis 2003. Carrefour (section CGT assez récente et très combative, Saint-Pierre-des-Corps), Fil bleu (transport de l’agglomération tourangelle dont le service a été perturbé de façon continue par les manifestations et actions), la FNAC (Tours centre) etc., se sont ajoutés aux cortèges habituels des Safety (batteries, La Membrolle/Choisille), Michelin (Joué-les-Tours), SKF (Tours Nord), etc. Notons aussi quelques cortèges intersyndicaux là où régnait, précédemment, des cortèges strictement syndicaux, ce qui renouait avec les pratiques inaugurées en mai/juin 2003 (alors qu’en novembre-décembre 1995, les cortèges syndicaux ne se mélangeaient guère). À noter que lors de l’opération ville morte, la sono F.O. diffusait les chants de la Commune !
Les quelques tentatives de partir en grève reconductible (dans le secteur public) se sont soldées par un échec car les bureaucraties ont tout verrouillé. La FSU a tenté d’organiser une AG interprofessionnelle qui a tourné à l’affrontement violent entre militants LO (notamment Safety) et SUD (notamment Michelin). D’ailleurs, une certaine désorganisation (in)volontaire de pair avec les directions des entreprises a été soigneusement organisée : AG annulées au dernier moment, pas de préavis reconductible à Fil Bleu par exemple alors que les conducteurs étaient très largement partants, pas de jonction catégorielle (dans les transports par exemple), notes de service très strictes incitant à la réserve (si ce n’est à raser les murs pour les militants mobilisés). Les pressions exercées sur les directions syndicales n’ont évidemment rien donné. La nouvelle journée de grève du mardi 4 avril était décisive pour enclencher un mouvement de grève reconductible, seul à même de faire plier le gouvernement Galouzeau de Villepin. Or de véritable grève reconductible, il n’y en pas eu !
Sur mon lycée professionnel (Saint-Pierre-des-Corps) du B.T.P., radicalisation croissante des lycéens qui ont utilisé le matériel de chantier (palettes, parpaings, grilles de chantier, etc.) pour bloquer le lycée alors que les apprentis Aluminium Gros Œuvre ont un rôle réactionnaire, très perméable à l’idéologie patronale (affrontement physique avec les lycéens). Notons par ailleurs qu’il suffise que le délégué syndical soit absent pendant un mois (pour cause de commission paritaire nationale concernant les mutations) pour que toute vie politique s’arrête sur le lycée, j’ai dû pousser à la roue pour avoir une AG lundi 03/04 à 16h30, veille de la grève nationale suivant la proclamation du CPE au Journal officiel.
Nicolas, le 08/09/2006
PS. : cet article présente une vision partielle d’un mouvement auquel je n’ai pas participé tout le temps.
Le précédent mouvement lycéen (contre la loi Fillon) a porté ses fruits à retardement : dès le mois de mars, il fut certain qu’il s’agissait d’un mouvement inédit à bien des égards :
auto-organisation et indépendance : les militants sont présents dans le mouvement mais n’assument aucun rôle dirigeant, se contentant d’assumer les tâches pratiques comme n’importe quel étudiant ou lycéen mobilisé. Les quelques bureaucrates (UNEF, la Coordination étudiante étant inexistante à Tours) sont noyés ; ils ont essayé de reprendre la main avec la décrue mais sans réel succès (aucun recrutement réel post-CPE, et résultats mitigés aux élections du CROUS alors que l’UNI a progressé). Forcés de désavouer les actions les plus radicales (occupation avec dégradation, occupation avec blocage etc.), trahissant leurs mandats lors des Coordinations nationales et régionales étudiantes et lycéennes (à tel point qu’il fut proposé de les exclure de toutes les délégations, proposition rejetée de très peu), ils se sont retrouvés en position de faiblesse face à SUD Etudiants en voie de radicalisation (mais pas forcément de développement), notamment vis-à-vis de Solidaires qu’un certain nombre de syndicats Sud Etudiants pensent devoir quitter par cohérence militante (Solidaires étant de plus en plus bureaucratisé et réformiste).
L’affaire « Sud Intérieur » (Sud Intérieur s’est créé comme section de Sud Collectivités locales, ce qui a créé des remous à l’intérieur de Solidaires) a sûrement joué un rôle dans cette évolution, compte tenu de la répression policière. En effet, SUD Intérieur (applaudi par les délégués au dernier congrès Solidaires alors que les syndicats CGT Police sont en régression constante ces dernières années) syndique notamment... des R.G. ! La condamnation à 50h de TIG de 3 militants (2 Sud Etudiants) à Tours a reposé sur les déclarations d’un... R.G., bien connu des manifestants !
D’une manière générale, les R.G. et les B.A.C. sont rapidement apparus comme étant largement responsables des arrestations et condamnations, eu égard à leur faible nombre comparé aux (très) nombreuses compagnies de CRS voire de gardes mobiles mobilisées,
convergence interprofessionnelle : dès la mi-février, il y a eu une volonté forte et assumée d’aller vers les salariés, d’où la constitution d’une liste des grandes entreprises et administrations avec prise de contacts tous azimuts (entourage familial, militants politiques et syndicaux). Au moins quatre vagues de tractages massifs (2 000 tracts par boîte, 3 à 4 entreprises à chaque fois) ont eu lieu en plus des tractages lors des manifs. Des équipes d’une dizaine à une vingtaine de militants ont couvert la plupart des grandes boîtes de l’agglomération, notamment grâce au soutien à peine caché de la LCR et surtout de L.O. qui n’a pas hésité, sous couvert d’étiquette CGT, à tirer les tracts en grand nombre sans rechigner.
Signalons aussi l’apport désormais habituel de Solidaires 37 lors des mouvements sociaux, Solidaires 37 fut d’ailleurs la seule organisation a soutenir les 5 inculpés (dont 3 SUDistes) durant l’été alors que les confédérations brillaient par leur absence...
increvables ! : mobilisés depuis parfois 3 mois et souvent depuis au moins 2 mois, la plupart des participants ont semblé fatigués mais pas démoralisés pour un sou ! Une bonne ambiance a régné malgré parfois des AG assez lourdes, notamment lors des votes pour reconduire le blocage où il fut compté jusqu’à plus de 1200 votants (avec un invariant étonnant : quel que soit le nombre de votants, ce fut toujours environ 2/3 de pour...).
Même dans l’après-mouvement, il n’y a pas eu de cas de rupture réelle avec le milieu scolaire et universitaire ou le salariat (pour partir monter une ferme en Ardèche, faire un tour d’Europe des squats ou autres). Cette « forte » capitalisation politique, vérifiable à la discussion, est supérieure au mouvement de mai/juin 2003 et peut être même de novembre/décembre 1995.
action directe : c’est sûrement le point le plus important, ce mouvement est avant tout la mise en pratique de l’action directe.
Occupation/pillage des bureaux du MEDEF, de l’UMP etc., visite et sortie du mobilier de l’ASSEDIC (qui flique les chômeurs), de SOFINCO (organisme de crédit) etc., occupation de la gare de Tours (« record national ! » [plus de 3h] notait crétinement le quotidien La Nouvelle République) et de carrefours, ponts et ronds-points (et même une opération ville morte). Le blocage de la fac des Tanneurs (Sciences humaines) et de l’IUT (Tours Nord) et pour la première fois des 2 Lions (fac de droit existant depuis 1992) et l’occupation du lycée professionnel Arsonval (Joué-les-Tours) ainsi que le blocage de nombreux lycées est d’une ampleur sans précédent. Surtout si l’on considère les moyens utilisés : à Martin Nadaud (Lycée professionnel Saint-Pierre-des-Corps), les lycéens n’ont pas hésité à utiliser leur savoir-faire en murant partiellement et provisoirement l’entrée du lycée ; il était prévu de souder simultanément les portes afin de compléter le tableau. Les actions invisibles, volontairement minoritaires et illégales mais soutenues par le plus grand nombre, ont donc côtoyé des actions certes illégales mais plus bon enfant et sans grandes conséquences (aucune destruction notable de documents lors des occupations du MEDEF et de l’UMP par exemple) mais massives.
Notons par ailleurs que ce mouvement relève clairement de la lutte de classe : ce sont les plus pauvres (et donc les plus menacés) qui sont mobilisés et les plus riches (et les plus réactionnaires) qui sont présents lors des opérations anti-blocage (avec des militants de l’UNI et de Renouveau Français, ex Garde Franque). La réaction de la (petite) bourgeoisie a néanmoins été quasi inexistante. Notons tout de même quelques manifs bidons en raclant les fonds de tiroirs (UMP, MPF, FN, « Identitaires », etc.), menaces de déblocage des lycées jamais mises à exécution (des comités ad hoc avaient été formés pour les recevoir comme il se doit), opération commando en l’absence des étudiants à la fac des Tanneurs, signé G.I.D. (c’est-àdire G.U.D.). Le tract revendiquant cette action pitoyable, mal rédigé et plein de fautes de frappe pour ne pas dire d’orthographe et de grammaire, était d’une pauvreté intellectuelle affligeante, alors même que ses rédacteurs se revendiquent de l’élite, d’autant que les suites promises n’ont jamais été mises en œuvre.
Enfin, signalons que le nombre d’une douzaine d’arrestations fut franchi autour du 1er avril, signe (négatif) d’une forte radicalisation. Mais cela aurait pu être bien pire, un certain nombre de militants et bureaucrates ont permis de limiter les dégâts (notamment durant les nombreuses occupations de gare) même si nous étions loin du cas de Fos-sur-mer (« Si vous touchez aux jeunes, on fait péter Fos ! » dixit un responsable CGT de la Chimie lors de la tentative de jonction d’une « avant-garde » étudiante avec la Z.I. de Fos-sur-mer). Pas de comparution immédiate, mais des procès par la suite dont les rendus ont été souvent lourds (plusieurs appels en cours ou à venir courant septembre/octobre).
Du côté des salariés, la présence aux manifs, en particulier, des grandes entreprises du privé, fut croissante mais resta assez limitée quand même, bien qu’il s’agisse du plus grand mouvement depuis 2003. Carrefour (section CGT assez récente et très combative, Saint-Pierre-des-Corps), Fil bleu (transport de l’agglomération tourangelle dont le service a été perturbé de façon continue par les manifestations et actions), la FNAC (Tours centre) etc., se sont ajoutés aux cortèges habituels des Safety (batteries, La Membrolle/Choisille), Michelin (Joué-les-Tours), SKF (Tours Nord), etc. Notons aussi quelques cortèges intersyndicaux là où régnait, précédemment, des cortèges strictement syndicaux, ce qui renouait avec les pratiques inaugurées en mai/juin 2003 (alors qu’en novembre-décembre 1995, les cortèges syndicaux ne se mélangeaient guère). À noter que lors de l’opération ville morte, la sono F.O. diffusait les chants de la Commune !
Les quelques tentatives de partir en grève reconductible (dans le secteur public) se sont soldées par un échec car les bureaucraties ont tout verrouillé. La FSU a tenté d’organiser une AG interprofessionnelle qui a tourné à l’affrontement violent entre militants LO (notamment Safety) et SUD (notamment Michelin). D’ailleurs, une certaine désorganisation (in)volontaire de pair avec les directions des entreprises a été soigneusement organisée : AG annulées au dernier moment, pas de préavis reconductible à Fil Bleu par exemple alors que les conducteurs étaient très largement partants, pas de jonction catégorielle (dans les transports par exemple), notes de service très strictes incitant à la réserve (si ce n’est à raser les murs pour les militants mobilisés). Les pressions exercées sur les directions syndicales n’ont évidemment rien donné. La nouvelle journée de grève du mardi 4 avril était décisive pour enclencher un mouvement de grève reconductible, seul à même de faire plier le gouvernement Galouzeau de Villepin. Or de véritable grève reconductible, il n’y en pas eu !
Sur mon lycée professionnel (Saint-Pierre-des-Corps) du B.T.P., radicalisation croissante des lycéens qui ont utilisé le matériel de chantier (palettes, parpaings, grilles de chantier, etc.) pour bloquer le lycée alors que les apprentis Aluminium Gros Œuvre ont un rôle réactionnaire, très perméable à l’idéologie patronale (affrontement physique avec les lycéens). Notons par ailleurs qu’il suffise que le délégué syndical soit absent pendant un mois (pour cause de commission paritaire nationale concernant les mutations) pour que toute vie politique s’arrête sur le lycée, j’ai dû pousser à la roue pour avoir une AG lundi 03/04 à 16h30, veille de la grève nationale suivant la proclamation du CPE au Journal officiel.
Nicolas, le 08/09/2006
PS. : cet article présente une vision partielle d’un mouvement auquel je n’ai pas participé tout le temps.