Interview de Simon (Reims)
Appartenais-tu à un syndicat, un groupe, politique, une association avant le début du mouvement ? Non.
Travailles-tu à temps partiel pendant tes études ? Je travaille à temps plein.
Y a-t-il eu des luttes auparavant dans ta faculté ?. Oui pour la réforme LMD (Licence Master Doctorat).
Y a-t-il eu des grèves dans d’autres lycées ou facs de ta ville ? Non.
Les « émeutes » de novembre ont-elles été discutées dans ton établissement ? Non.
Y as-tu participé ou as-tu des copains qui y aient participé ? Non.
Quels liens établis-tu entre les deux révoltes ? Ras-le-bol de la jeunesse devant une société où ils n’ont pas leur place.
Le retrait du CPE était-il l’unique revendication ? Non
Quelles étaient vos autres revendications ? Travailler et réfléchir sur des changements pour une meilleure insertion de la jeunesse dans le monde du travail.
Qui les a rédigées ou mises en avant ? Personne.
Quels départements de la faculté ont été le plus mobilisés ?
Département de lettres.
Sais-tu pourquoi ? L’enseignement de leurs professeurs, de plus, c’est la filière qui a le moins de débouchés professionnels.
Quelle est la composition sociale des étudiants ? Toute origine sociale.
Quelle est l’influence du statut social ou de l’appartenance de classe des parents sur la lutte ? Aucune (j’espère).
Quelle a été l’attitude des enseignants et du personnel de la faculté ? Pas concernés, pas à l’écoute des étudiants.
Qui a déclenché la grève ? Les étudiants.
Le conflit s’est-il étendu et comment ? Oui, par la volonté de chacun.
Quelle a été l’originalité du mouvement dans ta ville par rapport à d’autres ? AUCUNE ORIGINALITE.
Quelle influence ont eue les étudiants ou lycéens de base sur le conflit ? Ce sont eux qui ont [avancé] les revendications les plus honnêtes, sérieuses et non partisanes.
Qui a fait les propositions ? Tous (surtout les syndicats).
Les propositions de la base ont-elles été prises en compte ? Oui, prises en compte par l’ensemble du mouvement
Quelles initiatives ont été prises pour obtenir le soutien d’autres gens que les grévistes ? Je ne sais pas, mis à part les AG.
Quels ont été les moyens utilisés pendant la grève ? Tous , blocages , affiches ...
Quelles ont été les initiatives prises contre la grève ? Revendications et manifestations d’étudiants pour le CPE.
Quel a été le rôle politique des organisations extérieures à la faculté ? J’espère aucun, mais c’est plus compliqué que ça à mon avis (action sur les syndicats).
Que pensent les étudiants de ces organisations ? Je ne sais pas ce qu’en pensent les étudiants. Pour ma part, je ne tiens pas compte des discours de ces organisations.
Quelles ont été les formes d’organisation ? AG, grève, blocage.
Quels problèmes ont-ils rencontrés en s’organisant ? Participation, démocratie, liberté d’expression, intelligence dans les débats.
Quel a été le rapport entre actions « légales » et « illégales » ? Pas d’actions illégales que je connaisse.
Quels sont les effets de la grève ? Retard dans les examens, rattrapage du retard par les professeurs. Affrontements physiques et verbaux entre bloqueurs et non bloqueurs
Que pensent les étudiants grévistes des conséquences du conflit ? Le conflit divise encore plus la jeunesse. Les étudiants pauvres et les étudiants d’école de commerce.
Quelle a été l’attitude des médias locaux ? Relais de l’information.
Comment la lutte s’est-elle développée (actions, extension, etc.) ? Effets boule de neige, volonté des étudiants qui se sentaient concernés.
Comment le moral des étudiants a-t-il évolué ? Espoir, espoir et déception.
Y a-t-il eu des conflits parmi les grévistes ? Oui, des opinions divergentes entre bloqueurs et non bloqueurs, entre les anti-CPE et les pro-négociations.
Comment ont-ils été résolus ou affrontés ? Aucune discussion, pas de débat démocratique. Les syndicats anti-CPE contrôlent les débats. Je suis contre le CPE mais pour que les choses changent. Ce n’est pas possible avec l’UNEF. UNEF = bon organisateur mais pas de fond.
Quelle est la réaction de l’administration et des enseignants après la fin de la grève ? Aucune réaction. Les profs et l’administration ne se pas sentis concernés mis à part quelques-uns bien sûr.
Quelles ont été les tentatives de médiation et de négociation (comité de grève, syndicats, etc.) ? Aucune.
Que va-t-il se passer maintenant ? Reprise des cours, rattrapage de retour et aucune action en faveur des facultés qui sont délabrées et n’ont aucun moyen pour le problème de professionnalisation des filières.
Que pourrait-on améliorer ou faire différemment la prochaine fois ? Plus de propositions plutôt qu’une simple opposition et réagir si les propositions du gouvernement sont toujours aussi ridicules.
Quels liens les étudiants établissent-ils entre leur lutte et la situation sociale générale ? Précarité des plus faibles, libéralisme et gouvernement pro-patronat.
Les filles ont-elles participé moins, autant ou plus que les garçons aux AG, aux actions, aux discussions ? Autant je pense.
Les organisations syndicales ou politiques ont-elles recruté pendant et après le mouvement ? J’espère que non, mais je ne sais pas.
Les comparaisons incessantes avec Mai 68 à chaque grand mouvement étudiant ou lycéen te semblent-elles pertinentes ou pas ? Pourquoi ? Qu’en pensent les autres étudiants ou lycéens ? Pas pertinentes du tout, le mouvement étudiant est beaucoup plus lucide sur le [monde] autour de lui. Notre génération n’a plus les mêmes rêves que ceux de 68. Eux avaient du travail et voulaient un monde autrement. Nous n’avons pas de travail et la porte nous est fermée.