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Questionnaire sur les mouvements anti-CPE de février-avril 2006 (5)

lundi 18 septembre 2006

Interview de Felix (Reims)

Appartenais-tu à un syndicat, un groupe, politique, une association avant le début du mouvement ? Non, je n’avais aucun engagement militant avant le début du mouvement et toujours pas aujourd’hui.

Travailles-tu à temps partiel ? Oui, exceptionnellement. Sinon franchement je fais un peu tout ce que je trouve, surtout des missions d’intérim.

Y a-t-il eu des luttes auparavant durant ta scolarité ? Oui, j’ai déjà manifesté pour la sécurisation du Boulevard Pommery. Quand j’étais collégien, une amie a été renversée par une voiture.

Les « émeutes » de novembre ont-elles été discutées dans ton quartier ? Oui, bien sûr les jeunes en ont parlé et il y en a même une paire qui y ont participé. Moi-même j’en étais, comme par exemple pour la MJC, car ils nous avaient entubés mensonge, fausses promesses. En tout cas on ne s’est pas attaqué à des innocents.

Existe-t-il un lien entre les deux révoltes ? Je pense surtout que s’ils créent le CPE c’est aussi pour entuber les mêmes personnes que les deux jeunes morts à Clichy-sous-Bois et tous les habitants des banlieues.

Le retrait du CPE était-il l’unique revendication ? Non, il y avait en plus une forte envie de faire chier Sarko, le gouvernement et aussi leur montrer que si l’on voulait, on pouvait. En plus, tu retrouvais les thèmes comme le retrait du CNE, de la loi sur l’égalité des chances et la loi sur l’immigration jetable, sur la fin.

Certains grévistes ont-ils refusé d’avancer des revendications, considérant qu’elles limitaient le mouvement ? Non, par contre dans mon quartier, certaines personnes pensaient qu’y aller ne servait à rien. Cependant, suite aux évènements du 4 avril (matraquage des manifestants par les flics), des personnes non présentes se sont rendu compte qu’elles auraient dû être là.

Qui a déclenché la grève ? Ce sont les étudiants, suivis de près par les lycéens.

Le conflit s’est-il étendu et comment ? J’ai pu voir chez les lycéens une très forte amplification au fil du temps et une radicalisation d’une partie du mouvement. La manière la plus flagrante d’une augmentation de ce mouvement s’est faite surtout à cause des médias : relais du gouvernement, mais aussi miroir d’un mouvement en marche qui a fait suivre pas mal de monde.

Quelle a été l’originalité du mouvement dans ta ville par rapport à d’autres ? On a pu voir des musiciens (percussions) dans les cortèges et lors des blocages du 4 avril et ce même jour des manifestants ont tendu des fleurs au CRS. Sinon rien de bien original.

Quels ont été les moyens utilisés pendant la grève ? Il y a eu des opérations coups de poing le 4 avril avec l’occupation de la gare, suivie du blocage de l’accès au centre-ville, et enfin une descente sur l’autoroute. Sinon on a pu voir des tracts, flyers et quelques affiches.

Quelles ont été les initiatives prises contre la grève ? L’Union a pris fait et cause pour la propagande du gouvernement. La police nous a chargés sans sommation lors de la manif du 4 avril et la CFDT a tout fait pour canaliser le mouvement, voire se ranger du côté des flics en tenant un double discours.

Quelle a été l’attitude des médias locaux ? Ils ont plutôt été avec les pro-CPE et les forces de l’ordre. D’un côté ils défendaient à demi-mots Villepin et de l’autre ils nous criminalisaient.

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