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A propos des questions posées par l’assassinat de Theo Van Gogh (1)

mardi 7 décembre 2004

La lettre de Mouvement Communiste

Numéro quatorze novembre 2004

RAPPEL DES FAITS Le 2 novembre, le cinéaste et polémiste néerlandais Theo Van Gogh, 47 ans, est abattu de plusieurs balles puis égorgé et enfin poignardé par un jeune d’origine marocaine, alors qu’il circulait à vélo, à Amsterdam. Il avait reçu des menaces de mort après la diffusion, fin août à la télévision, de son court métrage : Soumission, censé s’élever contre l’oppression de la femme au nom du Coran. Fondé sur un scénario écrit par la députée libérale d’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali - elle-même sous protection policière permanente depuis la parution de son pamphlet contre "l’arriération de l’islam", - le film avait fait scandale dans la communauté musulmane. Arrêté par la police après un échange de tirs, le meurtrier présumé est un homme de 26 ans, à la double nationalité marocaine et néerlandaise qui évoluait dans la périphérie d’un groupe de musulmans intégristes. Il ne faisait cependant pas partie des près de 150 islamistes surveillés par les forces de répression du pays.

Environ 20 000 personnes se sont retrouvées, le soir même, au centre d’Amsterdam, pour une manifestation en mémoire de Theo Van Gogh. Les cloches des églises ont sonné et les trains ont fait retentir leurs sirènes. A La Haye, une vingtaine de personnes qui criaient des slogans anti-marocains a été interpellée. Le gouvernement a mis en garde contre toute stigmatisation excessive de l’acte et appelé les municipalités à ouvrir un dialogue avec la communauté musulmane, forte de 900 000 personnes aux Pays-Bas (environ 5,5 % de la population totale du pays ; environ 20 % d’entre eux sont pratiquants) dont le tiers d’origine marocaine.

Depuis, une vingtaine d’attentats anti-musulmans a été perpétrée suivis par d’autres visant des églises. Une bombe a explosé à l’aube dans une école primaire islamique d’Eindhoven, causant d’importants dégâts mais sans faire de victimes. Des mosquées de Rotterdam, d’Utrecht, de Breda et de Huizen ont également été visées. Trois d’entre elles ont subi des tentatives d’incendie, deux ont été la cible de cocktails Molotov tandis que deux autres encore ont été recouvertes d’inscriptions insultantes. Des militants d’extrême droite ont organisé plusieurs manifestations à Amsterdam, La Haye et Rotterdam.

Selon plusieurs sondages, 47 % des personnes interrogées se sont dites moins tolérantes envers les musulmans depuis l’assassinat du cinéaste. Toujours selon ces sondages, si des élections avaient lieu cette semaine, le parti populiste, du député (ex-libéral) Geert Wilders, fervent partisan d’une interdiction de l’immigration en provenance de la Turquie et du Maroc, passerait de 1 à 19 sièges au Parlement.

Le 9 novembre, les obsèques de Theo Van Gogh ont été retransmises à la télévision et déclarées nationales. Le 10 novembre, les autorités policières ont lancé une opération de grande ampleur à La Haye contre plusieurs intégristes musulmans présumés, retranchés dans un immeuble. Deux personnes ont été arrêtées et trois policiers blessés lors d’un siège qui a nécessité la présence de 200 membres des forces de répression, le bouclage du quartier et la fermeture de l’espace aérien au-dessus de la capitale. La police craignait que l’immeuble ne soit bourré d’explosifs. Les autorités refusent d’établir une relation entre les deux personnes arrêtées et le meurtre du cinéaste. Le 13 novembre, les nazis ont remis ça en détruisant par le feu une mosquée à Helden, petite ville industrielle au nord du Limbourg, dans le sud du pays.

FLORILEGE DE REACTIONS L’Etat hollandais se réveille et promet de moins laissez faire : déjà les contrôles de police sont renforcés et on ressort une vieille loi, jamais appliquée jusqu’à maintenant, contre le blasphème. L’Etat belge, pour sa part, a immédiatement annoncé des restrictions de circulation et le renforcement des contrôles frontaliers. Qui va en pâtir ? Les immigrés, tous les immigrés, musulmans ou pas, dont les déplacements vont être rendus plus difficiles, sans parler des expulsions.

En Allemagne, la classe politique s’interroge sur « l’intégration des immigrés » et prépare des mesures supplémentaires de contrôle tandis que les immigrés craignent les réactions de l’extrême droite beaucoup plus puissante qu’aux Pays Bas.

Si la classe politique patauge et ne voit comme solution que la répression, la vague de réactions touche toute la société hollandaise. « Ses opinions sur l’islam étaient effroyables et blessantes, mais rien ne justifiait le meurtre », a affirmé, le 3 novembre, Ayhan Tonca, porte-parole d’une des principales organisations de la communauté musulmane du pays. On peut lire dans Le Monde du 9 novembre, plusieurs témoignages : « Les islamistes me font peur. S’ils n’aiment pas les Pays-Bas, qu’ils s’en aillent ! » « Le problème, ajoute-t-elle, perplexe, c’est qu’ils ont deux passeports, on ne peut pas les expulser. »

« C’est vrai que Theo Van Gogh a insulté les musulmans - il les traitait régulièrement de ’baiseurs de chèvres’. Il adorait la provocation. Mais ce n’était pas une raison pour le tuer. Aux Pays-Bas, la liberté de dire ce que l’on veut, y compris des insultes, est une vieille tradition. Si les gens n’étaient pas contents, pourquoi ne l’ont-ils pas poursuivi en justice ? On ne tue pas quelqu’un à cause de ses idées ou de sa grossièreté. Ceux qui ont assassiné Theo Van Gogh, c’est notre système démocratique qu’ils veulent casser. »

Une autre affichette, non signée, annonce la fin de la « société multiculturelle » néerlandaise et crie « stop à l’Islamisation des Pays-Bas ». L’islam est accusé de vouloir « conquérir le monde » par la guerre ou les attentats. Plus loin, une main furieuse a griffonné trois lignes pour demander le départ du maire de la ville, Job Cohen, accusé de laissez faire : « Assez de bla-bla, il faut agir. La solution : dehors, Cohen ! »

Le climat de malaise et de suspicion qui règne à Amsterdam depuis l’assassinat de Theo Van Gogh touche autant les Néerlandais « de souche », effrayés par le terrorisme islamiste - ce crime est le premier du genre -, que les Néerlandais « d’origine étrangère » qui redoutent les retours de bâton xénophobes. Un fossé s’est creusé, comme entre deux pays au bord d’un conflit. « Les gens parlent maintenant en termes de ’nous’ et ’eux’... Il y a de la colère, du désespoir et de la honte chez tout le monde », note le quotidien Nederelands Dagblad. »

« Theo partait de l’idée qu’on pouvait critiquer librement la Bible ou la Torah et il trouvait légitime de faire de même avec le Coran », souligne Gÿs Van de Westelaken, coproducteur du film de Van Gogh. « Theo revendiquait le droit au sacrilège », ajoute Yoeri Albrecht, journaliste à l’hebdomadaire Vrij Nederland, qui a publié, dans son numéro du 6 novembre, le dernier entretien du cinéaste. « Son truc, c’était de mettre le doigt où ça fait mal. Il n’avait peur de rien ni de personne », insiste le journaliste, qui soupçonne les autorités, en particulier les services de police, d’avoir « sous-estimé » les risques encourus par son ami.

« Theo Van Gogh était très agressif. Les musulmans ne l’aimaient pas et beaucoup de Néerlandais non plus », rappelle M. Van Tuyll van Serooskerken, transfuge du parti libéral VVD et cofondateur d’un petit groupe politique, Europe démocratique. « C’est sur la base de trois principes, la liberté, l’égalité et la fraternité, que notre société doit se construire. Malheureusement - peut-être est-ce un héritage de notre vieux ’système des piliers’ ? - le principe de la fraternité n’est pas très fort aux Pays-Bas. Et notamment avec les musulmans », regrette M. Van Tuyll van Serooskerken. « J’espère qu’on ne prendra pas prétexte de cette tragédie pour réduire la liberté d’expression. »

Aux Pays-Bas, les statistiques divisent la population en deux : les « autochtones » et les « allogènes » nés à l’étranger ou nés aux Pays-Bas avec au moins un parent né à l’étranger ; ainsi trois millions d’habitants sur une population totale de 16 millions sont donc considérés comme allogènes. Outre 750 000 Européens, 350 000 immigrés viennent de Turquie et 300 000 du Maghreb tandis que 300 000 sont originaires du Surinam. Habitants le centre ville à l’exception d’Amsterdam où ils résident aussi dans des banlieues dortoirs, la classe ouvrière immigrée d’origine turque ou maghrébine se retrouve occupée principalement dans l’industrie, le BTP ou les emplois non-qualifiés des services.

La discrimination entre autochtones et allogènes ne fonctionne ni pour l’emploi, ni pour le logement, ni pour les services de santé mais les immigrés sans papiers, qui occupent les emplois dont les locaux ne veulent plus, n’y ont pas accès. Si les immigrés qui avaient décidé de militer allaient traditionnellement vers les partis vert ou social-démocrate, ils adhèrent également depuis peu aux partis chrétiens-démocrates ou libéral conservateur, signe d’intégration dans les classes moyennes.

Arrivés de Turquie et du Maroc dans les années 1960, justement, les « musulmans » des Pays-Bas représentent aujourd’hui une très forte minorité. « Contrairement à la France, où les populations d’origine étrangère appartiennent à des milieux sociaux très divers, les Pays-Bas ont surtout fait venir des gens pauvres, venant des zones rurales : des Turcs ou des Marocains, souvent analphabètes. Et les Néerlandais n’ont pas fait grand-chose, il faut le reconnaître, pour les aider à s’intégrer. Pendant des années, on les a laissés de côté. » remarque le professeur Afshin Ellian, de l’université de Leiden. Theo Van Gogh a pris le risque de « jouer avec le feu », estime, dans son dernier billet paru dans l’hebdomadaire Jeune Afrique l’Intelligent et intitulé Chronique d’une mort annoncée, le romancier Fouad Laroui, lui-même d’origine marocaine, installé à Amsterdam depuis plusieurs années.

L’argumentaire du professeur Ellian, ancien opposant au régime de l’ayatollah Khomeiny, est tout autre. « S’il vous plaît, moquez-vous de l’islam ! » lance-t-il dans un « appel aux intellectuels » paru samedi 6 novembre dans les colonnes du quotidien Volkskrant. Selon lui, c’est à l’Islam et à ses fidèles de s’adapter « à la modernité » et non l’inverse. « Quand on pourra, à la télévision et sur les scènes de théâtre, plaisanter sur l’islam, quand les penseurs et les universitaires commenceront à traiter l’islam de manière plus critique, alors, et alors seulement, les musulmans apprendront la tolérance », souligne M. Ellian.

« Theo Van Gogh ? Celui qui insultait les musulmans ? », répète l’un des jeunes Marocains abordés dimanche soir devant la mosquée El Tawheed, l’un des fiefs de l’Islamisme radical d’Amsterdam selon la presse locale. « Celui qui montrait des femmes nues, avec des phrases du Coran écrites sur la peau ? », insiste le jeune homme. « Les frères l’avaient prévenu. Ils lui avaient dit de se taire. Mais il ne les a pas écoutés. », ajoute-t-il, le sourire mauvais, avant de s’éclipser vers le lieu de prières. « Aux Pays-Bas, les musulmans ne sont pas aimés. », lâche un homme à longue barbe et forte carrure, habillé d’une parka et d’un seroual blanc. Comme si cela résumait tout. Lui-même est un Néerlandais « de souche », mais il refuse de dire son nom. « On dit que le meurtrier a fréquenté cette mosquée. Possible. Il a dû sûrement, aussi, acheter du pain chez le boulanger. Faut-il en conclure que le boulanger est complice de la mort de Van Gogh ? », s’amuse-t-il. Quelques jours après l’assassinat du cinéaste, le quotidien populaire De Telegraaf a publié en première page les photos de personnalités désignées, dans l’une des lettres écrites par le meurtrier de Theo Van Gogh, comme les « cibles à abattre ». Parmi celles-ci figurent la députée Ayaan Hirsi Ali mais aussi le maire d’Amsterdam, Job Cohen, et la ministre de l’Intégration, Rita Verdonk. « Je ne crois pas que de vrais musulmans puissent faire ça », commente, au journal Le Monde, Amina, une mère de famille d’origine marocaine, venue, avec deux de ses amies, faire un tour à l’autel de la Linnaeustraat. « Hier, je suis déjà venue. J’habite à côté. Les gens m’ont regardée de travers. Quelqu’un m’a même dit qu’il fallait que j’enlève mon foulard. » Cela ne l’a pas découragée. « Je comprends bien que les gens aient peur. Moi, je n’ai pas le même Islam que les tueurs de Van Gogh, mais comment peuvent-ils le savoir ? Mes trois enfants sont nés ici. Et eux, je vous jure, ce sont des vrais Néerlandais. »

En conséquence, la droite populiste gagne du terrain avec 20 % d’intentions de vote, mais l’extrême droite reste minuscule. Le verrou qui maintient l’antisémitisme hors du consensus social reste toujours solide. Tandis que dans les entreprises, les travailleurs hollandais préoccupés par les mesures comme l’augmentation de l’âge de la retraite semblent peu concernés par la question immigrée, ni solidaires ni hostiles.

ISLAM CONTRE OCCIDENT ?

L’islamisme politique tire sa force des reculs conjugués du nationalisme arabe dans le Maghreb et le Moyen-Orient et des organisations ouvrières dans les quartiers populaires des grandes métropoles européennes. Le nationalisme arabe teinté de socialisme à la sauce russe était venu au pouvoir en Egypte, en Algérie ainsi qu’en Syrie et en Iraq. Après avoir occupé la scène durant les années 1960 et 1970, influençant le mouvement palestinien, il n’a pas survécu à la disparition du parrain russe. Ses vestiges de gauche ont même été chassés par les dictatures au pouvoir - Algérie, Egypte - avec l’aide des groupes islamistes. En Europe, particulièrement en France, les organisations ouvrières (partis, syndicats, groupes d’entraide) qui traditionnellement encadraient les immigrés (des militants d’origine polonaise, italienne, espagnole, algérienne ont joué un rôle important dans ces organisations), sont aujourd’hui quasiment absentes de la vie quotidienne des quartiers populaires. Les organisations politico-religieuses se sont engouffrées notamment par le biais d’œuvres caritatives et/ou culturelles. Pour les islamistes politiques les plus conséquents, le but est clair. Il s’agit de mobiliser les populations de confession musulmane pour revendiquer un espace religieux autonome des Etats mécréants d’Occident où les lois coraniques puissent être appliquées dans leur intégralité à l’ensemble des croyants. Quelle que soit d’ailleurs la manière dont ces populations vivent ou pratiquent la religion. L’établissement d’une sorte d’Etat à côté de l’Etat représente donc leur finalité. Un Etat « implicite » doté du pouvoir de légiférer en matière de vie privée, de finance, d’éducation, de défense des croyants et de logement. Une autorité rassemblée autour des lieux de culte et dotée d’une force de frappe militaire avec ses propres milices chargées de faire respecter sa loi.

La revendication de cette sorte de droit à la sécession (à l’instar des premiers nationalistes noirs américains, dans les années 20, qui visaient la création d’un Etat noir au Sud) ne va cependant pas jusqu’à renoncer aux avantages assurés par les vieux Etats occidentaux infidèles, tels la protection sociale ou le droit de séjour et de nationalité. Ceux-ci, et surtout les populations infidèles (qu’elles soient de « souche » ou pas), sont appelées à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la communauté musulmane et doivent faire preuve de grand respect vis-à-vis de son culte et de ses pratiques religieuses. Le tout peut (mais pas nécessairement) être assaisonné avec des apports idéologiques anti-impérialistes, anti-colonialistes et en faveur des immigrés.

Dans l’affaire hollandaise, l’Islam politique radical a atteint deux objectifs faire pression sur les Etats occidentaux et essayer de crisper les communautés musulmanes sur elles-mêmes. Et cela en exploitant, tout à la fois, la grande permissivité dont l’Etat hollandais traditionnellement fait preuve dans le domaine de la vie privée (drogues, sexualité, liberté d’expression, etc.), les difficultés d’insertion des immigrés (langue, racisme et formation) et l’intervention immédiate de l’extrême droite hollandaise après l’assassinat de Theo Van Gogh, responsable d’attentats contre les mosquées et les écoles musulmanes. Une véritable guerre civile au sein du prolétariat entre fractions et communautés opposées n’est, à ce stade, pas inenvisageable, pour la plus grande joie des islamistes et des fascistes blancs.

Si une telle éventualité se produisait, il s’agirait d’une véritable catastrophe pour la cause de l’autonomie ouvrière dans un pays où, pendant la seconde guerre mondiale et l’occupation nazie, la classe ouvrière « hollandaise » de souche avait protégé efficacement sa fraction issue de la communauté juive. Enfin, le choix de la ville d’Amsterdam pour perpétrer ce crime n’est pas anodin. Le maire d’origine juive, Rob Cohen, est la cible aujourd’hui de critiques, certes minoritaires, tintées d’antisémitisme de la part aussi bien de l’extrême droite que des islamistes militants.

Nous écrivions à propos de la situation créée par les attentats du 11 septembre 2001 et par la conséquente réaction du dit monde libre aligné sur les Etats-Unis : " Cette situation a contribué à la radicalisation de certaines parties des populations du Proche-orient et d’Asie Centrale et a pris la forme d’une contestation empruntant de plus en plus ses armes politiques à l’Islam. Le drame est que cette idéologie éminemment réactionnaire - expression de la faillite des classes dominantes de ces régions à créer les bases économiques et sociales d’un capitalisme moderne - bien loin de fournir un cadre adéquat à la révolte légitime des opprimés, les enferme dans un combat suranné, dont le seul véritable but est de subordonner encore davantage l’ensemble des opprimés aux classes dominantes ’musulmanes’. Qu’y a-t-il de commun entre le jeune chômeur de Gaza ou d’Alger et les milliardaires du Golfe ou les dirigeants des Etats de la région, hormis leur appartenance religieuse ?

Rien, bien évidemment. L’Islam ne sert ici qu’à créer une prétendue communauté d’intérêt entre oppresseurs et opprimés ’musulmans’ dont le prolétariat de ces régions ne cesse de payer le prix. L’Islamisme politique, substitut à la lutte de classes, a été choisi aussi par des fractions minoritaires de la jeunesse issue de l’immigration en Europe (France et Belgique en particulier). Ici, le ressentiment s’est nourri du chômage de masse et du racisme et s’est trouvé instrumentalisé par certains groupes religieux. La révolte légitime s’est ainsi trouvée enfermée dans le ghetto réactionnaire de l’Islam, de la Oumma (communauté des croyants), qui a contribué, au même titre que le racisme ambiant, à isoler les révoltés de la population ouvrière d’origine européenne. Situation qui fait finalement le jeu de tous ceux, les gouvernements et leurs maîtres patronaux, qui ont intérêt à la division des exploités. » Nous confirmons pleinement ces analyses et jugements. Ainsi, il est du devoir des communistes de combattre l’Islamisme comme l’une des expressions réactionnaires et anti-ouvrières de cette société.

" La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel " (Karl Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843).

Fin de la première partie de l’article

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