Trois candidats trotskystes se sont affrontés durant les dernières élections présidentielles. Olivier Besancenot, postier, Arlette Laguiller, retraitée du Crédit Lyonnais et Daniel Gluckstein, permanent du PT. A la lecture de la presse de gauche, on n’a pu que constater une relative indulgence pour la LCR et une grande sévérité par rapport à LO et au PT. Cette différence de traitement était-elle seulement due à l’écart qui séparait les candidats dans les sondages ? Arlette Laguiller approchant les 8-10 % était-elle une cible plus importante à dénoncer que Besancenot qui a commencé à moins d’1 % ou Gluckstein qui plafonnait à 0,6 % ? Une grande partie de ce que les journalistes ont reproché à LO et au PT s’appliquait aussi à la LCR : existence d’un appareil discret, bricolages en tout genre pour récolter des fonds, présence clandestine ou semi-clandestine dans les syndicats et les entreprises, etc . Mais allons plus loin : si l’on considère le programme que défendent ces trois groupes, ils sont tout aussi « subversifs ». Tous trois prônent l’insurrection armée, le renversement de l’État bourgeois et l’instauration de la dictature du prolétariat fondée sur les conseils ouvriers - même s’ils n’en parlent guère durant les périodes électorales.
Il faut donc chercher ailleurs que dans le programme de ces trois organisations la raison d’une différence de traitement dans la presse de gauche. Prenons par exemple le cas de l’enterrement de Pierre Bois, dirigeant de la grève Renault en 1947 et vieux militant ouvrier de LO. A cette occasion, Libération titre « Arlette ment » sur toute la largeur de la page. On s’attend à de graves révélations et l’on découvre que ce qui a provoqué la colère de C. Forcari n’est qu’une peccadille : LO a donné de fausses informations sur le jour, ou l’heure, de l’enterrement pour que le cimetière ne soit pas envahi par les photographes. Le « spécia-liste » de Libération explique que LO a menti afin que l’on ne prenne pas de photos de Hardy. On nage en plein roman…
Désireux de gonfler sa baudruche, Forcari reprend à son compte la thèse que François Koch a lancée dans son livre La vraie nature d’Arlette en 1999 : les RG ne disposeraient d’aucun renseignement sur Hardy et la plupart des dirigeants de LO.
On a du mal à croire que les RG n’aient jamais envoyé de sous-marins à LO, ne serait-ce qu’à titre de sympathisants. Et tout informateur infiltré peut repérer très vite qui dirige et qui prend la parole dans les réunions internes, à la fête, dans les meetings publics, dans les caravanes, etc. A partir de là, ce n’est plus qu’une question de filature : avec les moyens sophistiqués actuels, ce n’est pas vraiment un problème d’écouter les conversations à distance, de poser des micros, de suivre les voitures des responsables et d’en tirer les conclusions. Surtout quand les pseudonymes censés protéger les militants, les lieux et les heures de réunion restent les mêmes pendant des années.
Mais admettons un instant (ce qui me semble invraisemblable) que les RG ne possèdent guère de renseignements sur LO. Ne serait-ce pas tout simplement parce que ces messieurs jugent que ce groupe n’est guère dangereux, pour le moment ? En quoi les militants de LO menacent-ils l’ordre public ? Leurs activités syndicales et électorales sont d’un légalisme absolu. Ils ne fabriquent ni armes, ni faux papiers, leur service d’ordre ne s’attaque jamais à aucune ambassade ni à d’autres groupes politiques, et ils ne participent presque jamais à des manifestations interdites.
Pourtant, après avoir accusé Arlette de mensonge sans en apporter vraiment la preuve, Libération en remet une louche en publiant un article des frères Cohn-Bendit : le titre, subtilement diffamatoire, affirme que LO est « subventionné par des entreprises capitalistes ». On s’attend à des révélations fracassantes. En fait, on découvre qu’il s’agit de trois petites entreprises de formation contrôlées par LO, et non d’un ou de plusieurs grands trusts pharmaceutiques, comme pouvaient le laisser supposer le titre et les rumeurs qui circulent depuis trois ans sur le financement de LO. Pourquoi donc une telle hargne se déchaîne-t-elle régulièrement contre Arlette Laguiller et LO ?
Les journalistes de gauche qui prétendent rendre un service à la démocratie en démasquant une « secte », en dévoilant la véritable identité d’un prétendu « gourou », ne seraient-ils pas mus par des considérations moins nobles ? En dehors de la volonté évidente de vendre du papier à n’importe quel prix, ne sont-ils pas tout simplement furieux de ne pas savoir comment aborder une organisation atypique qui ne joue pas le jeu des confidences et ne respecte guère les journaleux ?
D’un autre côté, pourquoi LO maintient-elle une attitude aussi rigide, voire hostile, vis-à-vis des milieux médiatiques, attitude qui, dans une certaine mesure, nuit à son image ?
A mon avis, l’image négative de LO dans les médias de gauche tient à quatre raisons : l’histoire particulière de LO ; la composition sociale du groupe ; la psychologie des militants et la difficulté que certains journalistes ont à confronter leur propre passé gauchiste.
Les origines historiques de LO
LO explique toujours que sa principale, sinon sa seule originalité dans le mouvement trotskyste, est sa « méthodologie organisationnelle ». Il serait trop long d’exposer ici ce qu’est cette fameuse méthodologie, fondée sur un texte intitulé le « Rapport sur l’organisation » ou « Rapport 43 ».
Disons seulement qu’à l’époque (en 1943) le petit groupe qui est indirectement à l’origine de LO aujourd’hui avait une opinion très négative sur les mœurs des organisations trotskystes qu’il ne jugeait pas assez « bolcheviques ». Barta, le dirigeant de l’Union communiste, lointain ancêtre de LO, considérait qu’il fallait prendre au sérieux les consignes de Trotsky et que ses partisans devaient déployer tous leurs efforts pour s’implanter dans la classe ouvrière. Et à ce titre se montrer particulièrement exigeants avec les nouvelles recrues ou les adhérents qui ne travaillaient pas dans les usines ou les bureaux. Quelles en sont les conséquences, soixante ans plus tard, sur le recrutement de LO ?
Une composition sociale spécifique
Les militants « extérieurs » ne sont en général pas issus de familles aisées (industriels, avocats, médecins, notaires) ni des professions dites intellectuelles (universitaires, savants, écrivains, artistes). Ils sont souvent les rejetons de couches plus modestes de la petite-bourgeoisie(1) (artisans, commerçants, instituteurs, profs de lycée). Ceux issus de la grande bourgeoisie ou de l’intelligentsia médiatique ne font pas long feu à LO. Alors que tout le monde connaît des dizaines de noms d’acteurs, d’écrivains, de journalistes, d’universitaires et d’hommes politiques ayant sympathisé ou milité à la LCR ou à l’OCI, on aurait du mal à en trouver plus d’une dizaine qui soient passés par LO. De plus ils ne s’en vantent pas, fidèles en cela à une sorte d’omerta (il ne faut rien révéler aux flics et ne pas faire le jeu de la bourgeoisie), doublée parfois de la honte de s’être égaré dans une organisation qui a la réputation d’avoir des analyses simplistes et des mœurs monacales.
Les étudiants membres de LO arrêtent leurs études supérieures assez tôt (ils n’ont pas le temps de pousser jusqu’à l’agrégation ou au doctorat), ne se mêlent pas aux mouvements féministes, antiracistes, de soutien aux mouvements de libération nationale, etc.
Ils ne militent pas non plus à l’UNEF et participent en pointillé aux grèves et mouvements qui agitent l’université. Leurs possibilités d’entrer personnellement en contact avec de futurs « grands » journalistes, romanciers, universitaires, avocats ou médecins sont donc très limitées.
S’ils arrivent à terminer leurs études supérieures (passer un concours comme le CAPES est difficile, mais quand on milite en même temps à LO c’est carrément héroïque), leur temps libre est consacré à des tâches militantes, non à des relations amicales désintéressées avec des gens ayant des idées différentes et/ou une stratégie d’ascension sociale.
Ils se coupent délibérément de leur milieu social, comme les y encourage LO, sauf pour de temps en temps demander de l’argent à tel parent ou relation fortunée qui fournira ainsi (sans le savoir, le plus souvent) une « cotisation exceptionnelle » pour l’organisation, ou afin de leur vendre des bons pour la fête. Certes, LO entretient des liens avec certains intellectuels et artistes médiatiques. Ne serait-ce que pour la fête de Presles, l’organisation est obligée d’entretenir un minimum de relations commerciales, voire amicales avec ce que LO appelle toujours avec mépris des « petits-bourgeois ».
Mais, à ma connaissance, les militants ne copinent pas, ne se vantent pas de leurs relations ou ne les utilisent pas pour faire carrière. En clair, ils ne font pas partie des réseaux qui mélangent amitié, relations intimes, fréquentations politiques et renvois d’ascenseur.
Cela explique sans doute d’ailleurs pourquoi LO a eu besoin, d’après F. Koch, de créer des entreprises de formation afin de placer certains de ces cadres. Si ces militants avaient appartenu aux réseaux affectifs et familiaux des classes moyennes, ils auraient sans doute su trouver un moyen plus facile et moins risqué politiquement de gagner leur vie tout en militant à temps plein (LO ne connaît pas les 35 heures !).
Et cela explique aussi les rapports de méfiance réciproque qui se sont noués entre les journalistes de la presse politique et les dirigeants de LO. Ils ne viennent pas du même milieu, n’ont pas le même passé générationnel et politique.
Une psychologie et des motivations particulières
Rares sont les militants de LO qui ont dansé au Palace ou aux Bains douches, fumé de l’herbe en écoutant Jimmy Hendrix, pratiqué l’amour libre, collé un poster du Che sur le mur de leur chambre à coucher, vécu en communauté ou acheté un billet d’avion pour Katmandou. Ils n’ont pas non plus milité activement au MLAC, aux Comités Vietnam, à Act-Up, au FHAR, au MLF, au DAL, à ATTAC et dans toutes ces organisations larges qui ont toujours constitué un vivier naturel pour le milieu d’extrême gauche. Ou s’ils y ont fait un court séjour, ils en sont vite partis, absorbés par les tâches que l’organisation leur a fixées.
Ce sont le plus souvent des individus isolés, contactés grâce à la technique du « bouton de veste », comme le disait avec mépris un dirigeant de la Ligue. Ce sont très rarement des dirigeants de mouvements étudiants ou lycéens. En effet, LO n’a jamais construit son organisation à partir de campagnes politiques volontaristes sur tel ou tel thème d’actualité, national ou international, et qui auraient abouti à des vagues d’adhésions. (Une seule exception, à ma connaissance : la grève des CET et lycées techniques impulsée, avec succès, par LO en 1975.) Elle recrute ses militants un par un, patiemment, ce qui signifie que sa progression numérique a peu de rapports avec les facteurs de politisation qui ont marqué chaque génération depuis les années 60. Et ce qui explique aussi sa différence radicale avec les groupes d’extrême gauche, son réalisme morose. Si les sympathisants qu’elle attire ont été politisés par des événements extérieurs (que ce soit la guerre du Vietnam ou les luttes des sans-papiers), leur enthousiasme juvénile est rapidement canalisé vers une vision plus pondérée, plus froide, à très long terme, de la construction du Parti. C’est pourquoi, vus de l’extérieur, les militants de LO apparaissent si ternes.
Ils ne partagent pas les grands enthousiasmes qui font vibrer chaque génération, quitte à la décevoir ensuite. Ils n’ont pas sautillé dans les manifs en criant « Ho-ho-chi-minh » pour ensuite déplorer le sort des boat people. Ils ne se sont pas enthousiasmés pour la révolution portugaise et ses commissions de travailleurs, l’Unité populaire chilienne et ses cordons industriels, le syndicat Solidarité, les manifs antimondialisation de Seattle et Gênes, etc. Le pessimisme historique radical qui les anime leur donne une aura de lucidité qui peut attirer certains jeunes mais est insupportable pour la majorité de ceux qui cherchent à vivre de grandes passions politiques. Les militants de LO « savent » à chaque fois, avant même qu’ils se déclenchent, que tous ces mouvements sont voués à l’échec… faute de l’existence d’un parti révolutionnaire.
Ce regard distant porté sur tous les mouvements, en France et à l’étranger, qui ont politisé des générations de militants depuis quarante ans, nourrit une psychologie particulière, très difficile à comprendre à la fois pour les militants des autres groupes et aussi pour les journalistes qui ont une grille de lecture assez simple de ce qu’est l’extrême gauche, compréhension liée en général à leur expérience personnelle en milieu lycéen ou estudiantin. Ils ont toutes les peines du monde à appréhender un groupe qui vit dans une autre dimension politique, à un autre rythme que toutes les autres organisations révolutionnaires, et n’a aucune intention de changer d’un iota. Mais il y a peut-être une autre raison à leur hostilité vis-à-vis de LO.
La geste gauchiste et les médias
Les journalistes de la presse politique de gauche (Plenel, July), les auteurs qui ont retracé l’épopée de l’extrême gauche soixante-huitarde (Hamon et Rotman), les hommes politiques passés par l’extrême gauche (Weber, Filoche, Cambadélis, Dray, Melanchon) ont tous un point commun : un extrême contentement de soi, tout à fait dans l’air du temps, d’ailleurs (3). Pour eux, il existerait une sorte de continuité entre leur engagement révolutionnaire d’hier et leur adhésion aux valeurs de la société d’aujourd’hui. Ils tiennent absolument à faire croire qu’ils ont grosso modo toujours pensé de la même façon, et que leur évolution politique du « camp » de la révolution à celui de la réforme du capitalisme (voire de sa gestion, comme Denis Kessler passé de la Gauche Prolétarienne au MEDEF) est une évolution naturelle. Générations (tout est dans le titre) de Hamon et Rotman le décrit bien : à quinze ans il est normal d’être d’extrême gauche (on fait sa crise d’adolescence), à trente ans on doit passer aux choses sérieuses : voter Mitterrand et faire carrière.
En faisant constamment référence à la lutte des classes, Arlette Laguiller tranche avec cette vision autocomplaisante que les ex-soixante huitards diffusent sur leur jeunesse et surtout sur leurs positions politiques présentes. Elle rompt le consensus qui s’est établi sur le passé de l’extrême gauche, sur le prétendu apport positif du gauchisme sur le terrain de la culture et des mœurs (féminisme, écologie), combiné avec son irréalisme irresponsable mais qui n’aurait pas eu de conséquences graves.
Et cette rupture du consensus est inacceptable pour les journalistes et commentateurs de gauche qui ont un passé politique « radical ». Ils ne peuvent reconnaître, comme par exemple la droite et l’extrême droite les en accusent, qu’ils ont apporté un soutien critique ou inconditionnel aux partis et États communistes ou aux mouvements de libération nationale qui ont instauré des dictatures sanglantes. C’est parce qu’ils n’arrivent pas à faire un bilan honnête de leurs engagements de jeunesse qu’ils ont besoin de travestir leur passé et de le rendre acceptable, vu la position qu’ils occupent aujourd’hui dans le champ médiatique.
En cela, l’existence de LO et de son discours qu’ils appellent avec mépris « ouvriériste », ses références continuelles au communisme et à la révolution d’Octobre les gênent, parce qu’ils sont constamment renvoyés à des raisonnements, à une idéologie qu’ils ont eux-mêmes partagés, sans jamais en faire un inventaire honnête. (Y.C.)
Notes
1. J’emploie ici le terme de petite-bourgeoisie par facilité et parce qu’il s’agit d’un des « concepts » favoris de LO. Mais comme chacun le sait, cette notion désigne des couches sociales à géométrie variable chez Marx et ses successeurs. En réalité, il s’agit le plus souvent d’un terme fourre-tout, très péjoratif chez les militants d’extrême gauche, et bien commode pour discréditer un opposant à l’intérieur de l’organisation ou bien un groupe concurrent.
En effet, si en théorie la petite-bourgeoisie est une classe qui oscille entre la bourgeoisie et le prolétariat, en pratique, dans la plupart des analyses historiques marxistes, la petite-bourgeoisie joue un rôle contre-révolutionnaire, du coup d’État de Napoléon III au fascisme et au nazisme, en passant, pour LO, par les dictatures du tiers monde issues des mouvements de libération nationale (Chine, Cuba, Vietnam, etc.).
Pour parler clairement, petit-bourgeois, pour LO, égale contre-révolutionnaire ou au moins traître potentiel à la classe ouvrière. D’où la position très inconfortable, au sein de l’organisation, de ceux issus de cette catégorie sociale, car tout manque de dévouement, erreur ou divergence est automatiquement expliqué par leur origine sociale. Inversement, le rôle positif accordé aux « mouvements sociaux » et notamment aux mouvements étudiants depuis des années par des courants comme la LCR est sous-tendu par une analyse plus différenciée, moins déterministe de la petite-bourgeoisie, mais évidemment plus opportuniste.
2. A ces deux facteurs vient s’en ajouter un troisième, qui tient à la relation particulière qu’entretient LO avec ses ex-militants surtout lorsqu’ils sont issus des classes moyennes. L’alternative avec LO est toujours le « tout ou rien », il n’y a pas de moyen terme possible, ou plus exactement supportable.
Donc, lorsqu’un « militant extérieur » s’en va de l’organisation, même s’il est exclu pour ses divergences, il le vit intérieurement très mal, il culpabilise. En effet, s’il a milité pendant plusieurs années, il a forcément intériorisé le mépris pour la petite-bourgeoisie et plus généralement le mépris de tout mode de vie non-militant, que lui a inculqué LO - la « haine de soi » pour reprendre un concept utilisé dans un tout autre contexte.
Le plus souvent, il cherche à disparaître dans la nature parce qu’il a du mal à affronter le regard de ses ex-camarades. Ceux-ci, encouragés parfois par l’organisation, lui tournent le dos lorsqu’ils le rencontrent, refusent de lui serrer la main, etc. De plus, lorsque les militants extérieurs quittent LO, ils n’ont plus l’occasion de revoir tous les jours d’autres camarades, tout simplement parce qu’ils ne militent pas dans leur quartier, ni dans leur milieu professionnel. Ils militent toujours dans d’autres quartiers et en direction d’entreprises très éloignées de leur domicile. La coupure avec l’organisation est donc totale, en raison même du mode de militantisme qui a cours à LO.
On comprend dans ces conditions que la LCR, aux mœurs plus souples, ait une périphérie « petite-bourgeoise » plus importante et nettement plus visible, y compris dans les milieux médiatiques.
En ce qui concerne les ex-militants ouvriers, qui en général ne quittent pas l’usine où ils travaillent, l’attitude de LO est beaucoup plus souple, ce qui explique que ceux-ci n’hésitent pas à continuer à venir à la fête, à donner des informations pour le « bulletin de boîte », à acheter le journal, voire même à cotiser de temps en temps.
3. Il est fascinant d’observer dans toutes les émissions de télévision faisant appel aux témoignages des « vrais gens » à quel point, aujourd’hui, il est fondamental pour les individus d’affirmer qu’ils s’épanouissent dans cette société.
Qu’il s’agisse de parents divorcés, d’enfants de familles monoparentales, de personnes obèses, d’obsédés de l’Internet ou de la sape, de dragueurs professionnels, de catholiques intégristes, de gigolos, peu importe. Le message que la télé transmet est simple : « Nous sommes heureux en ce monde. » En cela, les ex-gauchistes qui ont abdiqué tout sens critique pour se recycler dans les médias entrent parfaitement dans le moule et contribuent au décervelage et à la crétinisation générale.
L’article suivant s’intitule PSEUDO-« GOUROU » ET AUTHENTIQUE TRAVAILLEUSE : COMMENT L.O. SE PIÈGE ELLE-MÊME