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Dans le monde, une classe en lutte Septembre 2004 (1)

lundi 25 octobre 2004

SEPTEMBRE 2004. Publication gratuite.

Le but de cette publication est de faire connaître, indépendamment de toute revendication, les luttes telles qu’elles se déroulent dans le monde entier. Son contenu est forcément incomplet à la fois quant aux luttes ainsi recensées et quant à une description analytique de leur déroulement. Ce sont essentiellement des raisons pratiques qui causent ces imperfections : il ne tient qu’à ceux qui peuvent avoir ces pages entre les mains d’y remédier tant soit peu. Chacun peut y apporter des informations même brèves sur les luttes dont il peut avoir connaissance soit directement, soit par tout autre moyen. Chacun peut s’y associer de la manière qui lui convient (aide rédactionnelle ou matérielle, suggestions et critiques bien venues. Nous savons que, pour disparates, contingentes et spécifiques qu’elles soient, ces luttes n’en participent pas moins à la résistance à la domination du capital. C’est ce que nous voulons souligner, même si les problèmes matériels nous empêchent de développer leurs particularités comme nous le souhaiterions.

Les informations figurant dans ce bulletin proviennent de sources diverses. Nous avons mentionné par des lettres les sources les plus fréquemment utilisées : M, L, FT, SW, WSJ, LN, P, IHT, S, respectivement pour Le Monde, Libération, Financial Times, Socialist Worker, Wall Street Journal, Labor Notes, Parisien, International Herald Tribune, Solidaire, I pour Internet, (C) d’un correspondant de DLM (pas forcément direct mais ayant eu accès à une autre source) A pour les dépêches d’agence et par le nom complet pour les publications citées moins fréquemment. Nous pouvons adresser les photocopies des articles dont nous avons tiré les brèves figurant dans ce bulletin.

Plusieurs moyens pour se procurer le bulletin

— Service individuel à domicile : envoyer à Echanges (mentionner l’adresse complète et non "Dans le Monde") 6 enveloppes adressées et timbrées à 0,58 euros, les rappels en fin d’utilisation de ces enveloppes se fait automatiquement par une mention sur le bulletin envoyé avec la dernière enveloppe. Service arrêté si aucune enveloppe n’est parvenue lors de la parution du bulletin suivant.

— Service supermarché : dans les librairies "militantes" ou collectifs autogérés de France, Belgique et Canada

— Service grossiste de distribution collective : envoi gratuit du nombre d’exemplaires fixé par ceux qui en font la demande.

— Prévenez si pour une raison quelconque vous devez cesser cette distribution ou si vous changez d’adresse pour éviter travail et frais. inutiles.

Pour le respect des obligations légales le directeur de publication : H. Simon


C’EST TOUJOURS POSSIBLE

—  ULTIMES RECOURS - 26 mai 2004 -

Pour obtenir le maintien du RMI, un habitant de Mareuil (Vendée) s’enchaîne aux grilles de la préfecture de La-Roche-sur-Yon et obtient gain de cause. A l’Hermenault (Vendée) un couple au chômage s’estimant " handicapés sociaux " commence une grève de la faim pour se faire attribuer un emploi réservé aux handicapés. (Ouest-France.)

— TOUJOURS POSSIBLE, mais pas partout, cela dépend de l’environnement global, économique et social. Ce qui se passe en Allemagne en est un bon exemple. L’attaque du capital contre les conditions actuelles d’exploitation se joue à tous les niveaux. Au niveau des entreprises d’abord. Sous le chantage des délocalisations, la plupart des grandes sociétés, au coup par coup, ont imposé, après des palabres avec le syndicat IGMetall, des augmentations d’horaires sans augmentations de salaires, avec des modalités variables mais toujours dans le même sens d’une intensification du travail (Daimler-Chrysler-Mercédès, Siemens, etc.)

On a pu en voir les contre-coups en France avec Bosch à Lyon. Les travailleurs placés devant le dilemme : ou perdre leur emploi ou accepter le diktat patronal, ne peuvent guère lutter — sauf à engager une lutte révolutionnaire qui changerait totalement le système capitaliste, le capital pris dans ses unités de production ne pouvant survivre qu’en imposant ces solutions.

Parallèlement à cette attaque sur les contrats collectifs d’entreprise, le gouvernement social-démocrate poursuit, comme partout, son offensive pour déduire globalement la part de plus-value redistribuée collectivement aux travailleurs sous forme d’avantages sociaux (garanties retraites, maladie, chômage et autres). Une nouvelle fournée de ces restructurations sociales concerne l’indemnisation du chômage, notamment celui de longue durée. Le résultat de ce nouveau plan baptisé, du nom de son promoteur, " Hartz IV ", est une diminution du montant des allocations chômage, les travailleurs et chômeurs de l’ex-Allemagne de l’Est étant, comme depuis la chute du Mur, plus mal traités que ceux de l’Ouest (lorsque les chômeurs de l’Ouest reçoivent mensuellement 345 euros, ceux de l’Est ne reçoivent que 331 euros). De plus, c’est aussi à l’Est que le taux de chômage est le plus élevé (20% contre 10% à l’Ouest) et où le nombre de chômeurs de longue durée est le plus important. Alors que les résistances contre l’application de ce plan sont faibles à l’Ouest, on assiste à l’Est depuis plusieurs mois à l’essor de " manifestations du lundi " des protestataires contre " Hartz IV ".

Ces manifestations, parties plus ou moins spontanément, sont sur le modèle de manifestations également spontanées qui en 1989, dans toutes les villes importante d’Allemagne de l’Est, avaient contribué à la chute du régime stalinien. C’est aujourd’hui par dizaines de milliers que les opposants à la réforme persévèrent dans ces manifestations qui ne semblent pas avoir gagné l’Ouest. Un des paradoxes de la situation est le soutien apporté aux manifestants par l’ex-Parti communiste. On peut d’ailleurs considérer que l’intervention politique peut modifier les perspectives des " manifestations du lundi " et conduire à leur déclin. Certains, ici en France, pensent reprendre la formule pour une mobilisation contre les réformes des différents systèmes de garanties sociales. Mais le contexte est totalement différent et l’expérience de la " mobilisation " contre la réforme des retraites en 2003 ne peut que montrer que ces tentatives peuvent n’être autre chose qu’une action militante éphémère sans écho important. Pourtant, les " manifestations du lundi " continuent : on en comptait plus de 200 le 3 août. Précisons que le Hartz promoteur de la réforme est le DRH de Volkswagen.

—  QUAND ON NE PEUT AGIR DIRECTEMENT, IL EXISTE D’AUTRES MOYENS DE LUTTE.

GRANDE-BRETAGNE - 18 juin - British Airways avait tenté en juillet 2003 de régler en force le problème de l’absentéisme avait dû faire promptement faire retraite devant une grève sauvage le jour des vacances scolaires (voir précédents bulletins). Le problème n’est pas résolu car l’absentéisme de ce qui fut, à une autre époque, le succès de l’ère thatchérienne en matière de privatisation, est deux fois plus élevé dans cette compagnie aérienne que la moyenne relevée en Grande-Bretagne. Chacun des 45 000 travailleurs de B.A. est absent en moyenne 16,7 jours par an, contre 7,2 jours en moyenne pour l’ensemble du pays, tous travailleurs confondus.

B.A. espère régler le problème avec les syndicats. L’ampleur du problème pour British Airways et l’impossibilité de le résoudre a été illustrée récemment lors du week-end prolongé du 25 août (Bank Holiday) où l’absentéisme et le manque chronique d’effectif ont conduit la direction à envoyer les cadres de tous ordres au turbin de base ce jour-là et même à faire appel à des " volontaires ".

C’est également le souci des patrons britanniques, qui constatent une hausse sensible de l’absentéisme. Celui-ci coûterait, selon le syndicat patronal CBI, plus de 12 milliards de livres (18 milliards d’euros). On constaterait aussi les mêmes tendances en Europe de l’Ouest, conséquence de l’intensification du travail et d’un repli sur d’autres formes de la lutte de classe.(FT.)

— UNE SOLUTION AUX DEMENAGEMENT DE MATERIEL vers les paradis délocalisés :

29 mars - 17 machines d’un atelier du site Alstom-Belfort ont été brisées à coup de masse au cours de ce week-end qui faisait suite à l’envoi de 488 lettres individuelles annonçant la suppression des postes dans l’usine. A rapprocher de l’incendie de l’usine Daewoo en Moselle ou la destruction de cartes à puces par les ACT d’Angers, et aussi, plus loin de Cellatex dans les Ardennes. A suivre...

— D’AUTRES SOLUTIONS : LA PANNE INFORMATIQUE, ACCIDENTELLE (?)

Le sous-développement des infrastructures dans la Grande-Bretagne (présentée par ailleurs comme un modèle de croissance à cause essentiellement de la production pétrolière ce qui lui confère une économie similaire à celle d’un pays pétrolier du Moyen-Orient) est bien connu dans tous les secteurs. Le contrôle aérien bien que partiellement privatisé au profit des compagnies aériennes a dû pourtant se moderniser, mais dans de telles conditions que la mise en service d’un nouveau système informatique a entraîné le 3 juin dernier une panne de tout le système ancien et nouveau pendant plus de deux heures provoquant un chaos total dans le trafic aérien notamment à Heathrow, le principal aéroport de Londres. A méditer comme forme de lutte...

— LA REPLIQUE AU COUP PAR COUP, CELA PEUT PAYER FRANCE -

3 septembre - Chez Social Distribution, plate-forme logistique approvisionnant le magasin U de l’Ouest de la France, une grève spontanée de 80 % des 170 travailleurs répond au licenciement d’un des leurs, motivé par l’utilisation d’un mouchoir en papier tiré d’un paquet en transit pour éponger sa sueur. Il est réintégré, mais le patron, appuyé par le syndicat FO, en profite pour imposer un accord d’entreprise sur la prévention des vols. (C.)

— C’EST ARRIVE ACCIDENTELLEMENT MAIS CELA POURRAIT ÊTRE TOUT AUTREMENT

8 septembre - Chez Renault à Sandouville (près du Havre), 5 700 travailleurs sont renvoyés chez eux dans l’après-midi suite à une panne générale de courant causée par un accident technique (un ouvrier assez sérieusement brûlé). Le redémarrage n’a pu avoir lieu que les lendemain dans l’après-midi. Ce que le " hasard " peut faire... (C)


AGRICULTURE-AGRIBUSINESS

GUATEMALA - Usine Pepsi-Cola - 99 ouvriers licenciés en octobre 2002, dont 66 syndicalistes ayant osé constituer un syndicat. 30 d’entre eux occupent la place centrale de la capitale Guatemala City pour leur réintégration soumis à toutes sortes d’attaques et de vexations. Le secrétaire national du syndicat acheté par la firme a signé la prorogation de l’ancienne convention collective, entérinant du même fait les licenciements et les conditions de travail contre lesquelles les travailleurs licenciés luttaient. (Réseau Solidarité)

SOMALIE - 14 juillet - Dans le chaos du pays qui n’a plus de gouvernement central, après que les Américains ont dû évacuer le pays, Coca-Cola réussit quand même à s’implanter ; la multinationale des boissons chimiques vient d’inaugurer une usine qui doit produire 36 000 bouteilles à l’heure dans la capitale, Mogadiscio. Pour garantir l’exploitation, les actionnaires de cette usine sous franchise sont tous les plus importants chefs de bande qui contrôlent le pays ; de même le réseau de distribution assuré par 5 000 revendeurs choisis par les clans sur le territoire qu’ils contrôlent respectivement. Mais comme rien n’est vraiment sûr, les 130 exploités de l’usine sont protégés par 120 gardes armés : les salaires dérisoires des uns et des autres permettent certainement de faire tourner l’entreprise avec d’importants profits permettant de corrompre qui il faut là où il faut (FT)

BRESIL - 21 juin - Poussés par la misère, plus de 25 000 jeunes Brésiliens travaillent comme esclaves à l’exploitation sauvage de la forêt amazonienne. Plus de 17 millions d’ouvriers agricoles sont exploités dans des conditions guère différentes dans les fazendas, immenses exploitations souvent accaparées illégalement par de lointains propriétaires faisant régner l’ordre social par des gardes armés.

MONDE - 19 juillet - 3 milliards d’habitants se nourrissent de riz. L’augmentation des rendements et le rétrécissement des surfaces exploitables notamment en Chine font que l’accroissement de production ne compense pas l’augmentation de la population vivant sur le riz. (FT.)

FRANCE - 7 juillet - Altadis (trust du tabac, voir précédents bulletins) continue son programme de fermetures de sites de production en France avec 701 licenciements : Morlaix et Tonneins en 2004 et Lille en 2005 ; plan social et reclassement des 701 largués dans le chômage (presse française).

17 mai - Marseille - Grands Moulins Mansel - 70 travailleurs grève avec occupation pour les salaires et conditions de travail (usine mal entretenue et vétuste cause de nombreux accidents).

13 mai - Arles - 5 000 manifestants sur appel syndical contre la fermeture des usines alimentaires de la région : Lustucru-Riz à Arles (146 ouvriers), Nestlé à Marseille (424), Perrier-Nestlé à Vergèze dans le Gard. Dans cete dernière usine, la filiale de Nestlé pour les eaux de table, Nestlé-Waters, prévoit de supprimer 1 047 emplois sur 4 100 en France, dont 356 à Vergèze. Il a suffi de la signature de la CFDT et de la CGC pour entériner ce projet. Contre une autre multinationale italienne, Panzani, les ouvriers de Lustucru-Riz occupent l’usine abandonnée suite aux inondations de l’hiver (un bon prétexte). Une autre manifestation à Marseille associant Nestlé (Marseille) et Lustucru (Arles) ne change guère la situation (C).

8 septembre - Lu - Danone (voir précédents bulletins). Seule la lutte de classe paie à condition qu’elle soit menée sans concessions, ce qui n’est pas toujours possible, pas les recours devant les instances juridiques et le respect de la légalité(c). La cour d’appel de Paris a rejeté tous les recours contre la plan de licenciement des 816 travailleurs dans les 4 usines Lu. C’est bien évident que sauf quelques forbans capitalistes, les grosses multinationales savent fignoler des plans juridiquement inattaquables. (C.)

26 août - La chaîne d’abattage et de conditionnement des volailles Doux (3500 travailleurs) fait figure de pionnière dans la brèche sur les 35 heures. Depuis le 1er juillet, 23 jours de RTT ont été supprimés et la durée du travail portée de 32,83 heures à 35 heures payées le même salaire (base 39 heures).

1er septembre - Quatre usines de produits laitiers bloquées par les producteurs de lait dans le Sud-Ouest pour un relèvement du prix du lait à la production. Menace d’extension des blocages dans toute la France. (C.)

AUTOMOBILE

ITALIE - 9 mai - Fiat Melfi (voir précédent bulletin) : fin de ce conflit après 21 jours de grève avec un accord signé par les syndicats et accepté par les grévistes : alignement progressif des salaires sur ceux des autres usines Fiat, changement de rythme de travail des équipes, une " commission interne de conciliation et de prévention " va examiner les 2 500 mesures disciplinaires antérieures. (Divers journaux.)

ROUMANIE - 20 juillet - Renault va construire dans les usines Dacia qu’il a reprises une voiture destinée aux pays en voie de développement en utilisant des pièces de tous les modèles actuellement produits par Renault, Nissan et Dacia. Le coût de la main-d’œuvre est tellement bas sur la chaîne de montage que l’usine ne comportera qu’un seul robot (contre 1 000 robots dans une usine d’assemblage moderne) et que les 2 000 travailleurs vont effectuer le montage manuellement comme il y a plus de soixante ans. Les économies jouent sur le faible investissement en capital fixe (et son entretien) et sur les salaires (en moyenne 300 euros par mois). Le coût global du capital variable serait le dixième du coût en France, en dépit du fait qu’il faudra deux fois plus de temps pour construire la voiture simplifiée en question. Il est question d’étendre la formule - voiture et production - dans d’autres " pays pauvres ". (FT.)

BATIMENT -TRAVAUX PUBLICS

FRANCE - 5 août - Constructions bon marché : Bouygues Bâtiment Ile-de-France construit le futur siège social du quotidien Le Monde à Paris. Comme il se doit, il sous-traite, notamment à une firme turque d’Istanboul, Metal Yupi, qui fait travailler des Turcs recrutés avec des promesses de salaires, non seulement non tenues mais réglés avec retard, exploités jusqu’à 12 heures par jour six jours sur sept. Il paraît que, renom oblige, tout a été remis en ordre, au moins en paroles. (c.)

COMMUNICATIONS - MEDIA

ETATS-UNIS - du 21 au 24 mai, les 100 000 travailleurs de la firme de télécommunications SBC Communication ont fait grève dans 13 Etats pour contraindre les dirigeants à signer un nouveau contrat de cinq ans garantissant l’emploi pendant cette période et prévoyant la réembauche de 600 travailleurs licenciés à cause de délocalisations déjà amorcées et dont le rapatriement est prévu d’ici 2007. Les salaires seront augmentés de 2,3 % et indexés sur le coût de la vie et, en cas de cession de partie des activités du trust, les contrats en cours seront garantis. (People’s Weekly World.)

FRANCE - 8 juin - Les facteurs de Paris-18e en grève illimitée sur appel syndical contre la restructuration du secteur (après les 6e, 7e, 12e, 14e, 16e arrondissements de Paris), restructuration menée au coup par coup pour éviter un mouvement d’ensemble. (Journal des facteurs.)

13 mai - La grève illégale de 30 facteurs d’Orléans entraîne la condamnation de La Poste à une astreinte de 10 000 euros par jour de retard, à la requête de clients professionnels excédés de ne pas recevoir leur courrier en temps utile dans un service public devant être assuré par tous moyens. (Nouvelle République.)

3 juillet - une demi-journée de grève de 300 travailleurs (un quart du total) du groupe Liaisons et Editions Lamy (filiale du trust hollandais de l’édition Wolters Kleever) qui regroupe 50 titres de la presse professionnelle contre la dégradation des conditions de travail. (M.)

GRECE - 14 juillet - grève générale de 24h à Athènes et Salonique des journalistes (presse, radio, TV) pour les salaires et une convention collective (FT.)

DISTRIBUTION

GRANDE-BRETAGNE - 14 juin - Euro Packaging à Birmingham (sacs plastiques pour les supermarchés) employant uniquement des Indiens, Pakistanais et Bangladeshiens qui, après une longue grève, obtiennent la reconnaissance de leur syndicat et le maintien de 105 emplois, mais ne peuvent faire revenir le patron sur 80 licenciement. Les salaires, immuables depuis dix ans (5 euros de l’heure), restent inchangés. (SW.)

ETATS-UNIS - 26 juin - Wal-Mart (voir précédents bulletins sur la grève des supermarchés de Californie)(1 200 000 travailleurs dont les deux tiers aux Etats-Unis) a vue passer dans les dix dernières années plus de 1 600 000 femmes, toutes victimes de discrimination salariale (entre 5 % et 15 %). La multinationale est attaquée en justice par un collectif de femmes et la bataille pourrait s’étendre à toute la chaîne et à toutes les autres chaînes qui pratiquent aussi habituellement de telles discriminations. (M.)

FRANCE - 29 juin - Amazon (vente de livres par internet) supprime 50 postes sur 70 en France en se recentrant sur des pôles rentables. Les travailleurs des entrepôts d’expéditions insistent sur la " terrible tension, l’ambiance délétère et la pression hallucinante " qui règlent les conditions d’exploitation. (L.)

ELECTRONIQUE

FRANCE - février-mai - ACT Angers (voir précédents bulletins) : 324 ex-salariés aujourd’hui sur le sable, ont assigné en justice Bull, leur ex-patron qui avait cédé une partie de ses activités, machines et salariés compris, pour se voir reconnaître les droits qu’ils avaient antérieurement et ont dû abandonner lors de cette cession. L’audience s’est tenue le 2 mars. Pendant les plaidoiries, une centaine d’ex-ACT y assistent ou se tiennent devant le palais de justice. Le 4 mai, le tribunal de grande instance a débouté les ex-ACT qui demandaient 52 000 euros de dommages-intérêts. Certains se posent la question de faire appel, ce qui prendrait un ou deux ans. Sur les 660 ex-travailleurs d’ACT, 120 seulement ont actuellement un CDI. (c)

4 juillet - ST Microelectronics (voir précédents bulletins), fin de partie. Alors que les machines du site rennais continuent d’être transférées sous la protection des CRS écartant sans ménagement ceux qui bloquent les entrées de l’usine, les débats se poursuivent autour du " plan social " dont vont " bénéficier " les 429 licenciés (presse française).

MONDE - 8 juillet - Le piratage informatique du software aurait coûté aux firmes concernées : 29 milliards de dollars (25 milliards d’euros en 2003 ce qui représenterait 60% des ventes (FT).

ENERGIE-MINES

GRANDE-BRETAGNE - 17 juillet - 200 ouvriers d’entretien d’un sous-traitant, Mitsubishi Babcock, sont en grève sauvage depuis le 4 juin à la centrale électrique d’Aberthaw (Pays de Galles du Sud) sur les conditions de travail (SW).

BIRMANIE - 22 mai - Il est de plus en plus évident, malgré les dénégations et le rapport Kouchner, que Total et d’autres multinationales du pétrole ont bénéficié du travail d’esclaves - minorités ethniques du Nord razziées par les militaires de la dictature pour la construction d’un gazoduc (travaux effectués par la firme américaine Unocal et l’entreprise birmane Moge) (S).

NORVEGE - 18 juin - début d’une grève qui va durer sept jours sur les plates-formes pétrolières de la Mer du Nord, entraînant un arrêt total de la production. 238 travailleurs, sur les plates-formes Shorre A et B et Snorre, ont débuté la grève qui a déclenché un lock-out de la compagnie nationale et qui s’est étendue ensuite aux autres puits de Conoco et d’Exxon. La grève visait une amélioration des retraites et le salaire des intérimaires (voir précédent bulletin sur les conditions de travail sur ces plates-formes pétrolières) (FT).

COREE DU SUD - 8 août - Après une grève de vingt jours lancée par le syndicat KCTU dans la raffinerie LG Caltex Oil, le travail est repris sans conditions sous menaces de poursuites alors que les dirigeants syndicaux sont sanctionnés. (FT.)

FRANCE - 29 juin - La réforme du statut d’EDF votée par le Parlement, malgré un baroud d’honneur extra-syndical d’une poignée de noyaux plus radicaux menacés de sanctions patronales — et peut-être syndicales — alors qu’est évidente la passivité du syndicat majoritaire régnant, la CGT (sabotage des velléités de lutte de base) malgré un discours d’appel à une " mobilisation historique " (tous journaux français).

UKRAINE - 21 juillet - Encore 31 tués dans une explosion dans une mine de charbon du Donetz, plus de 100 depuis le début de l’année (FT).

ENSEIGNEMENT

FRANCE -8 septembre - Des grèves dans différents lycées de la région parisienne pour l’ouverture de classes. Au lycée Le Corbusier (1 000 élèves) à Aubervilliers où les entrées sont bloquées avec des chaînes, au lycée Jean-Jaurès à Montreuil-sous-Bois (1 600 élèves) où les parents prennent le relais pour une opération "lycée mort" (C).

ESCLAVAGES -IMMIGRES DE PARTOUT

ARABIE SAOUDITE - 15 juillet - Un tiers de la population, soit 8 millions de travailleurs, sont des quasi-esclaves, originaires principalement de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh, occupant essentiellement des emplois non qualifiés, surexploités, sans aucune défense ou assistance contre les multiples accusations avec des aveux extorqués sous la torture, au milieu d’une corruption généralisée (FT).

ETATS-UNIS - 10 juillet - En 2003, 1 million d’émigrés ont été refoulés sur la frontière avec le Mexique (plus de 16 000 par semaine). Mais on estime que 20 % réussissent le passage, soit près de 200 000. Dans les villes des Etats-Unis, le contrôle essentiel se fait dans les lieux publics, au faciès, comme partout. Mais il n’y a pas pratiquement pas de contrôle sur les lieux où ces " undocumented " (sans-papiers) sont exploités (fermes ou entreprises). La Californie, " terre d’accueil " des exploités, regrouperait 7 millions de ces " illégaux " pour 35 millions d’habitants. (FT.)

SOUDAN - printemps 2004 - Dans les séquelles des affrontements de la guerre froide, sur fond de partage de la manne pétrolière, après un accord avec un des groupes armés, la guérilla se poursuit avec deux autres groupes, cette fois dans l’Ouest du pays, le Darfour, région désertique aussi grande que la France où des milices gouvernementales appuyées par l’aviation pratiquent la tactique de la terre brûlée. L’aide alimentaire, acheminée parcimonieusement en raison des oppositions et des dangers, est souvent détournée, dans une corruption généralisée. La famine a fait plus de 250 000 morts en 1988 et des milliers en 1998. Des milliers restent parqués dans des camps au Soudan ou au Tchad voisin(plus d’un million de " déplacés " dont 110 000 au Tchad). (MSF Infos.)

BRESIL - 8 août - La Rocinha est la plus grande des 600 favelas de Rio, avec 130 000 habitants ,et plus que les autres elle est ravagée par une guerre des gangs de la drogue et les tentatives policières d’intervenir dans cette unique activité économique. 35 morts tout récemment. Le gouvernement envisage d’isoler la favela du reste de la ville par un mur de trois mètres de hauteur. (C.)

FRANCE - 17 juillet - Foyers Sonacotra de St-Denis et Paris. Des tensions entre la société gestionnaire de ces foyers et les immigrés résidents, autorisés ou non, autour de l’état lamentable des locaux, le manque d’entretien et l’utilisation élargie des conditions d’hébergement. Appel à la formation de collectifs pour contrer l’élection officielle de délégués (tract).

21 janvier - Le GID (société de désossage) mettait à la disposition des abattoirs, notamment de l’Ouest, du personnel étranger (portugais et maliens) recrutés au Portugal par le canal des petites annonces, avec la promesse de salaires mirobolants. La réalité était plus sombre avec une exploitation intensive : travail parfois de 5 heures à 21 heures, logement par 6 dans 20 m²,etc.(Nouvelle République.)

ITALIE - 18 août - 26 clandestins venus de toute l’Afrique noire se noient au large de la Sicile s’ajoutant à la liste déjà longue de ceux qui n’ont pas été ainsi au bout du voyage vers l’exploitation en Europe. Plus de 1 000 ont " réussi " le passage ces derniers jours en se faisant extorquer au minimum 600 euros chacun (M).

INDE - 12 mai - Tout comme la fin de l’apartheid en Afrique du Sud n’a rien changé à la situation sociale des Noirs, l’abolition du système des castes en Inde, la " démocratisation " et la " préférence nationale " n’ont pas changé grand-chose à la situation sociale des intouchables qui restent totalement dominés et opprimés par les hautes castes. (FT.)

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