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Le PCF et la laïcité

mardi 21 septembre 2004

Les staliniens français ont toujours été favorables au nationalisme bourgeois, sous ses formes les plus extrêmes. Ils étaient violemment anti-allemands durant la Seconde Guerre mondiale (« A chacun son Boche » était leur slogan et ils avaient pris pour Jeanne d’Arc pour héroïne). Dans les années 70, lorsque la crise a commencé, ils défendaient les intérêts de l’impérialisme français en collant partout des affiches « Produisons français ».

Aussi n’est-il pas étonnant qu’ils considèrent la laïcité comme le « principe fondateur de notre pacte social », c’est-à-dire la stabilité de la société bourgeoise. Comme Marie-George Buffet, la secrétaire générale du Parti, l’a déclaré, la laïcité découle « directement de la Déclaration des droits de l’homme » qui, comme chacun sait, est elle-même un produit du « génie révolutionnaire français ». Cororico !

Mais le PCF a un grave problème : le nombre de ses militants et, plus important encore pour ce parti, le nombre de ses conseillers municipaux, maires, sénateurs et députés décline régulièrement depuis vingt ans. Alors le Parti essaie désespérément de paraître dans le vent et d’employer un langage branché. Comme le centralisme démocratique traditionnel ne fonctionne plus, des opinions assez différentes peuvent désormais s’exprimer ouvertement à l’intérieur et à l’extérieur du Parti. Les staliniens français sont en faveur d’une « laïcité ouverte », ils « veulent assurer une véritable qualité au vivre ensemble dans notre pays », « un métissage », un « mélange ethnique », « une attitude constructive », etc. La plupart de ces concepts ont été directement importés de la psychologie vers la politique pour construire une morale insipide fondée sur l’effacement des contradictions entre les intérêts des différentes classes.

Pendant le vote de la loi sur les « signes religieux ostensibles », le groupe parlementaire stalinien s’est divisé : 14 députés ont voté contre la loi, 7 pour. Cette division reflète partiellement le fossé croissant entre les derniers députés-maires qui gèrent de grandes villes ouvrières et sont obligés de faire toutes sortes de compromis pour garder leur boulot, et de l’autre, des fractions du PCF, moins prisonnières de la politique électorale, qui cherchent néanmoins désespérément à sauver leur parti moribond : soit en adoptant un langage proche de celui du Parti socialiste et de sa « laïcité ouverte », soit en essayant d’implanter le parti dans la nouvelle petite bourgeoisie avec des slogans branchés et une propagande multiculturaliste dirigée vers les prétendues communautés ethniques.

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