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Parution du numéro 21 de Temps critiques

mardi 12 avril 2022, par Temps critiques

L’hypothèse d’une « crise finale » du capitalisme le poussant à creuser sa propre tombe a été démentie par les faits, même si sa dynamique actuelle repose sur le risque et donc suppose la possibilité et l’existence de crises. En effet, le capital n’a pas de forme consacrée, comme le démontrent ses différentes formes historiques, commerciale et financière d’abord, industrielle ensuite et à nouveau financière et technologique. Ce qui est nouveau aujourd’hui c’est une tendance forte à l’unité de ces formes, c’est-à-dire un processus de totalisation du capital.

À l’encontre de l’idée d’un « système » capitaliste au développement aussi bien unilatéral que mécanique, ne serait-ce que parce qu’il dispose des moyens financiers et technoscientifiques d’imposer sa domination pleine et entière, le capital ne tend vers l’unité qu’à travers des processus de division et de fragmentation qui restent porteurs de contradictions et réservent des possibilités de crises et de luttes futures comme le mouvement des Gilets jaunes a pu le montrer. C’est bien pour cela qu’il fait encore « société », mais il s’agit en l’occurrence, d’une « société capitalisée ».

De la même façon, le retour des conflits entre grandes puissances signifie que la restructuration en réseaux du capital ne conduit pas mécaniquement à une globalisation harmonieuse. On a pu le voir avec le Brexit hier comme avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie aujourd’hui ou la rivalité naissante entre les États-Unis et la Chine.

Les jeux de puissance des dirigeants politiques, des actionnaires et des créatifs, concourent malgré tout à une innovation permanente et nécessaire à la dynamique d’ensemble. Cela se produit aussi bien au niveau de l’hyper-capitalisme du sommet — où certains États retrouvent et exercent une puissance qui semblait s’être dissoute dans le processus anonyme de globalisation et le seul pouvoir des grandes firmes et de la finance —, qu’au niveau interne où ils gèrent la reproduction des rapports sociaux capitalistes comme on a pu le voir dans la répression des mouvements sociaux comme au cours de la crise sanitaire.

Si ce processus fait encore société malgré les fractures qu’il produit, c’est parce que le capital n’a pas engendré une domestication totale. Il se fait milieu, valeurs, culture, provoquant une adhésion contradictoire d’individus qui participent ainsi à des modes de vie de la société capitalisée, par exemple à travers une consommation des objets techniques, qui tend à virtualiser les rapports sociaux. D’où, en retour, l’activation de références communautaires ou particularistes qui rendent difficile une lutte unitaire contre le capital. Nous assistons à ce mouvement au cours duquel la société capitalisée semble s’émanciper de ses contradictions internes et subir ses contradictions externes sans que nous puissions avoir une quelconque initiative pour changer le cours des choses.


Sommaire

Un rééquilibrage du national et du global dans le jeu des puissances

Jacques Wajnsztejn

Fractions du capital et luttes de pouvoir

Jacques Wajnsztejn

Les nouvelles formes d’emploi et le télétravail

Gzavier et Julien

L’économie de plateforme : une tendance irrésistible ?

Larry Cohen

La fin du couple aliénation/émancipation

Jacques Guigou

L’aliénation initiale, un hors-champ des théories de l’émancipation

Jacques Wajnsztejn

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