Ces cinq articles de João Bernardo, militant marxiste libertaire portugais, ont été publiés en 2020 sur le site Passa Palavra. Comme ces textes ont suscité questions et critiques, les réponses et précisions de l’auteur ont été ajoutées dans de brèves notes en bas de page, ou dans des passages plus longs placés à la fin de chaque partie.
Dans le premier texte, « Le Tolstoï des Zoulous » l’auteur explique comment, selon lui, « le mouvement noir actuel entoure de murs les propriétés universelles de l’humanité », en prenant pour exemple le Brésil et les Etats-Unis.
Il se demande « comment le ressentiment s’est substitué à l’histoire » ; pour lui, « le ressentiment, qui présuppose une obsession, transforme les fantômes de l’esprit en signes ».
Selon João Bernardo, « les racistes ont créé les races », et « les racistes noirs d’aujourd’hui ne font qu’inverser les hiérarchies inventées hier par les racistes blancs ».
Critiquant « le mythe de l’eurocentrisme », il montre que « les progrès que la classe ouvrière et la gauche ont réussi à initier et à soutenir sont dénigrés comme étant “eurocentristes” par ceux qui cultivent les identités ».
Enfin l’auteur se demande si « le racisme est inhérent au capitalisme » et il conclut : « Nous ne pourrons dépasser le capitalisme que si nous créons une société daltonienne. »
Tout comme dans son recueil d’articles Contre l’écologie (2017), João Bernardo remet en cause un certain nombre de discours automatiques de gauche, d’extrême gauche ou libertaires.
Celles et ceux qui liront ce livre, sans être nécessairement d’accord avec toutes ses positions, reconnaîtront au moins à João Bernardo la capacité de poser les bases d’un débat sérieux sur le racisme et les liens entre les combats antiracistes et les luttes contre toutes les formes de capitalisme, privé ou d’Etat, « solidaire », « citoyen », « participatif », écologique, « alternatif », etc. Un débat qui, s’il était mené de bonne foi, remettrait en cause nombre de nos certitudes – ou en tout cas nous inciterait à creuser leurs fondements.
Prix : 12 euros