Un article de Pierre Sommermeyer
Pourquoi l’antisémitisme ?
Dans un échange de courriels fait au cours du mois d’août 2016 je demandais à Yves C., un ami et un compagnon, ce qui expliquait la vigueur de son ire, si ce n’est son énervement quant aux discussions sur la question de l’antisémitisme. Il me répondit gentiment, m’en expliquant les raisons. La question n’est pas de savoir si je fus convaincu ou pas mais, en y réfléchissant, je me demandai pourquoi et comment cette question avait pris, chez moi, aux côtés de questionnements plus anciens une telle importance. Yves aurait très bien pu me demander de m’expliquer quant à mon absence de colère. Il ne le fit pas, je lui en suis reconnaissant. Cela m’oblige à me poser la question. L’antisémitisme est-il pour moi juste une question académique ?
L’antisémitisme dans ma vie
Autant le dire tout de suite, j’y ai échappé. La main nazie n’a pas réussi à s’abattre sur moi pas plus que sur mes parents. Selon la tradition, est juif tout enfant né de mère juive, ce qui fut le cas de ma mère, donc de moi. A cela s’ajoutait le fait que mes parents étaient des émigrés politiques allemands arrivés en France en 1933 et qu’ils avaient participé aux groupes antifascistes tant allemands que français. Je suis né à Nice alors sous occupation italienne. L’annonce de l’occupation de la zone sud par l’armée allemande sonna la fin de l’aléatoire quiétude italienne. La recherche d’un refuge s’imposa alors. Ce fut le Chambon-sur-Lignon. La résistance du plateau fit que, malgré certaines tentatives nazies, nous échappâmes à une issue fatale. Donc l’antisémitisme me concerne depuis ma naissance. Mais est-ce suffisant pour justifier un questionnement ?
(Lire la suite en cliquant sur le PDF)