mondialisme.org
Accueil du site > Ni patrie ni frontières > Documents utiles > Le premier numéro de La Question Sociale va sortir

Le premier numéro de La Question Sociale va sortir

dimanche 2 mai 2004

Convaincus qu’il manque, dans le milieu révolutionnaire libertaire et plus généralement antiléniniste, un outil de débat indépendant des organisations, exempt de tout esprit de chapelle et de défense des dogmes, mais refusant aussi toute posture critique indifférente aux difficultés de la lutte et aux rapports de forces réels, nous sommes quelques-uns à avoir voulu tenter de faire naître cet outil. Par là nous désirons aider à la réflexion sur l’évolution de la société où nous vivons, en mettant à l’épreuve les instruments conceptuels que nous nous sommes forgés dans des débats, des luttes ou des expériences éditoriales antérieurs.

Dans ce premier numéro, nous présentons d’emblée notre projet et l’esprit dans lequel nous aimerions le faire vivre. Vient ensuite un long texte d’analyse qui se veut une contribution à une critique libertaire du pouvoir d’État : y sont décrites les formes subtiles par lesquelles celui-ci exerce désormais son emprise sur la société, au point d’envahir l’imaginaire de ceux qui contestent l’ordre social dominant.

Convaincus que c’est dans le conflit que la critique de cet ordre peut prendre forme, nous vous proposons ensuite deux textes portant sur les dernières luttes en France. L’un qui jette un regard rétrospectif sur la vague de grèves et d’agitations qui a secoué la France cette dernière année, et dont nous ressentons encore les effets ; l’autre sur des grèves de bien moindre ampleur, mais pas moins riches d’enseignements pour autant, qui prouvent que l’on peut se battre avec de petits moyens et parfois gagner, y compris contre des multinationales. Si ces deux articles mettent aussi le doigt sur les obstacles et les difficultés que rencontrent les luttes, c’est parce que regarder ceux-ci de près est à nos yeux une façon d’aider à concevoir de nouveaux modes d’action et à formuler des perspectives.

Le dossier sur le droit de grève s’explique par un désir de sortir d’une vision franco-française des problèmes de la lutte et de comprendre comment ils se posent ailleurs, dans d’autres contextes nationaux. Mais ces diverses contributions à un problème d’apparence technique permettent aussi de commencer à aborder par un biais concret des questions plus larges : comment la loi reflète l’histoire de la lutte de classe, comment les capitalistes tentent de lui faire servir leurs intérêts et comment le monde du travail apprend à réagir à l’intérieur de contraintes législatives spécifiques.

Les tensions internationales et ce qui les motive font aussi partie de nos questionnements, mais la position de prétendants au rôle de conseillers du prince n’est pas la nôtre. Nous préférons tenter de déceler les contradictions et les failles dans l’action des Etats, à commencer par le plus puissant - façon pour nous d’alimenter la réflexion et l’espoir. La contribution de Claudio Albertani va dans ce sens. Et nous permet aussi d’ouvrir le débat, les clefs de lecture qu’il propose ne pouvant que susciter la discussion.

Deux textes historiques sont là pour nous aider à retrouver une communauté d’esprit au-delà des âges et du temps. Un texte d’histoire récente, d’abord, qui nous ramène à la grande vague de luttes qui a secoué l’ensemble des pays industrialisés, et notamment l’Europe occidentale, à la fin des années 60. Un texte d’un « père fondateur » ensuite, puisé dans la tradition du syndicalisme révolutionnaire français, qui a alimenté la réflexion de ce courant au début du siècle, et ce dans plusieurs pays. On y découvre que la « grève générale » était déjà une idée ancienne il y a un siècle ! Ce texte peut aider à retrouver l’état d’esprit qui a fait du syndicalisme révolutionnaire l’outil forgé par les ouvriers pour atteindre à la maîtrise de leurs luttes, face à des politiciens prétendant imposer leur hégémonie et leurs pratiques propres. Il témoigne aussi de notre envie d’ouvrir un débat sur l’histoire de ce courant qui reste, aujourd’hui encore, une mine de réflexions.

Enfin, les rubriques « Lire et relire » et « Revue des revues » nous permettent à la fois de faire part de nos coups de cœur ou de nos irritations concernant des publications récentes, de parler d’ouvrages plus anciens qui méritent de sortir de l’oubli et de faire connaître d’autres revues dont nous nous sentons proches.

Sommaire du numéro 1

Présentation de la revue.

Édito : Des temps trop durs pour se taire.

O. Mazzoleni, De l’emprise de l’Etat. Luttes sociales :

N. Thé, Retour sur une longue saison de luttes.

G. Soriano, L’expérience des collectifs de solidarité parisiens. Une nouvelle étape.

Injustice : C. Guillon, Le temps de vivre.

Dossier sur le droit de grève : France ; Espagne ; Suisse ; États-Unis ; Brésil.

International : C. Albertani, Les dilemmes de l’empire.

Histoire : D. Giachetti : Grèves « sauvages » dans l’Europe de 1969.

E. Pouget, « La genèse de l’idée de grève générale », introduction de M. Chueca.

Lire et relire.

Revue des revues.

Prix du numéro : 7 euros. Abonnement pour 3 numéros : 20 euros. Abonnement de soutien : 40 euros (chèques à l’ordre de G. Carrozza). En vente dans les librairies militantes. Pour nous contacter : laquestionsociale@hotmail.com ou La Question sociale c/o librairie Publico, 145 rue Amelot, 75011 Paris.

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0