Après le bain de jouvence électoral, le monde du travail se retrouve livré à lui-même. Les licenciements et fermetures d’entreprises se succèdent, dévoilant qu’il ne s’agit pas d’une question de pouvoir politique gauche ou droite. Il n’y a pas de « sécurisation des emplois » pas plus que de « sécurité sociale professionnelle ». Le précariat montant indique qu’il va falloir compter sur nos propres forces pour affronter la crise.
Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a beau dire « Nous n’avons pas été mis au pouvoir pour faire des cocottes en papier », il va vite se trouver confronté à la meute patronale qui exige une baisse radicale du coût du travail : ils veulent un choc de compétitivité. La baisse du coût du travail semble bien être une bombe à fragmentation. On parle de procéder à une ponction de 40 milliards d’euros, par le truchement de la CSG, puis on fait remonter à la surface la TVA sociale et les taxes écolos, pour finir par dire qu’il faudrait faire un patchwork de l’ensemble. D’autres veulent revenir sur les 35 heures, et faire chuter les salaires en signant des accords de compétitivité (1) dérogeant aux conventions collectives, et pourquoi pas au code du travail que Ségolène Royal veut simplifier.
Avant d’aller au vif du sujet, à savoir le coût du travail, il nous faut faire un rapide historique de l’évolution du capitalisme.
Les différentes phases de révolution technique et scientifique
Dès que le capital passe de la domination formelle à la domination réelle, c’est-à-dire de la manufacture à la grande industrie, il n’a de cesse de bouleverser les rapports de production.
« Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. » (Le Manifeste communiste.)
Ce qui caractérise le capitalisme, c’est sa capacité à révolutionner en permanence les forces productives, selon telle ou telle découverte qui peut avoir une utilisation plus ou moins généralisée dans le monde. Quand une découverte ou un ensemble de nouvelles technologies se diffusent amplement de par le monde, ilss participent ainsi à un saut qualitatif de tout l’appareil productif. On parle alors de « révolution ».
Ses sauts qualitatifs se font dans le sillage de la grande révolution industrielle, qui commença en Grande-Bretagne vers la fin du xviiie siècle avec la machine à vapeur. Ensuite, au debut du xxe siècle, ce fut une révolution dans la révolution : le moteur électrique supplanta le moteur à vapeur ; on parla alors de deuxième révolution industrielle. Dans le même sillage le fordisme a pris le relais sous le nom de troisième révolution industrielle. Depuis les années 1980 la quatrième est enclenchée avec la révolution informatique, des télécommunications, les nano-technologies …. La division internationale du travail a fait elle aussi un saut qualitatif sous le vocable de « mondialisation ». Comme nous le verrons plus loin, pas un secteur, pas un salarié, pas un membre des dites classes moyennes (2) n’est à l’abri du bouleversement des forces productives actuelles. Ce mouvement frappe de tous les côtés à la fois, laissant derrière lui la désolation, la précarité, le chômage, suicides (3) et insurrections spontanées....
La productivité est de plus en plus le fait de complexes automatisés, la gestion des processus se fait en temps réel (traçabilité). Le système du flux tendu s’est étendu dans tous les secteurs au point d’être déjà obsolète... La modularisation ou système du Lego (voir Annexe 1) se présente comme un redoutable ennemi de l’emploi.
Mais comme le capital ne peut se reproduire qu’en exploitant du travail humain, dont il doit de par ses contradictions se débarrasser en permanence – il se trouve être à lui-même son propre ennemi. Le passage de la productivité du travail vivant au travail mort a pour corollaire la montée en puissance de la précarisation dans les pays les plus industrialisés et indique ouvertement cette fois que l’homme n’est plus rien – il n’est que la « carcasse du temps » (Marx, Misère de la philosophie).
Par conséquent, tout ce qui avait trait à l’exploitation de la force de travail doit être liquidé au yeux du capital porteur d’intérêt comme incongru, inutile, d’où la démolition des services publics, des conventions collectives, des syndicats, des structures juridiques... Et son obsessionnel souci de maîtrise de l’inflation qui ronge le capital financier.
Le coût du travail en France serait un frein à l’exportation.
C’est l’argument choc, mais cette tautologie visant à dire que les salaires déterminent les prix des marchandises, fut détruite de fond en comble par Ricardo dans ses Principes de l’économie politique publiés en 1817. Dans Salaire, prix et profit, Marx passe au crible tout cet argumentaire, qui d’ailleurs rejoint la théorie de la sous-consommation qui tout bonnement dit qu’il suffit d’augmenter les salaires pour que le travailleur consomme et qu’ainsi on relance le système. On a beau dire et beau faire, le sophisme de la relation salaire/prix des marchandises refait surface à chaque grande crise. Un exemple simple et superficiel va démontrer que « c’est en moyenne le travail bien payé qui produit les marchandises bon marché et le travail mal payé qui produit des marchandises chères », nous dit Marx dans Salaire prix et profit. Sans aller chercher les exemples anglais de l’époque de Marx, il est parfaitement connu que l’Allemagne avait en 2008 un coût du travail supérieur de 29 % à celui de la France, ce qui ne l’empêcha pas d’être la championne des pays exportateurs de l’Union européenne (UE). Depuis, l’Allemagne s’est elle aussi attaqué au coût du travail et actuellement elle fait jeu égal avec la France. Suzanne Berger quant à elle (4) donne l’exemple des frais de production de trois usines du fabricant de lunettes italien Luxottica, employant les mêmes équipements dans différents pays. Elle remarque que le coût de deux verres dans une usine chinoise est de 2,63 dollars, en Irlande de l’ordre de 2,49 dollars, alors qu’en Italie avec un salariat plus coûteux, le coût des verres n’est que de 1,20 dollar.
Par quoi le prix d’une marchandise est-il déterminé ?
Le prix d’une marchandise est déterminé par la quantité de travail incorporée ou cristallisée qu’elle contient, dans un laps de temps donné et un état social donné. Autrement dit, moins il y a de quantité de travail dans une marchandise, par suite d’une augmentation des cadences de travail ou du temps de travail ou du progrès technique, plus le prix d’une marchandise tendra à baisser. Dans le langage courant on dit que le produit se démocratise.
Il en résulte que plus la force productive du travail est efficace, plus on produit de marchandises dans un temps de travail déterminé. Et inversement, moins la force productive est grande, et moins on produit dans le même temps. La productivité du travail est au centre de la concurrence entre les capitalistes, elle peut être le fait de nombreux facteurs. Par exemple au cours de la seconde guerre mondiale, l’armée de l’air des Etats-Unis constata que la quantité de travail nécessaire à la construction d’un avion diminuait quand le nombre construit augmentait. Ainsi au cours d’une année le temps de travail nécessaire à la production d’une unité baissait de 20 %.
La course à la productivité et ses résultats
Dès que le capitalisme émerge, d’abord avec la manufacture, c’est la force de travail qui est au centre du système productif. Mais dès que la grande industrie fait son entrée, avec le salariat et la division du travail, l’homme entre en concurrence avec la machine. Un processus mortel va alors s’engager contre les classes laborieuses, et le prolétaire ne va plus devoir lutter contre la concurrence des femmes et des enfants, mais contre un nouveau et redoutable ennemi pour sa survie : « le machinisme ». L’ère de la domination réelle du capital va commencer, grâce au « progrès technique ». Celui-ci va tout capitaliser, tout mettre sous la coupe d’un contrôle de plus en plus serré du travail . L’homme, comme disait Marx, n’est plus rien : plus le progrès technique monte en charge plus le chômage monte. Plus le chômage monte et plus il est possible de baisser les salaires, d’allonger la journée de travail.
« Un pays est d’autant plus riche que sa population productive est plus réduite par rapport au produit total ; tout comme pour le capitaliste individuel, moins il a besoin de travailleurs pour produire le même surplus, tant mieux pour lui. Le pays est d’autant plus riche que la population productive est réduite par rapport à l’improductive, à production égale. Car le chiffre relativement faible de la population productive ne serait alors qu’une façon d’exprimer le degré relatif de la productivité du travail. » (Marx, Théories sur la plus-value, Editions sociales, t. I, p. 254.) « La surpopulation relative est d’autant plus frappante dans un pays que le mode de production capitaliste y est développé. »
(Marx, ibid., t. 3, p. 251.)
Actuellement les intérimaires font office d’« armée industrielle de réserve », le reste, c’est-à-dire le précariat, est voué à la survie, la dépravation, le vol, les stupéfiants et au final la mort. Dans tous les grands pays riches (5) (ex-industrialisés) les stigmates d’une société en décomposition s’étalent aux yeux de tous.
Il y a encore quelques années, juste avant la crise financière, les économistes revenaient sans cesse sur « la destruction créatrice » de Schumpeter. Sans doute voulaient-ils se persuader que le système allait toujours (grâce au progrès technologique, aux innovations) surmonter les conséquences du dégât productiviste sur les emplois. Tout était là pour les « rassurer ». Depuis plus de deux cents ans, la production par salarié avait augmenté de 1 300 % et dans le même temps la population active ayant un emploi avait doublé. Le progrès technique, s’il laissait provisoirement sur le carreau des millions de chômeurs, finissait toujours par créer de nouveaux métiers et les affaires reprenaient leur cours.
Seulement ces nouveaux métiers étaient-ils des créateurs de valeur au sens du capital, c’est-à-dire des créateurs de plus-value ? Tout le monde sait que dans les pays de l’OCDE les emplois agricoles et industriels continuent leur déclin ; mais le secteur tertiaire ne produit pas de plus-value, il fait seulement circuler la plus-value produite, il n’est pas créateur de valeur directe. Certains prendront comme exemple l’éducation, qui livre du salariat formé dans le secteur de valorisation du capital, d’autres le bienfait des hôpitaux, qui soignent et remettent le prolo au boulot, et on pourrait ainsi allonger la liste sans fin… jusqu’aux CRS qui font reprendre le travail. Chacun voulant se présenter comme utile et indispensable à la société, pour sauver son emploi.
L’énigme du ralentissement de la productivité
Les économistes vont commencer à considérer qu’il y a une loi, la loi des trois secteurs de Colin Grant Clark (6), qui explique le glissement des emplois d’un secteur à l’autre générés par le progrès technologique. Le secteur primaire (le monde agricole) connaissant d’importants gains de productivité déversera son trop-plein de bras dans le secteur secondaire (l’industrie) qui aura tendance à toujours se trouver en situation de sous-utilisation des équipements, et déversera son trop-plein sur les sociétés d’intérim et le tertiaire en général.
Mais arrivé à ce stade, nos économistes vont buter sur une énigme, celle du ralentissement de la productivité, c’est-à-dire, pour traduire cela en langage marxiste, une impossibilité de compenser la baisse du taux de profit par sa masse. Dans pareille situation il leur fallait faire jouer les contre-tendances à cette baisse, mais rien n’y fit.
Les représentants du capital financier vont s’attaquer et s’attaquent toujours avec rage aux salaires différés, procèdent à la liquidation des systèmes de retraites par répartition, à la santé, au droit du travail, pratiquent la déflation salariale plutôt que l’inflation (bête noire du capital financier)... Ils vont tout privatiser, appliquer sur toute la planète les trois D (Désintermédiation, Décloisonnement, Déréglementation), réduire les effectifs (7), industrialiser le tertiaire (la poste, les banques, les assurances, les hôpitaux...), tout en allongeant le nombre d’années de travail ouvrant droit à sa retraite, s’attaquer aux soins public... Le management moderne se chargeant de faire rentabiliser les équipements ordinateurs... dont Robert Solow (économiste né en 1924 pour qui la source essentielle d’amélioration de l’efficacité du travail, donc de la croissance, est le progrès technique, c’est-à-dire l’amélioration des connaissances, source de croissance pour tous) dira :
« Vous pouvez voir l’ère informatique partout, sauf dans les statistiques de la productivité ».
Mais à l’arrivée, ils ne trouvèrent comme solution que celle que décrit Viviane Forrester (L’Horreur économique, Paris 1996) : licencier et toujours licencier, alléger le navire pendant la tempête en attendant des jours meilleurs. En 1996, Viviane Forrester avait révélé le sentiment profond de ceux qui pensent que l’argent peut rapporter de l’argent sans travail salarié. « Oui, mais de nos jours, à tort ou à raison, l’emploi représente un facteur négatif, hors de prix, inutilisable, nuisible au profit ! Néfaste. » (p. 102.)
Autant dire que Forrester propose aux capitalistes de scier la branche sur laquelle ils sont assis. A ce sujet Marx faisait la remarque suivante : « L’idéal suprême de la production capitaliste est – en même temps qu’elle augmente de manière relative le produit net – de diminuer autant que possible le nombre de ceux qui vivent du salaire et d’augmenter le plus possible le nombre de ceux qui vivent du produit net. » (Marx, Chapitre inédit du Capital, 10/18, p. 245)
Les nouvelles technologies seront-elles créatrices de nouveaux emplois ?
Toute crise importante déploie son cortège de chômeurs. La question qui se pose et que souligne Suzanne Berger est de savoir si les nouvelles technologies vont être créatrices de nouveaux emplois.
« Un troisième point d’interrogation me semble tout à fait justifié : c’est la question de savoir si le progrès technologique actuel se traduira par la création de nouveaux emplois ou non. Par le passé, on criait souvent au loup en voyant venir des technologies nouvelles, craignant la montée du chômage. Chaque fois, ces inquiétudes se sont dissipées devant l’apparition d’activités et d’emplois nouveaux, jusqu’alors inimaginables. Mais on peut effectivement se demander si, cette fois-ci, les nouvelles technologies ne seront pas moins créatrices d’emplois – et si ce phénomène, combiné avec les nouvelles possibilités de délocaliser, va se traduire par la montée durable du chômage et par la déqualification du travail. »
(Made all over : les délocalisations en question. Entretien avec Suzanne Berger, http://www.laviedesidees.fr/)
La question devrait être plus précisément : « Est-ce que les nouveaux emplois seront créateurs de plus-value ? » Car pour le capital, l’emploi pour perdurer doit être créateur de valeur. Tous les emplois non créateurs de valeur sont pour lui des « mangeurs de plus-value » et donc des emplois contre-productifs, comme les représentants du capital se plaisent à le dire. La presse économique s’accorde à dire qu’au cours de la décennie 1991-2001, la productivité horaire du travail a progressé de 4 % par an dans le secteur industriel, alors qu’elle n’évoluait que de 1,5 % à 2,5 % dans les autres secteurs. Il en résulte que la baisse de l’emploi industriel est sur le fond engendré par la modernisation de l’industrie.
Illustration
L’usine britannique de Nissan à Sunderland, ouverte en 1986, est aujourd’hui l’une des plus productives d’Europe. En 1999, 4 594 salariés y fabriquaient 271 157 voitures ; en 2011, 5 462 personnes seulement y fabriquaient 480 485 véhicules, soit plus que n’importe quelle autre usine automobile en Grande-Bretagne.
« Les usines délocalisaient vers des pays à bas salaire pour réduire le coût de la main-d’œuvre. Mais ces derniers sont de moins en moins importants : sur un iPad de première génération vendu à 499 dollars (377 euros), la main-d’œuvre ne représentait que 33 dollars (25 euros) et l’assemblage final en Chine ne comptait que pour 8 dollars (6 euros). » (The Economist, 21 avril 2012. Traduit de l’anglais sur http://www.contrepoints.org/ par Steven S.)
Le chômage chronique
comme indice du développement des forces productives L’idéal suprême de la production capitaliste est atteint par l’élimination massive de ceux qui produisent de la plus-value dans les pays de l’OCDE. Il a créé un monde à son image, le monde de ceux qui ne vivent que de revenus et qui, de ce fait, soutiennent le capital. Seulement les capitalistes ne vont pas prendre de gants vis-à-vis des classes moyennes, ils devront elles aussi les réduire, les mettre sous le fouet de la productivité et de l’obligation de résultat.
Le monde du travail s’est déplacé en Asie pacifique, des usines gigantesques ont été montées en Chine, faisant de ce pays l’atelier du monde, un accumulateur de plus-value sans pareil dans l’histoire du capitalisme. Cependant, la Chine est depuis quelques années en situation de surproduction (8) et il est a prévoir que le ralentissement de l’économie américaine, la quasi-récession de l’Union européenne et la mauvaise performance du Japon (deuxième importateur mondial de produits chinois) va provoquer une déflagration.
Il ne sera plus possible pour l’économie chinoise de fonctionner avec un marché intérieur absorbant seulement 20 % de sa production pour 80 % qui est déversée sur le marché mondial.
Gérard Bad
Echanges, dont vous pouvez lire ici la présentation, est disponible sur demande auprès de echanges.mouvement@laposte.net (3 euros port inclus, pour 4 numéros et les brochures publiées dans l’année),
ou aux librairies suivantes :
à Angers
L’Etincelle (Association culturelle alternative), 26 rue Maillé – etincelle1999@hotmail.com – http://letincelle.over-blog.org/
Les Nuits bleues, 21 rue Maillé — [http://chezle21.blogspot.com/]
à Bagnolet
Le Rémouleur, 106 rue Victor-Hugo
(le lundi et le mercredi de 16 h 30 à 19 h30 , le samedi de 14 heures à 18 heures.)
à Brest
Roignant, 21 rue Navarin – Tél. : 02 98 44 41 01 – danielroignant2@wanadoo.fr – www.livre-rare-book.com/c/b/Daniel-...
à Lyon
La Gryffe, 5 rue Sébastien-Gryphe, 7e – Tél. : 04 78 61 02 25 – lagryffe@lagryffe.net – http://lagryffe.net
à Paris :
La Brèche, 27 rue Taine, 12e – Tél. : 01 49 28 52 44 – contact@la-breche.com – www.la-breche.com
Galerie de la Sorbonne, 52, rue des Ecoles, 5e – Tél. : 01 43 25 52 10
Magpresse, 16 rue Linné, 75005 Paris – Tél. : 09 64 48 79 94
Parallèles , 47 rue Saint-Honoré, 1er – Tél. : 01 42 33 62 70 – www.librairie-paralleles.com
Le Point du jour, 58 rue Gay-Lussac, 5e – Tél. : 01 43 26 20 17 – librairie-lpj@wanadoo.fr
Publico, 145 rue Amelot, 11e – Tél. : 01 48 05 34 08 – http://www.librairie-publico.com
Quilombo, 23 rue Voltaire, 11e – Tél. : 01 43 71 21 07 – quilombo@globenet.org – http://www.librairie-quilombo.org
à Rennes
Alphagraph, 5 rue de l’Echange – Tél. : 02 99 79 74 20