Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part (Le blog de Floréal)

29 mars 2013 par florealanar

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Avant que sa carrière politique soit définitivement brisée par l’affaire du Sofitel de New York, et alors que beaucoup voyaient déjà en lui le futur président de la République, Dominique Strauss-Kahn fut durant un temps la cible de l’UMP en des termes absolument semblables à ceux qui visèrent bien avant lui Léon Blum et Pierre Mendès-France.

Christian Jacob asséna le premier cet argument étonnant que DSK ça n’était pas « le terroir ». Puis Laurent Wauquiez prit le relais, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy dans la sainte ville du Puy-en-Velay, affirmant que « Dominique Strauss-Kahn c’est Washington. C’est pas la Haute-Loire et c’est pas ces racines-là »

Il fut bien sûr répondu à ceux qui pointaient la tonalité antisémite de ces propos qu’il s’agissait là de dénoncer le mondialisme et ses thuriféraires, comme si l’UMP et Sarkozy lui-même en avaient été des adversaires résolus. Comme il va de soi que personne n’est antisémite parmi le personnel politique de ce pays, c’est évidemment au seul hasard qu’il convient d’attribuer le fait que « le terroir » et « les racines » sont mis en avant pour discréditer des personnalités dont le point commun est d’être d’origine juive. Car si Mme Christine Lagarde ou M. Marc Ladreit de Lacharrière peuvent tout aussi bien représenter ce mondialisme honni ou l’arrogance de l’argent, on notera que jamais leur amour du terroir ou la qualité de leurs racines gauloises ne font l’objet du moindre doute.

Aujourd’hui, c’est donc au tour de Pierre Moscovici d’avoir le tort de « ne pas penser en français mais dans la langue de la finance internationale ». Là encore, mauvais joueurs, bien sûr, ceux qui ont vu dans ce propos de M. Mélenchon une résurgence, au mieux inconsciente, de ce bon vieil antisémitisme de gauche venu de loin et toujours pas mort. Dont acte. Ce ne fut, au pire, qu’une maladresse.

A propos, savez-vous qui était cet homme politique de gauche, pas vraiment porté à voler au secours des ténors de l’UMP, qui, sur son site internet, défendit Christian Jacob après sa sortie mémorable sur l’absence de « terroir » chez DSK ?…

Jean-Luc Mélenchon. C’est la réponse.