mondialisme.org
Accueil du site > Ni patrie ni frontières > Billets d’humeur > Du P’tit Blanc (Laurent) aux Grands « Blacks » : le retour de bâton (...)

Du P’tit Blanc (Laurent) aux Grands « Blacks » : le retour de bâton du pitoyable slogan de SOS Racisme

samedi 7 mai 2011

Depuis la création de SOS Racisme, et la diffusion massive des idées bancales des intellectuels (Wieworka, Touraine, BHL, etc.) qui ont soutenu cette organisation, la racialisation des gens qui vivent en France n’a fait que progresser. Sous prétexte d’adopter un langage jeune et branché, journalistes et intellos de gauche ont fini par classer les habitants de la France en trois catégories pseudo ethniques (c’est-à-dire hypocritement raciales), dont deux sont indubitablement liées à la couleur de la peau (Blancs et Blacks), donc à ce que l’on appelait les « races », dans les manuels de sciences nat’ jusque dans les années 1960, contrairement à toutes les découvertes scientifiques, notamment en matière de génétique.

Quant au terme de Beurs, qui signifie Arabes en verlan, son imprécision est encore plus grande puisqu’il décrit à la fois les « Arabes » (ou ceux qui se considèrent – à tort ou à raison – comme leurs descendants plus ou moins directs), les Kabyles et les Berbères (qui n’ont rien d’arabe, parlent le tamazghit et se trouvaient sur le sol des pays qui s’appellent aujourd’hui le Maroc et l’Algérie, plusieurs siècles avant les invasions « arabes »), et tous ceux et toutes celles qui ont plusieurs origines à la fois : arabes, kabyles, berbères, européennes ou/et africaines.

Car de même qu’il existe toutes sortes de « Blancs » et de « Noirs », il y a aussi toutes sortes d’ « Arabes », n’en déplaise aux partisans de la pureté des « races » ou aux partisans du nationalisme arabe. De plus, le terme d’Arabes a une dimension encore plus vaste et plus vague, puisque dans la tête de beaucoup de Français et d’Européens, il est synonyme de… musulmans !

Bref, dans le tintamarre médiatique à propos du racisme supposé régner au sein de la direction technique de la Fédération française de football, il y a une formidable dose de mauvaise foi et d’hypocrisie chez les accusateurs de Laurent Blanc.

C’est la gauche multiculturaliste qui a racisé (transformé en races, qualifiées, sans rire, par certains sociologues de « races subjectives ») les populations vivant en France et qui aujourd’hui s’indigne que M. Laurent Blanc utilise des mots qu’elle a elle-même contribué à populariser et surtout auxquels elle a donné une aura de respectabilité scientifique.

C’est à cause du climat intellectuel créé par cette gauche prétendue morale (la même qui a soutenu Mitterrand, le carriériste décoré par Pétain, le protecteur du collabo Bousquet, l’organisateur de l’attentat de l’Observatoire contre…lui-même, et le manipulateur électoral du Front national) et de ses potes multiculturalistes que sont apparus le CRAN (Conseil représentatif des associations noires), puis les Indigènes de la République (aujourd’hui le PIR). On peut même se demander si la Tribu Ka, Génération Kemi Seba, Dieudonné et autres racistes franco-africains d’extrême droite ne se sont pas vus offrir un boulevard quand la gauche et les antiracistes ont commencé à utiliser systématiquement les mots de « Blacks, Blancs, Beurs ».

C’est à cause de cette gauche kitsch que l’on peut assister maintenant à des débats sur Internet où ceux qui se sentent « racisés » interdisent à ceux qui ne le sont pas de s’exprimer, sous prétexte que pour comprendre le racisme, il faudrait en avoir été victime. Cette même gauche sans principes qui n’a jamais été capable de donner le droit de vote aux étrangers, ou d’abolir la préférence nationale dans la fonction publique, quand elle était au pouvoir.

J’ignore si Laurent Blanc est ou non raciste. Et s’il l’est, le moins qu’on puisse dire est que cela n’a guère eu d’influence sur la composition de l’équipe de France !

Mais de toute façon cette discussion même me semble absurde. C’est à tous ces hommes et femmes de gauche, qui se prétendent antiracistes mais utilisent tous les jours des termes comme Blacks, Blancs ou Beurs pour désigner "les autres", de commencer à réfléchir à la portée de leurs mots et aux effets néfastes qu’ils ont eus. Ensuite, quand ils auront tiré le bilan de leurs erreurs, ils pourront peut-être commencer à donner des leçons de morale antiraciste aux autres…

En attendant, qu’ils la mettent en veilleuse, ou alors qu’ils se bagarrent pour que leurs partis de gauche défendent véritablement les droits de tous ceux qui n’ont pas une tête de Gaulois aux élections de 2012.

Chiche ?

Y.C., 6 mai 2011

P.S. du 8 mai (http://www.liberation.fr/sports/010...) : un jeune sociologue (Sébastien Chavigner) qui a étudié les "joueurs noirs dans le foot français" (à quand une étude sérieuse sur la place des rousses dans le tennis ou des blonds au crâne non rasé dans la natation ? je crève d’impatience...) nous livre un scoop : 45% des joueurs des clubs professionnels seraient "noirs", et les jeunes d’origine africaine retourneraient les stéréotypes racialistes ("grands, costauds, musclés", mots apparemment utilisés par Laurent Blanc dans une réunion privée ; il aurait pu ajouter rapides) à leur avantage pour essayer de s’en sortir socialement.

Gageons que nos multiculturalistes béats, mais bien emmerdés en ce moment (fallait écouter Wieworka l’autre jour sur RFI, ce prétendu "spécialiste du racisme" se prendre les pieds dans les concepts), se frotteront les mains en nous disant : "Vous voyez, même les Blacks se disent Noirs ! Alors pourquoi nous cherchez-vous des poux dans nos cheveux lisses et bouclés ?"

Eh bien, justement parce que cela ne me semble pas du tout un progrès que des exploités, victimes de discriminations raciales, écoeurés par l’exploitation que subissent leurs prolétaires de pères, éventuellement en échec scolaire ou en tout cas persuadés qu’un plafond de verre les empêchera de réussir dans leurs études, se servent de leur couleur de peau pour ramasser quelques miettes tombées du banquet capitaliste. Ce n’est ni un béret noir ni un fusil qu’ils brandissent comme les Blacks Panthers (dont l’idéologie maoïsante était par ailleurs nullissime) mais un ballon de foot.

Jouer à la baballe pour amuser les "Blanchettes", les "toubabs", les "crackers", les "Gaulois" et se la jouer Superman ou renverser le Capital ? Le choix est clair, non ?

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0