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Chavez/Kadhafi : les véritables raisons de leur complicité

mardi 1er mars 2011

(Sur la politique étrangère chaviste à propos de la Syrie qui rejoint celle adoptée vis-à-vis de la Libye on pourra lire aussi : 1719.)

Une petite enquête sur Internet à propos des relations commerciales entre la Lybie et le Venezuela explique mieux les relations politiques complaisantes de ces régimes pseudo-socialistes et pseudo-anti-impérialistes. En effet Chavez s’est rendu à six reprises en Lybie depuis 2001 et a signé 8 accords commerciaux (*) concernant le pétrole, l’agriculture, l’éducation, la science et le tourisme. Chavez a rencontré très récemment (le 23 octobre 2010) Kadhafi : son objectif était de renforcer "les liens économiques et commerciaux" entre les deux pays :
- en créant notamment une "liaison aérienne directe" entre Caracas et Tripoli, et aussi entre Tripoli et l’île de Margarita.
- Une commission mixte devait se rencontrer tous les deux ans pour vérifier la progression de ces accords ;
- il était envisagé de créer un Fonds binational pour développer ensemble des projets productifs, Fonds de mille milliards de dollars à parts égales ;
- une représentation de Telesur (chaîne chaviste) allait être installée en Lybie ;
- des accords de coopération énergétique avaient été signés pour exploiter ensemble le pétrole et le gaz en matière d’infrastructures, de triangulation d’exportations, d’entreprises, mixtes ;
- il avait été décidé de créer plusieurs exploitations agricoles, occupant en tout 75 000 hectares, pour l’élevage, la production de lait, la culture du maïs, et le développement du tourisme écologique à Hato Pinero ;
- des bourses d’études en Lybie devaient être attribuées par la Fondation Gran Mariscal de Ayacucho en faveur de 50 étudiants vénézuéliens.

Le tout parce que Chavez considérait que Kadhafi avait instauré une "forme particulière de socialisme" dans ce pays.

De même que l’UMP Patrick Ollier jugeait que Kadhafi avait compris la démocratie après avoir lu un livre de Montesquieu qu’il lui avait offert, de même que Sarkozy prétendait que Kadhafi s’était converti aux droits de l’homme, Chavez voyait en Kadhadi un frère en "socialisme".

La logique des chefs d’Etat (qu’ils se disent "socialistes" ou défendent la "démocratie" capitaliste) est la même : puisque vis-à-vis de leurs peuples, ils ne peuvent seulement invoquer les intérêts économiques des capitalistes privés ou des entreprises publiques, il faut qu’ils peignent leurs démarches diplomatiques d’un vernis "socialiste" ou "démocratique", selon leur orientation politique.

Et Kadhafi, bien sûr, a renvoyé l’ascenseur à Chavez, puisque lors de son voyage en octobre 2010 en Libye le colonel vénézuélien a reçu le doctorat Honoris Causa en Sciences de l’économie humaniste, en récompense de son travail en faveur d’une "véritable égalité économique et sociale à travers la révolution bolivarienne".

Ce qui est étonnant ce n’est pas le cynisme de chefs d’Etat comme Chavez, mais la naïveté des militants de gauche et d’extrême gauche qui les soutiennent.

(*) Et encore on ne connaît qu’une partie des accords, ceux qui ont été rendus publics, notamment ceux qui ont été approuvés par le Parlement vénézuélien en décembre 2010.

Y.C., Ni patrie ni frontières

Sources : noticiaaldia.com/.../convenio-venezuela-libia-se-implantara-una-ruta-aerea-directa-entre-caracas-y-tripoli-para-fortalecer-lazos-comerciales-...

http://www.elmundo.com.ve/Default.a...

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