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Dans le monde, une classe en lutte décembre 2009

vendredi 27 novembre 2009

LE COMPTE A REBOURS De la prochaine crise est déjà commencé :

« Il y a une danger, peu importe comment réagissent les banques centrales…Une politique monétaire qui réussit, c’est comme marcher au bord d’un précipice au fond duquel se trouve un abîme d’instabilité. D’après ce que l’on peut savoir, en bas il n’y a aucune perspective d’avenir… » (Financial Times 19 octobre 2009)

Si les capitaliste ne trouvent pas de recettes pour surmonter la crise générale du capital de leur système, c’est à tous les travailleurs, à tous les exploités et les exclus de lutter et que leur lutte en construise un autre libéré de toute exploitation.

UNE INTERNATIONALE OUVRIÈRE D’UN AUTRE GENRE

Le spéculation sur les matières premières, tout comme les approvisionnements industriels de la Chine, entraînent une prospérité insolente des multinationales minières, notamment celles des minerais de cuivre. Ces énormes bénéfices échappent aux mineurs, qui œuvrent souvent dans des conditions difficiles dans le monde entier, mais ils finissent par savoir que leurs patrons regorgent d’argent au moment certainement où on leur impose, pour satisfaire la demande mondiale, de « travailler plus en ne gagnant pas plus ».

Une chaîne de résistance avec des revendications salariales s’est ainsi tissée dans le monde entier, à l’insu même des acteurs, preuve que la globalisation d’une activité peut créer une sorte de globalisation des luttes. Se coordonneront-elles un jour ? Pour le moment, on ne peut que constater la concomitance de ces luttes que, parfois, les syndicats tentent de relier sinon de coordonner. Ce qui serait nécessaire car, sur le plan national, les résistances patronales sont fortes. Voici quelques exemples connus :

CANADA – Vale SA, le deuxième producteur mondial de nickel, exploite la plus grande mine de cuivre et de nickel à Sudbury. Le 13 juillet 2009, 3 300 des 4 600 travailleurs se mettent en grève à propos du renouvellement du contrat collectif et bloquent toute production. En octobre, la production reprend partiellement avec 1 200 non-grévistes ayant suivi depuis août une formation spéciale. Le syndicat tente d’établir des liaisons internationales avec les mines du même groupe notamment au Brésil et cherche un soutien pour plus de 3 000 mineurs qui poursuivent leur lutte.

CHILI – Mine de cuivre de BHP Billiton Ltd, autre trust minier, grève de 950 travailleurs (et près de 1 000 en plus avec les sous-traitants) depuis le 13 octobre 2009.

MEXIQUE – La mine de cuivre de Cananea est en grève depuis juillet 2007 : la mine n’est plus bloquée ; la grève a été déclarée illégale, les mineurs campent autour, c’est un climat de guérilla avec les flics lors des tentatives pour rétablir un blocage.

ZAMBIE – 10/11/2009 – Dépendant d’une multinationale minière, la mine de cuivre de Konkola Copper Mines à Chingola, comme les autres sites de production de cuivre, affiche une richesse insolente. Les 1 500 mineurs se mettent en grève pour 30 % d’augmentation. Le secteur minier est capital pour la Zambie puisqu’il assure plus de 50 % du PIB et qu’il représente la principale exportation. Alors que des pourparlers se déroulent entre la direction de la mine, le gouvernement et le syndicat officiel MUZ, une partie des travailleurs refusent de reprendre le travail tant qu’on ne leur communique pas le résultat des discussions. La grève, épaulée par des travailleurs d’entreprises du secteur, combinée à ce mépris, déclenche un flambée de violence visant notamment les expatriés : voitures incendiées, habitations vandalisées, commerces pillés. Police et militaires interviennent, 30 arrestations, la grève est déclarée illégale et condamnée par le syndicat. Une menace de licenciement entraîne la reprise du travail par 90 % des travailleurs.

MEXIQUE : FAIRE D’UNE PIERRE DEUX COUPS

Après une tentative échouée de privatisation de la société pétrolière d’Etat Pemex en 2004, le gouvernement s’attaque à un autre bastion de l’énergie, la compagnie nationale Fuerza y Luces (LFC) qui est aussi un des bastions de résistance ouvrière avec le syndicat SME ; Deux sociétés nationales se partagent au Mexique le domaine de l’électricité : l’une LFC, la plus ancienne assure production et distribution dans la ville de Mexico et les Etats limitrophes ; l’autre CFE couvre le reste du Mexique LFC est en position de force, desservant le plus du cinquième de la population du pays et ses centres vitaux. C’est aussi ce qui fait la puissance du syndicat SME avec un rapport de force favorable car il regroupe pratiquement les 44 000 travailleurs de LFC et ses 22 000 retraités. Ce qui explique sa combativité et son rôle dans le mouvement syndical et politique ; c’est aussi ce qui en fait la bête noire du pouvoir et le principal obstacle aux projets de privatisation de l’énergie. Par contre la compagnie nationale CFE est très proche du pouvoir et son syndicat SUTERM est aussi un syndicat maison. Faute de pouvoir s’attaquer de front à la compagnie LFC et à son syndicat, le pouvoir politique a choisi de la faire glisser dans des difficultés techniques et dans le déficit financier. Privée de subventions, cette compagnie a peu à peu glissé dans le défaut d’entretien, le manque de modernisation. De plus en plus, confrontée à l’accroissement de la consommation (en partie obérée par les vols de courant dans les bidonvilles), elle n’a pu subvenir à la demande qu’en achetant le courant au prix fort à la compagnie CFE pour le revendre à perte. La situation est telle aujourd’hui que 95% de l’électricité qu’elle distribue est fournier par la CFE. Le gouvernement s’est servi de cette situation technique et financière quelque peu catastrophique qu’il avait lui- même créée pour intervenir. Le 10 octobre dernier, il décide de dissoudre par décret la compagnie LFC et de la fusionner avec la compagnie CFE qui devient ainsi le monopole de l’électricité au Mexique. Dans la nuit même 6 000 flics et militaires occupent toutes les installations de LFC, en virent les travailleurs et y installent pour les faire fonctionner les cadres fidèles, 3 000 transférés de la CFE et 800 ingénieurs de l’armée. Les 44 000 travailleurs de LFC sont licenciés sur le champ et on leur propose une indemnisation entre 30 et 40 000$ ; les 22 000 retraités qui étaient payés par LFC sont aussi mis sur la touche. Comme il est nécessaire de recruter de nouveaux travailleurs car les effectifs de remplacement sont insuffisants (en témoignent les nombreuses coupures de courant que déferlent sur Mexico depuis le coup de force), CFE se propose de réembaucher 10 000 anciens de LFC à condition qu’ils acceptent leur rupture de contrat en encaissant leur indemnité de licenciement et certainement sélectionnés. A ce jour seulement 1 400 auraient encaissé cette indemnité. Pour compléter la « victoire », le syndicat SME complètement coupé de sa base donc sans salariés, se voit refuser toute activité car son nouveau président qui doit être agréé par le gouvernement se voit refuser cet agrément, ce qui barre le syndicat de toute activité légale. Pourtant, les résistances s’organisent. Le 16 octobre une manifestation regroupe à Mexico plus de 300 000 travailleurs. Le 24 octobre est formé une Assemblée de Résistance Populaire qui doit coordonner cette résistance. Le 11 novembre une grève générale paralyse Mexico, grève à laquelle s’associent les étudiants, les mineurs. les paysans et nombre d’habitants. La résistance au coup de force ne semble pas à ce jour diminuer d’intensité.

UN CAS D’ECOLE DANS LA RESTRUCTURATION DU CAPITAL A L’ECHELLE NATIONALE : LA RUSSIE

- 28/10 2009 – Un appareil de production obsolète, une structure héritée de la période stalinienne, la concurrence due à l’ouverture au marché mondial et exacerbée par la crise tout concourt à imposer une restructuration industrielle drastique. Avec des conséquences humaines inconnues ailleurs du fait que sous le régime stalinien le développement industriel, à la fois pour des raisons économiques et politique (et stratégiques lors de la dernière guerre puis de la guerre froide) a saupoudré l’immensité du territoire soviétique des unités industrielle localisées près des mines ou/et des sources d’énergie (mines, centrales). Dans un régime autarcique non concurrentiel cela pouvait paraître viable, même si l’éloignement et le manque d’infrastructures de transport pouvaient être un sérieux handicap. La période d’immobilisme qui a suivi la période post stalinienne a aggravé encore la situation du fait que cet ensemble industriel n’a jamais été modernisé – ce qui n’était pas nécessaire dans un régime autarcique. La chute du régime soviétique et l’ouverture au marché capitaliste a change totalement la situation et a fait ressortir l’état d’infériorité totale face à l’agressivité de la concurrence capitaliste. On a donné un nom à ces villes sorties de nulle part parce qu’il y avait dans le sous-sol de quoi alimenter une industrie, une mono industrie : monogorod. Il y en a ainsi plus de 400 sur le territoire russe qui, du fait de la concurrence et de la crise se trouvent en totale perdition, les travailleurs se retrouvant sans travail dans des lieux si isolés qu’ils n’ont aucun moyen de pression sur les dirigeants économiques et : ou politiques.

On évoque beaucoup les conflits sociaux et les sauvetages financiers autour de l’usine automobile Avtovaz parce que Renault y a des intérêts mais beaucoup moins la situation tragique de nombre de travailleurs de ces monogorod qui – lorsqu’ils le peuvent- tentent d’attirer par tous moyens un peu de la finance pétrolière et gazière de l’Etat qui leur permette de survivre. La situation des travailleurs dans ces villes de mono industries est d’autant plus dramatique que toute la vie dépendait de l’unité de travail et que la fermeture de l’usine n’entraîne pas seulement la privation de services de santé, d’éducation et de la retraite mais aussi du chauffage et de l’électricité qui étaient produits par les générateurs de l’usine. On ne peut qu’en donner quelques exemples :
- Pikalevo (proche de Saint-Petersburg ville de 22 000 habitants qui vivaient d’une cimenterie fermée aujourd’hui : taux de chômage 33%. L’autoroute proche bloquée (le blocage avait provoqué un bouchon de 400 km) attire jusqu’à Putin qui trouve une solution

- Voskresensk (près de Moscou) – 90 000 habitants pour une partie au chômage, l’usine d’engrais fermée trois mois cet été.

- Tolyatti (700 000 habitants) siège du trust Avtovaz 102 000 travailleurs dont ¼ ont été licenciés ; mélange de pressions et de manipulations avec l’actionnaire minoritaire Renault pour le sauvetage de l’usine avec sa modernisation (malgré des droits de douane de 30%, les voitures étrangères restent compétitives pour celles fabriquées par Avtovaz. L‘usine a été totalement fermée en août et rouverte avec une seule équipe et des salaires diminués de moitié. Parmi les projets de restructurations, le licenciement d’au moins 20 000 travailleurs
- Nizhni Tagil (Oural, 450 000 habitants) L’aciérie qui vit de l’aciérie – 21 000 travailleurs connaît des réductions d’horaires et de salaires.
- Zlatoust (Oural 190 000 habitants) L’aciérie a été fermée six mois. Des manifestations.
- Miass (160 000 habitants, Oural) usine de camions travaille avec des demi semaines depuis janvier.
- Baikalsk – (Sibérie, 15000 habitants) L’usine de pâte à papier polluant le lac Baïkal est fermée pas à cause de cette pollution mais pour faillite ; dans la ville le chômage atteint 25%. Eux ont la possibilité de bloquer le Transsibérien ce qui donne du poids à leur action.
- Swetlogone (Extrême Orient) La mine de Tungstène est fermée. Les 227 famille n’ont rien pour faire pression, ni autoroute, ni chemin de fer dans un isolement total

LES DIFFERENTES FORMES D’IRRUPTION DE LA VIOLENCE DE CLASSE DANS LE MONDE

Une partie seulement de ce que l’on a pu voir ces derniers mois dans le monde.

La grève, sans plus Grèce – octobre 2009 – La société d’Etat chinoise Cosco Pacific, cinquième firme mondiale de transport maritime de conteneurs a jeté son dévolu sur le port du Pirée pour en faire un hub, qui se voudrait base de tout le trafic de conteneurs de la Méditerranée orientale et de la Mer Noire. Pour ce faire, elle a acheté au gouvernement grec (le précédent qui a fait voter une loi en ce sens par le Parlement) la concession pour 35 années de trois terminaux du port avec des projets de modernisation. Les 1 500 dockers du Pirée regroupés dans le syndicat Omyle, jugeant leur emploi menacé, on commencé depuis les 1 octobre une série de grèves de 48 heures bloquant totalement l’activité du port, organisés dans une « coordination marée noire ». Pensant qu’un nouveau gouvernement annulerait la concession, le syndicat a suspendu la grève le 17 octobre pour la reprendre après les élections qui ont effectivement amené au pouvoir « la gauche » et après avoir constaté que le nouveau gouvernement n’avait nullement l’intention d’annuler la concession en question. Ce qui a fait que la 10 novembre, après une autre grève de 48 heures plus de 10 000 conteneurs étaient en souffrance, que les navires devaient être déroutés et le trafic maritime de la Méditerranée orientale complètement perturbé. Situation qui a conduit Cosco et l’ensemble des opérateurs du port ( la chambre de commerce et 48 entreprises) à prendre un jugement qui a déclaré la grève « illégale et excessive », en a interdit de nouvelles sous menace d’une amende de 4 000 euros par jour de grève. Le syndicat a annulé tout le programme de grèves projeté. Le gouvernement et Cosco auraient promis qu’il n’y aurait pas de licenciement et que tous les dockers retrouveraient u travail dans le port modernisé. 22/10/2009 – 800 travailleurs des chantiers navals du Pirée en perdition manifestent depuis les chantiers jusqu’au siège du ministère du travail ; comme les représentants syndicaux sont plus ou moins éconduits, ils veulent se diriger vers le Parlement mais sont alors dispersés violemment par les flics France – 17/10/2009 – quelques heures de grève aux magasins Surcouf de Paris (500 travailleurs) contre des réductions de salaires et de primes.
- 10/9/2009 -330 travailleurs d’Idestyle Technologies à Guyancourt (Yvelines), filiale d’une multinationale européenne de bureaux d’études technologiques Altem, mise en liquidation judiciaire attaquent leur employeur pour « mauvaise gestion d’entreprise et obtenir des dommages intérêts de 24 mois de salaires. En même temps ils sont en grève dans l’attente de la liquidation totale décidée par le tribunal le 15/10/2009.

Chine – 14/11/2009 – Cheng du (Sichuan) des centaines d’enseignants d’écoles privées en grève ; leurs salaires sont bloqués depuis leur privatisation en 2002 ; ils sont soutenus par les parents et élèves qui déplorent aussi l’état de délabrement des bâtiments scolaires et la mauvaise qualité de la nourriture des cantines 11/11/2009 – La multinationale germano-suisse de la lingerie féminine Triumph International qui exploite 38 000 travailleurs dans 120 pays vient de fermer ses usines des Philippines et de Thaïlande pour les transférer notamment en Chine. L’usine de Haikou dans l’île de Hainan, à l’extrême sud de la Chine exploite ainsi 3 000 ouvrières pour un salaire mensuel de 70 à 90 euros et une prime annuelle de résultat que la firme veut réduire cette année à 100 euros A cette annonce, les ouvrières se mettent en grève mais le vendredi 13 l’annonce du paiement intégral de cette prime ne met pas fin au conflit : la revendication est celle du salaire et de jours de repos. D’après le report sur la grève, les négociations seraient difficiles car les ouvrières, par crainte de victimisation, refusent de désigner des délégués. Espagne – 10/11/2009 – Grève de deux jours du personnel de cabine de la compagnie Iberia pour l’embauche et les salaires qui contraint à l’annulation de 184 vols. La grève peut aussi être liée à des inquiétudes sur l’emploi suite à la fusion projetée d’Iberia avec la compagnie britannique British Airways.

Guyana (ex Guyane Anglaise) toutes l’industrie sucrière de la canne (une des mamelles économiques su pays avec l’exploitation de la bauxite) (industrie en déclin) paralysée régulièrement par la grève de tous les travailleurs de la filière depuis le ramassage jusqu’au sucreries ou distilleries dans d’interminables discussions entre patrons et syndicat (GAWU) sur les salaires. La dernière a duré une semaine avec reprise du travail le 6/11/2009.

Egypte – 5/11/2009 –Tanta. L’usine Tanta Flax and Oil Co a licencié en 2008, 9 travailleurs à la suite d’une grève. Depuis 1 000 travailleurs occupent l’usine, bloquent les routes avoisinantes et vont manifester devant le siège du ministère du travail. Ce conflit se déroule dans une atmosphère de tension sociale qui rien qu’en 2009 a vu plus de 600 grèves dans des secteurs différents ( juristes et juges, pharmaciens, fonctionnaires , transports publics, éboueurs) avec des méthodes de lutte diverses : manifestations, blocages routiers, occupations.

Etats-unis – 10/11/2009 – Les 5 100 travailleurs de tous les services de transport de Philadelphie (SEPTA) en grève depuis six jours contraints pratiquement de reprendre le travail à la suite d’un accord conclu par leur syndicat, accord qui pratiquement entérine les propositions patronales qui avaient été à l’origine de la grève. Ils ne seront conviés à voter dans 10 jours pour savoir s’ils acceptent formellement d’accroître leurs propres contributions retraite, le gel des salaires pendant un an des augmentations limitées à 2,50 % la 2ième année et 3% les trois années suivantes, le tout pour une prime de 1250$ (autour de 900 euros) Dans tout le pays ( où le chômage atteint 10% officiellement, en fait plus de 17% et où 12% de la population a recours à l’aide alimentaire des food stamps), les grèves et actions diverses se multiplient contre les restrictions budgétaires de tous les services sociaux et les conséquences imposées sur les salaires et conditions de travail des travailleurs : le 24/9 , grève des employés municipaux de Paolo Alto auxquels on veut imposer des journées chômées non payées ; le 26/10 113 enseignants en grève dans l’Illinois depuis le 30/9 sont menacés de licenciement et de l’embauche de travailleurs de remplacement ; la tension est telle que la police doit escorter les membres du conseil de direction de l’école qui doivent traverser un piquet permanent de professeurs, d’élèves et de parents ; en Pennsylvanie, dans une école au nord de Pittsburgh qui ont déjà mené 27 jours de grève en 2008, sont de nouveau en grève pour salaires, retraite , horaires qui subissent une attaque en règle ; à Detroit, employés municipaux et enseignants doivent accepter une diminution de salaires de 10%. Cette pression globale sur l’ensemble des conditions d’exploitation qui touche aussi bien le public que le privé fait que la productivité a augmenté de 6,6% au cours du 2ème trimestre 2009 à cause non seulement de la baisse des salaires et de l’intensification du travail mais – en l’absence de réglementation- du développement d’une flexibilité totale quant à l’utilisation de la force de travail. Brésil – 15/9/2009 – Plus de 60 000 travailleurs de l’automobile débraient pour appuyer des négociations touchant principalement les salaires (revendication 10%) : 8 500 le 15/9 chez Renault et Volkswagen dans l’état de Parana, 15 000 chez General Motors Pérou -6/10/2009 -1 200 mineurs de fer de Shongeng entament leur deuxième semaine de grève pour faire respecter un accord portant sur des augmentation de salaires entre 18 et 27% conclu antérieurement suite à une première grève et jamais appliqué..

Afrique du Sud – 2/10/2009 -4 000 mineurs d’or en grève depuis trois semaines manifestent devant les bureaux de la compagnie pour les salaires.

La grève sauvage, les grèves de solidarité l’extension de la lutte.

France – Servisair (voir précédent bulletin). Il s’agit d’une autre filiale de cette entreprise de service (du groupe Derichebourg) dont la filiale cargo de Roissy, mise en liquidation avait entraîné la séquestration de dirigeants. Cette firme avait une concession de bagagiste à Orly sud, ladite concession non renouvelée ce qui entraîne une cessation totale d’activité et le licenciement de 432 travailleurs. Ceux-ci se mettent en grève le 14 octobre en demandant leur réintégration dans le nouveau concessionnaire, une société de services aéroportuaires OFS ; Malgré les perturbations qui touchent une partie des compagnies opérant à Orly, la grève n’a aucun effet jusqu’à ce qu’elle commence à s’étendre à Orly Nord et Roissy, là où le repreneur OFS opère déjà sur des services identiques. Le jour même de cette extension, on annonce qu’un accord vient d’être conclu pour la reprise des 432 concernés (plus de 120 temporaires et des intérimaires restent eux sur le carreau). Ce transfert ne semble pas s’opérer dans le calme : le 3 novembre, quelque 200 ex de Servisair n’ont pas le nouveau poste qui leur a été assigné.

Grande Bretagne – 5/11/2009 – Les tentatives de modernisation et d’automatisation des services postaux du Royal Mail (53 000 postes seraient supprimés), une des dernières activités nationales et autant que les menaces de privatisation ont entraîné depuis longtemps des conflits locaux tant sauvages que syndicaux ( par exemple à Glasgow en septembre où, lors d’une grève sauvage, les postiers refusent de franchir les piquets, où la mise à pied de six postiers déclenche la grève immédiate de 2 000 postiers). Mais leur fréquence ayant augmenté au cours de l’été, la pression de la base a contraint le syndicat CWU à organiser un vote national sur le principe d’une grève générale illimitée : une large majorité s’étant prononcée pour cette grève, le syndicat a commencé par organiser des grèves de 24 ou 48 heures dans des secteurs distincts, tantôt le tri, tantôt la distribution, etc. pour finir par déclarer que toute grève était suspendue jusqu’après le Nouvel An, c’est-à-dire après la période de l’année où la grève aurait été la plus efficace. Cela laisse le temps à Royal Mail, si jamais la grève a lieu, d’organiser le sabotage de la lutte ; déjà les boîtes d’intérim contactées pourront fournir 30 000 jaunes qui sont spécialement entraînés La justification de ce report réside dans un « accord provisoire » pour l’ouverture de pourparlers autour d’une déclaration commune « Royal Mail et le CWU partagent une compréhension commune de la dimension et de la nature des challenges qu’affrontent la profession et la détermination d’y répondre d’une façon qui garantisse de futur succès » (sic).Contrairement à ce que les médias propagent, l’importance du courrier par lettres et paquets ne diminue pas : de 1980 à 2007, le trafic des paquets en Grande Bretagne a été multiplié par trois et celui des lettres a augmenté de 50% ; le déclin des dernières années pur les lettres n’a été que de 3,2% en 2007 et 1,6% en 2008. L’agitation ouvrière dans les postes n’est q’un épisode parmi tout un ensemble de mouvements plus ou moins organisés plus ou moins sauvages mais que les syndicats et le gouvernement Labour tentent d’endiguer à défaut de pouvoir les éteindre. L’extension sauvage et fulgurante des grèves dans les raffineries et centrales en construction (voir précédents bulletins) a sonné comme un avertissement quant à une possible généralisation (certains médias évoquent la période pré Thatcher ou la grève des mineurs de 1984-1985). L’extrême division des entreprises lors de la privatisation des grandes unité économiques d’Etat, morcelle ces luttes, mais leur récurrence et leur multiplication créée une situation différente d’un parcellisation et contient la menace d’une unification. Un peu partout les transports urbains (souvent d’une même entreprise nationale exploitant des réseaux de villes distincte ou même d’un seul district ou d’une seule ligne dans une même ville) sont le lieux de conflits pour les salaires (en octobre, Bolton, Bury, Wigan.parfois jusqu’à plusieurs jours de grève ; de même dans le métro de Londres (Victoria line le 12/10 ou Dockland Light Railways le 7/10). L’unification nationale du statut des travailleurs des collectivités locales entraînant la perte d’avantages et de salaries, de nombreux conflits touchent des catégories spécifiques ; 600 éboueurs de Leeds sont en grève depuis le 7 septembre contre des réduction de salaires ; grève similaire des éboueurs de Brighton. On pourrait multiplier ces exemples.

-France – 24 juin 2009 – Michelin (pneumatique) (voir précédents bulletins). Les discussions autour du plan social qui concerne 1 093 travailleurs de plusieurs usines se concentrent principalement autour de l’usine de Noyelles-les-Séclin près de Lille qui doit être totalement fermée avec 267 licenciement. Des discussions s’éternisent autour d’un plan social appuyées par des grèves et manifestations. L’indemnisation proposée serait en moyenne de 39 500 euros pour un départ définitif et 35 500 pour une mutation, variable selon ancienneté, âge et salaires et pouvant atteindre 70 000 euros
- 23/10/2009 – Gemalto n° 1 mondial de la carte à puces exploitant 10 000 travailleurs dans le monde dont 3 000 en France et 300 à Barcelone. L’usine d’Orléans (Loiret) - 362 travailleurs - menacée de fermeture est en grève et le site est bloqué. L’usine de Gemenos menacée de 76 licenciements sur 800 travailleurs est en grève le 10 novembre avec occupation du site et des manifestations. La grève est suspendue jusqu’au 16 novembre alors que s’ouvrent des pourparlers.

Les dirigeants séquestrés, injuriés, malmenés, exécutés

France – 12/10/2009 – Freescale – ex Motorola – (semi conducteurs) Toulouse 350 travailleurs sur 1600 en sont à leur 36ième jour de grève avec un comité de grève mais sans soutien syndical. Ils demandent le reclassement de 836 licenciés et ont refusé des indemnités de départ (60 000 euros pour départ immédiat, 50 000 pour départ en 2011) Tout a été essayé : blocage de l’usine, séquestration de dirigeants, manifestations diverses de blocage des dépôts de bus ou de l’aéroport. La grève ne touche pas toute l’usine mais le seul atelier de fabrication, les cadres et les techniciens ne sont pas associés à la grève. 300 du piquet se sont faits virer par les CRS. Le 9/10 la grève a été suspendue comme préalable à l’ouverture de discussions. Tout est pratiquement au même point en novembre 6/10/2009 – Rohm et Haas (filiale de Dow Chemical, multinational de la chimie) ferme son 2010 son usine de Semoy (Loiret) licenciant 97 travailleurs. L’usine est bloquée 12 jours et le directeur séquestré toute une nuit pour un meilleur plan social. Le directeur est libre, l’usine toujours bloquée mais rien n’a changé
- 9/10/2009 - J B Martin – chaussures à Fougères (Ille et Vilaine) annonce la suppression de 70 emplois sur 136 ; Gr7ve avec blocage de l’usine. Le 30/10 cinq cadres sont séquestrés. Un protocole de fin de conflit prévoit selon l’âge une indemnité de 13 000 à 20 000 euros, l’abandon de toute poursuite et le paiement des jours de grève.

Blocages de dépôts, d’axes routiers et ferroviaires par des piquets de grèves ou des manifestations

Chine -9/11/2009 – Leur ancienne usine Changjiang n° 2 Hydraulic Machinery Factory qui assurait encore le service de leurs retraites ayant été vendue à un spéculateur immobilier, leur retraite se trouve ipso facto supprimée. 100 retraités, licenciés lors d’une restructuration en 1990, âgés entre 70 et 80 ans manifestent devant la mairie de Luzhou (Sichuan). Plus de 100 flics les attaque : 2 blessés sérieux. 22/10 2009- Des dizaines de milliers d’habitants protestent contre la construction d’un incinérateur à Pingvang Town dans le Jiangsu (zone côtière, nord de Shanghai). 3 000 flics dépêchés pour leur imposer la pollution. 28/10/2009 – Toujours dans le Sichuan, une délégation de 50 travailleurs du bâtiment, représentant plus de 1 000 ouvriers se présentent au siège du Cheng tu Xingdu Real Estate dont ils ont assuré la construction dans une cascade de sous-traitants qui, le chantier terminé les laisse avec près d’une année d’arriérés de salaires impayés : ils sont éconduits sans ménagement par les hommes de main de la firme. France – 22/4/2009 - Manitowoc Cranes US (ex Potain) – leader mondial des grues à Saint-Nizier-sous–Charlieu (Loire). 7 000 travailleurs dans le monde dont 1 740 en France licencie 358 travailleurs avec un accord sur un plan social qui a attribué de 16 000 à 35 000 euros selon l’âge. Le 23/7 un nouveau plan de licenciement veut virer 75 travailleurs. Depuis des grèves tournantes bloquent régulièrement les entrées de l’usine, la dernière en date le 17novembre alors que s’éternisent les discussions autour d’un nouveau plan social.
- 20/11/2009 – Fermeture prévue de l’usine Akers (120 travailleurs) à Fraisses (Loire) : les travailleurs déverses des tonnes de ferrailles devant les entrées bloquant tout trafic.

Islande – 29/10/2009- 300 000 habitants qui se sont trouvés coincés par la crise et les spéculations monétaires alors, qu’à l’écart du monde leur vie était sans histoire. Chaque semaine, des manifestations récurrentes demandent des comptes aux responsables de la chute. Plus de 40 poursuites sont engagées contre des dirigeants mais c’est un imbroglio tel, avec des implications internationales qu’on affirme que des années seront nécessaires pour trouver des têtes de turc aux méfaits de la finance mondiale.

Les occupations tous bâtiments, usines, bureaux, lieux publics, etc.

Grèce – 11/11/2009 – grève avec occupation du personnel administratif et technique de l’Université du Péloponnèse pour faire régulariser les temporaires Argentine - 25/9/2009 – Buenos-Aires, industrie alimentaire Kraftfood ayant changé récemment de propriétaire avec à la clé la restructuration habituelle. La grève avec occupation cherche la réembauche de 86 salariés licenciés sur 162, 85 autres ayant été mis à la retraite anticipée. . Le 25/9, ils sont expulsés violemment par les flics et tentent les blocages routiers pour continuer la lutte.

Chine – 22/8/§2009 – Hunan, grève illimitée dans une mine de charbon d’Etat avec occupation contre l’imposition d’un nouveau contrat, suite à privatisation. La grève est déclarée illégale, avec des menaces d’arrestations et de licenciement pour ceux qui n’accepteraient pas de signer le nouveau contrat bien en retrait des conditions précédentes.

Manifestations sociales sous couvert politique, grèves et émeutes conséquentes

Inde – août à novembre 2009 – L’usine Rico Auto à Gurgaon dans l’importante zone industrielle de Gurgaon, proche de Delhi la capitale, est l’une des plus importante fabriquant des pièces détachées pour l’automobile du monde entier notamment des bâtis de moteurs dans une fonderie d’aluminium. L’usine exploite plus de 5000 travailleurs, 3 600 « permanents » et 1500 temporaires menés par quelque 500 cadres et techniciens. Pendant des mois, un conflit va s’y dérouler pour une question d’augmentation des salaires et la reconnaissance de la section syndicale d’entreprise (affiliée à la grande centrale syndicale AITUC.). La direction refuse pratiquement toute discussion arguant la basse productivité de l’usine, productivité encore plus basse du fait de la grève perlée qui s’y déroule à partir d’août. Et qui réduit la production de moitié. Finalement, le 21 septembre, la direction décide le lock-out et l’usine est transformée en un véritable camp retranché occupé par la milice patronale et les flics qui interdisent toute entrée. 16 travailleurs sont licenciés pour « indiscipline ». Le lock-out touche une usine voisine Sunbeam où les travailleurs sont évacués de force par plus de 300 flics (10 blessés doivent être hospitalisés). Des manifestations associent les ouvriers des usines voisines et regroupent des dizaines de milliers de travailleurs. Le 1 octobre, deux dirigeants nationaux du syndicat AITUC sont arrêtés alors qu’ils se rendent à un de ces meetings. Manifestations, meetings, blocages routiers se succèdent. La grève de Rico est déclarée illégale et des raids policiers détruisent les campements de grévistes devant l’usine et ceux qui sont alors arrêtés sont déportés à plus de 10 km de l’usine. Le 18/10, lors d’une manifestation attaquée par des nervis patronaux armés de barres de fer, un ouvrier est tué. Le gouvernement utilise une loi coloniale pour interdire les rassemblements de trois personnes et plus. Les piquets de masse aux portes de l’usine n’en continuent pas moins. Le 20 octobre, une journée de grève pour s’élever contre le meurtre d’un ouvrier regroupe plus de 100 000 participants de 60 à 80 usines du secteur de Gurgaon. Des usines GM et Ford au Canada et aux USA doivent ralentir la production par manque de pièces venant de Rico. Le 5 novembre, un accord est signé par le syndicat impliquant la reconnaissance du syndicat, le paiement d’une indemnité de 20 000 $ à la famille de l’ouvrier assassiné, la réintégration de 16 ouvriers licenciés. Mais, pour les salaires, sept autres licenciés et les jours de grève, seulement l’ouverture de discussion. Peu de chose en fait. Pourtant le travail reprend le 7 octobre, 13/10/2009 – d’autres grèves pour les salaires de 5 500 travailleurs de National Textile Corporation dans l’Etat de Tamil Nadu, des bus dans le Kashmir… 16/9/2009 – Rien que dans l’Etat de Karnataka au sud-est de l’Inde, on compte plus de 15 millions de journaliers employés à des tâches les plus diverses (domestiques, ouvriers agricoles, du bâtiment, d’industrie. Des milliers de journaliers manifestent dans divers Etats pour obtenir un salaire minimum et la régularisation d’un contrat de travail. Partout ils sont durement réprimés par la police : 300 arrestations à Karnataka, 2 000 à Turmkur, 830 à Mangalore

France – été automne 2009 – Chaque week-end apporte son lot d’émeutes localisées suivant souvent un schéma désormais classique : une bavure policière souvent avec la mort d’un jeune et la réaction immédiate d’une guérilla urbaine qui dure plusieurs nuit et ne peut s’éteindre qu’après une mobilisation policière et/ou des appels au calme des accessoires de contrôle local. En Seine Saint Denis et dans l’Essonne, banlieue de Paris, les « incidents violents « ont augmenté de 30% en un an. Pour toute la France, on en recenserait 7 000 depuis le début de l’année. Marseille, Villiers sur Marne, Amiens, Corbeil, Montfermeil,Bagnolet, Saint Dizier, Firminy, Les Mureaux, Tremblay en France… chacun peut ajouter les mini émeutes de moindre dimension qui n’ont pas les honneurs des médias.

Ouganda – 10/9/2009 – trois jours d’émeutes à Kampala sur des questions politiques au centre d’une réforme agraire rencontrant l’opposition des gros propriétaires terriens. L’armée intervient avec des blindés pour démanteler des barricades. Les émeutiers ont attaqué les commissariats pour récupérer des armes, incendié 23 voitures de police. Bilan : 14 morts, 80 blessés, 600 arrestations.

Pérou – 14/7/2009 – (voir précédents bulletins) Le gouvernement ayant donné en concession pétrolière et gazière à 70% de la forêt amazonienne, des milliers d’indiens tentent de préserver leurs droits et leur mode de vie. Plus de 5 000 indigènes organisent des barrages routiers notamment à Corel Quemado. Le 5 juin la police les attaque, tirant du haut d’hélicoptères : 60 tués, plus de 200 blessés. En réaction, les indiens exécutent une vingtaine de flics qu’ils avaient fait prisonniers. Le gouvernement décrète l’état de siège et arrête, torture, enlève. Dans tout le pays cette répression entraîne des manifestations, blocages routiers, etc. Le 14 juillet finalement le congrès péruvien annule les décrets controversés.

Roumanie – 7/10/2009 – Plus de 20 000 manifestants devant le siège du gouvernement à Bucarest après une journée de grève des enseignants et des actions diverses des 800 000 fonctionnaires dont les salaires sont gelés et les vacances non payées. Des fonds ont été avancés par le FMI pour payer les salaires du secteur public. La situation économique et sociale n’est guère plus enviable pour les travailleurs de Bulgarie (grève des chemins de fer contre des restructurations), en Hongrie (aussi dans les chemins de fer où 33 lignes ont été fermées), en Pologne. Bangladesh – 11/9/2009 -1000 mineurs de charbon en grève illimitée pour les salaires. 21/10/2009-dans le textile à Malibagh près de Dhaka, des salaires impayés déclenchent une mini émeute avec le traditionnel barrage routier et la répression policière. Le 31/10/2009 dans la zone industrielle de Tongi à 40 km de Dhaka 15 000 travailleurs de Nippon Garments invités à se présenter pour toucher leur salaire trouvent l’usine fermée, le patron ayant levé le pied (trois mois de salaires arriérés non payés). Ils commencent à manifester et se battent sur un barrage routier avec la police qui tire à balles : deux tués, 100 blessés. Algérie – septembre 2009 – Il devient impossible de citer l’ensemble des manifestations et émeutes qui touchent l’ensemble du territoire algérien sur les sujets les plus divers, mais qui, dans l’ensemble touchent la vie quotidienne. Les méthodes de lutte entraînant des affrontements avec la police et l’armée sont par contre identiques ; blocages routiers et siège des bâtiments publics. On ne peut citer que quelques exemples qui démontrent à la fois leur récurrence, leur extension mais aussi leur localisation : blocage routier à Melbou des chômeurs pour des emplois sur un chantier régional et de parents contre la situation lamentable d’un établissement scolaire siège de la mairie de Barbacha pour l’accélération de travaux routiers suite à des éboulements de terrain. 20/10/2009 affrontements entre jeunes d’une cité et policiers à Alger : les manifestants vivent dans un bidonville et demandent à être relogés. Il s’agit en fait d’une opération visant à détruire les bidonvilles pour y construire des immeubles. La tentative d’expulsion tourne à l’émeute avec incendie de voitures, attaques de commerces. Finalement la police doit battre en retraite

Trouver d’autres formes de lutte

Argentine – 11/11/2009 – Un conflit à rebondissement dans le métro de Buenos-Aires pour la reconnaissance syndicale d’une scission du syndicat des transports UTA. Metrovia ne réussit pas à imposer le service minimum dans une grève de 24 heures parce que les grévistes se sont assis sur les voies empêchant tout train de circuler et qu’un juge a refusé d’ordonner leur expulsion. Une nouvelle grève de 48 heures est programmée.

Grèce -10/11/2009 – Malgré un imposant dispositif policier, les attaques de banques dans le centre d’Athènes se poursuivent Inde – 3/10/2009 – 400 pilotes d’Air India en grève pour la reconsidération d’un plan social qui implique des réductions de salaires, plan qui a été déjà accepté par quelque 7 000 autres travailleurs de la compagnie. Une partie d’entre eux se sont mis en congé maladie collectivement. Deux semaines auparavant les travailleurs d’une compagnie privée Jet Airways avaient utilisé le congé maladie massif contre le licenciement de ceux d’entre eux qui avaient tenté de former une section syndicale. Cette même méthode de lutte avait été utilisée aux USA pour contourner les interdictions de grève des compagnies aériennes mais avaient entraîné sur injonction judiciaire à des saisies de disques durs d’ordinateurs pour chercher les « leaders » de tels mouvements. Elle fut utilisée aussi par le personnel au sol travaillant pour British Airways à l’aéroport d’Heathrow.

Irak – 13/9/2009 –alors que des fouilles se déroulent à la célèbre prison d’Abou Ghraib pour rechercher des portables, des drogues et autres produits cachés, une mutinerie s’amplifie avec des incendies de cellules. Peu d’informations sur les tirs à balle et l’intervention des hélicos américains pour mater cette rébellion.

France – septembre-octobre 2009 – Suite à la chute du prix du lait à la production, des manifestations diverses au niveau européen, d’abord marginales puis prenant de l’ampleur ont contraint le principal syndicat FNSEA , très proche du pouvoir politique à organiser le 16 octobre une manifestation nationale. De telles manifestations rejoignent celles d’autres producteurs nationaux de fruits, légumes, vin et viande dont l’activité et les conditions de vie sont coincées entre la pression de la grande distribution, la concurrence des pays à faible coût de main d’œuvre et le ralentissement de la demande due à la crise, le tout, au niveau européen pris dans les filets d’une réglementation agricole, la PAC,, oscillant au fil des ans entre les pôles contradictoires des productivistes de l’agriculture intensive et les orientations protectionnistes d’une production de qualité. Ce qui fut nouveau ce fut, dans la ligne de déversement symbolique de productions excédentaires dans les lieus publics, le déversement spectaculaire de milliers de litres de lait dans la nature ou lieux publics. La destruction de la marchandise, même sous cet angle agricole de la classe paysanne, pourrait servir de modèles à bien d’autres luttes.

Le sabotage

France – 1/10/2009 –Alors que les travailleurs du réseau de transports lyonnais (TCL) sont en grève et occupent le siège de leur employeur la société Keoles Lyon, dans la nuit du 29 au 30 septembre un incendie ravage un dépôt de bus : 34 bus partent en fumée. 4/8/2009 – SERTA, société de transports routiers à Cavaillon (Vaucluse) et La Vapaulière (Seine Maritime) a déjà connu un plan social en janvier qui a licencié 90 travailleurs sur 250 avec tout juste une indemnité de 800 euros. Mis en liquidation. Les travailleurs de La Verpaulière menacent de déverser dans un affluent de la Seine des tonnes de produits toxiques pour obtenir 15 000 euros d’indemnité de licenciement. Mais ils finissent par abandonner leur projet. Ils refusent un projet de reprise par un ancien dirigeant dont ils avaient pu apprécier l’énergie.

La récupération de la marchandise

France - 31/10/2009 - Chaffotteaux –Maury (chaudières à gaz) à Ploufagan (Côte d’Armor) veut licencier 207 travailleurs sur 251. Les travailleurs en grève saisissent 1000 chauffe-eau pour garantir leur revendication d’une indemnité de licenciement de 100 000 euros par tête.

Quand les militaires s’en mêlent

Afrique du Sud – octobre 2009 ( voir précédent bulletin) Dans une situation économique et sociale qui se dégrade de plus en plus, l’insécurité est plus que quotidienne : en moyenne 50 meurtres, 1 500 viols par jour, les cambriolages en hausse de 47% pour les entreprises et de 27% pour les domiciles. Même l’appareil sécuritaire est atteint. La mutinerie pour paiement des salaires ne s’affaiblit pas. Entre 1 000 à 3 000 militaires équipés d’armes blanches et de matraques se regroupent dans la capitale Pretoria devant le siège du gouvernement pour une augmentation de 30% de leur paie. Ils sont attaqués par la police et le gouvernement parle « d’extirper (les mutins) de nos forces de défense ». Les mutins auraient même un plan pour enlever des responsables politiques. Le coordinateur national de la mutinerie que la prochaine fois, ils utiliseraient leurs armes.

Quand on a tout épuisé, le dernier recours

Grèce – 11/11/2009 – contre leur emprisonnement et leur condition de prisonnier, 3 000 prisonniers sont en grève de la faim. France – 20/9/2009 – Les suicides causés directement ou indirectement par la pression au travail ne concernent pas seulement ceux dont les médias se sont emparés récemment (Centre de recherche Renault ou France Telecom). Se suicider dans ce cas, c’est l’ultime recours de l’impuissance à se libérer d’une situation devenue insupportable et dont on ne voit pas d’autre issue. Est-ce un effet de la gloire française d’avoir le taux de productivité par heure de travail le plus élevé du monde qui lui vaut d’avoir le taux de suicide le plus élevé d’Europe avec la Finlande (2,1 pour 10 000), le double de la Grèce ou du Royaume Uni). 23 suicides à France Telecom en 18 mois pour 104 000 travailleurs, ne dépasse pas cette moyenne (on peut se poser alors le pourquoi d’une telle médiatisation). Sur 10 400 suicides annuels en France en 2008, de 3 à 500 seraient dus au travail. La réalité serait plus complexe. Le problème devrait aussi être lié à l’ensemble des troubles de toutes sortes physiques et/ou psychiques conséquence directe ou indirecte de l’exploitation de la force de travail qui fait que les plus fragiles craquent d’une manière ou d’une autre, sans compter les ravages dans la vie sociale.

Les batailles autour de l’immigration

Inde – octobre 2009 – On parle beaucoup des migrants et de leur surexploitation en Chine mais bien peu de l’Inde qui connaît des problèmes similaires d’exploitation de migrants de l’intérieur, encore aggravé par le système des castes. Un exemple est donné par l’usine textile Wearwell, fournisseur attitré de la chaîne britannique de supermarchés Marx and Spenser Officiellement, cette usine emploie 125 travailleurs mais en réalité elle en exploite 400 de plus, les premiers « déclarés » travaillent de 9h à 13 h , les seconds de 9h à 17h30. Quatre de ces derniers accusés par le patron d’avoir frappé un garde de l’usine sont conduits à la police qui se fait payer pour les relâcher mais exigent d’eux qu’ils signent leur démission. Comme ils refusent, le 8 août, l’entrée de l’usine leur est refusée ; les 125 « déclarés » commencent une grève qui se termine rapidement par…20 licenciements. Leur adhésion au syndicat ne change rien : il leur est conseillé d’accepter leur départ. 2008-2009 – Hero Honda (usine de deux roues) à 30 km de Gurgaon. En avril 2008, l’usine exploite 1 400 permanents, 1 500 temporaires et 3 500 travailleurs divers chez des sous-traitants tour autour. Pour des salaires de 70 à 600 euros par mois pour des équipes de 8 à 16 heures par jour. Le 3 mai 2008 l’équipe A des temporaires se met en grève pour les salaires et la syndicalisation suivie par l’équipe B. La production est totalement stoppée. La police encercle l’usine et disperse les grévistes en même temps que des promesses sont faites. Le 12 octobre 2008, comme l’agitation n’a jamais cessé, lock-out patronal : seuls les permanents entrent alors que les temporaires s’installent en sit-in à la porte avec une fois de plus des promesses de négociations. La réembauche se fait sélectivement : 1 200 restent exclus alors que 7 à 800 nouveaux temporaires sont recrutés. 60 parmi les plus actifs sont licenciés et 600 des exclus continuent en juillet 2009 à se réunir régulièrement devant l’usine en demandant des négociations. Les 600 autres ont renoncé et ou sont retournés dans leu village ou ont trouvé un travail ailleurs.

France – 2/9/2009 – L’activité d’un comité de soutien aux demandeurs d’asile à Angers (Maine et Loire) organisant des squats, leur prise en charge et des conseils juridiques entraîne un afflux d’immigrants et une sorte de guérilla politico, juridique et policière.

Turquie – 2/7/2009 – Le port d’Istanbul sert de dépotoir pour les navires le plus dégradés que la crise fait mettre au rancard. Depuis deux mois, des marins ukrainiens sont contraints de rester à bord dans un navire abandonné par les armateurs, sans aucun salaire depuis huit mois, dans l’impossibilité de sortir dépendant des solidarités et des charités Roumanie -14/7/2009 – Chaises musicales sociales. Alors que les travailleurs roumains migrent vers l’Ouest européen vers on ne sait quel eldorado, 65 000 africains, indiens, afghans, irakiens occupent les chaises vides et remplacent les trois millions de roumains qui ont déserté leurs entreprises. USA et Amérique Latine- Dans les quartiers misérables de Californie et plus spécialement de Los Angeles, les affrontements avec les jeunes noirs, nés en partie des gangs des prisons, ont donné naissance à des bandes définies par les quartiers de L A – 18ième rue (M 18) et 13ième rue (M 13) (M pour Marabunta colonies de fourmis ravageuses) Leur expulsion (encore aggravée par la fermeture des prison ou la libération des petits délinquants pour réduire les dépenses de l’Etat). A reporté les rivalités dans les Etats d’Amérique latine, leur pays d’origine où les « maras » entretiennent tant par leur rivalité que pour leur survie dans un pays où ils sont en fait des étrangers ( parfois au service des cartels de la drogue) un climat de violence (40 homicides pour 100 000 habitants par an) Ils constituent une armée d’entre 50 000 à 100 000 membres âgés de 12 à 25 ans essentiellement masculins qui prospèrent dans un climat déjà existant de trafics divers, de corruption et de violence politique et criminelle. Ils auraient, avec l’émigration latinos en Espagne exporté leurs membres et leurs méthodes dans différentes villes d’Espagne France – Lutte de classe et manipulations syndicales et politiques. 11/11/2009 - Depuis un mois environ 5 000 travailleurs immigrés sans papiers font en grève dans 40 entreprises de la région parisienne avec des piquets de grève à la porte des entreprises ou chantiers. Ce mouvement, lancé semble-t-il par la base a rapidement été repris par le seul syndicat CGT. et ne laisse pas de poser un ensemble de questions : on doit d’abord considérer sa relativité : il y aurait, d’après des chiffres officiels entre 200 000 et 400 000 travailleurs immigrés dans papiers en France, certains travaillant depuis plus de dix ans ( certains parlent même de 600 000). Quelle incidence peut avoir un mouvement aussi limité eu égard à cette masse de travailleurs ? D’après notamment des conflits internes à l’appareil CGT, les dirigeants s’opposeraient à toute action collective regroupant sur la région parisienne dans des manifestations ou autres actions toute cette dispersion de luttes cloisonnées dans chaque entreprise . Elle s’opposerait tout autant à une action sur le plan national .Mais la faiblesse et les limites du mouvement peut tout autant venir que bien des travailleurs immigrés travaillent en très petit nombre voire individuellement dans de petites entreprises et sont placés dans une telle situation qu’elle lui interdit pratiquement de se mettre en grève. On peut dès lors de poser la question de savoir pourquoi le confédération CGT cautionne ce mouvement tout en connaissant ses limites et en freinant ce qui pourrait lui donner une plus grande efficacité sinon une plus grande ampleur. ; La question est d’autant plus pertinente que la précédent mouvement l’année passée (voir précédents bulletins) a connu pratiquement un échec et les mêmes manipulations que celles que l’on peut connaître dans le présent mouvement. Certains pensent qu’en le soutenant ainsi du bout des lèvres la CGT tente d’effacer l’échec et une intervention musclée dans une expulsion de sans papiers de l’annexe de la Bourse du travail à Paris, d’autres qu’il s’agit d’utiliser le mouvement par certains courants internes du syndicat en prévision du prochain congrès national. Quoi qu’il en soit, il semble que tout récemment, ce sont les sans papiers qui vont faire les frais de ce mouvement affaibli tant par la méfiance des intéressés que par les manœuvres d’appareils. Alors que la CGT revendique une régularisation, le gouvernement répond en projetant de sanctionner les employeurs exploitant les sans papiers et refusant catégoriquement toute régularisation collective. La condition des sans papiers risque d’en ressortir encore plus précaire.

MANIPULATIONS

Egypte – octobre 2009 – La manière de tourner les barrières douanières. Avec la crise, le protectionnisme se lève un peu partout sous des formes diverses. Il vise notamment le « Made in China ».Une société chinoise – Nile Textile Group - vient de s’établir dans la zone franche de Port Saïd, au débouché du canal de Suez où se débarquent facilement les matières premières chinoises , exploitant 600 travailleurs dont 20% sont des Chinois importés de Chine. Les salaires sont prometteurs, de 100 à 110 euros par mois pour fabriquer des produits textiles « Made in Egypt » qui échappent ainsi au protectionnisme anti chinois. Il y aurait ainsi dans les zones franches d’Egypte 950 firmes chinoises. Monde – 14/10/2009 – Que valent les statistiques économiques qui soulignent que dans les pays en développement 60% des actifs tirent leurs ressources de l’économie informelle c’est-à-dire non recensée. En Italie, pays considéré comme « développé » cette économie approcherait 40% de l’activité économique. Grande Bretagne – 23/7/2009 - Contrairement aux idées reçues et exploitées par les identitaires nationaux, les centaines de milliers d’immigrés sont loin d’être une nuisance mais au contraire une bénédiction pour l’économie globale. Ils sont plus jeunes, ont souvent moins d’enfants, sont plus instruits que la moyenne britannique. 60% d’entre eux sont moins susceptibles d’utiliser les avantages sociaux et d’occuper des logements sociaux. Leur salaire est en moyenne plus faible que la moyenne britannique, leur taux d’emploi est de 90% pour les hommes et 74% pour les femmes (taux équivalents de 78% et 71% pour les britanniques. Le montant de ce qu’ils reçoivent au titre d’avantages sociaux ne représente que 37% de ce qu’ils paient en impôts alors que les britanniques reçoivent à ce titre 20% de plus qu’ils de paient. Ils sont loin d’être le fardeau social qu’on leur attribue.

LES CRIMES DU CAPITAL

19/09/2009 – Les solvants des peintures, des vernis, des produits d’entretien, des cosmétiques, peuvent multiplier par 2,5 les risques de malformations congénitales des femmes enceintes, absorbés par simple contact avec la peau. POLOGNE – 10/09/2009 – Une explosion dans une mine de charbon près de Katowice tue 12 mineurs et en blesse 15 : la vétusté de la mine et le manque de sécurité en sont les causes.

ESPAGNE – 25/09/2009 – 8 morts et des dizaines de disparus lors du naufrage d’un bateau chargé d’immigrés au large du Maroc.

GUINÉE – Séquelles du colonialisme – Le 23 décembre 2008, suite à la mort du dictateur, un capitaine s’autoproclame président du pays avec l’appui de l’armée. Le 28 septembre 2009, une coalition d’opposants politiques et de syndicalistes, s’appuyant sur une situation économique catastrophique, organise un grand rassemblement qui regroupe près de 100 000 manifestants. L’armée tire dans le tas : entre 150 et 200 massacrés, le nombre de blessés reste inconnu. Deux journées « ville morte » de protestation appelées par les syndicats ne changent pas la situation. L’armée reste maîtresse du pays. NICARAGUA – 30/06/2009 – 3 000 morts et 5 000 personnes gravement malades (insuffisance rénale chronique ou IRC), sans compter la pollution généralisée due à l’utilisation des pesticides dans la culture de la canne à sucre, c’est l’environnement de l’énorme complexe sucrier de San Antonio, l’un des plus importants d’Amérique centrale (groupe multinational Pallas). Les travailleurs sont payés lors de la récolte de la canne 0,46 euro la tonne pour des journées de travail comprises entre 8 et 16 heures, dans une chaleur intense causée par l’incendie des plantations pour favoriser la coupe, ce qui donne environ 4 euros par jour. 200 ex-travailleurs malades et des veuves des victimes de l’IRC campent depuis un an devant le siège local du groupe Pallas pour exiger une indemnisation. MONDE – Octobre 2009 – Les périls environnementaux n’arrêtent pas de déverser dans tous les domaines leur potentiel de calamités. Le réchauffement climatique à lui seul, par la malnutrition et les maladies engendrées, causerait 300 000 morts par an. Dans les années qui viennent, les catastrophes climatiques diverses contraindront plus de 20 millions d’habitants des zones sinistrées ou submergées à émigrer, totalement dépossédés de tout bien et de conditions de vie correctes ; en 2050, leur nombre pourrait s’élever à 200 millions- Un nouveau scandale à l’échelle de celui de l’amiante. Une foule de produits les plus divers sont déjà mis sur le marché en quantités de plus en plus grandes (plus de 1 000 produits) et font irruption dans notre quotidien à notre insu : cela va des bagnoles aux cosmétiques, des médicaments aux emballages alimentaires : les nanoparticules issues de la nanotechnologie se répandent partout, sans qu’aucune évaluation n’ait été faite sur la santé humaine et l’environnement. Une étude récente a conclu qu’il « n’existe pas d’outil assez fiable pour faire une telle évaluation ».

CHINE – 2009 – Les catastrophes minières concernent essentiellement les mines de charbon, pas tant les entreprises d’État que les mines privées plus ou moins illégales, exploitées sans aucune sécurité mais tolérées car elles assurent à moindre frais le niveau de production charbonnière vital pour le pays (3 200 tués en 2008, chiffre bien en deçà de la réalité car les accidents isolés ou faisant peu de victimes ne sont pas signalés aux autorités pour éviter poursuites et amendes). Le 9 octobre, 26 tués, 5 blessés, dans une mine d’étain du Hunan et le 20 novembre, 104 tués et 16 disparus, dans une mine de la province de Heilongjiang (ex-Mandchourie) ; deux dirigeants virés.

MONDE – 16/10/2009 – 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de la diarrhée, deuxième cause de mortalité infantile dans le monde, alors qu’il existe un traitement efficace et peu coûteux (rapport du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance).

FRANCE - octobre 2009.– Le crime impuni. Les responsables de la catastrophe de l’usine chimique AZF de Toulouse ( multinationale Total) ( une trentaine de morts et d’innombrables séquelles pour les survivants) ont été blanchis par un tribunal au bénéfice du doute

La faim et les émeutes de la faim

Inde – 23/8/2009 – Les 2/3 de la population vit de la terre. La chute de la production agricole, surtout à cause de la sécheresse (concernant 25% des produits de première nécessité) a entraîné des stockages spéculatifs. Des équipes de l’Etat parcourent les campagnes pour confisquer des stockages et les remettre en distribution. Birmanie -31/5/2009 – Des millions de paysans producteurs de riz acculés à la ruine par les créanciers suite aux ravages climatiques. Le cyclone Nargis a détruit pratiquement tout, cultures, réserves, habitations, matériel. Le riz replanté avec des aides et des emprunts n’a donné que des récoltes médiocres conséquence de mauvaises semences, de la salinité des terres et d’un insecte ravageur qui a envahi la région. Les paysans ruinés doivent abandonner leurs terres aux mains des usuriers et des banques.

Monde – sur les 22 milliards de dollars promis pour relancer l’agriculture dans les pays sous-développés, le 30 juin dernier seuls 2,5 milliards ont été versés et rien n’est moins sûr qu’ils soient allés dans la poche des paysans.

Indonésie – 15/9/2009 – 23 personnes mortes piétinées dans une cohue lors de la distribution d’aumônes à Pasuruan dans l’Est de l’île de Java Monde – Quelques chiffres. Plus d’un milliard d’habitants souffrent de la faim, 100 millions de plus qu’en 2008. 5 millions d’enfants meurent de faim chaque année, 60% en Asie et 25% en Asie. De nouvelles spéculations font remonter les prix des produits alimentaires de base alors qu’ils n’étaient pas revenus au niveau des années 2005 – 2006 qui avaient entraîné une généralisation mondiale d’émeutes de la faim.

LA REPRESSION S’ETEND A TOUS LES DOMAINES

France – 18/10/2009- Un fichier de « délinquants potentiels » vient de voir le jour. Il veut recenser toute personne susceptible d’être impliquée dans des actes de violence collective, en particulier en milieu urbain ou à l’occasion de manifestations sportives. On peut être ainsi fiché dès l’âge de 13 ans si toute personne détentrice de l’autorité publique considère que cette activité individuelle ou collective peut porter atteinte à la sécurité publique. Il pourra mentionner non seulement l’identité mais tous les renseignements concernant tant la vie quotidienne que publique et professionnelle et tous les instruments qui s’y rattachent et qui sont aujourd’hui autant de moyens de contrôle et de recueil d’information : les indics d’aujourd’hui sont non seulement dans la video surveillance mais dans les portables, dans internet, les pass du métro, etc… Grande Bretagne – octobre 2010- C’est bien connu que la multiplication de la video surveillance fait que tout citoyen se promenant dans Londres est filmé 300 fois dans une seule journée. Ce que l’on sait moins c’est que dans ce pays où la délation a été en quelque sorte institutionnalisée, une société recrute des voyeurs qui à domicile pourront s’abreuver des enregistrements video qu’on leur confiera et pourront ainsi signaler tous les comportement asociaux pas seulement les vols, vandalisme, resquille ou autres mais aussi cracher, jeter un papier ou laisser les merdes de chiens. Plusieurs milliers de flics volontaires virtuels seraient déjà en activité.

LES LUTTES (suite)

NOUVELLE-CALÉDONIE – 16/09/2009 – Le secrétaire général du syndicat Ustke écope de neuf mois de prison ferme en appel sous l’inculpation « d’entrave à la circulation d’un aéronef » pour avoir organisé l’occupation de l’aéroport de Nouméa (voir précédents bulletins).

GUADELOUPE – 12/10/2009 – Après 44 jours de lutte menée par une organisation locale spécifique, le LKP, un accord avait été conclu le 4 mars dernier qui validait, sur le papier, l’ensemble des 165 revendications de ce large collectif. Certaines de ces concessions sont restées lettre morte, ce qui a entraîné des regains de tension et de multiples conflits latents ou ouverts. Le 6 octobre, 2 500 manifestants menacent d’une nouvelle grève générale pour le non-respect des engagements sur les salaires et l’emploi. Notamment, le complément de ressources fixé à 200 euros pour les revenus inférieurs à 1,4 fois le Smic aurait dû concerner 246 000 dossiers. Sur les 50 000 demandes déposées à la Guadeloupe, 18 000 ont été satisfaites et sur les 60 000 déposées à la Martinique, seules 19 000 l’ont été. Après avoir refusé de participer à des discussions sur l’avenir de l’île, le LKP a finalement accepté de s’associer à une « commission du suivi » des accords du 4 mars.

FRANCE – 14/10 2009 – Villiers-le-Bel, banlieue nord de Paris. Le 27 octobre 2005, deux jeunes sont tués après une course-poursuite avec les flics, voiture de flics contre mini-moto. Deux nuits d’émeutes suivent au cours desquelles les flics essuient des tirs à balles. Le juge d’instruction vient de décider d’un non-lieu : les flics ne seront pas poursuivis. Dix des « émeutiers » sont déjà condamnés à des peines comprises entre 1 et 3 ans de prison ferme. Cinq des « émeutiers » soupçonnés des tirs sont renvoyés en cour d’assises.

- 29/10/2009 – Usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) (voir précédent bulletin). Après onze mois de lutte et de nombreuses péripéties, les travailleurs, à l’exception d’une vingtaine d’entre eux, ont reçu leurs lettres de licenciement le 1er octobre 2009. Ils ont, de guerre lasse, fini par accepter le 16 septembre le plan social entérinant la quasi-fermeture de l’usine par 140 voix contre 74, plan comportant indemnisation et paiement des jours de grève pour juillet et août.
- Octobre 2009 – Suite des grèves du printemps dernier (voir précédents bulletins) à EDF : 240 grévistes sont poursuivis en justice. Certains ont déjà été sanctionnés de 15 jours à un mois de mise à pied, par des rétrogradations. Quatre ont déjà été licenciés. De plus, en arguant de la pénurie d’électricité cet hiver, on tente de leur faire porter le chapeau d’autres incohérences de gestion.
- 30/10 2009 – Goodyear, Amiens-Nord (voir précédents bulletins), après deux ans et demi de conflit, le tribunal de Nanterre désigne un médiateur pour tenter de trouver une solution.
- 20/07/2009 – Six salariés de Continental à Compiègne condamnés de trois à cinq mois de prison avec sursis pour la mise à sac de la sous-préfecture de Compiègne.
- 29/9/2009 – Caterpillar, usine de Grenoble. 19 grévistes avaient déjà été condamnés à des amendes de 200 euros par journée d’occupation. Une plainte déposée par 4 cadres pour « mauvais traitements » n’a pas été suivie. Un vote sur la réorganisation du temps de travail entérine 600 licenciements au lieu des 733 proposés à l’origine, sur 1980 travailleurs du site d’Échirolles, et des indemnités de licenciement de plus de 6 000 euros. Sur 418 déjà licenciés, seuls 25 ont retrouvé un emploi.
- 19 et 20 novembre 2009 : ouverture du procès fait à quatre marins du Syndicat des Travailleurs Corses qui avaient organisé, en octobre 2005, le piratage du navire pascal Paoli pour protester contre la privatisation de la SNCM. Ils sont inculpés de détournement de navire et de séquestration de personne. Pour la première fois depuis un siècle, l’armée (le GIGN) avait été utilisée contre des grévistes.

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