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M. Christophe Bourseiller est un falsificateur et un diffamateur

mardi 8 septembre 2009

8/09/2009

Monsieur,

C’est avec étonnement et un certain retard (votre texte a été écrit en juin 2005 : http://christophebourseiller.zumabl...) que je prends connaissance de votre billet assimilant le style de mes critiques à votre égard au style de Robert Brasillach.

Vous écrivez en effet « Que penser de la revue Sans Patrie ni frontières, qui me décrit comme “ un serpent ”, en une formule digne de Brasillach ? »

Je remarque que vous confondez « Sans Patrie ni frontières » , titre d’un ouvrage de Jan Valtin (ex-militant du Komintern, à la vie aventureuse, et sans doute retourné à la fin par les nazis pour servir d’agent double), avec la revue que vous attaquez et qui s’intitule « Ni patrie ni frontières ». Ce type d’erreur de potache montre votre sérieux d’historien-journaliste pressé !

Je note que vous ne répondez sur le fond à aucune des critiques que je vous ai adressées et que vous vous contentez d’insinuations calomnieuses (j’allais écrire venimeuses...).

Je remarque aussi que, fidèle à votre méthode qui consiste à couper des bouts de citation pour mieux en falsifier le sens (cf. mon billet reproduit ci-dessous), vous vous êtes bien gardé de reproduire le titre complet du texte et l’avez coupé, en falsificateur avisé : "Le baiser du serpent" est évidemment une métaphore et je ne vous comparais nullement à un « serpent » comme vous le prétendez. (Je n’aime guère les serpents, c’est vrai, mais je n’ai pas pour habitude de comparer mes adversaires politiques à des animaux – j’aime trop la plupart des animaux pour cela.) Pas plus qu’un peu plus loin, en parlant de "baiser de la mort", je ne vous assimile à la Mort !!! Mais cela vous n’avez pas poussé le ridicule jusqu’à l’écrire.

Vous ignorez (ou faites semblant d’ignorer) que « Le baiser du serpent » est le titre de plusieurs films ou romans récents et que cette expression n’a pas été inventée par Brasillach et n’a rien d’antisémite !

Quant à me mettre dans la même poubelle que ceux qui s’en sont pris à vos origines juives (« Journaliste, serpent, bourgeois et Juif... J’ai tout lu, tout entendu », écrivez-vous quelques lignes plus loin), j’avoue que ce procédé est de votre part diffamatoire et indigne d’un « intellectuel » soucieux de vérité, comme vous prétendez (sans doute) l’être.

Je vous défie de trouver sous ma plume, dans ce texte et dans tous ceux que j’ai écrits depuis 7 ans dans la revue "Ni patrie ni frontières", le moindre propos antisémite (car, que je sache, Brasillach était antisémite, non ? mais cette accusation vous êtes trop lâche pour la proférer clairement, car elle vous vaudrait un procès en diffamation de ma part).

D’ailleurs en dehors de vous, personne dans les cercles d’extrême gauche, d’ultragauche, libertaires ou chez les « antisionistes » de pacotille ne s’y trompe puisque sur Internet je suis régulièrement accusé par certains de ces « camarades »-là d’être un agent du... Mossad (va falloir que je demande une augmentation à mon agent traitant !), d’avoir soutenu Sharon (!?) ou, comble des « accusations » pour certains crétins, d’être juif (ce qui ne me poserait aucun problème mais il se trouve que je suis d’origine noire américaine par mon père et portugaise par ma mère) par des « antisionistes ». Et ces accusations sont émises d’autant plus facilement par des "esprits" obtus que deux de mes textes sont reproduits (avec mon accord) sur un site sioniste (sans guillemets, cf. les deux premiers articles de la série « Limites de l’antisionisme » sur le site zionism.org, site qui a même fait l’effort de les traduire en anglais en y incluant ses critiques), malgré mes attaques virulentes contre la politique des différents gouvernements israéliens.

Je joins donc ici le billet incriminé et laisse vos lecteurs juger qui diffame qui. Si vos étudiants de Sciences Po ont aussi peu de méthode, de rigueur et d’honnêteté intellectuelle que vous, je ne m’étonne pas qu’ils aspirent à faire partie de la classe dominante qui nous gouverne. Mensonge, incompétence et diffamation sont les armes favorites des individus que vous contribuez à former. Vous avez donc bien votre place parmi leurs rejetons et les futurs Sarkozy, Morano, Pécresse, Fillon, Madelin and Co.

Yves Coleman

("Ni patrie ni frontières")

PS. Pour plus de détails sur le travail de traduction fait par la revue "Ni patrie ni frontières" en ce qui concerne la critiques des limites de l’antisionisme, et l’exposé des positions des marxistes et des anarchistes face à la prétendue "question juive", au sionisme et à Israel, on pourra se reporter au livre publié par nos soins à ce sujet. Pour le commander écrire à yvescoleman@wanadoo.fr. Ce livre de 344 pages coûte 10 euros, frais de port compris, et les textes se trouvent aussi sur le site mondialisme.org. La liste se trouve ici http://www.mondialisme.org/spip.php?article1315).

Le baiser du serpent

Le même procédé diffamatoire à propos de l’article du Parti communiste international est repris dans le dernier livre de Christophe Bourseiller sur l’Histoire de l’ultragauche (Denoël, 2003, page 203) où notre journaliste écrit à propos de « Auschwitz ou le Grand Alibi » cette phrase incroyable « Six millions de morts, une mystification ? » reprenant, en le séparant de son contexte, un seul mot (« mystification ») d’un raisonnement qui n’a rien à voir avec une quelconque remise en cause du nombre de Juifs assassinés.

Le style du pamphlet « bordiguiste » peut ennuyer ou choquer profondément son lecteur, il n’a cependant rien d’antisémite. L’auteur de cette brochure controversée ne nie à aucun moment la réalité des chambres à gaz ni la barbarie nazie, donc l’indignation de Bourseiller est malveillante et calomniatrice. D’ailleurs, on peut se demander, dans la mesure où les seules deux citations évoquées par Bourseiller sont extraites du premier et du dernier paragraphes de l’article en question, si notre journaliste pressé l’a vraiment lu, tant il se révèle incapable d’en présenter le contenu sérieusement.

Le propos du militant de la Gauche communiste italienne qui a écrit « Auschwitz ou le Grand Alibi » est tout autre : pour le PCI, démocratie et fascisme sont deux formes de domination du capital ; il se refuse donc à choisir entre deux formes de barbarie, à trouver l’une meilleure que l’autre ; cependant ce n’est pas pour se réfugier dans une attitude neutre (genre trafiquant de marché noir, collabo ou délateur), mais parce qu’il voit un troisième choix : la révolution sociale.

On peut être en désaccord avec ce type de raisonnement, le critiquer, le trouver utopique, mais encore faut-il le restituer honnêtement et le comprendre. Comment Bourseiller peut-il écrire que selon, la Gauche communiste italienne, le nazisme serait « responsable » mais pas « coupable » du génocide contre les Juifs ? Une lecture rapide de ce passage du livre de Bourseiller peut d’ailleurs inciter un lecteur peu au fait des idées de la Gauche communiste italienne à croire que celle-ci serait négationniste.

Cela n’empêche pas l’inénarrable Bourseiller de se contredire (et comme il le sait bien, lorsqu’on émet deux opinions contradictoires sur le même sujet c’est généralement la plus négative, et non la plus nuancée, qui s’imprime dans l’esprit du lecteur), et d’écrire quelques lignes plus loin : cette brochure ne « nie aucunement l’existence du génocide » mais est un « document profondément sombre et inquiétant » ! Alors, maintenant tout individu pessimiste sur le système capitaliste sera soupçonné de négationnisme… ?

Difficile, pour un prétendu « spécialiste » de l’extrême et de l’ultragauche de traiter plus légèrement de questions aussi graves et d’embrouiller autant des questions déjà complexes ! On tremble devant l’utilisation qui sera faite de ce livre par des journalistes encore plus ignorants ou malveillants que son auteur. D’ailleurs tout cet ouvrage ressemble à un véritable baiser de la mort : Bourseiller proclame son admiration pour certaines idées révolutionnaires pour mieux les étouffer, les enterrer, les déformer et les calomnier. (Y.C.)

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