1-LES DIFFERENTES FORMES D’IRRUPTION DE LA VIOLENCE DE CLASSE DANS LE MONDE
Tout ce que l’on a pu voir ces derniers mois dans le monde La grève, sans plus
Canada * - 6/2/2009 - Toronto, York University. Un mouvement que les syndicats n’arrivent pas à contrôler. Depuis 84 jours, 3 400 enseignants et assistants sont en grève contre des réductions de salaires et des licenciements. La grève dure malgré une législation passée dans l’État d’Ontario déclarant la grève illégale. Cette loi a déjà contraint les conducteurs de bus à mettre fin à une grève qui durait depuis 51 jours. * - 2 400 travailleurs municipaux en sont à leur quatrième grève d’une journée contre la baisse de leurs salaires, la réduction des droits d’ancienneté et un plan drastique anti absentéisme. * -14/4/2009 - 600 sidérurgistes de la compagnie National Steel Car Ltd (matériel ferroviaire) à Hamilton (Ontario) en grève pour le renouvellement du contrat, la firme voulant imposer une réduction des salaires de 25 %. Depuis 2006, plus de 1 700 ouvriers ont été licenciés et les 660 restants travaillent une semaine de 4 jours. * -5/6/2009 - Kellogg Canada Inc (conditionnement de céréales alimentaires) à London (Ontario). Les 480 travailleurs ayant rejeté les propositions patronales pour un nouveau contrat impliquant un refus d’augmentation des salaires, la direction met l’usine en fermeture temporaire (lock-out).
Chili * -6/6/2009 - Fin d’une grève de 3 semaines des 80 000 enseignants pour des augmentations de salaires après l’obtention de 535 $ jusqu’à 19 heures de travail hebdomadaire, et 892 $ pour 20 heures et plus.
Allemagne * -26/2/2009 - Dans la Ruhr, aciéries et usines automobiles sont durement touchées par la crise. 10 000 sidérurgistes manifestent à Duisburg devant le siège de ThyssenKrupp Steel contre des menaces de licenciement. Une nouvelle manifestation regroupe 15 000 métallos le 11 mai alors que le projet précise 2 000 licenciements dans 7 usines du groupe d’ici 2011 ; les usines de Rüsselsheim et Eisenach d’Opel (General Motors) prises dans la tourmente de la maison mère mènent des journées d’action contre un avenir incertain, malgré une solution récente de reprise par un équipementier canadien et des capitaux russes. En Allemagne, le taux officiel du chômage est de 7 % à l’Ouest et de 14 % à l’Est. En février, dans toute l’industrie, 670 000 travaillent à temps partiel (40 000 rien que pour Volkswagen qui a licencié auparavant 16 500 intérimaires).
Inde * - 28/3/2009 - 20 000 travailleurs des chantiers de démolition de navires d’Alang (province de Gujarat) sont en grève illimitée, s’opposant à un cartel d’employeurs qui veulent imposer une baisse des misérables salaires journaliers les faisant passer de 300 roupies à 240 roupies (de 4,80 euros à 3,80 euros), malgré un manque de volontaires pour ce travail extrêmement dangereux, et malgré l’afflux de navires promis à la casse à cause de l’effondrement du fret maritime. * -13/6/2009 - 3 000 travailleurs en grève dans les usines d’Arakonam et de Pondicherry (Tamil Nadu) du trust MRF (pneumatiques) depuis plus de 40 jours pour les salaires et la reconnaissance syndicale. Une manifestation des grévistes et de leur famille devant les bureaux de l’Office du travail a entraîné plus de 600 arrestations le 23 mai. Levée du lock-out et reprise du travail confuse le 29 mai au milieu de rivalités syndicales. * - 4/5/2009 - Nombreux conflits dans différents ports contre la modernisation qui élimine nombre de dockers (en 2000, 100 000 dockers, en 2009, 59 000). La marine nationale est utilisée pour remplacer les dockers et décongestionner les ports bloqués par la grève qui dure depuis mai.
Égypte * - 5/6/2009 - Tanta Linen Co, entreprise textile autrefois d’État et récemment vendue à un capitaliste saoudien, de nouveau en grève pour le paiement de primes promises et pour la réintégration de 9 travailleurs licenciés suite à une grève de juillet 2008, la troisième depuis 2006, alors que des accords avaient mis fin à la première, en 2006, avec promesse du paiement de ces primes.
Italie * -11/5/2009 - Les projets de rachat de Chrysler par Fiat risquant d’entraîner des restructurations, les syndicats appellent à une grève d’une heure et demie à l’usine de Termini Imerese (1 700 travailleurs) qui a connu 5 mois de chômage partiel au cours des 6 derniers mois.
Corée du Sud * -21 mai - SsangYong Motor à Pyeongtaek veut licencier 2 600 travailleurs sur 7 100. Ces derniers, armés de barres de fer et de cocktails Molotov, occupent l’usine et sont dans l’attente d’une attaque policière puis d’un lock-out.
Grèce 2/4/2009 - À l’appel de 2 fédérations syndicales, grève nationale de 24 heures et manifestations dans différentes villes contre le blocage des salaires.
Afrique du Sud * - 27/5/2009 - Fin d’une grève de 5 semaines des 400 conducteurs de bus de Johannesburg pour une augmentation de salaires et la suspension de poursuites.
Portugal * - 20/3/2009 - Comme partout, la crise sévit avec son cortège de licenciements, ses pressions sur les salaires et sur d’autres avantages. Grève d’une journée et manifestations.
Pakistan * - 9/4/2009 - Lors de la privatisation de la compagnie d’électricité Karachi Electric Supply Company (KESC), 8 000 travailleurs avaient eu la promesse de contrats permanents mais se sont tous retrouvés avec des contrats temporaires. Ils coupent le courant dans Karachi et ses environs pendant plusieurs heures : 6 arrestations.
Pérou * - 18/5/2009 - Grève illimitée des infirmières du service national de santé malgré des menaces de sanction, l’embauche de jaunes et un appel à traverser les piquets de grève. * - 27/5/2009 - 300 travailleurs de la mine de cuivre de Casapalca reprennent le travail après 9 jours de grève avec augmentation de salaires et avantages. Lors de barrages routiers, ils avaient été attaqués par la police : 4 blessés.
Colombie * - 23/3/2009 - 600 cheminots de la compagnie ferroviaire Fenoco (filiale du trust suisse Glencore) en grève pour une reconnaissance syndicale et les salaires (présentement 160 euros mensuels). Cette ligne assure l’évacuation du charbon des mines de la région de Cesar vers les ports de Santa Marta sur la côte caribéenne. La grève se termine le 14/4 par une intervention policière qui disperse piquets et occupants et arrête 18 personnes. * - 19/5/2009 - Deuxième semaine de grève des ouvriers agricoles dans les 296 plantations bananières à Uriba, pour les salaires.
États-unis * - 15/5/2009 - 180 travailleurs de Cytec Industries dans le comté d’Orange (Californie) en grève contre la suppression des heures supplémentaires, une manœuvre patronale pour les contraindre à accepter de faire des heures sans majoration. * - 15/6/2009—Bell Helicopter à Fort Worth (Texas):les 2 500 travailleurs rejettent les propositions patronales pour un nouveau contrat comportant de légères améliorations financières étalées dans le temps, des licenciements suite à mise en sous-traitance et réduction des avantages santé et se mettent en grève.
France * - Même le luxe vacille malgré l’exploitation de ses employés : la vente des produits de luxe à Dubaï a chuté de 45 % depuis le début de la crise. L’industrie du cosmétique licencie. Marionnaud, la chaîne de parfumerie, garde ses points de vente mais licencie plusieurs centaines d’employés. Les 290 travailleurs de l’industrie monégasque du cosmétique Lancaster entament le 3 juin leur deuxième grève contre le licenciement de 10 d’entre eux. Le 4 juin, 150 travailleurs d’Élysée Cosmétiques sont en grève à Forbach (Moselle) contre un plan social qui entérinerait 91 suppressions d’emplois et celle de la prime de vacances. 8/6/2009 - Grève à la source d’eau minérale de Quézac (Lozère, groupe Nestlé) pour une prime de 300 euros et contre la dégradation des relations dans l’entreprise.
La grève sauvage et les grèves de solidarité
Grande-Bretagne * - 25/6/2005 Sur le chantier de construction d’une usine de désulfurisation annexe de la raffinerie Total le Lindey (voir sous le titre Immigration) le licenciement le 11 juin par un sous-traitant de 51 travailleurs déclenche une de grève sauvage de l’ensemble des travailleurs des autres sous-traitants du site. Cette grève de solidarité entraîne le licenciement des 647 travailleurs concernés. En peu de temps,la grève s’étend à 17 sites de centrales électriques ( parmi les plus importants du pays) où se trouvent des chantiers analogues. Plus de 4 000 travailleurs sont impliqués dans ces grèves sauvages.
Les dirigeants séquestrés
Belgique * - Cytex (chimie) à Drogenbos ; cette firme américaine de 550 travailleurs a déjà tenté des licenciements en octobre 2008, mais a dû donner des garanties après 10 jours de grève (6 semaines de préavis et 8 mois de complément de chômage). Début mars, un plan de licenciement pour 165 travailleurs déclenche la grève avec occupation et une première séquestration de dirigeants fin mars. Relâchés avec des promesses d’accord. Ces promesses non tenues, les mêmes sont séquestrés une seconde fois le jeudi 23 avril, 4 d’abord puis un qui y passe la nuit. Relâchés après un préaccord qui finit par être régularisé par un vote à 86 % le 15 mai.
Italie * - 25/2/2009 - Benetton licencie 143 travailleurs. Le directeur du personnel et sa secrétaire sont séquestrés, lui quelque peu malmené. Le syndicat CGIL est débordé. Les flics « délivrent les prisonniers ». * - 20/4/2009 - Pour une question de retard dans le paiement des salaires à Omnia Service Center, un centre d’appel, un directeur est bloqué dans les bureaux.
France * - Sony à Pontonx-sur-l’Adour (voir précédent bulletin). Après la séquestration des dirigeants et un accord d’indemnisation conséquente, l’usine est fermée le 17 avril avec 311 licenciements. Méfiance : les travailleurs qui viennent pour le dernier jour trouvent les portes cadenassées, la direction craignant des déprédations sur les machines encore en place. * - 16/4/2009 - Woippy (Moselle) Faure et Machet, imprimerie sous-traitante de Hewlett-Packard, séquestration de 5 dirigeants pendant 12 heures contre la fermeture de l’usine et le licenciement de 459 travailleurs. Pourparlers pour un plan social. * - 9/4/2009 - Bellegarde sur Valserine (Ain) Scapa Group (adhésifs), 68 travailleurs : la séquestration de 4 dirigeants dont 3 britanniques aboutit au doublement des indemnités de licenciement qui seront, selon l’ancienneté, comprises entre 10 000 et 55 000 euros, avec un accompagnement formation de 12 à 15 mois. * - 21/4/2009 - 30 heures de séquestration pour 2 dirigeants de l’usine Molex (équipementier automobile américain) de Villemur-sur-Tarn (28 travailleurs). Le cogérant déclarera après sa libération : « les ouvriers sont trop cons pour avoir eu tout seuls cette idée ». Un accord conclu fin avril reporte la fermeture à la fin octobre, les jours de grève seront payés et une enveloppe de 2,5 millions d’euros sera affectée à un plan social.
Liberia * - 27/3/2009 - 3 000 travailleurs de la plus grande plantation d’hévéas, en grève depuis plusieurs semaines, séquestrent le sénateur de la région qui tire lui-même dans la foule alors que la police attaque pour le délivrer.
Le sabotage
* - Le groupe Rencast (fonderie, sous-traitant de l’automobile), qui exploite 820 travailleurs sur 5 sites en France, filiale du groupe italien Zen en faillite, est menacé de liquidation. L’annonce, le 17 mars, provoque des grèves : de 123 travailleurs à l’usine de Châteauroux (Indre), de 182 travailleurs à celle de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Dans cette dernière usine, les travailleurs décident à l’unanimité de refondre les pièces déjà fabriquées pour que les constructeurs clients fassent pression sur des repreneurs éventuels en mettant la main à la poche. Ils commencent par 3 400 pièces destinées à fabriquer les Twingo de Renault à l’usine de Revoz en Slovénie, qui est déjà bloquée par un manque d’approvisionnement. Renault cède. En revanche, PSA refuse et 8 tonnes de pièces vont dans le four. Une sorte de récupération de la marchandise. La grève cesse le 24 avril avec des promesses formelles de reprise. Mais tout n’est pas fini pour autant. Les repreneurs envisagent de fermer certains sites et de licencier de toute façon ; inquiets sur leur sort, les travailleurs de Thonon sont de nouveau en grève depuis le 11 juin.
Les blocages d’usines, de dépôts, d’axes routiers ou ferroviaires par des piquets de grève ou des manifestations
France * - 23/2/2009 - Grève sur les différents sites de production d’Eurostyle (pièces plastiques pour l’automobile) à Lieu-Saint-Amand (Nord, 237 travailleurs), Saint-Clément (Yonne, 249 travailleurs), Falaise (Calvados, 20 travailleurs) et surtout Châteauroux (Indre, 500 travailleurs), contre une reprise qui conduirait au licenciement de près de 40 % des effectifs. Les conflits se terminent par différents plans sociaux. * - 25/2/2009 - Plastic Omnium (pare-chocs de voitures Renault, 219 travailleurs) annonce sa fermeture en juin. La grève avec occupation éclate aussitôt et bloque pratiquement l’usine de Sandouville. Un accord intervient au bout de 14 jours avec pour les licenciés une indemnité de 18 000 euros, augmentée de 1 600 euros par année de présence. * - 17/4/2009 - À Onaing (Nord), une tentative de blocage de l’usine Toyota pour le paiement à 100 % du chômage partiel ne réunit guère plus de 10 à 15 % des travailleurs et n’aboutit pas. Faurecia à Auchel (Pas-de-Calais), fin d’une grève bloquant le site de cet équipementier depuis le 19 avril contre le licenciement de 329 travailleurs sur 508. 90 emplois sont maintenus, les autres répartis dans 2 sites de la région avec indemnités de mutation comprises entre 15 000 et 35 000 euros, et 50 000 euros pour les départs volontaires. Fin avril, des CRS étaient intervenus sur le site pour convoyer des camions évacuant des pièces détachées vers les usines Renault et Toyota, dont l’activité était ralentie. * - 22/4 2009 - 10 jours de grève chez Lear (sous-traitant de PSA) à Lagny-le-Sec (Oise) où l’on offre aux 300 travailleurs le choix entre le licenciement ou la mutation à Cergy (Val-d’Oise) avec baisse des salaires. L’usine PSA d’Aulnay a 15 000 voitures immobilisées, sans siège, mais réussit néanmoins à faire venir des sièges d’Espagne. Suite à un jugement, l’usine est évacuée par les gendarmes mobiles le 6 mai et occupée par des vigiles. Ce qui permet de laisser pourrir la grève jusqu’à la fermeture de l’usine prévue pour le 1er juillet. Un protocole d’accord est signé par FO et par la CFTC, rejeté par la CGT, la CFDT, et la majorité des travailleurs, sauf ceux qui ont accepté leur mutation à Cergy. * - 4/6/2009 - Bodycote (traitement thermique), autre sous-traitant de l’automobile, restructure ses sites de production de Neuilly-sur-Marne (Val-de-Marne), Brétigny (Essonne), Saint-Dié (Vosges) et La Talaudière (Loire), avec licenciements et plans sociaux. Mais les protestations autour de ces plans entraînent une séquestration de dirigeants sur le site de la Loire. * - 16/4/2009 - Les pêcheurs de la Manche bloquent les ports de Dunkerque, de Calais et de Boulogne, interrompant le trafic trans-manche des ferries pour obtenir la révision des quotas européens de pêche (qu’ils n’obtiennent pas) et des indemnisations sous des formes diverses (qu’ils obtiennent). * - 19/5/2009 - Livbag à Pont-de-Buis (Finistère), filiale de la multinationale des équipements de sécurité auto (40 000 travailleurs), licencie 133 travailleurs sur 950. Le blocage total de l’usine conduit la direction à négocier immédiatement : indemnisation totale de 46 200 euros pour chaque licencié. Le blocage est suspendu dans une grande confusion syndicale et ouvrière quant à l’acceptation de l’accord. Une poignée de travailleurs tentent de prolonger le piquet de grève sans blocage. * - Juin 2009 - Les paysans producteurs de lait, notamment de Bretagne, bloquent les supermarchés et leurs centres d’approvisionnement pour obtenir un renchérissement du prix de base de leurs livraisons. Dans une grande confusion sur la régulation éventuelle de toute la chaîne intermédiaire de commercialisation de cette filière, le blocage finit par être levé le 13 juin après un mois d’actions diverses, alors que s’engagent des pourparlers entre les organisations représentatives des différents acteurs.
Bulgarie * - 16/5/2009 - 1 000 métallos de l’aciérie Kremikovtzi (entreprise d’État) en faillite et faute de repreneurs sont menacés de licenciement. Ils manifestent à Sofia devant le ministère de l’Économie, enfoncent les barrières de protection et se battent avec les flics qui gardent l’immeuble.
Chine * - 21/3/2009 - Les sidérurgistes de l’aciérie Linzhou Iron and Steel Co bloquent un axe routier à Linzhou (Henan) pour les salaires et contre des licenciements pour cause de restructuration. La grève cesse après 1 jour avec l’ouverture de discussions en vue de l’indemnisation des licenciés. * - 27/4/2009 – 300 travailleurs de la firme Henan Anrai Hightech Co à Anyang (Henan) licenciés suite à la fermeture de l’usine bloquent l’autoroute proche pendant 12 heures pour salaires et primes impayées. Ils menacent de monter à Pékin.
Inde * - 10/4/2009 - À cause de la crise, l’usine Dunlop de Sahaganj (Bengale Ouest) ferme le 18 novembre 2008 en mettant à pied 1 200 travailleurs qui tentent de forcer les portes de l’usine close. Elle rouvre le 10 mars en n’en rappelant que 229, et en en licenciant définitivement 13. Les laissés pour compte bloquent la voie ferrée et les rues avec des barricades. * - 20/4/2009 - Les domestiques se rebiffent. Des milliers de « bonnes à tout faire » manifestent à Chepauk (État du Tamil Nadu) pour que leur soient reconnus une dignité, un droit syndical, la sécurité sociale et un salaire minimum.
Italie *- 4/4/2009 - À l’appel de la CGIL, plus de 2 millions de manifestants à Rome contre la dégradation de la situation sociale (370 000 licenciements de janvier à février avec une prédiction de 500 000 à 1 million de plus d’ici fin 2010). * - 16/5/2009 - 10 000 ouvriers de toutes les usines Fiat manifestent à Turin à l’appel des syndicats contre le projet de fermeture des usines de Sicile et de Naples, suite à la fusion avec Chrysler. Des incidents avec les dirigeants du syndicat FIOM, copieusement hués, témoignent d’une résistance de la base face à une collaboration étroite du syndicat avec les dirigeants de Fiat pour la restructuration projetée.
Lettonie * - 2/4/2009 - Des milliers d’enseignants dans les rues de la capitale Riga contre les réductions de salaires imposés par le FMI pour sortir le pays de la faillite. Tous les salaires des services publics ont été réduits de 15 % en janvier et le seront de nouveau de 20 % en juin, les salaires des enseignants de 50%. De même, les garanties maladie sont réduites ainsi que la durée des congés payés. Nouvelles manifestations le 18/6 : 5 000 dans les rues de Riga contre la dégradation de la situation économique. Le ministre de la santé, un médecin, a démissionné en déclarant que l’Etat ne pouvait plus assumer le minimum de soins pour les Lettons.
Mexique * - 25/4/2009 - En grève depuis juillet 2007, les travailleurs de la mine de cuivre de Cananea qui en barricadent l’entrée défient un jugement imposant la fin de la grève et en même temps, la fin de leur contrat de travail, ce jugement arguant que l’inactivité prolongée de la mine causée par le blocage a entraîné une détérioration telle qu’une reprise d’activité est totalement exclue. * - En avril, reprise du travail de 400 mineurs de la mine d’argent de Coahuila après 66 jours de grève après avoir obtenu 6 % d’augmentation et le paiement des jours de grève.
Argentine * - 7/4/2009 - Les enseignants du Rio Negro (Patagonie) en grève depuis 7 semaines pour les salaires bloquent les routes, bien qu’un jugement ait ordonné la fin de la grève.
Chili * - 7/4/2009 - Les enseignants sont en grève contre une nouvelle loi sur l’éducation. 80 000 enseignants du primaire ont cessé le travail depuis 11 jours pour les salaires. 30 00 manifestent à Santiago la capitale et sont attaqués par la police : 47 arrestations, 5 flics blessés.
Espagne * - mai/juin 2009 - Des affrontements très violents avec police et forces anti-émeutes dans le nord de l’Espagne à Gijon (Asturies) et à Vigo (Galice). À Gijon, les ouvriers des chantiers navals s’opposent à la fermeture du chantier programmée pour le 31 mai. Ils sont retranchés dans les chantiers alors que la direction a décrété un lock-out. Chaque fois qu’ils tentent d’en sortir pour manifester dans la ville, ils sont violemment attaqués ; ils ripostent avec les moyens du bord, le matériel des chantiers. À Vigo, le mouvement de lutte touche toute la métallurgie de la région autour du renouvellement d’une convention collective. Des journées de grève et de manifestations sont organisées par les syndicats CCOO, UGT et GCG. Le 4 juin, c’est la sixième qui voit, comme les autres, des assemblées d’usine se dirigeant vers divers points de rassemblement dans le centre de la ville mais qui doivent se défendre contre les attaques violentes de la police. Divers bâtiments publics ou commerciaux sont néanmoins occupés.
Russie * - juin 2009 - Les piqueteros argentins font école. Le blocage des routes est l’arme la plus utilisée par les travailleurs russes pour se faire payer les arriérés de salaires. Le 2 juin, les ouvriers de Pikaliovo (20 000 habitants, 3 usines fermées avec 4 500 licenciements) dans la région de Saint-Pétersbourg ont bloqué avec leur famille la circulation d’une route nationale, créant un bouchon de 400 kilomètres. Auparavant, ils avaient pris d’assaut la mairie pour leurs salaires et le rétablissement de l’eau chaude. Ils ont finalement obtenu satisfaction après une intervention de Vladimir Poutine. * - Les 2 000 ouvriers du combinat cellulose et papier de Baïkalsk (Sibérie, 15 000 habitants), fermé en 2008 sans paiement des salaires, ont finalement obtenu gain de cause après des manifestations quotidiennes pendant 7 mois… Ils avaient menacé de reprendre un péage routier sauvage qu’ils avaient mis en place en 1990 pour se faire payer les arriérés.
Les occupations de tous bâtiments
(usines, bureaux, lieux publics…)
Grande-Bretagne * - 25/4/2009 - La décision du conseil municipal de Glasgow (Ecosse) de fermer 22 écoles primaires et maternelles entraîne l’occupation de 2 écoles pendant 2 semaines par parents, profs et élèves. La lutte continue. * - 25/4/2009 - Visteon (filiale équipementière de Ford, voir précédent bulletin). Après l’occupation des 3 usines de Belfast (Irlande du Nord), d’Enfield et de Basildon (banlieue de Londres) contre le licenciement sans préavis et sans indemnités de 600 travailleurs, un jugement d’expulsion entraîne l’évacuation des 2 usines londoniennes, mais les Irlandais maintiennent leur occupation alors que les 2 autres bloquent les entrées par des piquets permanents pour empêcher le déménagement des machines. Première proposition de payer aux licenciés une indemnité équivalente à 90 jours de salaire. Grève, blocage et occupation prennent fin le 7 mai avec un accord conclu par le syndicat Unite : 3 mois d’indemnités de préavis, une autre indemnité maximale de 52 semaines de salaire (une semaine par année de présence pour les moins de 41 ans, une semaine et demie pour les plus de 41 ans). Mais une frustration demeure, notamment sur les retraites, car il apparaît que l’engagement d’accorder les retraites Ford (dont Visteon a été détaché) ne sera pas tenu et que ces travailleurs n’auront que la retraite minimale britannique.
Canada * - Windsor (Ontario), Catalina Precision Products, sous-traitant de Chrysler. 100 travailleurs occupent le site, qui devait être fermé le 17/3/2009, et s’opposent à l’évacuation des machines, pour obtenir une meilleure indemnisation. Ils acceptent une offre finale de 8 mois de salaire.
Turquie * - 20/4/2009 - À Karadeniz Eregli dans la province Zonguldak, proche de la mer Noire, 1 000 métallos de l’aciérie Eregli Iron Steel Factory (la plus grande du pays) envahissent les bureaux du syndicat pour en savoir plus sur les discussions en cours qui impliqueraient une diminution des salaires de 35 %, des mutations dans les autres usines du groupe (15 000 travailleurs), et 1 500 licenciements. Le syndicat qui mène les pourparlers, Türk Metal, est particulièrement corrompu, et ses représentants ont coopéré avec les paramilitaires pour que des escadrons de la mort maintiennent la « présence » du syndicat par la violence.
France * - 14/4/2009 - Le groupe équipementier Trèves ferme 2 usines et licencie dans une autre. L’usine MPAP de Ploërmel (Morbihan) licenciera 126 travailleurs sur 319 ; la grève illimitée entraîne une renégociation du plan social avec une extension des mesures d’accompagnement des départs volontaires dont certains sont différés à fin 2010. Aux usines PTPM d’Aÿ près d’Epernay (Marne) et de Crépy-en-Valois (Oise), 600 travailleurs licenciés voient aussi une extension des mesures d’accompagnement, mais le comité d’entreprise de l’usine d’Aÿ en grève se tient à Reims par crainte d’une séquestration.
Manifestations sociales ou sous couvert politique. Émeutes conséquentes
Thaïlande * - 14/4/2009 - Les journées d’émeutes à Bangkok (2 morts, 200 blessés dans des batailles de rue autour de barricades et guérilla urbaine), bien qu’animées par une opposition politique, contiennent l’arrière-plan d’une révolte sociale contre la corruption des bureaucrates, de l’aristocratie et des militaires, exacerbée par les conséquences de la crise (le tourisme est particulièrement affecté) et notamment par la dérive du chômage.
Chine * - 21/5/2009 - District de Huining (Gansu, nord-ouest de la Chine). Pour avoir grillé un feu rouge, un jeune de 15 ans est sauvagement frappé par la police. Plus d’un millier de manifestants se rassemblent et attaquent les flics à coups de briques : des dizaines de flics blessés. * - 22/6/2009– Shishou ( Hubei) le décès suspect d’un employé d’hôtel dont le propriétaire a des connexions avec la police et les dirigeants locaux du parti, entraîne un rassemblement de près de 10 000 habitants de la ville devant l’hôtel. Des bagarres avec la police auraient fait près de 200 blessés.
Luxembourg * - 15/5/2009 - ArcelorMittal restructure avec 9 000 licenciements dont 6 000 en Europe. 1 500 sidérurgistes belges et français manifestent à Luxembourg devant le siège social où se tient une assemblée d’actionnaires. Ils se battent avec la police. Algérie * - 21/4/2009 - Il est parfois difficile dans les émeutes ou dans les attentats en Algérie de reconnaître la part des maquis islamistes ou celle des révoltes sociales contre les exactions de potentats locaux. La déclaration de l’état d’urgence dans 5 communes de la wilaya d’El Taref a suivi l’attaque d’un commissariat et différents actes de vandalisme, lors d’affrontements avec la police qui ont fait 10 blessés et qui ont entraîné 21 arrestations. Cette explosion de violence semble avoir été la conséquence d’un favoritisme éhonté pour les tenants du pouvoir local dans la distribution d’emplois pour la construction d’une autoroute et d’une centrale électrique.
Bangladesh * - 30/4/2009 - Les 1 500 travailleurs de la firme Asia Jute Manufacturing à Saidpur se retrouvent à la rue depuis le 23/4, l’usine ayant été fermée sans que les salaires n’aient été payés. Marche vers la résidence des dirigeants pour demander des comptes et affrontements avec les hommes de main des patrons. * - 11/5/2009 - Il est difficile dans la constante répétition des grèves, notamment dans l’industrie textile, de relater tout ce qui peut se rattacher à une forme d’action ou à une autre. Toutes sont motivées par l’incroyable bas niveau des salaires et des conditions de travail, les explosions de violence viennent aussi du non-paiement des salaires. Le schéma des luttes est souvent identique : les travailleurs d’une usine se révoltent et sortent pour bloquer les axes routiers proches de l’usine. Ils sont souvent rejoints par des travailleurs des usines voisines, tant par solidarité que pour leur propre lutte contre de semblables exactions. Ils sont souvent attaqués par les paramilitaires du Rapid Action Battalion, spécialement chargés de la répression des émeutes. Le 11 mai, 1 500 de ces travailleurs de la confection qui manifestent à Narayanganj et à Savar à cause d’un lock-out sont ainsi attaqués : 50 blessés. Assez souvent aussi, les émeutes prennent des formes encore plus violentes avec l’incendie des usines ou la destruction des machines et du matériel.
Pérou * - En 2008, des décrets gouvernementaux visant à promouvoir l’investissement privé sur les terres indiennes d’Amazonie ont déclenché une vague de réactions et d’affrontements des indiens de cette région. Le 5 juin , le mouvement de résistance qui a commencé début avril a culminé dans une véritable bataille qui a laissé 23 flics morts et plusieurs dizaines de victimes parmi les indigènes. Le 13 juin, des dizaines de milliers de péruviens ont manifesté à Lima la capitale leur solidarité avec ceux qui luttent encore pour l »annulation des décrets, notamment en bloquant les axes routiers.
Quand il est dangereux de faire grève ou quand on a tout épuisé
Chine * - octobre-novembre 2008 - Les enseignants des écoles primaires et secondaires de plusieurs districts de la région de Chongqing se mettent en grève pour les salaires. Tous sont syndiqués mais le syndicat n’a pas le pouvoir de faire quoi que ce soit. Certains enseignants n’osent pas parler de grève ; alors ils réduisent leur temps d’enseignement et incitent les élèves à travailler seuls. Au début, 80 % des enseignants étaient impliqués dans la grève mais les pressions diverses ont réduit à 20 écoles les éléments encore actifs dans ce mouvement.
Trouver d’autres formes de lutte
France * - avril à juin 2009 - EDF : un mouvement de luttes pour les salaires, la sécurité de l’emploi et des installations ont pris, outre les manifestations traditionnelles, la forme de coupures sauvages de courant, dues vraisemblablement à des initiatives locales quant aux refus de couper le courant chez les clients défaillants, d’où un ralentissement de la production notamment dans les centrales atomiques. De même pour les fournitures de gaz par GDF-Suez. EDF envisage des poursuites pour contraindre les travailleurs concernés à rétablir une production normale.
Trouver d’autres organismes de lutte
Argentine * - 14/2/2009 - Syndicalisme de base. Après un vote tenu malgré la violente opposition des hommes de main du syndicat de branche, 70 % des travailleurs du métro ont formé l’Association syndicale des travailleurs du métro qui se veut un « syndicat démocratique et transparent » sans aucune bureaucratie. Mais la fonction même du syndicat dans le système capitaliste n’entraînera-t-elle pas finalement, indépendamment de tous les règlements et des bonnes volontés, les mêmes dérives que dans tout syndicat ?
Quand les militaires s’en mêlent
Bangladesh * - Mutineries (voir précédent bulletin), conséquence indirecte du chaos économique. L’écrasement de la mutinerie dégénère en chasses à l’homme pour ceux qui ont échappé à la capitulation. Plus de 1 000 arrestations, inculpations de meurtres et de conspirations visant à tuer les officiers (70 d’entre eux ont été effectivement exécutés par les mutins). 400 kilomètres. Auparavant, ils avaient pris d’assaut la mairie pour leurs salaires et le rétablissement de l’eau chaude. Ils ont finalement obtenu satisfaction après une intervention de Vladimir Poutine. * - Les 2 000 ouvriers du combinat cellulose et papier de Baïkalsk (Sibérie, 15 000 habitants), fermé en 2008 sans paiement des salaires, ont finalement obtenu gain de cause après des manifestations quotidiennes pendant 7 mois… Ils avaient menacé de reprendre un péage routier sauvage qu’ils avaient mis en place en 1990 pour se faire payer les arriérés.
Manifestations sociales ou sous couvert politique. Émeutes conséquentes
Thaïlande * - 14/4/2009 - Les journées d’émeutes à Bangkok (2 morts, 200 blessés dans des batailles de rue autour de barricades et guérilla urbaine), bien qu’animées par une opposition politique, contiennent l’arrière-plan d’une révolte sociale contre la corruption des bureaucrates, de l’aristocratie et des militaires, exacerbée par les conséquences de la crise (le tourisme est particulièrement affecté) et notamment par la dérive du chômage.
Chine * - 21/5/2009 - District de Huining (Gansu, nord-ouest de la Chine). Pour avoir grillé un feu rouge, un jeune de 15 ans est sauvagement frappé par la police. Plus d’un millier de manifestants se rassemblent et attaquent les flics à coups de briques : des dizaines de flics blessés. * - 22/6/2009– Shishou ( Hubei) le décès suspect d’un employé d’hôtel dont le propriétaire a des connexions avec la police et les dirigeants locaux du parti, entraîne un rassemblement de près de 10 000 habitants de la ville devant l’hôtel. Des bagarres avec la police auraient fait près de 200 blessés.
Luxembourg * - 15/5/2009 - ArcelorMittal restructure avec 9 000 licenciements dont 6 000 en Europe. 1 500 sidérurgistes belges et français manifestent à Luxembourg devant le siège social où se tient une assemblée d’actionnaires. Ils se battent avec la police. Algérie * - 21/4/2009 - Il est parfois difficile dans les émeutes ou dans les attentats en Algérie de reconnaître la part des maquis islamistes ou celle des révoltes sociales contre les exactions de potentats locaux. La déclaration de l’état d’urgence dans 5 communes de la wilaya d’El Taref a suivi l’attaque d’un commissariat et différents actes de vandalisme, lors d’affrontements avec la police qui ont fait 10 blessés et qui ont entraîné 21 arrestations. Cette explosion de violence semble avoir été la conséquence d’un favoritisme éhonté pour les tenants du pouvoir local dans la distribution d’emplois pour la construction d’une autoroute et d’une centrale électrique.
Bangladesh * - 30/4/2009 - Les 1 500 travailleurs de la firme Asia Jute Manufacturing à Saidpur se retrouvent à la rue depuis le 23/4, l’usine ayant été fermée sans que les salaires n’aient été payés. Marche vers la résidence des dirigeants pour demander des comptes et affrontements avec les hommes de main des patrons. * - 11/5/2009 - Il est difficile dans la constante répétition des grèves, notamment dans l’industrie textile, de relater tout ce qui peut se rattacher à une forme d’action ou à une autre. Toutes sont motivées par l’incroyable bas niveau des salaires et des conditions de travail, les explosions de violence viennent aussi du non-paiement des salaires. Le schéma des luttes est souvent identique : les travailleurs d’une usine se révoltent et sortent pour bloquer les axes routiers proches de l’usine. Ils sont souvent rejoints par des travailleurs des usines voisines, tant par solidarité que pour leur propre lutte contre de semblables exactions. Ils sont souvent attaqués par les paramilitaires du Rapid Action Battalion, spécialement chargés de la répression des émeutes. Le 11 mai, 1 500 de ces travailleurs de la confection qui manifestent à Narayanganj et à Savar à cause d’un lock-out sont ainsi attaqués : 50 blessés. Assez souvent aussi, les émeutes prennent des formes encore plus violentes avec l’incendie des usines ou la destruction des machines et du matériel. Pérou * - En 2008, des décrets gouvernementaux visant à promouvoir l’investissement privé sur les terres indiennes d’Amazonie ont déclenché une vague de réactions et d’affrontements des indiens de cette région. Le 5 juin , le mouvement de résistance qui a commencé début avril a culminé dans une véritable bataille qui a laissé 23 flics morts et plusieurs dizaines de victimes parmi les indigènes. Le 13 juin, des dizaines de milliers de péruviens ont manifesté à Lima la capitale leur solidarité avec ceux qui luttent encore pour l »annulation des décrets, notamment en bloquant les axes routiers. Quand il est dangereux de faire grève ou quand on a tout épuisé
Chine * - octobre-novembre 2008 - Les enseignants des écoles primaires et secondaires de plusieurs districts de la région de Chongqing se mettent en grève pour les salaires. Tous sont syndiqués mais le syndicat n’a pas le pouvoir de faire quoi que ce soit. Certains enseignants n’osent pas parler de grève ; alors ils réduisent leur temps d’enseignement et incitent les élèves à travailler seuls. Au début, 80 % des enseignants étaient impliqués dans la grève mais les pressions diverses ont réduit à 20 écoles les éléments encore actifs dans ce mouvement. Trouver d’autres formes de lutte
France * - avril à juin 2009 - EDF : un mouvement de luttes pour les salaires, la sécurité de l’emploi et des installations ont pris, outre les manifestations traditionnelles, la forme de coupures sauvages de courant, dues vraisemblablement à des initiatives locales quant aux refus de couper le courant chez les clients défaillants, d’où un ralentissement de la production notamment dans les centrales atomiques. De même pour les fournitures de gaz par GDF-Suez. EDF envisage des poursuites pour contraindre les travailleurs concernés à rétablir une production normale. Trouver d’autres organismes de lutte
Argentine * - 14/2/2009 - Syndicalisme de base. Après un vote tenu malgré la violente opposition des hommes de main du syndicat de branche, 70 % des travailleurs du métro ont formé l’Association syndicale des travailleurs du métro qui se veut un « syndicat démocratique et transparent » sans aucune bureaucratie. Mais la fonction même du syndicat dans le système capitaliste n’entraînera-t-elle pas finalement, indépendamment de tous les règlements et des bonnes volontés, les mêmes dérives que dans tout syndicat ? France * - mai 2009 - Fonderies de l’Authion à Ponts-de-Cé, Maine-et-Loire (sous-traitant de l’automobile, voir bulletin de novembre 2008). En septembre 2008, les 90 travailleurs menacent de faire sauter l’usine à cause du licenciement de 18 d’entre eux. Les meilleures conditions de licenciement servent à tous : l’usine est aujourd’hui totalement fermée. * - 31/5/2009 - Continental à Clairoix (Oise, pneumatiques, voir bulletin d’avril 2009). Conclusion d’un accord qui entérine la fermeture définitive de l’usine au 31 décembre 2009. Chacun des 1 120 licenciés recevra une somme de 50 000 euros en plus des indemnités légales et contractuelles dues à l’ancienneté. Ils feront l’objet de mesures d’accompagnement jusqu’au 31 décembre 2011 dans la recherche d’un emploi. * - Mai-juin 2009 - Caterpillar, firme américaine d’engins de terrassement et de construction, 113 000 travailleurs sur 174 usines dans le monde. L’usine d’Echirolles près de Grenoble connaît depuis le début de l’année une lutte constante qui culmine en mars après l’annonce de 733 licenciements : séquestration de 4 dirigeants (voir bulletin d’avril 2009). Il s’ensuit une situation très confuse faite d’affrontements syndicaux dans lesquels les syndicats majoritaires tentent à plusieurs reprises d’imposer, avec quelques aménagements, les propositions patronales. Un premier « protocole d’accord de fin de conflit » est établi à Paris le 19 avril après des discussions au ministère des Finances entre l’intersyndicale et Caterpillar, après 8 heures de pressions sur des délégués loin de leur base. L’assemblée au cours de laquelle les délégués présentent le plan le 20 avril est interrompue par près de 300 travailleurs en colère qui se dirigent ensuite vers la direction départementale du travail pour bloquer d’autres pourparlers. La grève est reconduite le 21 avril mais l’occupation est suspendue. Cette suspension fait suite à la condamnation le 17 avril de 19 travailleurs pour occupation illicite et « entrave à la liberté du travail ». Une partie d’entre eux reprend le travail. Un nouvel accord qui réduit les licenciements à 600 contre des aménagements du temps de travail est proposé au vote des travailleurs qui le rejettent le 6 mai par 995 voix contre et 915 pour, sur 2 551 travailleurs. Le 18 mai, un nouvel accord entre la direction et le comité d’entreprise reprend à peu près les mêmes conditions et est voté par FO, la CFDT et la CGC, mais est rejeté par la CGT. Il sera soumis aux travailleurs « à l’horizon d’octobre 2009 », après discussions sur l’aménagement du temps de travail. Les travailleurs semblent totalement désabusés car ils ont pu assister à des affrontements violents entre des syndicalistes et un délégué de FO contraint de fuir lors d’une assemblée. Certains délégués devraient être aujourd’hui protégés par des gardes du corps. Le nouvel accord ne comporte aucune mention de la situation des 19 qui sont mis à pied depuis 3 semaines et qui font l’objet d’une procédure de licenciement. Caterpillar aux États-Unis a dû dans les derniers mois supprimer 26 000 emplois.
2- UNE AUTRE PRESENCE DES LUTTESLE TISSU DES RESISTANCES
France * - Centre Un exemple parmi d’autres - Les grèves dans le centre de la France en mars 2009 : *- Vierzon - Timken (sous-traitant de l’automobile) : grève contre 44 licenciements. *- Chatellerault - New Fabris (372 travailleurs). Actions diverses contre la menace de 200 licenciements. Snecma (moteurs d’avion) : une tentative de blocage contrée par une descente d’huissiers chez 5 des travailleurs impliqués. *- Ranger à Theillay (Loir-et-Cher) : action contre 80 licenciements. *- Thyssen Krupp à Vendôme dont la fermeture est annoncée pour juin : grève pour s’opposer au transfert de machines. *- Delphi (sous-traitant de General Motors, Blois) : grève contre le travail obligatoire du samedi. *- Pfizer (industrie pharmaceutique) à Pocé-sur-Cisse : 9 jours de grève pour les salaires. Et tout n’y est pas. On pourrait trouver le même tissu dans maintes régions de France qui témoignerait de la persistance de luttes dont seules émergent les plus spectaculaires. D’autres exemples en avril : Haute-Savoie *- Frank et Pignard (décolletage) : 3 jours de grève et le blocage de l’usine pour 80 euros mensuels et 30 % d’augmentation sur la prime de transport. *- Salomon (skis) : grève de 3 jours pour 75 euros mensuels, 23 % d’augmentation sur la prime de transport et les 2/3 des heures de grève payés. *- Rencast (équipementier auto, voir sous Sabotage). *- Stromboli (restauration) : 3 jours de grève le 11/4/2009 pour 55 euros mensuels.
3- LES BATAILLES AUTOUR DE L’IMMIGRATION
Belgique * - 29/4/2009 – 280 sans-papiers en grève de la faim depuis deux mois à l’université francophone de Bruxelles y mettent fin, ayant obtenu un titre de séjour renouvelable de 3 mois.
Inde * - juin 2009 - On parle beaucoup de migrants en Chine, de l’impact de la crise sur leurs conditions de travail et de leur retour dans les campagnes, on parle beaucoup moins de ce même phénomène en Inde. Les investissements étrangers, notamment américains, qui contribuaient pour 40 % à la croissance, de 0 dollar en 1990 à 15 000 milliards de dollars début 2008, sont retombés à 6 000 milliards fin 2008. Le secteur le plus touché est le bâtiment ; dans les 3 derniers mois, le nombre des chômeurs s’est accru de plus de 500 000. Le retour des migrants indiens dans les campagnes s’accélère aussi par leur rapatriement de tout le Moyen-Orient, ce qui tarit une source importante de revenus pour les familles les plus pauvres.
Grande-Bretagne * - 28/1/2009 - Un changement de sous-traitant dans des travaux d’agrandissement à la raffinerie Total de Lindsey fait que le nouveau preneur d’œuvre, une firme italienne, vient avec ses propres ouvriers, principalement des Italiens et quelques Portugais. Au détriment des ouvriers britanniques qui se trouvent évincés du chantier. Il n’y a là qu’une pratique courante sur ce type de chantier où une entreprise peut faire venir ses propres travailleurs, qui se déplacent de chantier en chantier, et qui sont liés juridiquement avec leur employeur. Autrefois, une telle situation ne posait guère de problèmes. Les seuls conflits autour d’un changement de sous-traitant n’avaient concerné que des services spécifiques (restauration ferroviaire, par exemple), et la grève souvent se terminait pas la réembauche des travailleurs de l’ancien concessionnaire par le nouveau. En Europe, cette pratique de la sous-traitance s’est généralisée d’une part dans les restructurations, d’autre part avec la liberté de circulation des entreprises. Cela fait que le problème du remplacement d’un sous-traitant a dépassé les cadres nationaux. Il s’est alors greffé un autre problème, celui d’une réglementation européenne qui autorisait une entreprise d’un État sous-traitant dans un autre État à y faire œuvrer ses travailleurs aux conditions de salaires et aux avantages sociaux du pays d’origine. Ce qui amenait en fait ces travailleurs « étrangers » à entrer en compétition avec les travailleurs nationaux. Cette situation avait soulevé des protestations mais, en général, n’avait généré aucun conflit majeur. La crise, notamment dans le bâtiment et les travaux publics, les secteurs d’activité les plus concernés par ce travail de chantiers sous-traités, a mis au chômage nombre des travailleurs nationaux et a exacerbé la compétition entre les entreprises sous-traitantes. À la raffinerie de Lindsey, la réaction des travailleurs britanniques évincés de leur travail a pu prendre la forme d’une réaction xénophobe, d’autant plus que le Labour Party au gouvernement jouait la carte « British jobs for British workers ». Le syndicat, prisonnier de sa voie légale, ne pouvait engager un action quelconque pour une parité des salaires pour les travailleurs étrangers, cela lui était interdit par des arrêts de la Cour européenne de justice. Néanmoins, la grève des travailleurs britanniques de Lindsey, malgré ses relents nationalistes, d’une part s’est terminée par un accord qui coupait la poire en deux question embauche, d’autre part a déclenché une vague de grèves sauvages sur une douzaine de sites de construction identiques, dans toute la Grande-Bretagne.
Italie * - 27/2/2009 - Un décret du gouvernement autorise la constitution de groupes de vigiles volontaires chargés de rondes de nuit et dont l’activité sera particulièrement orientée vers le contrôle des immigrés. Déjà, on assiste à une multiplication d’attaques racistes de gangs organisés qui se coulent facilement dans ces « groupes vigilants ». Dans le même temps, police et armée multiplient les raids contre les rassemblements d’immigrants : des centaines sont emprisonnés sous des charges diverses, des centaines sont expulsés, des plans prévoient de doubler les places dans des camps d’internement.
4-LA REPRESSION DEVIENT GENERALE ET S’ETEND A TOUS LES DOMAINES
Grande-Bretagne * - Depuis le début de l’année, 300 personnes ont été arrêtées dans 30 opérations de police pour troubles à l’ordre public. Le 17 février, 63 sont arrêtées de façon spectaculaire, soupçonnées de « détenir du matériel pouvant être utilisé pour fabriquer des explosifs » et sont relâchées 24 heures après, sans aucune charge. 12 autres fin mars dans le nord-ouest de l’Angleterre pour « prévenir une attaque terroriste », mais toutes sont relâchées sans aucune charge. De même, 5 sont arrêtées à Plymouth sous l’accusation de terrorisme et relâchées sans poursuites, bien que la police ait « trouvé » des armes factices, des feux d’artifice et du « matériel se rattachant à une idéologie politique » (sic). Le 1er avril, une opération de police massive a préludé à la réunion du G 20 et des centaines de manifestants sont parqués pendant sept heures dans des rues du centre de Londres. Un habitant du quartier qui tentait de regagner son domicile est mort après avoir été frappé par un flic. Le 13/4/2009, près de Nottingham, 20 cars de flics déboulent dans une école, arrêtant 114 « suspects » préparant soi-disant une protestation contre la centrale électrique de Ratcliffe-on-Soar, dans le cadre d’une campagne anti-pollution ; la police saisit tous les documents, y compris informatiques. Toute personne surprise photographiant un flic peut être immédiatement arrêtée. Un suspect quelconque prétendu terroriste peut être incarcéré pendant 28 jours sans aucune charge, et cela peut s’appliquer à la simple expression d’une opinion orale ou écrite, y compris par email. Une cellule spéciale de police est affectée à la surveillance des « groupes radicaux », avec des projets d’infiltration de mouchards dans ces groupes.
5-LA FONCTION DES SYNDICATS : AMENAGER LA CRISE POUR SAUVER LE CAPITAL
Allemagne * - 1/5/2009 - Le syndicat IG Metall accepte le blocage des salaires et obtient par des manipulations un vote en sa faveur par 1 191 voix contre 961, sur 4 500 membres du syndicat dans l’usine. Le même syndicat IG Metall accepte dans le conseil d’entreprise de ThyssenKrupp une restructuration qui implique une diminution de l’emploi et des salaires.
Chine * - 6/5/2009 - Pour pouvoir s’implanter en Chine, la multinationale américaine de la distribution Wal-Mart a accepté (ce qu’elle refuse partout ailleurs dans le monde) de laisser se constituer des sections syndicales du syndicat officiel All China Federation of Trade Unions, ACFTU, (le seul admis), dans chacun de ses supermarchés. Un pari sur la fonction officielle du syndicat pour le maintien de la discipline dans le travail, et même plus. Un ancien membre du conseil syndical de l’hypermarché Wal-Mart a révélé que ce conseil était formé de 2 élus du personnel, de 5 autres membres désignés par la direction, et que son président était un haut responsable du service du personnel ; sans doute en raison des positions trop ouvertement patronales de ce dernier, l’intéressé a initié une pétition qui a recueilli 40 signatures d’employés pour demander son remplacement. Il s’est retrouvé à la porte pour une « erreur de caisse ». Il révèle comment, pour échapper à la législation qui suppose l’approbation du syndicat officiel pour tout licenciement de plus de 20 travailleurs, celle-ci est régulièrement bafouée par l’utilisation de toute une panoplie de manœuvres contraignant le travailleur au mieux à être muté, déclassé, au pire à partir sans indemnisation (chantage entre transfert, déclassement ou démission, imposition de charges de travail impossibles à réaliser, règlement si strict qu’on finit immanquablement par être en faute, etc.).
France * - mai 2009 - La menace de grève suffit à faire reconnaître des droits, seulement si l’on dispose d’une position dans l’appareil capitaliste où un arrêt de travail au moment choisi entraîne de sérieuses perturbations. La nouvelle loi sur la représentativité syndicale visant à éliminer les petits syndicats (nécessité d’obtenir 10 % de voix aux élections pour avoir le droit de discuter avec le patron des conditions de travail), les syndicats de catégories limitées se trouvent de ce fait systématiquement évincés, même s’ils représentent la quasi-unanimité d’une profession spécifique. C’est le cas des pilotes d’Air France qui ont bénéficié d’une dérogation à la loi et qui ont été autorisés à avoir une représentativité dans l’entreprise après avoir menacé de faire grève les week-ends de l’été prochain. En revanche, les hôtesses et stewards se trouvant dans une situation identique se sont vus opposer un refus de la même dérogation et menacent de recourir à des grèves ciblées pour l’obtenir.
Grande-Bretagne * - British Airways enregistrant de lourdes pertes, fait payer ses travailleurs avec l’aide éventuelle des syndicats. Ce n’est pas tant l’appel lancé à ses 40 000 travailleurs à se porter volontaires au choix pour travailler gratuitement d’une semaine à un mois ou pour prendre un congé sans solde perdant la même période. C’est surtout le fait que le syndicat BALPA regroupant 95% des 3 200 pilotes de la compagnie qui se fait fort de leur faire accepter une réduction de salaires annuel de 4 000 £ ( environ 4 500 euros) ( sur 80 000£ en moyenne , environ 90 000 euros), 178 licenciements « volontaires » et d’autre petits sacrifices financiers divers contre une promesse d’attribution d’actions… en 2011 ...si la situation de la compagnie s’est améliorée d’ici là.
Hollande * - Flexibilité -Le principal syndicat des pilotes de KLM a donné son accord à une initiative d’Air France-KLM d’utiliser les pilote « inoccupés » comme « volontaires » pour s’occuper des bagages ceci pour éviter le recrutement de travailleurs bagagistes temporaires.
6- LES RAVAGES DU CAPITAL
Etats-Unis * - novembre 2008 - Des villes dévastées : la filiale messagerie des postes allemandes DHL supprime totalement son hub américain de Wilmington (Ohio), licenciant 9 500 travailleurs ; cette petite ville de 12 000 habitants, qui dépendait entièrement de cette activité, se trouve soudain ruinée, ne pouvant plus assumer le minimum des services publics de survie.
Sri Lanka * - mars 2009 - 200 000 Sri Lankais pris au piège dans la région de Vanni vivent cachés dans des bunkers sous un bombardement incessant, sans soins médicaux, sans nourriture ni eau potable. Plus de 35 000 ont été parqués dans des camps dans des conditions de vie guère meilleures.
Italie * - mars 2009 - 300 Africains empilés dans trois bateaux en route vers l’île de Lampedusa (qui a vu passer 37 000 clandestins en 2008) sont morts noyés dans un naufrage au large des côtes libyennes. Afrique * - 6/5/2009 - La crise économique fera basculer 6 millions d’habitants dans la misère totale avec la chute des exportations des matières premières, l’amenuisement de l’aide internationale et la baisse des envois d’argent des émigrés (moins 44 % en 2009). 700 000 enfants en mourront.
Monde * - 3/5/2009 - Mutation économique. Dans le monde, 1,8 milliard de travailleurs sont exploités dans l’économie souterraine, sans aucune garantie d’aucune sorte, livrés à la rapacité des exploiteurs. Ils représentent la moitié de la population active en Inde où, dans les 10 dernières années, le nombre d’emplois stables légaux n’a pas bougé (40 millions d’emplois), alors que l’activité du secteur informel a augmenté de 15 %.
Europe * - 28/4/2009 - Les accidents du travail ne sont pas toujours ce que l’on croit (en France, 2 travailleurs en meurent chaque jour). Des décès dus à l’emploi de substances dangereuses, pas seulement avec la manipulation directe de produits chimiques mais avec aussi l’utilisation de produits contenant des solvants dangereux ou des composants nocifs. Pour remplacer l’amiante dans la liste des produits générateurs notamment de cancers, les nanoparticules viennent s’ajouter à la longue liste de produits déjà largement fabriqués et mis sur le marché, et dont on connaît (ou dont on dit) peu de chose sur la dangerosité. Des professions, depuis les ouvriers agricoles jusqu’aux coiffeurs, peuvent ainsi être menacées par des maladies professionnelles « inconnues ».
Chine * - 26/3/2009 - Sur 141 millions de migrants, 50 % (70 millions) sont retournés dans leur campagne d’origine pour le Nouvel An chinois mais 80 % (56 millions) sont revenus dans leur « ville d’accueil », poussés par les nécessités économiques et par leur distanciation croissante avec la vie rurale arriérée. Sur ces 56 millions redevenus citadins, 45 millions ont retrouvé un travail et 11 millions sont devenus (ou restés) chômeurs (près de 6 % d’entre eux se retrouvent avec des salaires impayés). * - 20/5/2009 - Le nombre des étudiants en fin d’études est passé de 3,4 millions en 1998 à 21,5 millions en 2008. En 2009, 7,8 millions de nouveaux diplômés vont être déversés sur le marché ; on estime que 40 % d’entre eux ne trouveront pas d’emploi alors que le nombre de chômeurs « avoués » atteint 48 millions. Cette situation entraîne une pression sur les salaires et les diplômés se trouvent en compétition avec les migrants pour les emplois non qualifiés. * - 22/6/2009— Une explosion d’une dépôt d’explosifs dans une usine de cristal de quartz dans le district de Fengyang (Anhui) tue 16 travailleurs et en blesse 43 Fin