1-GRANDES LUTTES ET PETITES LUTTES LES RESISTANCES A L’EXPLOITATION
En France, officiellement le nombre de "Journées Individuelles Non Travaillées" (JINT) (dérive du langage pour ne pas employer le mot honni "grève") ne s’intéresse qu’aux grèves de plus de deux jours. Ce thermomètre officiel permettrait d’évaluer ce que les mêmes mesureurs appellent la "conflictualité" autrement dit le rapport de forces. Ils évaluent ainsi qu’elle aurait diminué de 2001 (248 114 JINT) à 2004 (193 423 JINT). D’où la conclusion que - sans évoquer pourquoi - les travailleurs ne bougent pas malgré les pressions sur les conditions de travail et de vie et que s’expliquerait ainsi la chute libre des adhésions et influences syndicales.
Une autre étude officielle d’un service du Ministère du Travail mais pas du tout médiatisée, reprise par le Centre d’Etudes de l’Emploi, apporte un tout autre son de cloche en ajoutant aux chiffres ci-dessus, les grèves de moins de deux jours, les débrayages, les grèves perlées, les grèves du zèle, les manifestations, les pétitions,l’absentéisme, ...). Cette étude contredit totalement les données officialisées et souligne au contraire que la "conflictualité" a augmenté. Elle parle de conflits "complexes et sourds" et souligne qu’ils traduisent " une forme de désaveu des syndicats qui raccordent ensuite le mouvement pour le canaliser". Lorsque pour de multiples raisons (peur du licenciement, peur du chômage, ruptures de solidarités suite à l’éclatement de unités de travail, parcellisation et isolement des postes de travail,...) il devient difficile de faire grève, la lutte de classe prend des formes qui, pour être moins visibles, sont tout aussi efficaces dans leur incidence sur la productivité, clé de la compétition capitaliste et de l’extraction de la plus value donc du profit. Même dans les conditions les plus dures de l’exploitation du travail, la lutte de classe existe et prend des formes indirectes (voir la brochure d’Echanges sur la lutte de classe dans l’Allemagne nazie). Les possibilités et l’ampleur de telles formes de lutte de classe dépendent bien sûr de la structure de l’organisation de la production et de l’appareil de production (notamment de l’utilisation de machines).
Mais même ces formes de lutte peuvent avoir une limite : des armées de sociologues et de DRH s’emploient à les traquer et à les réprimer. Les émeutes des travailleurs au Bangladesh ( voir précédent DLM), les grèves sauvages en Egypte, en Chine et ailleurs, les manifestations présentes en Birmanie montrent que lorsque sont atteintes le limites des résistances à l’exploitation quotidienne, le seul recours devient la grève sauvage et l’émeute dans une attaque qui, bien que surgissant des conditions d’exploitation, est non seulement une attaque contre le régime politique qui impose ces conditions mais aussi une attaque,bien que non formulée comme cela, contre le système capitaliste même.
Le chantage, la peur et la pression du capital
Les trois grands américains de l’automobile (GM, Ford, Chrysler) mis à mal par la concurrence japonaise ont trouvé un bon moyen pour se remettre à niveau en imposant à leurs travailleurs non seulement une restructuration mais un durcissement considérable des conditions d’exploitation (avec souvent l’accord du syndicat UAW pratiquement réduit à l’impuissance). La méthode est simple : clamer dans les médias et les milieux financiers qu’ils sont en faillite, organiser la fuite des travailleurs paniqués en leur faisant miroiter des "plans de départ" avec des indemnités substantielles mais avec renoncement de tous droits à la retraite et aux garanties maladies, lorsque ce dégraissage "volontaire" est accompli embaucher des têtes jeunes sous des conditions nouvelles très en deçà de ce que les aînés ont abandonné.
C’est une méthode identique que le capital français, via tant la majorité que l’opposition politiques, manipule actuellement en clamant à qui veut bien l’entendre, que la France est en déclin et le premier ministre a même parlé de faillite. Le but de l’opération est clair : créer avec la peur du lendemain et la promesse d’en sortir si certaines mesures de sauvegarde sont prises, les conditions nécessaires pour faire accepter ces mesures qui vont du "travailler plus" à la réduction des avantages sociaux, à l’émondage de tout ce qui dépasse une norme d’exploitation du travail de plus en plus modelée sur les travailleur moyen du secteur privé (la norme étant en partie ce que font les "modèles européens).
Qu’en est-il du déclin en question ?
Quelques chiffres concernant précisément ceux des "modèles" les plus souvent cités : la Grande Bretagne et les Etats-Unis La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) est plus forte dans ces deux pays qu’en France, mais une approche plus fine des taux en question montre que ce sont les 0,1% de la population qui accaparent la différence de taux de croissance du PIB par tête et que pour les 99,90 % de la population, le niveau rigoureusement identique dans les trois pays en question. Cette répartition très inégalitaire du revenu par tête s’exprime aussi par le taux de pauvreté des enfants : 7% en France, 16% en Grande-Bretagne et 20% aux Etats-Unis Fréquemment est évoqué le taux de chômage mais le taux d’emploi pour les hommes de 25/54 ans est de 87,6 % en France et de 87,3% aux USA ; Les Français travaillent moins, c’est ce qu’on nous serine : mais la moyenne par travailleur est de 37,5 h semaine en France contre 35,5 en Grande-Bretagne
Toute une partie de l’accroissement du PIB est dûe en Grande Bretagne aux investissements publics, dans la santé et les infrastructures (payés par une augmentation des impôts) et aux Etats-Unis aux dépenses d’armement et à la guerre en Irak. De 1996 à 2002, l’emploi dans le secteur privé a augmenté de 10% en France contre 6% en Grande-Bretagne et 5% aux USA. On pourrait continuer, mais il faut que chacun soit persuadé du déclin, de la "faillite" pour ne pas réagir, non seulement à la baisse d niveau de vie, mais à l’intensification du travail et aux attaques sur tout ce qui est salaire différé.
2-AUTOMOBILE - LA VALSE MONDIALE
Propos d’un haut dirigeant d’entreprise : « La seule grammaire du système capitaliste est celle qui repose sur l’accumulation du capital et sur rien d’autre. Or ce dernier n’est pas la somme des investissements mais repose sur la capacité de réinventer l’appareil industriel »
Etats-Unis - Même si les trois grands (General Motors, Ford , Chrysler ont pu perdre de l’argent en 2005-2006, ils ont accumulé dans les 12 années antérieures 133 milliards de dollars de profits qui leur ont permis de se diversifier mondialement et de pratiquer des coupes dramatiques dans les usines dont les coûts de production ne permettaient plus d’affronter la concurrence. Devant les concessions acceptées par le syndicat UAW et le refus d’engager des résistances qui auraient compromis leur position d’appareils associés à la gestion patronale, des groupes de lutte de base se sont formés dans certaines usines qui, même réduits, ont contraint à certain moments, par exemple GM à ralentir sa production.
Il en va des U.S.A. comme ici en France dès qu’il s’agit de faire des attaques d’ampleur contre les travailleurs, on prend le problème des retraites qu’on agite comme un chiffon rouge En l’occurrence, la fausse grève a été organisée par l’UAW pour cacher que le syndicat devient de fait l’un des actionnaires de GM et qu’elle assume son nouveau rôle en balisant le salaire d ’embauche qui va fortement baisser. Pour l’ensemble des travailleurs des « trois grands » les augmentations de salaire seraient remplacées par une prime (non intégrée au salaire) équivalente à 3 % du salaire annuel en première année, 4 % en deuxième et 3 % en troisième. Le salaire à l’embauche, lui, serait fortement abaissé, à 18 dollars de l’heure, se rapprochant de ceux pratiqués par les concurrents nippons des constructeurs américains. Le salaire de base moyen des ouvriers et employés de GM est actuellement de 28 dollars de l’heure, contre moins de 20 chez Nissan et Toyota. Même si on attend de connaître les détails précis du contrat, on calcule que le "fossé concurrentiel" entre GM et ses concurrents nippons - qui, une fois ajoutés les frais de protection de santé et les pensions, se situe aujourd’hui aux alentours de 25 dollars de l’heure par salarié - devrait être ramené entre 6 et 10 dollars. Pour la partie retraites, GM va gérer la caisse et s’occuper des pensions. Le Monde du 27.10 décrit bien le processus : "GM lui remettra en quelques années 36,15 milliards de dollars, soit 71 % de son encours actuel vis-à-vis de ses retraités (51 milliards de dollars)." Après GM, Chrysler et Ford devraient suivre sur le même canevas.. GM cherche ainsi à échapper à toute tentative de rachat ou de contrôle comme on l’a vu durant l’été 2006 après les négociations avec Renault Nissan . GM va chercher le « départ négocié » de 25 000 travailleurs dans les prochaines années
Quelques détails sur les restructurations et accords dans ces firmes américaines.
1/7/2007 - UAW conclut avec Delphi un accord qu’il réussit à faire accepter par les travailleurs avec des manipulations lors d’un vote à 68% malgré une large désapprobation de la base ouvrière. Cet accord prévoit notamment : - la fermeture et la cession de certaines usines - une réduction des salaires horaires de 27$ à de 14 à 18,50 $ - le départ avec indemnité (et perte de la maladie et de la retraite) ou pour les 17 000 travailleurs venus de GM la possibilité de réintégrer la maison mère.
1/7/2007 - Chrysler revendu par Daimler à un fonds de pension américain construit dans le Michigan deux nouvelles usines et modernise les autres. Résultat, 1 300 licenciements et dans les usines nouvelles une sérieuse modification des conditions de travail. La pression sur les travailleurs de ces firmes n’est pas limitée aux USA mais touche toutes les usines du groupe notamment en France
mai 2007 _ malgré le chantage d’un transfert, 69 % des travailleurs de Delphi à Donchéry (Ardennes) ont refusé de perdre 15 jours de RTT et le gel des salaires pour 3 ans.
Par contre, en mars 2007, chez Visteon (filiale pièces détachées de Ford) à Charleville-Mézières, la menace de 300 licenciements a imposé, après un premier rejet, un accord entérinant la perte de 10 jours de RTT sur 20
Le 4 septembre, la firme Continental (pneumatiques pour l’automobile) à Clairois (Oise) passe de 37 h 30 à 40 h pour 650 travailleurs sur 1200, avec la semaine de 4 jours, 9 vendredis travaillés, 6 jours de RTT au lieu de 15 et d’autres aménagements d’horaires et de salaires avec le chantage à la délocalisation en Tchéquie et au Portugal et l’embauche d’intérimaires.
mai 2007 - grève à l’usine Opel (GM) d’Anvers (Belgique) contre un projet de suppression de 1 400 emplois.
Russie - Juillet 2007 - usine Avtovaz à Togliatti (Russie du Sud) (100 000 travailleurs) Après un vote d’une grève pour les salaires (salaire moyen mensuel 420 euros, revendication 716) organisé par un syndicat indépendant, 3 à 400 ouvriers débraient dans un atelier ; ils sont encerclés et isolés par la police et la sécurité de l’usine. La grève ne s’étend pas. 3 arrestations de responsables syndicaux.
Le 1er août grève limitée de 10 h 45 à 16 h sur une chaîne de montage et meeting à l’entrée de l’usine. Pas de négociations mais des avertissements, le 16 août pour 170 ouvriers dont 2 avis de licenciement. Depuis la grève Ford près de Saint-Pétersbourg en février dernier des syndicats indépendants tentent de se constituer dans différentes branches en marge du syndicat officiel qui fonctionne comme dans la période stalinienne.
3-L’ART ET LA MANIERE DE REDUIRE LES COÛTS DE PRODUCTION
Made in USA Le 28 mai Circuit - City, chaîne de magasins spécialisé dans les appareils électriques licencie 3 400 travailleurs , les mieux payés, non parce que l’entreprise est en difficulté, mais pour les remplacer par des jeunes payés au salaire d’embauche ce qui augmentera d’autant ses profits. Wal-Mart, le géant US mondial de la distribution avait précédemment fait une étude montrant qu’au bout de 7 ans de présence, un employé coûtait 55% plus cher qu’un employé avec un an de présence et assumait la même productivité. Un principe certainement mis en pratique sans l’ébruiter aussi cyniquement
POUR SERVIR D’EXEMPLE
18/9/2007 - Lutte de classe cybernétique. Des hackers de Hong-Kong auraient réussi à pénétrer dans les sites les mieux protégés des services étatiques notamment militaires. D’autres soulignent les effets dévastateurs d’assauts coordonnés uniques par leur taille et leur flux, sur des systèmes étatiques ou d’entreprise. Il y aurait même des programmes sur internet gratuits pour ce faire. C’est peut être utile pour l’espionnage politique, étatique et industriel. Mais pourquoi ne pas y penser pour la lutte de classe ?
LE PROGRES DANS L’EXPLOITATION
La force de travail à flux tendu
Quelques grandes firmes US - Target et Wal-Mart - viennent d’inaugurer un nouveau programme informatique. Les travailleurs de ces firmes se voient imposer une contrainte de présence à leur domicile en laissant leur ordinateur et portables connectés 24 h/24, 7 j/7 et doivent repartir immédiatement au boulot chaque fois que l’ordinateur les rappelle et débaucher immédiatement chaque fois que l’ordinateur le leur ordonne. On ne sait pas trop comment l’ordinateur évalue les besoins de la firme exploiteuse et s’il y a une quelconque intervention humaine.
REPULSIF
C’est bien connu, les SDF sont une gêne pour la vue et chacun peut constater que tous les endroits publics où ils peuvent s’abriter, ou dormir, ou se réunir sont "aménagés" pour les contraindre à aller ailleurs. Chacun sait aussi que les SDF font la manche auprès des magasins, bureaux de poste, etc. pour glaner quelques pièces ou nourritures et avoir quelque socialisation. Comme pour les chiens ou les chats, la municipalité d’Argenteuil (ce n’est pourtant pas le centre de Paris vitrine réservée aux touristes) expérimente un répulsif malodorant pour SDF qui a été fourni à titre d’essai à un centre commercial de la ville. Mieux que les vigiles et moins cher. A quand la généralisation couplée avec les caméras de surveillance
CHINE
Une situation sociale tendue ne s’exprime pas seulement dans des grèves mais aussi dans des émeutes locales en réaction contre les exactions des autorités locales De 1996 à 2004 le gouvernement avoue avoir dû régler 1,72 millions de conflits du travail qui ont impliqué 5,32 millions de travailleurs et il ne s’agit que des conflits soumis à arbitrage officiel. Les grèves peuvent se référer à trois situations distinctes :
1 - les firmes d’Etat privatisées et restructurées avec le licenciement de milliers de travailleurs ; ces conflits fréquents ces dernières années tendent à se raréfier alors que cette "réforme" du capitalisme d’Etat s’achève et que, suite à ces luttes, quelques mesures financières sont venues compenser la perte des avantages liés à l’unité de travail
2 - les usines nouvelles notamment dans les zones économiques spéciales (SEZ) sont souvent de véritables bagnes avec des conditions d’exploitation précapitalistes : les grèves dans ce secteur visent avant tout à l’amélioration des conditions de travail. Par exemple la grève de 5 000 ouvrières à Shenzhen près de Hong-Kong d’une usine de composants de portables contre les horaires extensibles sans majoration de salaire ;
3 - une autre partie des "migrants" employés hors SEZ notamment dans le BTP, dans les mines ou entreprises locales de l’intérieur mais dont les luttes sont beaucoup moins connues. Par exemple, 800 mineurs en grève dans le Hubei contre le propriétaire d’une mine privée pour les salaires ;
Quant aux réactions souvent violentes aux exactions des autorités locales, les exemples abondent :
Les 18 et 19 mai, 50 000 paysans manifestent dans les villes du Guangxi contre l’application stricte des règles du planning familial de l’enfant unique : voitures et bâtiments incendiés, des centaines de policiers déployés ; il y aurait eu des morts.
Dans trois ville chinoises, Baotou, Wuhan et Baoji, 2 000 soldats démobilisés (et placés comme étudiants dans l’industrie ferroviaire) se révoltent contre leurs conditions de vie et s’affrontent à la police : 20 blessés, 5 arrestations.
juin 2007 - Chongqing . La police attaque un vendeur de fleurs si durement qu’il doit être hospitalisé ; son frère et son fils qui ont tenté de la protéger sont aussi blessés. La foule prend le parti des victimes et plus de 1 000 manifestants affrontent 100 policiers pendant 8 heures : 10 blessés. Le même type de révolte est signalé à Zhangzhou.
ALLEMAGNE
Divisions syndicales.
Quand la grève passe les barrières légales, d’autres barrières sont levées et c’est le rapport de forces qui fait la loi.
Les restructurations du capital en Allemagne se poursuivent, les grands syndicats contrôlant étroitement les grèves et finissant par imposer des accords entérinant pratiquement ce que voulaient imposer les dirigeants.
La dernière de ces grèves s’est déroulée en mai-juin dernier à Deutsche Telekom (160 000) travailleurs). La direction voulait imposer une restructuration impliquant la création de filiales auxquelles seraient transférés I/4 de tout l’effectif avec comme perspective, la privatisation desdites filiales. Le syndicat Verd.i a organisé, devant les réactions de la base, des grèves tournantes, selon la formule habituelle de grèves localisées, limitées qui ont duré six semaines mais qui n’ont guère eu d’effet sur le trafic téléphonique. En sous-main, le syndicat négociait avec l’entreprise et a signé un accord la 20 juin qui mettait fin à la grève et entérinait pratiquement les projets patronaux : 50 000 travailleurs seront transférés dans des sociétés extérieures avec une garantie d’emploi jusqu’en 2012. Les horaires seront portés à 38 heures et les salaires diminués de 6,50 % ; 4 000 jeunes seront embauchés mais leur salaire d’embauche sera réduit de 30% sur le salaire d’embauche actuel.
A la lumière de ce conflit, on peut mieux comprendre ce qui se passe en juillet - août dans les chemins de fer allemands, la Deutsche Bahn. Auparavant, on doit souligner deux faits qui éclairent également cette lutte et ses aspects particuliers :
les chemins de fer jouent un rôle important dans l’économie allemande, par exemple tout le secteur automobile utilise le rail pour la moitié de tous ses transports de pièces détachées à partir des sous-traitants
l’évolution de la structure des entreprises et les concessions dans les accords passés par les grands syndicats de branche ont entraîné une double évolution, d’une part la conclusion d’accord d’entreprise court-circuitant les accords de branche et les grandes centrales, d’autre part l’apparition de syndicats professionnels se jugeant défavorisés par les accords de branche et pensant utiliser leur position de force dans l’appareil de production, et non affiliés au syndicat de branche (agents de conduite, médecins salariés, infirmières, contrôleurs aériens, secrétaires, ingénieurs). Ces dernières catégories cherchent à avoir des contrats collectifs distincts.
Le contrat collectif des chemins de fer expirant le 1er juillet, des négociations se déroulent entre la direction de la Deutsche Bahn et les deux syndicats de branche Transnet et GDBA.. Selon le schéma traditionnel, pour appuyer les revendications (7 % et 2 % chacune des deux années suivantes) ces deux syndicats lancent une série de grèves limitées et localisées. Tout en continuant les pourparlers qui aboutissent début juillet à la signature d’un accord qui accorde à tous les cheminots indistinctement 4,50 % sur 19 mois, une prime de 600 euros et l’embauche de 2 500 jeunes.
Le syndicat des agents de conduite GDL, syndicat autonome qui regroupe 80 % des 20 000 conducteurs pose ses propres revendications : salaire d’embauche de 2 500 euros (au lieu de 1 500 actuellement et 2 500 en fin de carrière) soit une augmentation de 31% et annonce le projet d’une grève illimitée. La législation du travail allemande prévoit qu’aucune grève ne peut être déclenchée si elle ne réunit pas au moins 75 % de votes favorables à la grève. Le vote des agents de conduite donne 95,8 % en faveur de la grève. Fort de ce vote, le syndicat GDL après une grève d’avertissement le 8 août limitée aux réseaux régionaux de Berlin et Hambourg lance la grève pour la 9 août. Celle-ci doit être progressive, toucher d’abord seulement le fret, puis les voyageurs avec un préavis de 24 heures. Pour stopper l’action des jaunes ils se proposent de bloquer les trains dans les gares principales. La direction de Deutsche Bahn réplique en recrutant le plus de jaunes possibles parmi les ex-conducteurs, menace les grévistes de suspension et de considérer leurs jours de grève comme des vacances. Mais, sans doute parce qu’elle n’a guère confiance dans ces menaces, plainte est déposée auprès de six tribunaux régionaux pour faire interdire la grève (qui pour certains - encore fonctionnaires - est illégale) mais qui pourtant a satisfait les obligations légales. Le premier à interdire la grève est le tribunal de Nuremberg qui interdit la grève par jugement du 8 août sur le prétexte que la grève "ferait payer un lourd tribut à l’économie allemande". Bien qu’ayant fait appel et sans doute avec peu d’espoir, le syndicat GDL accepte de reprendre les pourparlers. Un tel conflit et ses suites, montre que, même si les barrières mises pour empêcher le déclenchement d’une grève sont franchies, le pouvoir a toujours la possibilité d’en créer de nouvelles sur le champ pour stopper les travailleurs dans la défense de leurs intérêts:C’est alors le rapport de forces qui vient au premier plan avec l’affrontement direct capital-travail.
EGYPTE Reprise des grèves (voir précédents bulletins)
La principale usine textile à Ghazl el-Mahallah (27 000 travailleurs la plus grande du Moyen Orient qui en décembre dernier avait été à l’origine d’une vague de grèves de plusieurs mois est de nouveau en grève depuis le 23 septembre Après de laborieuses négociations, une prime de 150 jours de salaires avait été promise pour la fin août, mais elle n’a pas été versée suite à d’obscures manœuvres administratives. ( le salaire est de 45 euros par mois après 17 ans de présence). Les travailleurs demandent le départ de la direction de l’usine et du conseil syndical qui est l’émanation du syndicat officiel entièrement à la solde du gouvernement et des dirigeants de l’entreprise. L’usine est occupée en permanence, jour et nuit par les ouvriers, ouvrières, femmes et enfants et une partie de la population locale. La police locale n’ose intervenir mais police secrète et les forces de la sécurité publique sont déployés autour de l’usine. Des leaders de la grève ont été convoqués par la police et toujours détenus. Les revendications sont celles qui n’avaient pas été satisfaites : démission du directeur et du comité syndical (syndicat officiel maison), salaires et primes, transport, nourriture et logement. La grève serait plus forte que celle de décembre et d’autres usines ont débrayé par solidarité. Le 29 septembre, un accord a été passé entre le comité de grève de l’usine et des représentants du syndicat officiel, une prime de 70 jours de salaire serait payée et des pourparlers engagés pour 60 jours additionnels. La crainte du pouvoir est de voir la grève s’étendre à d’autres secteurs comme au printemps dernier.
LE MODELE ANGLAIS
Depuis quelques semaines, des titres apparaissent dans les médias britanniques sur ces "idiots de travailleurs" qui se mettent en grève. Ils parlent de la grève des postes, de celle du métro londonien mais pas du tout de bien d’autres grèves qui font partie du quotidien des travailleurs du Royaume Uni.
Sans le dire ouvertement, ils font pourtant allusion à bien des "troubles sociaux", des luttes de toutes sortes et sous toutes formes qui se déroulent quotidiennement : grèves répétées d’une journée, grèves tournantes ou ponctuelles des postes, grève illimitée des services sociaux de Glasgow, grèves localisées répétées des transports urbains, grèves aussi localisées des employés des services territoriaux, grèves localisées des hôpitaux, mouvements des pompiers, même grève des gardiens de prison. Après la stricte réglementation du droit de grève par Thatcher et la spectaculaire défaite des mineurs après un an de lutte, les deux dernières décennies avaient vu une chute tout aussi spectaculaire des luttes. La montée brutale du chômage, la disparition des bastions ouvriers (mines, sidérurgie, dockers), les privatisations par éclatement des grandes unités capitalistes (chemins de fer, énergie), l’extension de la sous-traitance pour tous les services publics, avaient parachevé ce recul des luttes en émiettant les travailleurs dans une foule de petites unités de travail. La poste (Royal Mail) est encore, malgré l’ouverture à la concurrence une des rares unités conséquentes à l’échelle nationale et ce n’est pas un hasard si l’on y retrouve une forte combativité qui fait obstacle à toutes les tentatives de restructuration pour en augmenter la productivité.
On doit insister sur certains points : que le système éducatif est entièrement autonome chaque établissement dépendant d’une collectivité territoriale où chaque enseignant est sous statut privé, que par exemple les bus de Londres appartiennent à des firmes privées exploitant chacune un réseau, que les chemins de fer ont été divisés en infrastructure aux mains d’une société privée d’ailleurs en faillite et en réseaux d’exploitation aux mains de sociétés privées, et ce ne sont que quelques exemples.
Cette structure capitaliste extrêmement divisée ( même si souvent, les sociétés juridiquement distinctes sont aux mains d’un trust unique) a sans doute permis pendant un temps de freiner les luttes Mais cela n’a eu qu’un temps et bien que parcellaires et localisées, on retrouve dans le quotidien britannique ce qu’avant Thatcher on appelait la "maladie anglaise" : grèves sauvages, occupations, grèves de solidarité, piquets de grève bloquants, etc.(on peut en trouver des exemples dans le présent ou les précédents bulletins).
Une bonne partie de ces luttes sont en infraction avec les lois Thatcher (qui prévoient des sanctions très sévères) et maintenues par les gouvernements Labour, sociaux-démocrates successifs, mais le gouvernement n’a jusqu’à présent engagé que bien peu de poursuites. Les rares tentatives concernant les grèves des postes ont échoué devant des menaces d’extension sauvage de la lutte. La situation présente montre non seulement que la combativité ouvrière est toujours là mais aussi que toute loi si contraignante et répressive soit-elle est inopérante lorsque le rapport de forces s’affirme en faveur des travailleurs. C’est à la fois un exemple pour ce qui se passe aujourd’hui en France et de la manière dont la lutte de classe se recompose lorsque pour un temps l’offensive du capital a réussi à briser la combativité ouvrière. Cette combativité et ces luttes ont bien sûr une cause : la baisse du niveau de vie, l’obligation de travailler plus souvent avec plusieurs temps partiel, de travailler plus vieux, des inégalités croissantes entre riches et pauvres, une protection sociale plus faible que les autres pays équivalents d’Europe, une répression accrue, etc. La plupart des indices qui permettent d’évaluer non seulement que pour les travailleurs, la situation globalement est plus défavorable par exemple qu’en France.
Une autre forme de lutte s’exprime dans la montée de la violence notamment dans les affrontements de bandes de jeunes : Le niveau de contrôle de la population - y compris des enfants- correspond à cette montée de la violence sociale qu’illustre aussi un taux de détention pour 100.000 habitants 50 % plus élevé qu’en France. La montée des luttes rejoint toutes ces formes de violence sociale et ne sont que l’expression des résistances à ce qu’engendre le capital dans toutes ses formes de domination Quelques exemples des luttes récentes :
Edinburgh (Ecosse) 7 000 employés municipaux en grève 24 h contre les transformations de statut impulsées par le gouvernement central.
Protestation de chauffeurs de bus de Londres pour leurs conditions de travail
Deux débrayages successifs des travailleurs du métro sur la Bakerloo Line de Londres.
700 travailleurs d’un hôpital psychiatrique font une série de grèves de trois jours contre des sanctions frappant des militants.
600 chauffeurs de taxi de Coventry (centre de l’Angleterre) en grève sauvage pour des questions de sécurité.
3/9/2007 - 2 300 travailleurs des services de maintenance du métro londonien en grève trois jours contre leur patron Metronet font fermer totalement 9 lignes de métro sur 12 ; ils revendiquent des garanties d’emploi et de retraite et contre la privatisation
8/9/2007 - 140 postiers de Stockport en grève sauvage contre le licenciement d’un chauffeur de voiture postale.
4-LUTTES SOCIALES, LUTTES POLITIQUES
Il est parfois difficile de discerner ce qui, dans les luttes relève du social ou du politique. Des luttes sociales, même de petite dimension, peuvent poser, indirectement et à l’insu des acteurs de la lutte de classe, des problèmes politiques en ce qu’ils enfreignent ouvertement une législation. En sens inverse, des luttes proprement politiques au départ peuvent prendre un caractère plus social lorsque les travailleurs en profitent pour poser leurs propres revendications. Inévitablement, des luttes sociales de grande ampleur non seulement posent en elles-mêmes des problèmes politiques mais offrent à des opposants politiques l’opportunité de bénéficier d’une force qui leur manque contre le pouvoir en place. C’est ce qui rend ces situations complexes, car, comme cela s’est souvent vu dans le passé, cette utilisation est porteuse d’ambiguïtés, chacun des protagonistes qui apparemment luttent ensemble pour un même objectif, le font au nom d’intérêts divergents, ce qui resurgira inévitablement quelle que soit l’issue de cette lutte.
Mexique- 12/9/2007 - Entre les manifestations monstres de Mexico après la non-élection d’Obrador, les émeutes de Oaxaca et la persistance du mouvement zapatiste du Chiapas, mouvements qui n’ont pas trouvé une unité, les actions de la guérilla EPR (Armée Populaire Révolutionnaire) pour faire cesser le harcèlement des rebelles d’Oaxaca et obtenir la libération des prisonniers sont plus des campagnes de harcèlement, même si les conséquence peuvent être temporairement sérieuses. C’est la sixième coupure de pipelines et la 3ème en trois mois qui ont perturbé 25 % de l’activité économique. La dernière le 3 septembre dans l’Etat de Vera Cruz a bloqué l’activité de plus de 1000 entreprises dont les usines d’automobiles et réduit les revenus de la société d’Etat Pemex qui assure 40% des revenus de l’Etat mexicain.
Birmanie août septembre 2007- La domination militaire totalitaire sur les 52 millions d’habitants du pays a déjà laissé des traces sanglantes ; des milliers de tués en 1988 réprimant un soulèvement populaire contre un coup d’Etat ayant renversé un parti démocratique sorti des urnes. On peut penser que l’on se trouve devant une situation similaire à celles du Bangladesh ou égyptienne où des luttes ouvrières ont entraîné le même type de répression bien qu’en Birmanie de telles luttes ouvrières n’aient pas apparemment éclaté. Pourtant la tension sociale devait être sous-jacente pour qu’une sérieuse augmentation des prix décidée par le pouvoir militaire déclenche de telles manifestations unissant presque toute la population malgré le souvenir vivace de la répression d’il y a vingt années. De toute évidence, les émeutes sont une réaction contre une hausse autoritaire du prix des carburants (66 %) et du gaz (535 %) alors que le pays produit gaz et pétrole. En conséquence, un doublement du prix des transports en commun et une hausse des produits alimentaires. Les réactions furent d’abord très timides (quelques dizaines de manifestants) plus politiques que sociales mais suffisantes pour inquiéter la dictature qui procéda à 150 arrestations d’opposants notoires (la Birmanie compte 1 800 prisonniers politiques) et à des coupures de téléphone. Contrairement à ce qu’ils pensaient, cette répression et le grand mécontentement social dégénérèrent dans des manifestations de plus en plus imposantes dans lesquelles les bouddhistes jouaient un rôle catalyseur. Jusqu’à ce que, arrestations, gaz, répression policière n’arrêtant rien, la réplique passe au stade habituel de l’emploi des armes contre la foule. Au moment où nous écrivons, les affrontements, briques d’un côté, armes à feu de l’autre ont cessé sans qu’on connaisse encore le nombre des tués. ni l’ampleur des arrestations et des déportations.
Brésil - 23/8/2007 - Plusieurs milliers de femmes, travailleuses agricoles de toute l’Amazonie bloquent la capitale Brasilia contre la discrimination et les violences dont elles sont l’objet.
Nigeria - 26/6/2007 -Une menace de grève des syndicats contre une augmentation du prix des carburants est annulée, le gouvernement ayant gelé ces prix pendant un an. De telles grèves ou menaces de grèves sont presque toujours des épreuves de force politiques de l’opposition au pouvoir soutenu par les militaires. Ceux-ci doivent faire face à une autre forme d’opposition des populations de la côte et du delta du Niger. Shell vient de rouvrir le terminal pétrolier de Forcadoes fermé depuis un an suite à des attaques de la guérilla. Le 20 août des batailles rangées se sont déroulé à Port Harcourt, la capitale pétrolière entre des bandes de cette guérilla et l’armée - 32 morts et le couvre feu.
Chili - 20/9/2007 - Les protestations diverses contre les difficultés économiques et le maintien de la rigueur par le gouvernement social-démocrate se multiplient. Dans le cours de l’année ce furent à plusieurs reprises les étudiants et lycéens qui manifestaient en nombre. Le 30 août une manifestation organisée à Santiago, la capitale par le syndicat Workers’Central Union (CUT) pour les salaires, pensions, avantages sociaux et des contrats collectifs, tourne court dans des affrontements avec les flics : 80 arrestations. A l’occasion de manifestations d’opposants de droite célébrant l’anniversaire du coup d’Etat de Pinochet le 11 septembre, des contre-manifestants se sont violemment heurtés à la police : un policier tué, 75 arrestations. Parallèlement à ces mouvements, de nouveau une grève importante a touché une autre mine de cuivre (voir précédents numéros). Le 22 août s’est terminé la grève de 18 000 mineurs sur les 33 000 de l’entreprise d’Etat Cdelco qui exploite une des plus importantes mines d’Amérique. Après 5 semaines de grève, émaillés d’incidents parfois violents, les mineurs ont obtenu le paiement des heures supplémentaires, un bonus de deux mois de salaire et que ces mesures s’appliqueraient aux nombreux sous-traitants.
Iran - 8/7/2007 - Suite à la grève des bus pour les salaires et conditions de travail ( voir précédents bulletins) deux responsables du syndicat des conducteurs ont été condamnés à quatre ans de prison pour "actions contre la sécurité nationale" ; un autre a écopé d’un an plus trois ans de sursis. Le 28 juin manifestations de masse à Téhéran contre le rationnement de l’essence (3 litres par jour et par voiture) qui se transforment en émeutes (15 voitures de police incendiées) et qui s’étendent à des villes de province.
Argentine - 23/8/2007 - Province de Santa Cruz Patagonie), fief du président actuel Kirchner, où la situation est explosive dans une province pétrolière reculée où règne la misère et son accompagnateur, la corruption et le clientélisme. Les grèves pour les salaires se succèdent , enseignants, fonctionnaires, etc. Le 10 mai dernier, le gouverneur est contraint de démissionner suite à la répression d’une manifestation qui a fait 12 blessés. Le 12 mai, la visite du ministre du développement social (soeur de Kirchner) tourne mal : huée, bombardée de projectiles divers par des centaines de manifestants, elle doit être évacuée par la police. Le 17 août, un séide de Kircner fonce dans la foule d’opposants avec sa voiture : 17 blessés. En réaction, le 21 août, des milliers de personnes manifestent dans la capitale provinciale Rio Gallegas contre la violence et pour demander justice
5-ATTAQUES SUR LES SALAIRES ET CONDITIONS DE TRAVAIL :
la résistance des travailleurs
France - Postes- Depuis novembre 2006 chaque semaine Sud- PTT lance de la grève d’une nuit dans les centres de tri. La Poste a tenté de sanctionner pour grève illégale mais sa position a été rejetée par l’inspection du Travail et un jugement récent a reconnu le droit de grève dans ces circonstances. La grève porte sur l’application d’un accord signé par l’UNSA et la CGC sur la valorisation des heures de nuit, non contesté par les autres syndicats majoritaires. Pourtant la grève reste très minoritaire et n’a guère d’effet sur le trafic postal.
"Travailler plus pour gagner plus". Le préfet du Val d’Oise (banlieue nord ouest de Paris) ayant autorisé l’ouverture de l’hypermarché Carrefour de Cergy, le syndicat FO attaque en justice pour faire annuler cette décision. La direction du magasin organise une manifestation de protestation de 200 personnes supposées travailleurs de Carrefour devant la Maison des syndicats de Cergy, transportées par les voitures du trust de l’alimentation.
3/7/2007 - Corse - 24 jours de grève de 446 travailleurs de France Telecoms occupant locaux et bureaux et pratiquant des coupures sauvages du téléphone, pour le maintien de leur emploi (non remplacement des départs à la retraite). Ils ont installé dans la rue des postes de téléphone gratuits. Les effectifs ont fondu de 1 100 en 1995 à 446 en 2007.
Corée du Sud - 3/9/2007 - Hyundaï ( automobile) sous la pression d’une menace de grève (voir précédents bulletins),aux usines d’Ulsan, (44 000 travailleurs), la firme accepte de signer un accord qui accorde 5,8% d’augmentation et une prime de 2.129 dollars. On se demande ce que le syndicat a bien pu concéder et/ou obtenir pour lui pour que la direction annonce qu’il se trouve devant une "nouvelle relation de confiance". D’autant plus que le président de la firme vient d’être condamné à trois ans de prison pour malversations, peine "suspendue en raison de sa grande importance économique" .
Etats-Unis - 2/4/2007 - Cleveland, Caroline du Sud - 700 sur 1 200 travailleurs de Freightliner, un sous-traitant de l’automobile, sont en grève pour exiger la réintégration de 11 d’entre eux suite à un conflit surgi lors du refus d’un nouveau contrat conclu avec l’employeur par le syndicat de l’automobile UAW, lequel syndicat soutient l’employeur contre les travailleurs en lutte.
Canada - 12/9/2007 - Vancouver, des centaines de travailleurs du secteur hôtelier envahissent l’hôtel Hyatt Regency de la chaîne hôtelière Hyatt pour rencontrer le directeur général dans le cadre d’actions lors des discussions sur le renouvellement du contrat collectif de la chaîne ( la grève a été votée à 85 %)
18/9/2007 - Les employés municipaux de Vancouver sont en grève depuis le 20 juillet, ayant refusé des propositions d’augmentation des salaires de 17,5 % sur... 9 années.
Guyane ex-anglaise (Guyana) - 29/8/2007 - Georgetown, grève avec occupation des locaux des employés municipaux pour paiement des salaires du mois normalement payés le 16 de chaque mois. 10 000 sur 14 000 travailleurs de la Guyana Sugar Co (Guyasco) en grève le 12/9/2007 pour les salaires.
Irak - 4/6/2007 - 26 000 travailleurs du pétrole en grève illégale pour le retard dans le paiement des salaires mais aussi pour de meilleures conditions de travail et de conditions de vie
Kenya - septembre 2007 - 10 000 travailleurs agricoles des plantations de thé sont en grève trois jours pour les salaires : ils attaquent les maisons des dirigeants et incendient des camions des compagnies exploitantes.
Belgique - 27/6/2007 - une semaine de grève aux Etablissements Rousselot (gélatine) à Gand obtient 0,30 euro de l’heure et un jour de congé supplémentaire.
5 et 6 juin 2007 - grève de 48 heures à Techspace Aero à Herstal près de Liège de 650 travailleurs sur 1 340 pour la garantie d’emploi et augmentation de salaires.
Italie - 30/5/2007 - Une grève de plusieurs millions de travailleurs du secteur public est prévenue au dernier moment par un accord gouvernement-syndicats qui accorde une prime mensuelle de 101 euros à dater du 1er février et un contrat collectif de trois ans.
23/5/2007 - le gouvernement italien, en raison de la résistance des travailleurs et de divergences d’intérêts, n’arrive pas à résoudre la crise de la société nationale aérienne Alitalia, les repreneurs éventuels conditionnant leur investissement à une restructuration préalable à laquelle de nombreuses grèves plus ou moins sauvages ont mis obstacle.
Pologne - 27/6/2007 - Depuis une semaine des infirmières campent devant le siège du gouvernement à Varsovie la capitale pour leurs salaires et une réforme du système de santé à l’appui d’un mouvement commencé le 19 juin. Dans le même temps grèves perlées des mineurs de Silésie qui sont montés à Varsovie pour les épauler dans leur action.
Cambodge - Pnom-Penh - le 24 avril, affrontements entre grévistes et non grévistes (du syndicat officiel pro-patron) dans une usine de confection, 7 blessés. En raison de grèves fréquentes, la direction avait obtenu l’accord du gouvernement pour des licenciements.
6-LES RESTRUCTURATIONS ET LES LICENCIEMENTS
Qu’en est-il réellement des délocalisations ?
D’après une étude officielle faite aux USA sur les licenciements dans industries et services en 2004-2005, les licenciements ne représentent aux USA que 4 % de la force de travail de 150 millions. et la plupart ont été causés par des raisons autres que les délocalisations hors des USA qui ne représentent que 12 % des licenciements, la 2/3 ayant des causes inhérentes à la situation économique aux USA même. Le rapport fait la même constatation pour l’Europe : 5 % des pertes d’emploi concernent des délocalisations, 95 % tiennent à des faillites, des dégraissages, des transferts d’entreprises, à la sous-traitance ou à des fusions ; une part concerne des investissements de productivité qui permettent d’assurer la même production avec beaucoup moins de travailleurs. Le rapport estime que plus d’un cinquième des emplois pourraient être délocalisés mais que bien d’autres facteurs n’incitent pas à le faire.
France - 28/8/2007 - Goodyear (pneumatiques), 2 700 travailleurs, à Amiens, veut se réorganiser en changeant de fabrications, avec le retour aux 39 heures et la réduction de 5 à 4 équipes. A la clé, suppression de 4 à 500 emplois par non-remplacement des retraités. Trois jours de grève en juillet. Palabres.
7/9/2007 - Danone ayant cédé Lu à la firme américaine US Kraft Foods, y compris tous les travailleurs, le repreneur envisage des restructurations avec des garanties provisoires sur les conditions de travail et l’emploi ce qui ne rassure guère les travailleurs d’autant plus que le nouveau patron peut jouer sur ses usines italiennes, espagnoles, polonaises et russes.
7/8/2007 - Romans (Isère) défunte capital de la chaussure une des dernières entreprise Charles Jourdan mise en liquidation, avec 90 licenciements, reste une entreprise "dématérialisée", toutes les fabrications transférées bien loin avec juste des bureaux d’études et des services commerciaux.
24/9/2007 - suivant l’exemple Sarkozy, Michelin veut ne remplacer dans les trois ans à venir qu’un départ à la retraite sur deux ce qui représenterait 6 800 départs de 2007 à 2010, en contrepartie Michelin recruterait de 600 à 900 nouveaux exploités ;
21/8/2007 - Jubil Cricuit à Brest, ex-Alcatel et toujours filiale d’Alcatel veut supprimer 200 à 230 emplois sur 514 (en 2006 déjà 45 licenciements).
Pologne - 1/8/2007 -Les chantiers navals de Gdansk berceau des grèves de 1980- 81 qui ébranlèrent le régime ne comptent plus qu 2 700 travailleurs contre 17 000 à cette époque. Seules trois cales sont encore en activité, mais déficitaires, l’Europe conditionne le renflouement à la fermeture d’une ou deux de ces cales, ce qui conduirait à de nouveaux licenciements.
Egypte -30/5/2007 - négligeant les remous sociaux importants du pays, le Quatar (Emirats Arabes) engage ses bénéfices pétroliers pour édifier la plus grande zone économique spéciale de tout le Moyen Orient pour y attirer les industries de capital variable (confection, électronique, conditionnement alimentaire, etc...) tirant les leçons des expériences des SEZ en Chine, Singapour, Inde et Moyen Orient, spéculant sur le bas coût de la force de travail et de l’énergie.
Monde - 15/9/2007- Le trust Unilever veut supprimer 20 000 emplois dont 10 à 12 000 en Europe.
7-CONDITIONNEMENT ET MANIPULATION ;
Inde - 10/8/2007- présentée presque l’égale de la Chine en raison de son économie en plein essor, mais c’est tout relatif. Développement pas pour tous. Le pays compte 100 000 millionnaires (en dollars) mais 9 travailleurs sur 10 gagnent moins d’un demi dollar par jour. Sur environ 500 millions de travailleurs, environ 50 millions auraient un niveau de vie comparable à celui des pays occidentaux, mais seulement 0,4 % du total ont accès à une protection sociale.
France - 7/9/2007 - Les grandes déclarations sur la sécurité et la baisse de la délinquance, ne cadrent pas avec les renforcements législatifs et des contrôles policiers. Des affrontements récents (à Cergy au cours de l’été, à Paris autour de la Gare du Nord) ont été minimisés sous le titre d’affrontements entre bandes. Mais le problème social de base révélé lors des émeutes de fin 2005 n’est nullement abordé et pas du tout résolu. Au contraire, on assiste au renforcement de la répression ciblée sur les immigrés, sur les jeunes mais qui pourrait tout autant servir demain dans les conflits sociaux.
7/8/2007 - suite à une agression contre un contrôleur, grève sauvage des contrôleurs de la région Aquitaine Poitou-Charentes sans préavis. Où en est le service minimum ?
Suède - IKEA, le trust mondial de l’ameublement possède 230 magasins dans 44 pays, 32 usines en Europe de l’Est et 1 300 fournisseurs dans 54 pays. La Chine est le premier d’entre eux mais aussi l’Inde pays où le trust exploite 100 000 travailleurs payés parfois 2$ par jour, sans heures supplémentaires payées. IKEA a comme maintes multinationales de la distribution soucieuses de leur image de marque adopté à grands renforts de propagande, un "code de conduite" mais reconnaît que seuls 18 % de ses fournisseurs asiatiques l’appliquent et encore aux conditions d’exploitation"normales" dans le pays considéré.
8-IMMIGRATION’ EXPLOITATION, ESCLAVAGE
"Matière première non pétrolière". C’est ainsi qu’un économiste définit l’immigration des Philippins, premier pays exportateur de force de travail avec l’Indonésie dans tout le sud asiatique. 8 millions ont été ainsi exportés, 10% de la population du pays dont les envois représentent 14% du PNB philippin. Dans beaucoup de ces pays "exportateurs », les envois financiers sont plus importants que les IDE ou les exportations.
Malaisie -18/9/2007 -10 % de la population du pays est formée de 2 millions d’émigrés légaux et d’un million d’illégaux, en majorité venus de l’Indonésie proche (1,2 millions légaux et 800 000 illégaux) et dont 300 000 sont employées de maison, de véritables esclaves Plus de 1 000 d’entre elles fuient chaque années les sévices physiques de leur employeur, 3 ou 4 par jour.
Etats-Unis - 25/8/2007 - Après les grèves des "janitors" latinos (voir précédents bulletins), ce sont les livreurs de pizzas et autres repas à domicile. Cela se passe New- York et la plupart sont des immigrants légaux ou illégaux, souvent Chinois. Surexploités avec de bas salaires (la moitié du minimum légal), des amendes innombrables (20$ pour un retard de livraison), licenciés pour bien peu. Ils sont aidés pour résister par une association "Chinese Staff and Workers Association" La grève a commencé par 30 livreurs de la chaîne Saigon Grill qui ont mis des piquets devant les deux restaurants new-yorkais de la chaîne. Ils ont été rejoints par des centaines d’autres livreurs des 318 restaurants similaires. Comme bien des 12 millions d’illégaux, ils surmontent leurs craintes et attaquent avec tous les moyens possible : procès, grèves, piquets, En général, les patrons cèdent rapidement. Une "Coalition for the Future of American Workers" (Coalition pour le futur des travailleurs américains) passe dans la grande presse des annonces tentant de soulever un conflit entre Noirs et Latinos accusant ces derniers de "prendre le travail des Noirs " et s’opposant à toute régularisation des immigrants clandestins : "L’amnistie pour les travailleurs illégaux n’est pas seulement un coup de poing au visage des noirs américains, c’est un désastre économique"
Dubaï (Emirats arabes) 5/8/2007 - 24 ouvriers asiatiques du bâtiment expulsés pour avoir osé faire grève pour des augmentations de salaires.
République dominicaine - juillet 2007 - Les "bateyes" sont des bidonvilles dans lesquels sont parqués des milliers d’Haïtiens immigrés, quasi prisonniers, sans eau, sans électricité, persécutés par les Dominicains ; leurs enfants dont on refuse l’enregistrement sont apatrides. Tous sont pratiquement contraints pour vivre de travailler dans les plantations de canne à sucre qui puisent dans cette réserve d’esclaves, parents et enfants (dès que les enfants peuvent manier un outil, ils sont exploités) travaillant jusqu’à 16 heures par jour pour 3 euros.
France - 15/6/2007 - La chaîne de restaurants Buffalo Grill employait en connaissance de cause dans des conditions "légales" des immigrés munis de vrais "faux-papiers". Sur 4 040 travailleurs de la chaîne, 600 étaient des immigrés, légaux vrais ou faux. Suite à une dénonciation, la police intervient et la chaîne s’empresse de licencier les "faux" immigrés légaux. Le 29 mai, 47 d’entre eux occupent un des restaurants de la chaîne à Viry-Chatillon (banlieue sud-est de Paris). Après pas mal de péripéties des régularisations interviennent tant pour leur statut que pour leur travail.
24/8/2007 - 48 ouvriers polonais en grève. Ils travaillent à la construction de chalets de luxe dans les Pyrénées-Orientales (Eyne) et sont abandonnés sans salaires depuis deux mois par une société varoise SOGEBAT dont le dirigeant douteux est en pleine illégalité. 15 rentrent en Pologne, les autres obtiennent un contrat.
- 14/6/207 Des travailleurs immigrés espagnols et polonais employés sur un chantier de construction pour le Nigeria d’une centrale pétrochimique dans le port de Saint-Nazaire débraient pour des salaires impayés et obtenir diverses indemnités. Ils ont été recrutés par une société JMR basée à Braga (Portugal) sous-traitant d’une société française Tufama le maître-d’oeuvre étant la société française GEA BTT. 4 de ces travailleurs sont sans contrats, sans fiche de paie et baladés en France au gré des besoins, ont même travaillé à Paris pour la Défense Nationale. Affaire réglée par un des gros de la filière.
Afrique du Sud - 6/6 / 2007 — Chaque semaine deux trains partent du camp de rétention de la banlieue de Johannesburg chargés de 5 à 800 immigrés clandestins refoulés vers le Mozambique et le Zimbabwe. Ils seront de retour une semaine plus tard, irrésistiblement attirés par le mirage de la "réussite économique" de l’Afrique du Sud" rejoignant les 400 000 réguliers et les quelque 6 millions de clandestins sur 44 millions d’habitants (plus de 15 % de la population).
Ile Maurice - 20/2/2997 - 1 000 ouvrières srilankaises sont exploitées dans l’île par la Compagnie Mauricienne du Textile parmi les 20 000 immigrés oeuvrant dans ce secteur dans l’île. Alors qu’elles "doivent" 280 h de travail par mois, il leur arrive d’en faire 315, parfois de 7h 30 à 23h, n’ayant qu’un dimanche sur deux, non payées en cas de maladie et logées dans des dortoirs de 40 lits. Au début de leur grève 70 sont rapatriées d’office, 114 qui s’étaient mises en grèves par solidarité sont aussi renvoyées mais 438 ont continué la grève pendant 10 jours. Le bureau srilankais de l’emploi à l’étranger intervient sur l’île et fait pression pour qu’elles reprennent le travail avec 200$ pour 70 h par semaine. Celles qui refusent sont rapatriées d’office et barrées ultérieurement de toute possibilité de travail à l’étranger.
Nigeria - 21/8/2007 - Les "expatriés" sont des immigrés volontaires qui ont souvent des salaires respectables et des conditions de vie enviables dans leur "pays d’accueil". Mais de plus en plus, pour les travailleurs des sociétés pétrolières, les risques divers tenant tant à l’insécurité ambiante qu’à l’action politique clandestine contre les prédateurs capitalistes, ne valent peut-être pas les salaires pas si mirifiques que cela. Au Nigeria, des groupes clandestins mènent la vie dure aux sociétés pétrolières (blocage, coupures de pipelines, enlèvements, assassinats etc.. Total prend bien soin dans ses contrats de travail de mettre une clause imposant les déplacements sur tous ses sites mondiaux. Total a 50 expatriés européens à Lagos la capitale et 150 à Port Harcourt la capitale pétrolière du Nigeria, théâtre d’affrontements fréquents entre l’armée et une guérilla présente tout au long de la côte atlantique riche en pétrole exploitée sans souci de l’environnement et des populations locales par les multinationales. Un géologue ayant refusé son expatriation au Nigeria vient d’être licencié. Les pétroliers ont aussi des problèmes de recrutement...
Irak -12/9/2007 - Sur 28 millions d’habitants, 4,5 millions (bientôt 5,5), se sont réfugiés dans les pays voisins ou sont parqués dans des camps à l’écart des risques de la guerre civile et étrangère, de la violence, de la corruption et trafics de toutes sortes. Chaque mois 40 à 50 000 quittent le pays.
Chine - 9/8/2007 - Les immigrés de l’intérieur baptisés "migrants" sont souvent des "volontaires" pour leur exploitation loin de leur village d’origine, " volontaires" poussés par la misère et autres problèmes familiaux ; mais d’autres migrations cachées touchent ceux qui se laissent leurrer par des promesses ou même parfois sont kidnappés, pour devenir esclaves dans les pires conditions dans des lieux d’exploitation de l’intérieur, souvent couverts par les autorités locales du parti. C’est ce qu’a révélé la fuite d’un de ces esclaves qui a réussi à tromper la vigilance de gardes-chiourmes hommes de mains d’un exploiteur d’une briqueterie du Shanxi (centre de la Chine) (le patron était le fils du responsable du Parti local). Ces esclaves devaient travailler sans relâche, dormant à même le sol, nourris seulement de pain et frappés à tout moment. L’affaire a fait tant de bruit que le gouvernement central a dû prendre des sanctions (dont une condamnation à mort). Mais tout laisse à penser que cette façade de sanctions cache une réalité quotidienne dans la Chine d’aujourd’hui.
9-LES CRIMES DU CAPITAL
Liban - juillet 2007 - En un mois de guerre, Israël a déversé dans ses bombardements massifs entre Beyrouth et la frontière israélienne plus de 4 millions de sous-munitions (mines miniatures) dont 20 à 30 % n’ont pas explosé et qui truffent la campagne de dangers de mort ou d’invalidité permanents. Seuls 30 démineurs risquent leur vie à éliminer ces risques collatéraux de la guerre frappant uniquement les civils et dont la présence risque de durer longtemps.
Amérique Centrale - 9/9/2007 -Les guerres civiles alimentées par les USA ont laissé un sillage de corruption et de meurtres : 200 000 morts au Guatemala de 1960 à 1996, 75 000 morts au Salvador de 1980 à 1992, 45 000 au Nicaragua de 1981 à 1990. La "paix" n’a fait que changer la nature de la violence et n’a aucunement changé la misère dans l’exploitation de ces contrées par les multinationales américaines. Sur 40 millions d’habitants de ces petits pays, 17 millions vivent avec moins de 1 dollar par jour. Une bonne partie tente d’émigrer, dont les jeunes qui se retrouvent souvent dans les gangs des ghettos américains. Expulsés vers leurs pays d’origine, ils y reforment des gangs, les « maras », qui entretiennent et renforcent une violence endémique. Les femmes et les militants essayant de faire valoir des droits élémentaires sont particulièrement les victimes d’une situation inéluctable.
Italie - 26/5/2007 - Le capital s’écroule sous ses déchets. Naples, coincé entre les mafias qui bloquent toute innovation qui réduirait son pouvoir, la corruption et l’impéritie des politiques à résoudre les problèmes engendrés par la concentration urbaine et l’accroissement logarithmique des déchets de la société de consommation croule sous les monceaux d’ordure impossibles à évacuer. La pestilence de l’accumulation d’ordures dans les rues est telle que plus de 20 écoles avec 10 000 élèves ont été fermées pour risques sanitaires.
28.4/2007 - Mieux que les guerres. La journée mondiale de la sécurité et la santé au travail a révélé (rapport du BIT) que 2 200 000 travailleurs meurent chaque année dans le monde d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, depuis les maladies liées à l’agriculture (de l’emploi des pesticides au paludisme) jusqu’aux risques industriels (des solvants, à l’amiante, aux accidents tout courts).
Etats-Unis - printemps-été 2007 -Plus de 6 millions de bons citoyens américains se sont laissé berner par des offres autant alléchantes que mensongères basées sur une spéculation immobilière effrénée par la souscription de prêts hypothécaires à la limite de leurs possibilités financières La baisse du niveau de vie ou toute autre difficultés font que plus de 15 % d’entre eux ne peuvent payer leurs mensualités de remboursement et se retrouvent à la rue. Ils seraient ainsi près d’un million. Mais une autre conséquence découle de la faillite des sociétés de prêts (banques et autres organismes de crédit) qui licencient à tour de bras, (1 200 chez Lehman Brothers, 1 600 chez Accredited Home Lenders, 600 chez HSBC, etc...) Ce qui accroît tout le déséquilibre, au point que l’on reparle de crise du système capitaliste lui-même.
Chine - 19/8/2007- Les catastrophes minières prennent presque chaque jour leur tribut de victimes (1 800 rien que pour le 1er semestre 2007). La dernière a assassiné 180 mineurs noyés au fond par des inondations de surface dans le Shandong. Les parents des victimes, excédés par l’inertie des dirigeants de la mine devant la catastrophe et la pauvreté des secours, attaquent les bureaux de la mine. La mortalité dans les mines chinoises est 70 fois supérieure à celle des mines américaines et 7 fois à celle des mines russes.
5/9/2007-Tout d’un coup, les apôtres capitalistes de la qualité découvrent que les produits importés de Chine ou sont falsifiés ou contiennent des composants dangereux pour la santé. Toute une campagne est menée par une concurrence soucieuse avant tout d’organiser un protectionnisme déguisé pour promouvoir ses propres productions non exemptes elles-mêmes de reproches identiques. Cela alimente également toute une orientation politique visant à faire de la Chine l’ennemi potentiel du monde capitaliste occidental. Ce que résume un commentateur officiel américain : » Nous avons une situation maintenant au 21ème siècle des consommateurs dans un pays achetant des produits fabriqués dans un autre dans des conditions du « 10ème siècle ».
Inde - 15/8/2007 - Dans toute l’Asie du Sud des pluies catastrophiques ont engendré des inondations meurtrières, rien qu’en Inde 2 300 victimes officielles et 30 millions ont dû quitter leurs villages pour se réfugier sur la terre ferme. Mais sous-dévelopement, impéritie et corruption du pouvoir font que ces populations sont laissées pratiquement à l’abandon Des émeutes contre la pénurie alimentaire avec pillage de dépôts de produits alimentaires dans l’Etat de Bihar ont été violemment réprimées - un tué, 25 blessés.