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La situation des classes laborieuses au Japon (8)

lundi 5 février 2007

Entre première et deuxième guerres mondiales : taylorisme, zaibatsu, lutte des classes, Coréens

Huitième d’une série d’articles couvrant une période de cent cinquante ans - de 1853 à nos jours - de capitalisme au Japon, qui se terminera par une analyse de la crise économique actuelle.

Texte paru dans Echanges n° 119 (hiver 2006-2007).

A partir de la première guerre mondiale, la mécanisation s’étend à l’ensemble du processus du travail dans tous les pays industrialisés. Cette extension s’est faite dans des conditions propres à chaque nation. Dans son ouvrage The Making of the English Working Class (1), E. P. Thompson a montré qu’elle avait eu lieu précocement en Angleterre tout au long du XVIIIe siècle. En France, elle ne débuta véritablement qu’après 1848 et n’était toujours pas achevée en 1914. Aux Etats-Unis, on en trouve les prémices à la fin du XIXe siècle dans les industries pétrolière et alimentaire. Et c’est dans ce pays que se feront les premiers essais d’une généralisation de l’assujettissement des hommes à la machine et au comptage du temps chez les constructeurs automobiles Ford, puis General Motors, aidés par les travaux de F. W. Taylor (1856-1915).

Au Japon, la mécanisation des entreprises s’est faite au cours de la première guerre mondiale (2). Elle s’est accompagnée d’un bouleversement de la structure industrielle, avec un renforcement de la place des grandes entreprises, et de l’organisation de la production selon les principes tayloristes. Ce qui a entraîné de nombreux conflits du travail, parfois violents.

Le taylorisme

Taylor a ébauché ses conceptions sur l’organisation scientifique du travail dès 1903 dans son ouvrage Shop Management (L’Administration de l’atelier). Il ne cherchait pas tant à parcelliser le travail qu’à optimiser le temps de travail. S’il décomposait les multiples gestes nécessaires à l’accomplissement d’une tâche, c’était pour trouver le geste le plus économe en temps, prétendant ensuite recomposer l’ensemble en une somme des meilleurs gestes qui supprimerait une des causes du gaspillage dans la productivité, la subjectivité du producteur.

L’application d’un tel programme était irréalisable. Henry Ford (1863-1947) l’adaptera en introduisant la spécialisation des tâches et la standardisation des pièces à assembler. Entre 1908 et 1911, il fera entrer la chaîne de montage dans ses usines, qui soumet les travailleurs à son rythme et ouvre la voie à la production en série. Mais si la chaîne s’impose au travailleur, elle accentue aussi deux phénomènes gênant la productivité : l’absentéisme et la mobilité. Pour y remédier, Ford pratique une généreuse politique salariale ; le salaire pouvant atteindre chez Ford le double de celui d’un ouvrier dans une autre entreprise pour un travail similaire. Il est divisé en une partie fixe et des primes récompensant l’ouvrier ou l’ouvrière qui se plie aux règles de l’entreprise étendues à la vie à l’extérieur ; il y a ainsi des primes lorsqu’un couple vivant ensemble est légalement marié, lorsque la femme demeure au foyer, etc.

Mise en vigueur le 12 janvier 1914, la politique salariale de Ford réussit à réduire l’absentéisme et à modifier le mode de vie de ses employés. Poursuivant l’action de Ford, son concurrent, General Motors, fera du producteur un consommateur et n’aura pas besoin de mettre en œuvre une politique salariale spécifique, la consommation ayant transformé le mode de vie des Américains.

Les théories tayloriennes ont pénétré au Japon peu de temps avant la première guerre mondiale. Il semble qu’en 1910, un certain Hoshino Yukinori se trouvait aux Etats-Unis quand F. W. Taylor publia ses Principes de management scientifique, et que, de retour au Japon, il se soit fait le propagandiste de sa méthode. Il fut suivi par Ikeda Toshirô qui écrivit un ouvrage intitulé « Secrets pour éliminer le travail inutile et augmenter la production ». Enfin en 1913, Hoshino traduisait les Principes de Taylor (3). Le Japon, ni plus ni moins que les autres pays où le taylorisme s’est répandu sous l’aspect du fordisme, n’échappa au problème de l’absentéisme et de la mobilité des travailleurs soumis à cette nouvelle forme d’exploitation. La résistance a peut-être été moins vive qu’en Europe parce que, ainsi que nous l’avons vu dans le chapitre I, l’industrie moderne, au Japon, n’est pas entrée en concurrence frontale avec l’artisanat traditionnel et n’a pas eu à lutter contre ceux qui voulaient préserver leurs métiers (4). La plus grande partie de la main-d’œuvre industrielle ne perdait pas un savoir-faire, comme en Europe ; elle perdait pourtant un mode de vie et les libertés qui y étaient liées.

Au Japon, l’horreur du travail en usine était plus ressentie dans la discipline imposée par la fabrique que dans l’inintérêt de la tâche à accomplir. L’ancien guerrier ou le paysan, contraints de quitter leur fonction pour devenir ouvrier, renâclaient à aliéner leur confort relatif antérieur pour un avenir incertain et se sont opposés de toutes leurs forces au bouleversement de leurs conditions de vie. Cette opposition s’est traduite, comme en Europe, par une tradition d’évitement combinant absentéisme et mobilité. Jusqu’à la fin des années 1920, la classe ouvrière japonaise est restée insoumise en termes capitalistes : les liens avec la campagne demeuraient essentiels, des communautés villageoises se formaient au cœur des villes qui dressaient leurs garde-fous contre la prolétarisation où chacun est interchangeable et la main-d’œuvre venue des champs ne se pliait pas volontiers au rythme de l’usine.

La recherche de l’efficacité, avec l’application des principes tayloristes, s’inscrivait dans le processus de concentration industrielle et financière, amorcé entre 1909 et 1921, qui allait donner lieu à la formation des zaibatsu (trusts) (5).

Les zaibatsu

Les grandes entreprises étaient rares jusqu’au début du XXe siècle. C’est seulement à partir de 1909 que l’Etat favorisa la concentration industrielle et qu’émergèrent les premiers trusts (6) : Mitsui, Yasuda, Mitsubishi, Sumitomo et Asano, souvent constitués autour d’une banque. La chute du nombre de banques (7), leur nombre passant de 2 285 en 1918 à 913 en 1930, consécutivement aux crises de 1927 et 1929, favorisa les zaibatsu. « (...) [L]es “cinq grosses” banques (Mitsui, Mitsubishi, Dai-ichi, Sumitomo et Yasuda) regroupaient à la fin 1928 26 % du total des dépôts, ou 34 % des dépôts des banques ordinaires. (...) Il faut noter que quatre sur cinq des plus grandes banques étaient contrôlées par les zaibatsu dont le pouvoir financier se trouva ainsi augmenté par ce processus de consolidation (8). » En outre, la politique de réarmement initiée par le gouvernement dans les années 1930 (9), donna naissance à un autre type de zaibatsu constitués non pas autour d’une banque mais de maisons de commerce (sôgô shôsha), tels que Nakajima et Nissan.

Ces deux formes d’organisation permettaient aux entrepreneurs de ne pas dépendre des actionnaires et de pouvoir ainsi mettrent en place un système - services sociaux (logement, assurances contre les accidents du travail, etc.), meilleures payes, garantie du travail, etc. - pour retenir leurs employés, principalement les ouvriers spécialisés nécessaires au bon fonctionnement des machines. Sur un marché du travail où les travailleurs passaient facilement d’un patron à l’autre, les grandes entreprises trouvaient ainsi les moyens d’accorder des salaires plus élevés en fonction de la qualification de l’ouvrier et de retenir les plus qualifiés grâce à une meilleure paie. L’une des principales difficultés des industriels, astreindre les ouvriers à un travail régulier, fut donc résolue au Japon par les grandes entreprises régulatrices du marché du travail.

C’est pendant les crises des années 1920-1930 que s’est instauré le système dual, qui persiste de nos jours, avec plus ou moins de bonheur, où les employés des grandes entreprises perçoivent des salaires qui ne baissent pas en temps de crise et augmentent régulièrement en fonction de l’ancienneté, et les autres, soumis à la conjoncture et à la précarité de l’emploi. On trouve ici les germes de la structure industrielle moderne du Japon constituée de groupes puissants liés à une, ou plusieurs, banque(s) et s’appuyant sur un réseau de petites entreprises sous-traitantes, que la législation anti-trust d’après la deuxième guerre mondiale, inspirée par les Etats-Unis, a échoué à briser.

A partir des années 1920-1930, les grands entrepreneurs japonais surent pratiquer une politique salariale mêlant hauts salaires, à la manière de Ford, et sécurité de l’emploi d’un côté, tout en laissant une part de subjectivité aux ouvriers dans l’organisation du temps de travail sur la chaîne de l’autre ; les petites et moyennes entreprises ne pouvant lutter sur le premier plan durent, elles, faire des concessions sur le second si elles voulaient conserver un employé. Le taylorisme s’appliqua donc au Japon sous une forme qui n’était pas totalement du fordisme, où le travailleur est ordinairement un simple appendice de la machine, et que l’on retrouve dans l’emploi à vie, le paternalisme patronal, la participation des travailleurs aux performances de l’entreprise, etc., bref ce que dans les années 1960 on a appelé le « modèle japonais ».

La lutte des classes

Naturellement, les classes laborieuses ne vivaient, et ne vivent toujours, ni plus mal ni mieux au Japon qu’ailleurs. Le 25 octobre 1913 déjà, Ishihara Osamu publiait un rapport, Jokô to kekkaku (Les Ouvrières et la tuberculose), dans lequel il dénonçait les conditions insalubres du travail en filature comme cause principale de la tuberculose à l’origine de 70 % de la mortalité dans ce secteur d’activité (10). En 1921, le problème restait entier (11), la grande industrie ne faisant qu’empirer la situation en intensifiant le temps de travail et en regroupant les travailleurs sur un même site.

Pour la période de l’entre-deux-guerres qui nous intéresse ici, on note une montée des conflits collectifs concernant salaires et conditions de travail. Bien que le Japon ait commencé la deuxième guerre mondiale au début des années 1930 en intervenant en Mandchourie, les conflits collectifs du travail, impliquant des ouvriers mais aussi des paysans, n’ont diminué qu’avec l’entrée en guerre avec les Etats-Unis en 1941, principalement à cause des lois mises en œuvre cette année-là qui supprimèrent organisations syndicales et politiques. Le gouvernement ne parviendra toutefois pas, selon la Kindai Nihon sôgô nenpyô, à empêcher les actes de sabotage, l’absentéisme et la « perruque » (12).

Pour 1918, la Kindai Nihon sôgô nenpyô dénombre 417 conflits du travail auxquels ont participé 66 457 travaileurs, et 256 conflits impliquant des métayers dans les campagnes ; pour 1919, 497 conflits auxquels participent 63 137 travailleurs et 263 conflits de métayers. Et en 1941, 159 encore impliquant 10 867 travailleurs et 3 308 concernant 32 289 paysans.

Les ouvriers commencent à revendiquer la journée de huit heures dès 1920. Le 9 janvier, par exemple, 250 ouvriers de la Manufacture de machines Sonoike (Sonoike seisakusho) se mettent en grève pour, entre autres, la journée de huit heures, et obtiennent satisfaction le 26 janvier. Le 25 avril, environ 1 500 syndicalistes des tramways de Tôkyô affiliés au Syndicat des travailleurs des transports du Japon (Nihon kôtsû rôdô kumiai, fondé le 3 septembre 1919) lancent une grève pour des augmentations de salaire et la journée de huit heures ; plus de 300 personnes sont licenciées et le mouvement échoue. Mais la journée de huit heures fera désormais partie des revendications ouvrières lors de plusieurs grèves.

Ce qui est nouveau dans les luttes ouvrières après 1919 c’est l’apparition d’une revendication du droit de se coaliser en syndicats et la défense des syndicalistes par les travailleurs (13). Le 29 novembre 1920, par exemple, les mineurs des mines de charbon de Koritaki, dans la préfecture de Nagasaki, se mettent en grève pour exiger la réintégration de syndicalistes licenciés. Le 1er décembre, 200 mineurs environ attaquent les bureaux de la direction et 75 personnes sont arrêtées. Le 2 avril 1921, les mineurs des mines de cuivre d’Ashio rédigent une liste de huit revendications, dont le droit de coalition.

Les conflits ayant pour revendication ce droit de coalition se multiplient dans les secteurs industriels vitaux : le 28 avril, la Companie d’électricité d’Ôsaka (Ôsaka dentô gaisha) est touchée ; puis, les conflits s’étendent à plusieurs entreprises comme les chantiers navals Fujita (Fujita zôsen), la câblerie électrique Sumitomo (Sumitomo densen) ou la fonderie Sumitomo (Sumitomo chûkô). Le 25 juin, les ouvriers de l’usine de Kôbe du fabricant de moteurs à combustion interne Mitsubishi (Mitsubishi nainenki) envoient une lettre au patron de l’entreprise dans laquelle ils demandent le droit de négocier collectivement et des augmentations de salaires. En juillet, le conflit s’étend aux chantiers navals de Kawasaki (Kawasaki zôsenjo) puis à ceux de Mitsubishi (Mitsubishi zôsenjo). C’est le plus grand conflit de l’avant-deuxième-guerre-mondiale, auquel participeront plus de 30 000 personnes. Le 12 juillet, les grévistes des chantiers navals de Kawasaki prennent le contrôle de l’usine. Le 14 juillet, l’armée intervient ; et le 12 août, les syndicalistes arrêtent le mouvement sur une défaite. Je reviendrai en détail sur cette question syndicale dans le prochain chapitre.

L’agitation ouvrière et paysanne croît à chaque nouvelle crise : en 1919-1925, en 1929, dans les années 1930. L’émigration aussi. Pendant tout l’entre-deux-guerres, et principalement en 1918 et après 1929, ouvriers et paysans japonais traversent l’océan Pacifique pour fuir le chômage. Les restrictions imposées aux Etats-Unis à l’entrée des Chinois et des Japonais poussent ces derniers vers l’Amérique du sud ; le Brésil en accueille le plus grand nombre. Mais aussi vers les autres pays d’Asie, les Philippines en particulier.

Le nombre des suicides augmente de même en fonction des récessions économiques. Entre janvier et août 1921, par exemple, 677 personnes se suicident à Tôkyô, principalement en raison de difficultés financières.

Les Coréens

Les travailleurs coréens au Japon s’agitent aussi. Mais s’ils se retrouvent quelquefois dans telle ou telle grève aux côtés de leurs collègues japonais, leur combat présente certaines spécificités à cause des problèmes de langue, des différences de coutumes, de l’hébergement dans des bâtiments, ou bien des quartiers entiers, séparément des Japonais, des préjugés anti-coréens, enfin (14). Ils étaient en outre soumis à la surveillance de la police qui par deux fois imposa l’acquisition d’un permis de voyager (ryokô shômeisho) aux Coréens désireux de venir étudier ou travailler au Japon, la première fois en avril 1919 dans le sillage des émeutes du riz de l’été 1918 et des manifestations anti-japonaises en Corée au printemps 1919 ; la deuxième fois, en septembre 1923 pour empêcher que ne se répandent les nouvelles sur l’assassinat de Coréens lors du tremblement de terre du Kantô (15). Ce sont à chaque fois les entrepreneurs japonais qui, se plaignant des difficultés générées par cette mesure, en obtiendront l’abolition, respectivement en décembre 1922 et en mai 1924 (16).

Selon Michael Weiner, les travailleurs coréens au Japon étaient exclus des grandes et moyennes entreprises, hormis dans le textile (17) et, à cause de leurs conditions de vie à l’écart de leurs collègues japonais mais aussi de leurs changements fréquents de travail, s’intéressaient peu aux activité politiques et syndicales, contrairement aux étudiants (18). Il est difficile de savoir si certains ont adhéré à un syndicat japonais avant 1920 bien que, dès 1919, la Yûaikai (Société fraternelle) se soit prononcée en faveur d’une égalité de traitement entre travailleurs japonais et travailleurs étrangers.

Toujours d’après Michael Weiner, le premier exemple connu d’une participation des Coréens au mouvement syndical date d’août 1920 lorsque la Fédération des mineurs ouvre une section coréenne à Yûbari, une ville du centre de l’île de Hokkaidô (19). Puis, suite à un voyage en Corée de Suzuki Bunji, le dirigeant de la Yûaikai, durant l’été 1922, une Fédération coréenne du travail à Tôkyô (Tôkyô Chôsen rôdô dômeikai) fut créée en novembre 1922. Cependant, cette fédération n’a jamais compté au maximum que 250 membres et semble avoir plutôt rassemblé des étudiants de tendance anarchiste et communiste (20).

Enfin, les Coréens étaient un peuple colonisé et donc sensibles aux appels à la libération nationale. Dans ce registre, les travailleurs se trouvaient à la remorque des intellectuels, mais n’étaient pas totalement immunes à leurs appels. Bien que la conférence de la paix à Versailles, dont les travaux se déroulèrent entre le 18 janvier et le 28 juin 1919, n’ait absolument pas évoqué la domination japonaise en Corée, les Coréens, toutes classes confondues, s’enflammèrent pour les 14 points de Wilson (voir encadré), espérant que cette déclaration de principes s’appliquerait à leur pays.

Le 1er mars 1919, les Coréens revendiquent leur indépendance et organisent des manifestations dans toute la Corée (Mouvement du 1er mars). Le 8 avril, le ministère japonais de l’Armée envoie des troupes pour réprimer ce mouvement. Le 20 mai 1919, des délégués de la Ligue japonaise des églises chrétiennes (Nihon kirisutokyôkai dômei) se rendent en Corée pour collecter des informations sur le Mouvement du 1er mars. Après leur retour, le 11 juin, ils publient un rapport dans lequel ils critiquent la politique du gouverneur général japonais en Corée, Saitô Makoto. Le 28 juin, la Reimeikai (Parti de l’aube), un parti démocrate fondé en 1918, critique à son tour la politique coloniale en Corée.

Les préjugés anti-coréens des Japonais et la complaisance des Coréens vis-à-vis de la lutte anti-coloniale ne favorisaient sans doute pas une communauté d’action entre travailleurs japonais et coréens. En septembre et octobre 1944, par exemple, plusieurs grèves de Coréens dans les mines ou les chanties navals ont lieu pour protester contre leur réquisition au service de l’effort de guerre japonais (21). Pourtant, par le jeu des circonstances, ces conflits, apparemment circonscrits à la communauté coréenne, prolongeaient le combat de leurs collègues japonais qui sabotaient leur travail, s’absentaient régulièrement et se servaient des outils de l’entreprise pour leurs propre survie.

J.-P. V.

(à suivre)


La situation de la classe laborieuse au Japon dans Echanges :
- I. Introduction. La bureaucratie. Les employeurs. Les travailleurs n° 107, hiver 2003-2004, p. 37.
- II. La guerre sino-japonaise (1894-1895). L’entre-deux guerres (1896-1904). La guerre russo-japonaise (1904-1905). Lutte de clans au sein du gouvernement n° 108, printemps 2004, p. 35.
- III. Avant 1914 : La composition de la classe ouvrière. La discipline du travail et l’enseignement. Industrialisation et classe ouvrière . Les luttes ouvrières. Les syndicats n° 109, été 2004, p. 25.
- IV. Les origines du socialisme japonais : Le socialisme sans prolétariat. Ses origines intellectuelles japonaises, le bushidó. Ses origines intellectuelles étrangères. Marxisme contre anarchisme n° 110, automne 2004, p. 25.
- IV bis. Chronologie juillet 1853-août 1914 n° 112, printemps 2005, p. 18.
- V. Bouleversements économiques et sociaux pendant la Grande Guerre. Un ennemi : l’Allemagne. Le commerce. L’industrie. La classe ouvrière. Les Coréens au Japon n° 114, automne 2005, p. 32.
- VI. Les grèves pendant la première guerre mondiale. Les conflits du travail de 1914 à 1916. Un tournant : 1917-1918. Les émeutes du riz . n° 115, hiver 2005-2006, p. 41
- VII. La dépression de 1920-1923. Le grand tremblement de terre du Kantô. La crise bancaire de 1927. La crise de 1929 n° 117, été 2006, p. 39.
- VIII. Entre première et deuxième guerres mondiales. Le taylorisme. Les zaibatsu. La lutte des classes. Les Coréens n° 119, hiver 2006-2007, p. 24.
- IX. Les origines réformistes du syndicalisme ouvrier. Parlementarisme et syndicalisme. Les conflits entre syndicats prennent le pas sur la lutte de classes. La guerre contre la classe ouvrière n° 121, été 2007, p. 21.
- X. Les travailleurs des campagnes. Les Coréens. Les burakumin. Patronat et fonctionnaires. Les yakuza n°124, printemps 2008, p. 23.]
- XI. Les partis de gouvernement. Les socialistes. Les anarchistes. Le bolchevisme.. - Osugi Sakae. - Kawakami Hajime. - Katayama Sen.
- XII, 1. Qu’est-ce que la littérature prolétarienne ? Les écrivains prolétariens japonais. Les Semeurs. Revues et organisations.
- XII, 2. Le roman prolétarien


NOTES

(1) Voir E. P. Thompson, The Making of the English Working Class, 1963 ; traduction française : La Formation de la classe ouvrière anglaise, Gallimard, 1988.

(2) Voir Echanges n° 115, p. 41.

(3) Voir Laurent Schwab, Le Japon. Réussites et incertitudes économiques, Le Sycomore, 1984, p. 42.

(4) Voir Echanges n° 107, p. 46.

(5) Voir Laurent Schwab, op. cit., p. 43.

(6) Les grandes entreprises n’étaient pas toutes des zaibatsu. Andrew Gordon a, par exemple, étudié les relations du travail au sein de Nippon Kôkan (Aciéries du Japon), qui n’était pas un trust, dans The Evolution of Labor Relations in Japan. Heavy Industry, 1853-1955 (L’Evolution des relations du travail au Japon. L’Industrie lourde, 1853-1955), Harvard University Press, 1988. Le lecteur intéressé trouvera un article de l’auteur traitant du même sujet, « La “disparition” du mouvement ouvrier au Japon après 1945 », dans la revue Le Mouvement social n° 173, octobre-décembre 1995, p. 35-67.

(7) Voir Echanges n° 117, p. 44 et suivantes.

(8) Voir G. C. Allen, A Short Economic History of Modern Japan. 1867-1937, George Allen and Unwin Ltd, 1951 (3e édition), p. 100.

(9) Voir Evelyne Dourille-Feer, L’Economie du Japon, La Découverte, 1997, p. 15.

(10) Voir Kindai Nihon sôgô nenpyô (Chronologie générale du Japon moderne), Iwanami shoten, 2001, (1re éd. : 1968).

(11) Voir Félicien Challaye, Le Mouvement ouvrier au Japon, Librairie du Parti Socialiste et de l’Humanité, 1921, p. 50.

(12) Voir Kindai Nihon sôgô nenpyô (Chronologie générale du Japon moderne), Iwanami shoten, 2001, (1re éd. : 1968), années 1942 à 1945.

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