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Appels de la Coordination nationale étudiante des 4, 11, 19 et 26 mars

dimanche 2 avril 2006

Appel de la coordination nationale étudiante de Jussieu le 4 mars

La Coordination Nationale étudiante réunissant 39 universités et établissements, les 4 et 5 mars 2006 à Jussieu a adopté les propositions suivantes :

La coordination nationale étudiante se prononce pour étendre la mobilisation contre la précarité, la loi pour l’égalité des chances, et tout particulièrement contre le CPE, et le CNE. Dans ce sens, elle se prononce pour :
- La grève reconductible des étudiants à partir du 7 mars.
- La généralisation des blocages des universités sur tout le territoire.
- L’occupation des universités jusqu’à satisfaction des revendications.

Elle se prononce pour l’organisation de cortèges unitaires des universités mobilisées lors de la manifestation du 7 mars.

Elle insiste sur la nécessité de donner très rapidement des suites au 7 mars :
- Par la tenue d’assemblées générales unitaires et interprofessionnelles le soir même.
- En proposant aux syndicats de salariés de rejoindre la grève étudiante.
- En proposant aux travailleurs et à leurs organisations de s’accorder avec elle, sur une nouvelle journée d’actions et de grève interprofessionnelles le 16 mars.

Elle appelle à la mise en relation du mouvement étudiant avec les réseaux, notamment associatifs, des quartiers de banlieue.

Elle condamne fermement la répression policière des étudiants manifestants de Tours et demande le remboursement des frais d’hospitalisation des victimes.

En conséquence, la coordination annonce le calendrier de mobilisation suivant :

Mardi 07/03 : blocages, grève, manifestation unitaire, AG interprofessionnelle le soir même Mercredi 08/03 : participation à la journée pour les droits des femmes. Jeudi 09/03 : journée nationale de blocages et de manifestations et/ou d’actions. Mardi 14/03 : journée nationale de manifestation. Jeudi 16/03 : proposition aux syndicats de salariés d’une nouvelle date de grève et de manifestations.

La prochaine coordination nationale étudiante se tiendra à Poitiers le samedi 11 mars 2006.

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Appel de la coordination nationale étudiante de Poitiers, 11 mars

Le mouvement de grève contre le CPE/CNE et la loi sur l’Egalité des chances gagne en ampleur : plus de 50 universités et établissements d’enseignement supérieur sont en grève. Nous, délégués de plus de 60 établissements, affirmons notre volonté de mener le combat jusqu’à l’entière satisfaction de nos revendications. L’objectif fondamental de notre mouvement est non seulement d’obtenir le retrait du CPE mais également du CNE et de la loi sur l’Egalité des chances. La mobilisation ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas gagné sur ces points.

Nous voulons en finir avec la précarité et la répression. Nous remettons également en cause la baisse drastique des postes aux concours, la casse de l’éducation et des diplômes (loi Fillon, LMD, Pacte Pour le Recherche,) dont le but est de renforcer la sélection sociale et de casser les droits collectifs des jeunes à leur entrée dans le monde du travail. Nous rejetons notamment le projet de Contrat Unique de Travail. Nous revendiquons un véritable droit à l’avenir pour les jeunes, les salariés. Le blocage décidé par des AG massives, est une méthode de lutte qui a permis à notre mouvement de devenir massif et de construire un rapport de forces. C’est le meilleur moyen pour que l’ensemble des étudiants puissent participer au mouvement sans être sanctionnés et de conquérir un réel droit de grève. C’est également le meilleur moyen en combinaison avec des manifestations massives d’exercer une pression sur le gouvernement.

Nous refusons de nous incliner face à un gouvernement qui passe en force et qui nie toute démocratie. Nous refusons de nous incliner face à l’usage de la répression qui devient systématique comme à Rennes, Lille, Toulouse, Tours, Paris... Nous exigeons l’arrêt des poursuites engagées dans le cadre de la mobilisation. Et face aux pseudo-consultations démocratiques comme les référendums plébiscitaires sur la reprise des cours nous réaffirmons la légitimité et la souveraineté des AG, seuls lieux où s’engage un réel débat et où tous peuvent s’exprimer et décider en connaissance de cause. La loi sur l’Egalité des chances a beau être passée au parlement, nous savons qu’il est plus que jamais possible de gagner. Même dans le camp de la majorité parlementaire, des critiques s’expriment et le doute s’installe suite à l’extension du mouvement. Cela prouve que nous pouvons faire plier le gouvernement.

C’est d’une extension encore plus forte que nous avons besoin maintenant. Les lycéens commencent à rejoindre en masse le mouvement. Lycéens et étudiants, nous devons entraîner l’ensemble des jeunes dans la bataille dans les universités, les lycées, les entreprises et les quartiers. Mais c’est un mouvement d’ensemble, une grève générale des jeunes et des travailleurs qui est nécessaire pour gagner.

Nous appelons à des journées d’action les 14 et 16 mars. Nous participerons également à la manifestation du 18. La prochaine échéance fondamentale sera le 16 mars : nous appelons les salariés et leurs organisations à manifester et à user de leur arme la plus efficace, la grève. Il est également nécessaire dès maintenant de donner des suites au 16 et au 18, en plaçant la barre plus haut : nous sollicitons les syndicats pour que le 23 mars soit une journée de grève interprofessionnelle et de manifestation centrale à Paris. Toutes ces dates doivent être des points d’appui pour arriver à une grève reconductible totale des universités des lycées et des jeunes travailleurs. La prochaine coordination se réunira le 19 mars à Dijon et regroupera des représentants des étudiants, lycéens et jeunes travailleurs mobilisés.

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Appel de la coordination nationale étudiante de Dijon, 19 mars

La coordination nationale se félicite de la réussite des dernières journées de grève et de manifestation du 16 et du 18 mars. L’arrivée massive des lycéens dans la mobilisation, le début de mobilisation des travailleurs sont des signes que les étudiants ne seront plus seuls et que la victoire se rapproche.

70% de la population, 80% des jeunes sont maintenant opposés au Contrat Première embauche. La mobilisation massive de la jeunesse révèle une opposition plus large à la politique antisociale et répressive du gouvernement. Nous voulons le retrait de la loi sur l’égalité des chances dans son intégralité, car elle est un concentré de cette politique, elle tente de précariser et de mettre au pas la jeunesse. La mobilisation ne devra pas non plus s’arrêter sans des reculs plus importants du gouvernement sur sa politique de précarisation des salariés : nous voulons le retrait du CNE (préalable à la mise en place du contrat de travail unique prévu par Villepin). En effet, nous n’accepterons pas dans les entreprises de moins de 20 salariés ce que nous refusons ailleurs en refusant le CPE. Le gouvernement commence à parler de négociation. Pour nous, il ne peut y avoir de négociation, nous voulons le retrait de son attaque. Son discours est un signe de faiblesse, le signe qu’en continuant à amplifier la mobilisation, nous pouvons gagner.

C’est le mouvement de grève et de blocage des universités qui a permis que la mobilisation soit ce qu’elle est aujourd’hui. Nous appelons à poursuivre ce mouvement, nous appelons à la généralisation de la grève et du blocage de la part des jeunes, nous appelons les salariés à rejoindre ce mouvement, à aller vers une grève générale pour faire reculer ce gouvernement.

Face à la mobilisation, le gouvernement généralise lui la répression : fermetures administratives d’universités, exclusions de lycéens, répression policière sont des méthodes répressives très graves. Nous exigeons la réouverture immédiate des universités de la Sorbonne, Nanterre, Marne-la-Vallée, Metz, Lyon 2, Tours et Perpignan. Nous exigeons la libération et la levée de toutes les poursuites contre des personnes arrêtées dans le cadre du mouvement social. La mobilisation continue en s’amplifiant. Par son entêtement, le gouvernement ne met pas seulement en jeu sa crédibilité politique, mais aussi sa légitimité à gouverner.

Pour que la mobilisation puisse se poursuivre sereinement, nous demandons que soient ouvertes dès maintenant de discussions sur l’aménagement des examens de fin d’année et que les élections au CROUS soient reportées. Des actions diverses auront lieu mardi 21 mars. La coordination nationale appelle à la grève générale jusqu’au retrait de la loi sur l’égalité des chances et du CNE. Elle appelle à la construction et l’extension de la grève et des piquets de grève dans les facs et les lycées. Elle appelle les directions des organisations syndicales à appeler à la grève générale jusqu’au retrait de la loi sur l’égalité des chances et du CNE, et à la construire avec les étudiants et les lycéens en appelant à des assemblées générales dans les entreprises. Elle appelle à une manifestation centrale à Paris le jeudi 23 mars vers l’assemblée nationale. Elle appelle les organisations syndicales à se joindre à cette manifestation et à aider à la montée à Paris des manifestants de province. Bien entendu, la mobilisation ne s’arrêtera pas le 23 mars. Nous continuerons à manifester le mardi et le jeudi suivants.

La prochaine coordination se réunira à Aix-en-Provence samedi 25 mars. Nous appelons en particulier les lycéens à élire des délégués en assemblées générales de lycées ou de ville.

D’ici la prochaine coordination, 16 portes parole, seront chargés de faire savoir les décisions de la coordination aux médias, aux directions des organisations syndicales et aux pouvoirs publics. En effet, la mobilisation de la jeunesse est maintenant lancée. Une de nos tâches actuelle est de débattre avec les organisations de salariés pour travailler ensemble à la mobilisation de la jeunesse et du monde du travail. C’est dans ce cadre que les portes parole proposeront, à l’intersyndicale du 20 mars que les organisations syndicales appellent ensemble à la grève générale le 23 mars.

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Appel de la coordination nationale étudiante d’Aix, 26 mars

Nous, étudiants délégués de 86 universités et établissements d’enseignement supérieur mobilisés, réunis en coordination nationale à Aix-en-Provence les 25 et 26 mars 2006, réaffirmons notre détermination à rester mobilisés jusqu’à satisfaction de nos revendications. La semaine écoulée a fait la preuve que la jeunesse disposait d’importantes réserves de mobilisations, dans les lycées et les universités. 68 universités sont en grève, la plupart avec des blocages, un millier de lycées sont mobilisés. Ce sont des centaines de milliers de jeunes qui sont mobilisés, tandis que des salariés commencent à nous rejoindre dans la lutte.

La surdité du gouvernement n’a pas réduit notre détermination. Face au front uni de la jeunesse et des salariés, le gouvernement continue sa stratégie de confrontation :

- Il a fait le choix du pourrissement du mouvement et de la provocation policière, espérant que la violence dans les manifestations discréditerait notre mouvement. Plusieurs manifestants sont entre la vie et la mort, des dizaines de procès sont en cours, avec des peines de prison ferme à la clé. Nous apportons notre soutien à tous les militants blessés et demandons l’amnistie et la levée des poursuites contre les jeunes poursuivis par la justice. Nous appelons les jeunes à s’organiser, à se défendre, contre l’extrême droite, dans les manifestations et dans l’action.
- Il a tenté de casser la mobilisation par la fermeture administrative de lycées et d’universités, il a tenté de diviser la jeunesse en refusant d’annuler les élections étudiantes au CROUS alors que la plupart des universités sont bloquées. Nous exigeons la réouverture des sites et établissements fermés administrativement et l’annulation de ces élections. Par ailleurs, le gouvernement souhaite négocier avec les organisations syndicales, tout en refusant le retrait du CPE. Il n’est pas question de négocier, notre mobilisation continuera jusqu’au retrait du CPE, de la loi sur l’égalité des chances et du Contrat Nouvelle Embauche. Par ailleurs, seuls les porte-parole mandatés, responsables devant la coordination nationale, constituent les représentants légitimes du mouvement.

Nous nous félicitons de la réussite des journées d’action des mardi 21 et jeudi 23 mars. La journée de grève interprofessionnelle de mardi 28 va constituer un moment décisif dans notre lutte.

Nous appelons la jeunesse, les salariés et leurs organisations à la grève générale. Nous ferons tout pour que la journée du 28 mars soit une réussite. Si le gouvernement ne cède pas mardi 28 au soir, nous appelons à ce que les intersyndicales nationales et locales, les assemblées générales interprofessionnelles, les assemblées générales d’entreprises réunissent toutes les conditions pour reconduire la grève. L’objectif est de reconduire la grève dans le maximum de secteurs pour aboutir le 4 avril à un nouveau temps fort, avec des manifestations dans tout le pays, et une grève générale, reconductible, qui bloque tout le pays jusqu’à satisfaction de nos revendications. Nous demandons aux organisations syndicales de relayer ces appels et de déposer des préavis en conséquences. * Dans ce but, des délégations seront envoyées aux sièges nationaux et locaux des organisations syndicales. * Nous appelons le jeudi 30 mars à une journée nationale de blocage simultané des principaux axes routiers et ferroviaires. Le gouvernement sera contraint de réagir à la paralysie du pays par la grève et le blocage.

Pour contribuer à la mobilisation des salariés, nous allons intervenir dans les entreprises par la diffusion de tracts, en prenant contact avec les syndicalistes, en participant à des assemblées générales d’entreprises, etc. Nous appelons les salariés à s’approprier le mouvement en posant leurs propres revendications. Nous proposons également aux organisations syndicales, au même titre que la coordination nationale lycéenne, de co-organiser une grande manifestation centrale à Paris avant les vacances scolaires parisiennes.

- Par son autisme, le gouvernement s’est engagé dans une fuite en avant. Ayant engagé sa responsabilité sur la loi sur l’égalité des chances par le biais de l’article 49-3, le gouvernement doit en tirer les conséquences : il devra partir en même temps qu’il retirera son projet.

Notre mouvement, comme toutes les grandes mobilisations sociales, peut inverser le rapport de forces vis-à-vis du gouvernement et du patronat et permettre de gagner de nouveaux droits pour la jeunesse et les salariés. La prochaine coordination nationale se réunira à Lille samedi 1er avril.

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