Mouvement Communiste Lettre de Mouvement communiste (numéro 20) février 2006
MITTAL CONTRE ARCELOR ? UN FAUX COMBAT POUR LES OUVRIERS ! Alors que la direction du deuxième sidérurgiste mondial, Arcelor, était tranquillement au Canada en train de finaliser son OPA hostile sur un aciériste local, Dofasco, le numéro un du secteur, Mittal Steel a annoncé le 27 janvier son intention d’en lancer une sur Arcelor. Pour cela Mittal a mis sur la table 18,6 milliards d’euros, soit 27 % de plus que le prix des actions Arcelor avant l’annonce de l’opération. Le rachat toutefois ne comporte que 4,7 milliards en liquide, le reste devant être payé en actions Mittal. Outragé, Arcelor développe ses arguments par la voix de son P-DG, Guy Dollé. « Nous ne sommes pas sur la même planète » déclare-t-il, soulignant que les deux groupes ne partagent « ni la même vision stratégique, ni le même mo-dèle de développement, ni les mêmes valeurs »
Alors que la production d’acier continue de reculer en Europe et en Amérique du nord, elle progresse à un rythme accéléré en Chine. A elle seule la production chinoise d’acier représente aujourd’hui un tiers de la production mondiale .
Production d’acier brut par zone (en millions de tonnes) 2004 2005 Europe (25) 193.4 186.4 France 20.8 19.5 CEI 113.2 112.9 Amérique du nord 134 127 Amérique du sud 45.9 45.3 Asie/Océanie hors Chine 220.7 225.4 Chine 280.5 349.4 Monde hors Chine 765.9 757.8 Monde 1046.4 1107.2 Les deux poids lourds de l’acier Arcelor Né de la fusion de trois grands sidérurgistes européens (l’espagnol Aceralia, le luxembour-geois Arbed et le français Usinor), Arcelor est le résultat de la crise qui a secoué la sidérurgie au long des années 1980 et 1990. Restructurations, plans sociaux et aides de l’État se sont succédés en France et dans les pays voisins. Des luttes aussi, en 1979 et 1984 qui, si elles n’ont pas sauvé les emplois, ont permis aux travailleurs d’obtenir des conditions de licencie-ment financièrement largement supérieures à l’ordinaire du prolétaire qui perd son emploi.
Arcelor, au 31 décembre 2005, employait environ 96 000 travailleurs dans le monde, dont la majorité en Europe (82 %). C’est en France que le groupe compte le plus de salariés, un peu moins de 30 % de son personnel. Le sidérurgiste fabrique essentiellement des aciers plats et des aciers inoxydables. Le groupe est également bien implanté en Belgique et en Espagne, avec environ 15 000 salariés dans chacun de ces pays, en Allemagne (10 000) et au Luxem-bourg (6 000). Il se développe également en Amérique du Sud, particulièrement au Brésil (15 000), au plus proche des mines de fer. Arcelor a d’emblée joué la carte des produits à forte valeur ajoutée. Il est sorti des produits basiques pour se concentrer sur les aciers les plus complexes. Il détient ainsi 40 % du marché européen des aciers plats au carbone destinés à l’industrie automobile. D’où, malgré des ven-tes en volumes inférieures à celle de Mittal (42 contre 49,2 millions de tonnes d’acier), un chiffre d’affaires supérieur (35,9 contre 22,2 milliards de dollars). Les 96 000 salariés d’Arce-lor ont une productivité supérieure (475 tonnes d’acier par salarié) aux 160 000 salariés de Mittal (250 tonnes) grâce notamment à des investissements de recherche et développement nettement supérieurs (32 euros par tonne produite chez Arcelor, 17 chez Mittal). Arcelor s’est également développé, depuis les années 1990, au Brésil pour profiter des bas salaires et sur-tout de la proximité des mines de fer. Mittal Steel Composé d’unités à faible intensité de capital, le groupe Mittal Steel, né en octobre 2004 de la fusion de LNM Holdings et d’Ispat International et du rachat de ISG, fabrique principale-ment (à l’exception des États-Unis) des produits plus basiques. Une conjoncture favorable _ les colossaux besoins chinois d’acier _ lui ont permis d’engranger des profits considérables. Mais ces marchés sont particulièrement vulnérables en cas de retournement de cycle, d’autant que Mittal a privilégié les ventes cash (au comptant) plutôt que les contrats à long terme. Une politique de vente dangereuse lorsque la tendance est à la baisse des cours. La sidérurgie chi-noise commence déjà à investir le marché des produits sidérurgiques ordinaires. Mittal Steel, 160 000 salariés, est présent en Europe (Pologne, Roumanie, Tchéquie, France, Allemagne et depuis peu Ukraine), en Amérique du Nord (depuis le rachat, il y a un an, d’ISG), en Afrique (Algérie et Afrique du Sud) ainsi qu’au Kazakhstan, au Mexique et en Indonésie. Absent du marché des aciers inox, Mittal Steel produit principalement des aciers longs et plats ordinaires. Assemblage d’unités de production fatiguées, il dispose de mines de fer au Kazakhstan, et maintenant en Ukraine, un avantage important quand le prix du minerai flambe. Deux attitudes différentes Paradoxalement, alors qu’Arcelor soigne ses actionnaires (État luxembourgeois 5,62 %, Corporacion JMAC BV Aristrain 3,55 %, région wallonne 2,40 % salariés 0,94 % et public 87,48 %) et distribue, lorsque les bénéfices le permettent, des dividendes copieux, Afin d’obtenir le soutien de ses actionnaires, Arcelor s’est engagé à « maximiser la création de valeur pour les actionnaires et à leur reverser 30 % des bénéfices net. Mittal a pour priorité le développement de l’entreprise. Les bénéfices sont réinvestis en ra-chats d’entrepri-ses et les dividendes réduits au minimum. Un modèle que Mittal s’est engagé à modifier après l’OPA sur Arcelor. Société familiale, Mittal Steel repose sur les capacités de son patron, Lakshmi Mittal. La filière inox Face à la concurrence de la production chinoise, Arcelor, qui a privilégié un développement dans les aciers au carbone étudie actuellement la vente ou la séparation de ses activités de production d’acier inoxydable, un secteur dans lequel il n’occupe qu’une place de second rang. Une stratégie que ne renierait pas Mittal Steel, absent des inox, et pour lequel la revente de ce secteur - en cas de réussite de l’OPA, fournirait de l’argent frais. Quelle que soit l’issue du match Mittal/Arcelor, l’avenir sera difficile pour les travailleurs de la filière inox et seule la lutte permettra faire face à la nouvelle situation.
Mittal 2004 2005 expéditions (en millions de tonnes) 42,071 49,178 Chiffre d’affaires* 22,197 28,132 Bénéfice opérationnel* 6,146 4,746 Bénéfice net* 4,701 3,365 Dividende par action en dollars 7,31 4,9 Arcelor expéditions** (en millions de tonnes) 43,9 42 aciers au carbone 41,8 40,4 Chiffre d’affaires* 35,922 38,82 Bénéfice opérationnel* 3,802 5,209 Bénéfice net* 2,755 4,578 Dividende par action en dollars 0,77 1,43 *millions de dollars **y compris inox Les réactions Réponse du gouvernement français, patriotisme verbal... et impuissance Les déclarations successives du ministre français de l’Économie sont symptomatiques de l’évolution des positions prises par les responsables gouvernementaux après l’annonce de l’OPA sur Arcelor. On allait entendre successivement des quasi-vociférations nationalistes, puis des protestations sur la méthode pour finir par admettre son impuissance devant les opé-rations de restructuration du capital : conclusion de la pièce, ce sont les actionnaires qui déci-dent. Ce patriotisme économique avait déjà fait des siennes, à l’occasion des rumeurs de ra-chat qui avaient couru l’an dernier, touchant le géant de l’agroalimentaire, Danone, puis Era-met, un acteur important des marchés du nickel et du manganèse.
« Je suis très surpris de la façon de procéder qui ne correspond pas aux façons moder-nes », avait tout d’abord déclaré Thierry Breton, étonné de ne pas avoir été consulté. Il ren-chérissait, soulignant qu’il n’y avait « pas non plus d’information sur le fait que les cultures des deux groupes pourraient fonctionner et vivre ensemble » ni « aucune analyse pour savoir si le groupe qui pourrait résulter d’une telle opération pourrait avoir des systèmes de gou-vernance compatibles ». Pourtant, il allait concéder, qu’« in fine, ce sont les actionnaires qui décideront ». Il précisait d’ailleurs son vrai rôle : « je dois veiller aux procédures », c’est-à-dire « à ce que, si l’OPA échoue ou si elle aboutit à une méga fusion, ceci se passe de la meilleure façon possible ». « Je suis fondé à exprimer ma position. Non pour dire je suis pour ou contre. Le ministre de l’Économie n’a pas à le dire », mais « il a le devoir de se faire en-tendre lorsque cela concerne les intérêts nationaux et les intérêts économiques », soulignait-il, désavouant le ministre délégué à l’Industrie François Loos, qui avait déclaré que la France était « opposée au succès » de l’OPA de Mittal Steel.
Thierry Breton s’était démarqué de cette prise de position, en soulignant peu après que « c’est la vie normale des affaires que des entreprises discutent, se rapprochent », et que si la France avait son « mot à dire » en tant que « partie prenante », « ce sont les actionnaires qui vont décider ». Se souvenant que l’Inde est un important partenaire commercial, il déplorait même les références à la nationalité indienne du patron de Mittal Steel, Lakshmi Mittal. « Nous n’avons pas à nous occuper de la nationalité des actionnaires. En l’occurrence, il s’agit de deux entreprises européennes. La France a les meilleures relations avec l’Inde. Cette affaire ne concerne ni directement ni indirectement l’Inde », soulignait-il.
L’évolution de Thierry Breton était significative des positions prises par ses collègues eu-ropéens qui, après s’être dressés sur leurs ergots, s’inclinaient devant la réalité économique. Mittal, jouant le jeu de la politique, faisait un tour d’Europe pour vendre son projet, ren-contrant les responsables politiques en France, en Espagne, en Belgique et au Luxembourg, plus bien sûr les responsables de la concurrence de l’Union européenne.
Les anti-mondialistes se lâchent La bataille de l’acier allait permettre aux défenseurs du capitalisme national d’exprimer leur critique radicale du capitalisme étranger. « L’OPA de Mittal sur Arcelor est une leçon de cho-ses : voilà engloutis les 200 milliards de francs consacrés dans les années 1970 et 1980 à la restructuration de la sidérurgie française ! Voilà ridiculisée la soi-disant “européanisation” du groupe français Usinor, transformé en 2002 en société luxembourgeoise après fusion avec l’espagnol Aceralia et le luxembourgeois ARBED ! », s’est exclamé Chevènement, affirmant que c’était « le groupe allemand ThyssenKrupp qui fournissait à Mittal la trésorerie de ce raid boursier ». (Du délire, ThyssenKrupp n’avait pas pu suivre lorsque Arcelor avait suren-chéri pour acheter Dofasco). Une position partagée par Le Pen qui considère que « le patrio-tisme économique aurait consisté à conserver un pôle français de l’acier, au lieu de le sacri-fier (comme tout le reste) sur l’autel de la construction européenne ». Quant au PCF, il réclame l’intervention de l’État... luxembourgeois. Il a demandé que le Luxembourg, qui dis-pose encore d’une participation dans Arcelor, mette son veto à la tentative d’OPA de Mittal Steel. L’État français devant, de son côté, prendre une participation significative dans le ca-pital d’Arcelor et agir pour une réorientation des choix de gestion du groupe. Réaction belge En Belgique, la région wallonne, majoritairement socialiste, actionnaire d’Arcelor à hauteur de 2,5 %, avait déjà annoncé son intention de vendre et de réaliser ses actifs. Ce dernier dé-sengagement « libéral » de l’État « social » était justifié par la nécessité de financer le « Plan Marshall pour la Wallonie », nouveau gadget de restructuration de l’industrie. Et donc, l’OPA de Mittal, si elle fait monter l’action Arcelor, arrange très bien les finances de l’État socialo- wallon qui, du coup, met un bémol à son protectionnisme habituel. Étant vendeur, la situation actuelle pourrait lui être bénéfique et, en cette matière, l’idéologie ne tient pas devant les fi-nances de l’État. Les syndicats, patriotes d’entreprises forcenés Les syndicats dans leur quasi-unanimité se sont rangés chacun derrière leur patron. C’est une constante dans ce type de situation, aussi contestataires qu’ils aient pu être auparavant, quand les intérêts fondamentaux de l’entreprise sont en cause, c’est l’union sacrée, patron et syndicats, même combat.
En France, la réaction à l’OPA est immédiate. La CGT d’Arcelor, qui était engagée dans une campagne protestataire sur la politique salariale de l’entreprise, et du rachat du sidérur-giste canadien Dofasco, estimant que cela ne faisait que « poursuivre une politique d’abandon des industries performantes en France et en Europe », une stratégie selon elle « dangereuse au plan social », abandonnait ce créneau pour se ranger sous la bannière de l’intérêt de l’entreprise face à Mittal.
La CGT-Métallurgie demande aussitôt au gouvernement Villepin de « faire preuve de fer-meté » dans le dossier Arcelor pour qu’une « nouvelle branche d’activité de notre industrie ne parte à l’étranger ». La CFDT n’est pas en reste : « Lakshmi Mittal est le seul maître à bord de son empire. Il n’existe aucune stratégie d’ensemble. Avant d’être industrielle, sa motiva-tion est financière », détaille la CFDT. « Tout sépare Arcelor et Mittal Steel », ajoute le syn-dicat, qui vante la « culture d’entreprise » d’Arcelor, avec un « dialogue social de qualité » et des restructurations « menées de façon responsable », mais que la CFDT affirme tout de même combattre. Un message entendu par la direction : « Au cours des prochains mois, nous devons garder notre sang-froid, tout en restant déterminés », a déclaré le P-DG d’Arcelor dans un message aux collaborateurs.
En Lorraine, se trouve l’aciérie électrique Mittal Steel de Gandrange (Moselle). En 1999, Usinor, propriétaire du site et futur Arcelor, devait choisir : « Fermer le site ou vendre au franc symbolique », se rappelle Gérard Loparelli, délégué CGT. L’usine est alors cédée au groupe Ispat, qui deviendra Mittal Steel. Des 14 000 salariés dans les années 1970, il n’en restait alors qu’un petit millier. Six ans plus tard, Gérard Loparelli se félicite : si le nombre des salariés est resté identique (près de 1 000), la moyenne d’âge a baissé grâce à des embau-ches. « On devrait avoir disparu, être morts et enterrés. Le statut de sidérurgiste est resté intact. Et aujourd’hui, les résultats sont restaurés », dit Gérard Loparelli. Pour « fidéliser » les jeunes recrues, des augmentations de salaires de 150 à 200 euros ont été octroyées en 2005. « Avant, on était très mal payés, la lanterne rouge d’Usinor, résume Gérard Loparelli. Aujourd’hui, c’est mieux. »
« C’est sous l’égide de Dollé, avec Francis Mer (ancien président d’Arcelor), qu’on avait été vendus à Mittal », rappelle Jacky Bernard, militant CFDT. « Il est mal placé pour parler des questions sociales. Il est l’un des fossoyeurs de la sidérurgie », estime Xavier Phan Dihn, délégué CGT. Malgré tout, Georges Muschiati, le secrétaire général de la CGT de Sollac à Florange (Arcelor) attend que les dirigeants d’Arcelor se battent pour conserver leur indépen-dance et que l’État intervienne. La CGT a beau dénoncer la suppression de 1 500 emplois d’ici à 2010, elle préfère Arcelor à Mittal. Ici, on connaît de longue date Arcelor : « On tient à notre modèle social », insiste Pierre Coletti, élu CFDT du comité d’entreprise européen d’Arcelor : « Arcelor n’a que quatre ans, et est issu de trois cultures différentes. Et pourtant, le groupe a réussi à prendre le meilleur de chaque culture pour construire un vrai dialogue social, avec des avancées significatives en termes de sécurité au travail, de formation. Trois salariés siègent au conseil d’administration. À Arcelor, le dialogue social n’est pas un vain mot. Chez Mittal, rien de tout cela n’existe. » Encore une fois, chaque patron peut compter sur le soutien de ses syndicats.
Un salarié de Mittal met toutefois les deux sidérurgistes dans le même panier : « C’est une bataille de cols blancs. Leurs raisonnements sont les mêmes et si l’un ou l’autre devait mettre 300 personnes dehors, il le ferait de la même façon ». En Espagne aussi, où Arcelor emploie 15 000 travailleurs sur 18 sites, les syndicats ont demandé au gouvernement espagnol de « mettre en oeuvre tous les moyens juridiques et ad-ministratifs pour faire échouer » le projet de Mittal. Selon eux, il s’agit essentiellement d’une opération financière sans projet industriel. Les Commissions ouvrières (CCOO, proche de la CGT) affirment : « Nous ne sommes pas fiers de notre gouvernement qui a adopté une posi-tion timide », contrairement à la ferme opposition affichée par les gouvernements français et luxembourgeois à l’offre hostile du numéro un mondial de l’acier.
Aux États-Unis, Marco Trbovitch, porte-parole du syndicat United Steelworkers of Ame-rica (USW), qui représente les employés du groupe Mittal, se range fermement derrière son employeur. Leo Gerard, président de l’USW, affirme soutenir l’OPA comme il avait soutenu le rachat d’ISG. « La sidérurgie a besoin de plus de concentration », souligne Gerard, notant qu’il n’y a pas trop de métallos mais trop d’aciéristes. Par contre, le syndicat Independent Steelworkers Union, qui représente les ouvriers de l’aciérie Weirton, rappelle que Mittal a annoncé, fin décembre, la fermeture de plusieurs installations et la suppression de 950 postes à l’usine de Weirton, en Virginie occidentale, près de la moitié de l’effectif. « Ces fermetures n’étaient pas prévues au moment du rachat », affirme Mark Glyptis, président du syndicat. « Ils avaient affirmé qu’ils rachetaient l’entreprise pour la faire tourner, pas pour fermer des usines »
En Belgique, les syndicats à majorité socialiste dans le sud du pays ( FGTB) sont brusque-ment moins velléitaires et plus attentistes que d’habitude, ils en deviendraient presque indiffé-rents. Bien entendu, le discours est contre le « mauvais » capital, celui de la « finance » et contre « cette grande partie de poker » (Syndicats n° 3, février 2006), pour affirmer « une totale méfiance », et regretter la grande époque du XIXe siècle où des industriels « étrangers », comme John Cockerill, avaient « la trempe » d’investir dans le secteur sidérurgique ! « Le plus urgent, à l’heure actuelle, dans ce combat induit par une mondialisation sauvage (!!!!), est d’avoir une stratégie industrielle cohérente et clairement définie par les producteurs d’acier en vue d’accroître leur compétitivité et par-là même d’assurer la pérennité d’un an-crage européen et de l’emploi. » (Responsables syndicats FGTB -METAL).
Enfin, à la veille des élections et dans un climat « affairiste », ils se plaignent de leurs ca-marades socialistes : « Que cela serve de leçon à tous ceux qui voulait “vendre”, au nom du marché, une démarche intellectuellement compréhensible pour un ministre libéral, mais dure à avaler quand elle était prônée par des responsables politiques disons plus à gauche. Le contrôle de l’économie par le politique n’est plus à la mode néo-libérale ou néo-socialiste : cela reste le meilleur moyen de protéger l’emploi quand les choses tournent mal. » ( Syndi-cats n° 3). En résumé, la banalité de la gauche du capital : vive l’interventionnisme et le pro-tectionnisme... lorsque ça tourne mal !
(Fin de la première partie)