Edito de Rouge
Chasse aux jeunes...
Ce 27 octobre, à Clichy-sous-Bois, des adolescents fuyant un contrôle de police se réfugient dans un transformateur électrique. Deux d’entre eux y trouvent la mort. Révoltés par cette tragédie, plusieurs nuits consécutives, des jeunes affrontent les « bleus » dépêchés en grand nombre dans cette ville de Seine-Saint-Denis. Mais c’est aussi par centaines, accompagnés de nombreux habitants et d’élus pour une impressionnante démonstration de force et de dignité, qu’ils rendent hommage à leurs camarades victimes d’un ordre aussi injuste que violent.
Voilà où conduit logiquement la politique de MM. Villepin et Sarkozy. Le chômage de masse et la précarité alimentant une misère grandissante, la ghettoïsation sociale conjuguée à des discriminations toujours moins supportables, le démantèlement de l’école publique et l’échec scolaire qu’il sécrète, la casse des services publics de proximité : tel est le quotidien d’une grande partie de la population de ce pays, qui voit simultanément la majorité parlementaire alléger l’impôt sur la fortune ou exonérer les dividendes des actionnaires. Complément logique de cette politique de classe qui s’affiche sans vergogne, les contrôles policiers se font chaque jour plus odieux et violents. Le racisme répand son poison, encouragé par les propos d’un ministre de l’Intérieur qui, emporté par sa volonté de criminaliser toute une jeunesse, l’insulte en la traitant de « racaille » et de « gangrène ».
En parfait pompier pyromane, Sarkozy ne cesse d’ailleurs de faire monter les enchères. Il va maintenant jusqu’à décider le déploiement des CRS et des brigades anticriminalité dans les quartiers dits difficiles. En campagne préélectorale permanente, soucieux de se rallier les faveurs des électeurs de Le Pen, il annonce qu’il se rendra chaque semaine dans une nouvelle banlieue. Ce qui aura pour seul effet d’accentuer la pression policière sur les zones concernées et d’y rendre la situation plus explosive encore.
Ces provocations à répétition ne font qu’encourager l’arbitraire, aggraver l’exclusion et alimenter les violences de toutes sortes. L’action de ce gouvernement sème la misère et engendre le désespoir. Rien n’est plus urgent que de la mettre en échec. Sur tous les terrains.
Christian Picquet
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Communiqué de la LCR Jeunes et habitants des quartiers, ensemble contre le gouvernement.
Communiqué de la LCR. A l’issue de la réunion du conseil de sécurité intérieure, Chirac et son gouvernement persistent et signent. A ce jour, ils n’ont formulé aucun regret ou excuse pour la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois. Par contre, plus que jamais, l’accent est mis sur la poursuite et l’accentuation de la répression. Pour la LCR, le gouvernement est totalement responsable de la situation dégradée que connaissent les quartiers populaires. La réalité de tous les jours c’est le chômage de masse, la destruction des services publics, les contrôles d’identités à répétition, les propos insultants et discriminants de Sarkozy. Tout cela renforce un sentiment d’exclusion et de tension qui ne trouve, pour l’instant, d’exutoire que dans la violence, le désespoir, le désarroi, engendrant de nouveaux drames humains. Politique sécuritaire et libéralisme sont les deux faces d’une même politique. C’est pourquoi, les jeunes et les populations des quartiers doivent, non pas s’opposer, mais retrouver le chemin de la solidarité. La mobilisation populaire contre le gouvernement est indispensable pour faire toute la lumière sur le drame de Clichy, faire cesser les provocations policières, exiger le départ de Sarkozy, stopper les réformes libérales et revendiquer que la priorité soit donnée à la satisfaction des besoins sociaux. La LCR en appelle à la population, aux jeunes, aux forces de gauche et démocratiques pour construire ce front de résistance. Le 7 novembre 2005.
******* Tract de la LCR
Jeunes en colère, habitants des quartiers, solidarité contre le gouvernement !
Chirac et le gouvernement persistent et signent. Loin de désamorcer la crise, en donnant des réponses d’urgence sociale, le pouvoir décide d’aggraver la répression. Sarkozy continue ses provocations. Révoltés par la tragédie de Clichy, où deux adolescents ont trouvé la mort, les jeunes de dizaines de cités, dans tout le pays, affrontent depuis plusieurs nuits consécutives les forces de police. Si la colère de jeunes, sans formation, sans emploi (Citroën Aulnay vient de renvoyer 700 jeunes intérimaires), victimes du racisme et de la discrimination est compréhensible, ils se trompent de cibles lorsqu’ils incendient les voitures des habitants, des écoles, des gymnases ou des crèches. L’ennemi, c’est la politique du gouvernement et c’est tous ensemble, jeunes en colère et habitants des quartiers, qu’il faut lutter contre Sarkozy, et toutes les politiques qui ont cassé les quartiers depuis plus de vingt ans.
Le gouvernement, responsable de la situation créée
La politique de Villepin et Sarkozy, c’est le chômage de masse et la précarité qui alimentent une misère grandissante. À la périphérie des grandes villes, la formation de véritables ghettos sociaux va de pair avec des discriminations toujours moins supportables. On démantèle l’école publique, ce qui généralise l’échec scolaire. Dans la logique des politiques de déréglementation, les services publics de proximité sont mis en pièces. On ne cesse de réduire les crédits consacrés à la prévention. Le logement social est partout sacrifié. Voilà le quotidien d’une grande partie de la population de ce pays. Pendant ce temps-là, à l’Assemblée nationale, la majorité allège l’impôt sur la fortune ou exonère les dividendes des actionnaires.
Sarkozy, le pompier-pyromane, doit partir !
Complément logique de cette politique de classe qui s’affiche sans vergogne, les contrôles policiers se font chaque jour plus odieux et violents. Le racisme répand son poison, encouragé par les propos provocateurs de Sarkozy. Emporté par sa volonté de criminaliser toute une jeunesse, le ministre de l’Intérieur va jusqu’à l’insulter en la traitant de « racaille » et de « gangrène ». En campagne pré-électorale permanente, soucieux de se rallier les faveurs des électeurs de Le Pen, il annonce qu’il se rendra chaque semaine dans une nouvelle banlieue. Ce qui aura pour seul effet d’accentuer la pression policière sur les zones concernées et d’y rendre la situation plus explosive encore. Et ce climat de violence, insupportable pour les populations, ne fera qu’accroître leurs difficultés quotidiennes. Décidément, Sarkozy, l’incendiaire des banlieues, doit partir !
La mobilisation populaire s’impose ! Tous ensemble contre le gouvernement !
Ce n’est pas par l’intervention incontrôlée de la police qu’on réglera les problèmes, mais par l’intervention de la population. La mobilisation des forces progressistes est décisive. Il faut arrêter les provocations policières et agir en faveur de mesures immédiates favorisant une vie solidaire dans nos quartiers et nos cités. Devant les désastres sociaux provoqués par des années de libéralisme, i l faut exiger que la priorité soit donnée à la création d’emplois stables, aux services publics, à l’école, au logement, à la prévention. L’action de ce gouvernement sème la misère et engendre le désespoir. Rien n’est plus urgent que de le mettre en échec. C’est ce à quoi appelle la LCR.
Le 7 novembre 2005