Aux initiateurs et signataires de l’Appel sur le 8 mars
Des élus et des membres du Parti Socialiste se sont mobilisés avec d’autres membres de la gauche pour faire la lumière sur les violences à l’encontre de la manifestation lycéenne du 8 mars et nous les en remercions.
Nous sommes cependant profondément choqués par le silence d’une partie de cette même gauche et en particulier du PS face à la répression que subissent aujourd’hui les lycéens en lutte contre la loi Fillon. Une quarantaine de procès sont en cours et des peines délirantes au regard des faits incriminés ont déjà été prononcées à Bayonne (2 mois de prison avec sursis, 800 heures de TIG et 6000 euros d’amende avec inscription au casier judiciaire pour l’occupation d’un lycée) et à Paris. Ces procès sont en réalité des procès politiques, qui témoignent d’une volonté de criminalisation des luttes sociales.
Ce silence est d’autant plus inacceptable que les occupations d’établissements et de bâtiments administratifs pour lesquelles sont poursuivis les élèves sont le résultat direct des violences du 8 mars : chassés de la rue par des bandes instrumentalisées par le gouvernement, les lycéens ont cherché à trouver de nouvelles formes de lutte pacifique et c’est cette détermination que le gouvernement veut leur faire payer aujourd’hui.
Aucune échéance électorale, aucune divergence sur l’opportunité ou les méthodes de lutte, ne sauraient justifier de laisser seuls ces lycéens face à l’arbitraire gouvernemental, sauf à s’en faire le complice.
C’est pourquoi nous vous demandons de prendre position dès à présent, en interpellant le gouvernement et l’opinion par les moyens appropriés, pour la levée de toutes les poursuites et sanctions contre les lycéens en lutte.
Le 25 mai 2005,
Frédéric Goldbronn, Brigitte Larguèze, José Reynes, parents d’élèves agressés le 8 mars.