III. Censure et propagande aux EU
Cette dure réalité vécue par des millions d’américains ne correspond pas à celle du gouvernement Bush transmise quotidiennement par nos médias. Dans le N.Y. Times du 18 mars la grande journaliste Maureen Dowd expose comment la Maison Blanche manipule les médias. D’abord, l’Administration ne tolère pas de critique. Elle vient d’obliger le doyen des présentateurs des infos de la télévision nationale Dan Rather à prendre une ’retraite anticipée’ après avoir cité un document de source non-confirmée au sujet du service militaire de Georges W. Bush pendant la Guerre du Vietnam. Pourtant, l’information était correcte : personne ne conteste que Bush s’était longuement absenté sans permission de la Texas Air National Guard, où l’intervention d’un client de son père lui avait ouvert une place, très prisée, car cette unité ne pouvait pas être envoyée au combat vietnamien.
Quant à Dowd elle-même, la célèbre et glamoureuses chroniqueuse de la Maison Blanche depuis plusieurs administrations se trouve interdite des conférences de presse présidentielles. Elle y posait des questions trop pertinentes. En revanche, elle parle du scandale d’un faux journaliste embauché par la Maison Blanche pour y poser des questions faciles devant les caméras. On a même retrouvé la photo du faux journaliste sur un Site Web qui offrait ses services comme Escort (gigolo) pour dames et messieurs ! De plus, le gouvernement de Bush a fini par admettre qu’il commandait systématiquement des articles favorables à des journalistes à gages, et que le Trésor public payait de grosses sommes à une vingtaine d’agences publicitaires pour réaliser de faux ’reportages’ régulièrement retransmis comme vrais par les télévisions régionales. Peu importe : le Ministère de la Justice a statué que ces faux reportages sont parfaitement légaux « du moment qu’ils se basent sur des faits et ne sont pas partisans » ( !) Dowd qualifie cette offensive de « campagne de propagande dans le style soviétique. » Pour moi, elle correspond plutôt au 1984 d’Orwell avec son ’Ministère de la Vérité,’ sa ’Ligue anti-sexe,’ et sa devise « La guerre, c’est la paix. »
« Nous créons notre propre réalité. »
De toute façon, le régime instaure un système de mensonges et d’hallucination où la réalité se perd vite. La télévision américaine projette un Bushland imaginaire habité par des milliardaires en fête. Là, la paix et la démocratie s’installent au Moyen Orient grâce à la victoire de Bush sur Saddam le Mauvais. Là, l’économie américaine reprend grâce aux exemptions d’impôts qui encouragent les riches à créer de l’emploi. Les faits indiquent autre chose ? On les nie, et les voilà écartés du discours. Confronté à l’absence des « ADM de Saddam » et ses « liens avec le 11 septembre » un conseil de Bush a déclaré : « Nous créons notre propre réalité. » C’est ce que les psychologues appellent ’la pensée magique’. Hélas, il savait bien dire : selon des sondages, près de la moitié des électeurs états-uniens croyait encore à ces deux mythes en 2004. N’est-ce pas Hitler qui a proclamé : « Si on répète un gros mensonge assez souvent, les gens le croiront » ? Effectivement. Mais il faut aussi disposer du pouvoir d’asservir les médias, censurer les critiques, discréditer la raison empirique et imposer une idéologie illusionniste. Rappelons toutefois que la réalité finit tôt ou tard par se retourner contre les illuminés qui s’aveuglent en la niant. Après tout « l’Empire de 1000 ans » des délires du Fürer n’a duré que treize ans.
IV. Des éléphants au salon
Comment « créer sa propre réalité » ? L’alcoolique, le père incestueux, l’abuseur physique ’introduisent des éléphants dans leur salon’ puis engagent la complicité de la famille dans son déni du problème de leur culpabilité secret. Ils imposent leur ’réalité’ à leurs proches par un mélange de menaces violentes et de séduction.
L’éléphant introduit dans la Maison Blanche par Bush, Cheney, Rice, Rumsfeld et Wolfowitz s’appelle « Irak ». On fait semblant de ne pas le voir, mais on le sent, car le salon se remplit mystérieusement de ses crottes : enlisement indéfini de l’Armée Etats-unienne, démoralisation des troupes américaines surmenées et mal équipées, intelligence fausse ou faussée, scandale de la torture officiellement sanctionnée mais impunie, profits abusifs des ’copains’ fournisseurs de guerre, coûts démesurés, endettement astronomique etc. Les médias et les Démocrates se bouchent le nez. Quelques téméraires demandent « Quelle est cette odeur ? » Mais l’on n’ose pas parler directement de l’éléphant. Mieux vaut parler de la morale privée et de Dieu. Dans le consensus médiatique l’existence des éléphants « n’est pas prouvée » et la zoologie « n’est qu’une théorie » . Enfin, il n’y a pas d’éléphants dans la Bible.
Les abuseurs tendent aussi à ’projeter’ (transférer) leur violence intérieure sur des ennemis symboliques afin de justifier leur tyrannie. Dans le cas d’une psychose sociale, un gouvernement abuseur déclare une guerre sans fin contre des ennemis abstraits, invisibles, insaisissables : ’le communisme,’ ’la drogue,’ ’le terrorisme,’ ’le Mal’. Ainsi en pleine fuite en avant, les stratèges ratés de la guerre en Irak déclarent la guerre permanente et illimitée au monde entier. Afin de tyranniser ses citoyens, ses alliés et ses adversaires, ils s’autorisent à ’changer de régime’ toute nation qu’ils jugeront ’favorable au terrorisme’ ou participant à une « Axe du Mal » imaginaire. C’est du délire. Selon les sondages, le monde a plus peur de Bush que d’Osama ben Laden. Mais aucun leader ne bronche.
Des citoyens et alliés intimidés
Le bellicisme unilatéral de Washington sert à faire peur non seulement aux pays déclarés ’voyous’ par les voyous de la Maison Blanche mais aussi aux ’alliés.’ Il s’agit d’intimider les impérialismes rivaux de 2e rang comme la France, la Russie, la Chine qui avaient osé contester la guerre américaine en Irak à l’ONU en 2002. Aujourd’hui, Bush montre son mépris pour ces ’alliés’ en nommant à l’ONU Bolton, ennemi déclaré de l’ONU, et en installant à la Banque mondiale l’architecte de la guerre, l’idéologue de droite Wolfowitz. Ex-responsable de la reconstruction d’Irak (où il ne répara rien et privatisa presque tout), Wolfowitz va désormais administrer le développement du tiers monde. Scandale ? Aucun gouvernement allié n’ose contester ces nominations impériales qui sont pourtant des gifles diplomatiques de la part de Bush. Aussi intimidés que les Démocrates dans le Congrès états-unien, les alliés se taisent. Schröder et Mme Clinton chantent en duo les louanges du proposé de la Maison Blanche.
Pour intimider ses concitoyens, le Président impérial instaure un régime sécuritaire où les libertés civiques sont abrogées. Avec les Lois Patriotes, le citoyen n’est plus protégé contre les abus du gouvernement. L’Exécutif prétend désigner comme ’suspect’ tout citoyen ou étranger (alien) afin de l’espionner, l’incarcérer, le garder indéfiniment au secret et sans nom, le torturer même — sans rendre de compte à aucun tribunal public. Pour empêcher tout recours à la Justice, Bush installe comme Avocat général Alberto Gonzales, l’auteur célèbre du mémoire exécutif autorisant les tortures de Guantanamo et d’Abu Ghraïb. « La Maison Blanche a maintenant son propre goulag » écrit la journaliste Maureen Dowd dans le NY Times du 18 mars. En effet les Etats-Unis, dont les prisons regorgent de plus de deux millions de détenus, dépassent la Russie et la Chine communiste comme société carcérale.
Le bunker idéologique
Sur le plan politique, les occupants de la Maison Blanche s’isolent de plus en plus dans le bunker de leur idéologie ’néo-conservatrice’. Ils tolèrent mal la contradiction — même de la part de leurs propres officines d’intelligence - et exigent la loyauté avant tout. Une commission d’enquête présidentielle sur les services d’espionnage déclare que les motivations de la guerre en Irak étaient ’complètement erronées’ ? On donne la promotion à ses architectes, Rice et Wolfowitz, on se débarrasse des tièdes, Powell en tête, et on persécute les critiques. Les nouveaux ’maîtres de l’univers’ sont, comme Bush lui-même, mal à l’aise avec la complexité, peu curieux des autres. Ce sont des provinciaux plus ou moins incultes, ne parlant pas d’autres langues que l’américain, ayant peu ou pas d’expérience à l’étranger ni en dehors du monde des affaires et de l’université états-uniennes. Le cosmopolite Colin Powell, dont ils se moquaient, était leur alibi diplomatique. Ils n’en ont plus besoin. Ils ont choisi la solution la plus simple : la force. A l’étranger, leurs véritables alliés ne sont pas les démocraties capitalistes rivales, mais les dictatures réactionnaires qui protègent leurs investissements et à qui ils vendent profitablement des armes. (Rappelons que naguère le Vice-président Cheney, alors PDG d’Halliburton, en a vendu à Saddam, avec qui il s’est fait fameusement photographier à l’époque de la guerre Iran-Irak). Ces gouvernements tyranniques sont des chiens de garde féroces qui terrorisent la multitude des pauvres, mais qui font peur aux maîtres aussi. Car ils peuvent se retourner et mordre, comme justement Saddam et ben Ladden - deux assassins entre lesquels le seul ’lien’ réellement existant est d’avoir reçu des subsides de la CIA. La tyrannie rassure cette droite. La complexité l’inquiète. Bush, ayant regardé dans les yeux bleu-glacier du policier Poutine, l’adouba ’mon ami Vladimir.’ Les maîtres de Washington préfèrent instinctivement s’allier avec la dictature militaire islamiste pakistanais (parraine des Talibans et vendeuse de secrets nucléaires aux Coréens du Nord) qu’avec la démocratie capitaliste indienne (considérée molle, instable et pro-communiste).
Affinités électives
Sur la scène politique nationale, les Républicains au pouvoir s’appuient sur les éléments racistes violents imbus de fanatisme religieux. Comme on a vu, la droite des milliardaires se sert de ces masses de petits-blancs intégristes comme base électorale et troupes de choc. Mais cette profitable alliance entre PDGs et prédicateurs intégristes n’est pas uniquement un mariage de raison. Il y a une affinité profonde, pour ainsi dire spirituelle, dans leur perception de l’esprit du temps zeitgeist et leur vision du monde weltanschaum. Le délirant scénario de l’Apocalypse imaginé par les Chrétiens du 2e siècle correspond assez précisément aux catastrophes que nous voyons arriver au 21e : guerres et épidémies généralisées, changements climatiques, rupture du tissu social, famines, sécheresses, destructions de villes, grandes peurs, divisions, violences.
Or, si ce n’est pas Dieu qui en est responsable, on pourrait bien accuser le capitalisme, le gouvernement, les riches. La masse des chrétiens intégristes, pourtant très affectée par le chômage et la banqueroute de la petite entreprise aux Etats-Unis, n’y songe point. Elle fait face à la crise sociale en se berçant du phantasme d’appartenir à une tribu d’élus qui sera sauvée. Provinciale, ignorante et xénophobe, terrifiée par le monde hostile qu’elle entrevoit par les médias, elle est hantée par le cauchemar raciste d’un soulèvement de noirs vengeurs qui s’incarne aujourd’hui dans des hordes d’envahisseurs arabes envieuses de son ’mode de vie américaine.’
V. Décadence et régression
Comment expliquer cette chute dans la décadence et la régression de la société américaine, naguère considérée comme un modèle démocratique et progressiste à suivre ? En effet, au 18e siècle libéral, les capitalistes américains se battaient pour la rationalité, la tolérance et la science contre la superstition et le despotisme. Et voilà qu’au 21e siècle néo-libéral les capitalistes américains combattent la rationalité, la tolérance et la science et prônent la superstition et le despotisme. Si les chefs de l’empire américain se comportent plutôt comme des Néron ou des Caligula que comme des Wilson ou des Roosevelt, c’est que cet empire - triomphant en 1945 — est déjà décadent. En fait, la société américaine a toujours été tiraillée entre ses traditions démocratiques-progressistes et la culture décadente, violente et réactionnaire du Sud esclavagiste. Les majorités électorales du Parti démocrate progressiste de Wilson et de Roosevelt se basait sur une alliance instable entre les travailleurs immigrés et petits-bourgeois éclairés des villes du Nord et les ’Dixie-crates’ ségrégationnistes des états du Sud apartheid où seuls les blancs pouvaient voter et où les Démocrates régnaient en parti unique au niveau local.
Mais tout a basculé en 1968 avec la révolte des Noirs et le soutien donné par le Président démocrate Johnson à la cause de l’égalité légale entre les races. Par réaction, les ’Dixie-crates’ sont passés au Parti républicain conservateur, pour donner les votes du Sud et donc la Présidence au réactionnaire Nixon. Cette nouvelle droite domine la scène politique américaine. Nixon, puis Reagan, ont mené une contre-révolution culturelle contre les acquis des années ’60 (droit à l’IVG, liberté sexuelle, anti-racisme), croisade dont Bush est le nouveau chevalier chrétien. D’ailleurs, les deux Présidents démocrates, Carter et Clinton (tous les deux anciens gouverneurs des états du Sud) sont restés dans cette ’ligne’ néo-libéral et belliciste, malgré quelques belles paroles sur les ’droits humains.’ C’est Clinton de l’Arkansas qui, avec les bombardements en Afghanistan et au Soudan, annonce la nouvelle doctrine de l’unilatéralisme militaire américain que Bush du Texas a reprise pour justifier sa guerre en Irak.
Depuis 2004, avec sa première véritable victoire électorale, la coalition réactionnaire de Bush se trouve en possession de tout le pouvoir et ne se gêne plus pour modérer ses origines sudistes décadentes ni son hallucinante vision régressive du monde. Mais ce n’est pas la seule Amérique. Il y en a une autre, celle-ci saine, démocratique, idéaliste et tolérante, pour qui la religion et la moralité sont des affaires privées et les droits de l’individu sacrés. Ce sont les quatre Américain/es sur cinq qui ont défendu contre une campagne de propagande religieuse et étatique hautement médiatisée, le droit de mourir de la pauvre Terri Schiavo, qui ont dit au sondage de CBS qu’ils croyaient que les Républicains voulaient ’profiter’ de cette tragédie pour des raisons ’opportunistes.’
Pour le moment cette Amérique-là est sur la défensive. Depuis sa mince défaite électorale de 2004, elle se trouve trahie par le Parti démocrate converti à la prière et privée d’accès au média. Cette Amérique profonde regarde ahurie le déferlement médiatisé d’une vague de psychose religieuse d’extrême droite. Pour le moment, elle recule sous les coups, cherche des repères. En attendant, l’éléphant de la guerre d’Irak continue à empester dans le salon. Actuellement, ce sont de courageux soldats dissidents et les familles de militaires qui prennent le devant de la scène pour dénoncer cette salle guerre qui pue. Personne ne peut contester leur patriotisme. Derrière eux, le mouvement anti-guerre américain se regroupe. Aux années ’60 il a fini par diviser l’opinion, provoquer la crise du régime et forcer la retraite des troupes états-uniennes du Vietnam. Et voilà l’empire de Bush enlisé pour longtemps en Irak. Le dernier mot n’est pas dit.
VI. De quoi ont-ils peur ? En attendant, le régime de Washington se durcit. Guerre permanente, censure, campagnes d’hystérie, lois exceptionnelles, alliés despotiques, prisons qui regorgent, torture : on se demande ’pourquoi toute cette répression dans une société de consommation apparemment stable et qui domine le monde comme superpuissance économique et militaire incontestée ?’ La question est bien posée. En psychanalyse comme en politique, on suppose que là où il y a répression il y une force refoulée proportionnelle dont on a peur. De quel ’retour du refoulé’ les occupants de la Maison Blanche ont-ils peur ?
Rappelons que Bush, Cheney, Wolfowitz et Cie ont tous vécu les années 1960 comme un traumatisme. D’abord ils ont dû faire face au risque du service militaire au Vietnam (qu’ils réussirent tous à éviter) puis au choc profond de la superpuissance américaine humiliée par les révolutionnaires vietnamiens en pyjama. De plus, ces jeunes conservateurs ambitieux étaient sidérés par le spectacle incroyable de la société américaine déchirée par la résistance à la guerre, la révolte des noirs, les émeutes dans les grandes villes, les campus occupés par les étudiant/es révolté/es, les femmes se libérant, les révolutions sexuelles et culturelles. Ils ont tant entendu répéter le mot de ’révolution’ qu’ils ont eu peur pour leurs privilèges et même pour leurs précieuses personnes.
Des ’maîtres de l’univers’ schizophrènes
Voilà maintenant ces fils à papa portés au pouvoir par leur génération de milliardaires conservateurs. D’une part ils doivent s’imaginer les ’maîtres de l’univers’ à qui tout est permis. En effet, pour le moment ils arrivent à construire leur propre réalité et à nous obliger à y vivre. Ils enrichissent les ’copains’ capitalistes qui financent leurs campagnes politiques en les exhonérant d’impôts, en leur offrant des contrats hors prix, des subsides exorbitants et en faisant profitablement la guerre ensemble afin de se partager les ressources de la planète. La pensée unique de leur néo-libéralisme est une pensée magique où les Etats-Unis peuvent continuer à emprunter et à dépenser indéfiniment sans jamais rembourser. Peu importe que le capitalisme prédateur américain ne soit plus productif, que presque toutes les voitures ’américaines’ et tous les téléviseurs qu’achètent les consommateurs américains soient importés, que les Etats-Unis n’exportent presque plus à part les armes, les déchets et le dumping de surplus agricoles subventionnés. Dans la pensée magique des spéculateurs de 2005 (comme chez ceux de 1929), ce boum devrait continuer indéfiniment.
Mais les nouveaux maîtres du monde sont schizophrènes, car d’autre part ils ont peur. Ils ont peur de toutes ces multitudes qui grouillent sur la terre - tous ces gens pauvres, étrangers, de races et de cultures incompréhensibles qu’ils dominent et dépouillent. Ils ont peur de leur envie, peur de leur violence, peur de leur capacité de se révolter de nouveau comme pendant ces traumatiques années ’60. Car si la gauche a oublié la puissance de cette vague révolutionnaire qui en 1968 a fait chanceler plusieurs régimes , la droite des privilégiés n’a pas oublié la frousse qu’elle a eue — ni la fragilité soudain révélée du régime. Voilà leur cauchemar. Plus ils en ont peur, plus ils ont tendance à réprimer, à s’évader dans la pensée magique.
Toutefois, les milliardaires prédateurs au pouvoir à Washington se rendent très bien compte qu’ils sont une poignée comparée aux milliards d’humains qu’ils spolient. Ce gouffre doit leur donner le vertige, car il est devenu encore plus béant depuis les terrifiantes éruptions volcaniques des années 1960. En effet, avec la révolte des Zapatistes de Chiapas, avec les sièges menés par les altermondialistes contre l’OMC à Seattle, à Montréal, à Cancun, à Gênes, le monde entier est au courant de leur vices secrets. Et voilà qu’ils entendent aux quatre coins du globe une nouvelle génération qui scande : ’Le monde n’est pas une marchandise’ et qui proclame ’Un autre monde est possible.’ Redoutable retour du refoulé.
Le 9 avril 2005
Contact : rgreeman@laposte.net
1. Universitaire américain
2. Le psychanalyste Wilhelm Reich, ancien membre du cercle freudien de Vienne, est considéré comme le pionnier de la psychologie politique avec son analyse de la montée du Nazisme. (En revanche, Freud ignorait le problème au point de se trouver coincé à Vienne en 1938). Voir son Fascisme et psychologie de masse.
3. Notons que cette soi-disant féministe est membre de la secte des Baptistes du Sud qui, dans sa concile de 2000 affirma que selon la loi du Christ ’la femme devait obéir à son mari.’
4. James Goodale, Report of the Independant Review Panel Concerning President Bush’s Texas Air National Guard Service, New York Review of Books, April 7, 2005.
5. Ancien sous-secrétaire à la Guerre, ce protégé de Bush méprisait naguère ’la vieille Europe.’ C’est ’Wolfie’ qui déclaraient 2002 que les Irakiens accueilliraient les Américains ’avec des fleurs’ et que les coûts de la reconstruction « couverts par les revenus du pétrole irakien. »
6. ’Dead wrong’ Voir l’International Herald Tribune du 1er mai 2005.
7. Apparemment, la Maison Blanche est allé jusqu’à révéler au journaliste de droite Robert Novak l’identité de Valerie Palme, agente secrète de la CIA afin de se venger sur son mari, Joseph Wilson IV, ex-ambassadeur de Bush, qui avait démasqué le mensonge de l’achat par Irak des matières nucléaires en Afrique. Voir le N.Y. Times du 9 avril 2005, p. 7.
8. De même, ils appuient les paramilitaires narco-terroristes de droite en Colombie et tournent le dos au gouvernement travailliste de Lula, pourtant parfaitement néo-libéral, au Brésil.
9. New York Times 24 mars 2005.
10. Karen Houppert « The New Face of Protest, » The Nation, 28 mars 2005.
11. Freud n’a-t-il pas émis l’hypothèse de l’existence d’un ’inconscient’ sur la base de ses observations sur la répression ?
12. L’idée de la révolution était si populaire à l’époque que les pubs la récupéraient. Par exemple le slogan ’Dodge Revolution’ — que les ouvriers noirs des usines d’automobile Dodge à Detroit ont fameusement repris en 1968 avec leur ’Mouvement révolutionnaire Dodge’.
13. Par précaution, le Congrès américain prépare une législation qui d’une part empêche les consommateurs endettés de déclarer la banqueroute personnelle et qui allège la responsabilité fiscale de corporations en cas de faillite. Si la bulle crève, les PDG ne perdront pas tout et leurs employés seront obligé de travailler comme des serfs pour rembourser leur carte de crédit.
14. Rappelons le Président de Gaule en fuite en Allemagne (mai 1968) et le Président Johnson qui ’démissionne’ en refusant une réélection certaine (juillet 1968)..