A PROPOS DU N° 1
« (...) Ce premier numéro consacre un long et passionnant dossier à la Révolution russe, ou plus précisément au débat entre libertaires et trotskistes sur cette question. (...) On l’aura compris, les positions anti-autoritaires sortent de la confrontation à leur avantage. (...) Nous n’avons donc pas entre les mains une revue anarchiste - ce qu’elle ne prétend d’ailleurs pas être. En revanche, un souci réel de l’émancipation humaine, autant que de la rigueur théorique, transparaît des différentes contributions. (...) » Max Lhourson, Le Monde libertaire, 5-11 décembre 2002
A PROPOS DU N° 2
« “Mariage, famille et morale sexuelle”. Pour traiter ce thème, une large place est faite à la militante féministe libertaire américaine Voltairine de Cleyre (...). Un autre texte important est l’étude d’Arturo Peregalli sur les positions en matière de politique familiale du Parti communiste italien (...) » Dissidences n° 14-15, octobre 2003-janvier 2004.
A PROPOS DU N° 3
« UNE REVUE ECLECTIQUE ET CONFUSIONNISTE - Ni patrie ni frontières en est à son numéro 3 et le niveau ne cesse de baisser (...). Aucun cadre de compréhension n’est fourni pour les textes jetés en vrac (...). Cette cécité est accompagnée d’un travail de censure de tout le mouvement révolutionnaire réel (...). Une revue qui n’a donc pas tenu ses engagements initiaux (...). » Pierre Hempel, Le Prolétariat universel (avril 2003)
« Que faire contre les guerres ? ». Sa lecture m’a permis de comprendre pourquoi je ne me sentais pas l’envie de manifester contre la guerre en Irak : ça fait trop harmonie en chiraquie. Quel amour en effet entre l’opinion publique et Chirac ! Ces manifestations arrangent l’Etat français. (...) » M. Combat Syndicaliste de Midi-Pyrénées n°80 - avril-mai 2003
« La première partie, intitulée “Guerre, patriotisme et pacifisme”, (...) présente un ensemble de réflexions sur les deux premières guerres mondiales. Emma Goldmann, Kropotkine, Malatesta, autant de figures de l’anarchisme de la première moitié du XXe siècle dont on lira avec intérêt les analyses sur les deux conflits mondiaux de cette période. On relèvera aussi l’article de Trotski “Après Munich, une leçon toute fraîche sur le caractère de la guerre prochaine”, car il montre bien comment les formes de régime interne de l’Etat (en l’espèce tchécoslovaque) se modifient - se modifient d’elles-mêmes ou sont modifiées par des puissances extérieures (...). La seconde partie intitulée “Guerres du Golfe, impérialisme et pacifisme” est surtout intéressante par l’analyse critique qu’elle opère sur les mobilisations contre la guerre en Irak. Une première série de critiques est adressée aux positions politiques qui ont pu émerger des manifestations (...) La seconde série de critiques concerne les faiblesses théoriques et sociales du mouvement anti-guerre. (...) » A contre-courant, août 2003
« On regrettera la juxtaposition de textes d’intérêt et de portée divers et inégaux ainsi que l’absence d’appareil critique et de référence bibliographique. » Dissidences n° 14-15, octobre 2003-janvier 2004
« Que faire contre les guerres ?
« C’est sous ce titre que Ni patrie, ni frontières a sorti en mars 2003 son troisième numéro. Cette jeune revue de “traductions et de débats” rassemble un ensemble de textes “pacifistes, anarchistes et marxistes” retraçant une partie de l’analyse des conflits militaires du XXème siècle et de ce début de XXIème siècle. De la première guerre mondiale à la guerre en Irak.
« Revenir aux classiques « La première partie, intitulée “Guerre, patriotisme et pacifisme”, qualifiée de “textes classiques” par la rédaction présente un ensemble de réflexions sur les deux premières guerres mondiales. Emma Goldmann, Kropotkine, Malatestat, autant de figures de l’anarchisme de la première moitié du XXème siècle dont on lira avec intérêt les analyses sur les deux conflits mondiaux de cette période. On relèvera aussi l’article de Trotski “Après Munich, une leçon toute fraîche sur le caractère de la guerre prochaine”, car il montre bien comment les formes de régime interne de l’Etat (en l’espèce tchécoslovaque) se modifient - se modifient d’elles-même ou sont modifiées par des puissances extérieures - en fonction des deux paramètres suivants : les intérêts de la classe dominante nationale et les intérêts des puissances impérialistes environnantes (en l’espèce France, Grande-Bretagne et Allemagne hitlérienne.) Comme l’écrit Trotski, les changements du régime tchèque se sont faits ”sans le peuple et contre le peuple”, contraint ensuite des les approuver par référendum, un revolver sur la tempe. Les faiblesses de l’actuel mouvement anti-guerre en Europe occidentale devraient l’obliger à méditer ces deux leçons de Trotski : d’abord que “toute guerre impérialiste est faite non pour défendre l’indépendance nationale mais pour redistribuer le monde conformément aux intérêts des différentes cliques du capital financier” ; mais surtout ceci : “ce serait une erreur pour un marxiste de définir sa position sur la base de regroupements diplomatiques et militaires épisodiques plutôt que sur la base de la définition générale des forces sociales qui sont derrière cette guerre”.
« Critiques et perspectives du mouvement anti-guerre « La seconde partie intitulée “Guerres du golf, impérialisme et pacifisme” est surtout intéressante par l’analyse critique qu’elle opère sur les mobilisations contre la guerre en Irak. Une première série de critiques est adressée aux positions politiques qui ont pu émerger des manifestations : aveuglement ou relativisation de la tyrannie de Saddam Hussein par une partie non négligeable des manifestants ; soutien assez général à la position de l’Etat français telle que définie par Chirac ; formes minoritaires mais particulièrement virulentes et fortement présentes chez certains groupes arabes (surtout maghrébins) de racisme et d’antisémitisme. Mais au fond, à la suite de l’article Arundhati Roy “Georges W. Bush, obscène mécanicien de l’Empire”, n’est ce pas là l’effet pervers mais recherché des actuels gouvernements américain et israélien, qu’en menant une politique nationaliste et raciste, ils suscitent en retour des réactions elles aussi nationalistes et racistes ! qu’au fond ils paralysent les oppositions à leur politique, incapables de se battre sur un autre terrain que celui sur lequel les puissances en questions les ont amenées, incapables de poser en termes de classe et d’internationalisme leur combat !
« La seconde série de critiques concerne les faiblesses théoriques et sociales du mouvement anti-guerre. Les contributions, en particulier, de Yves Colemann, Guy Fargette et Temps Critiques développent les difficultés importantes que rencontre, lorsque s’engage la mobilisation, un mouvement social pour tracer des perspectives révolutionnaires à son action. Sans souscrire mais en comprenant fort bien l’espèce de pessimisme fataliste exprimé par Guy Fargette - ”L’état du monde confirme en ces occasions à quel point les gens comme nous, qui nous référons toujours à la perspective d’une émancipation générale du genre humain, sont placés hors du jeu de l’histoire immédiate. Nous n’avons pas de prise raisonnable sur ces événements, parce que les seuls choix accessibles représentent des inconvénients rédhibitoires”. -, il demeure indispensable de ne pas se faire d’illusion sur les forces du mouvement social dans lequel nous sommes engagés, et d’évaluer lucidement ses faiblesses. Sans quoi, on prend le risque de s’en remettre à l’appareil militaire et étatique et aux forces politiques attaqués par les Etats-Unis pour lutter contre leur dynamique hégémonique. Avant-hier, le régime taliban et les organisations militaires para-étatiques islamistes basées en Afghanistan ; hier le régime de Saddam Hussein ; demain le régime stalinien nord-coréen, celui chiite iranien ou dictatorial syrien ? Combien parmi les manifestants espéraient en effet, secrètement ou ouvertement, que la résistance de l’armée irakienne mine l’orgueil militaire américain et que l’Irak se transforme en Viêt-nam ? Espoir aussi criminel qu’imbécile. Criminel car c’est, théoriquement et politiquement, s’appuyer sur un régime tyrannique et sanguinaire pour combattre les éléments dictatoriaux du régime américain. Imbécile surtout, car c’est immanquablement se retrouver les dupes des négociations secrètes entre les clans militaires, politiques et économiques des belligérants ; c’est se retrouver les dupes d’une histoire souterraine dont on a d’autant moins prise qu’elle nous est inaccessible.
« Guy Fargette montre bien que la force présente de l’Etat américain tient essentiellement à l’avance stratégique qu’il a prise, autant sur les Etats occidentaux que sur le mouvement social international. En effet il considère, dans le monde actuel, comme intenable la logique du statu-quo. C’est ce qui explique son activisme et son volontarisme présents. Il nous appartient donc de nous hisser à ce même niveau d’action et de prendre à contre-pied la dynamique du Capital. Aussi, en dépit des critiques évoquées précédemment, ce qui constitue l’un des éléments essentiels de ces derniers mois, c’est que cette guerre ait cristallisé une mobilisation sociale internationale dans nos sociétés. C’est donc ici -aux Etats-Unis, en Italie, en Espagne, en Angleterre ou en France- qu’il faut poursuivre la mobilisation, l’élargir. C’est pour nous d’abord ici qu’il faut organiser le mouvement contre le Capitalisme - et non en comptant sur les forces militaires syriennes ou les armes nucléaires nord-coréennes pour “endiguer” la tentation hégémonique américaine.
(A contre-courant, n° 147, août 2003)
« Le troisième numéro de cette copieuse revue de traductions et de débats confirme l’intérêt que nous avions porté aux deux précédents. » A contretemps n° 13, septembre 2003
« (...) il juxtapose des textes d’intérêt et de statut différent sans mise en perspective critique » L’Oiseau-Tempête n° 10, printemps 2003
A PROPOS DU N° 4-5
« Cette publication qui traduit et republie les textes susceptibles de nourrir la réflexion de la mouvance libertaire, et au-delà, aborde le thème du nationalisme (y compris la question des « limites de l’antisionisme » et revient sur les grèves du printemps 2003. » Le Monde diplomatique, septembre 2003
« Fidèle à son idée de départ, la revue exhume des textes totalement inaccessibles aux lecteurs francophones jusque-là (...). Une heureuse surprise : la présentation par Victor Serge de « La pensée anarchiste » (...) rigoureusement introuvable [depuis 1938]. » Dissidences n° 14-15, octobre 2003-janvier 2004
« Ni patrie ni frontières (...) propose des textes anciens et actuels, certains traduits, écrits par des auteurs libertaires et des divers courants d’ultragauche. Il cherche à faire naître le débat entre des individus qui souvent s’ignorent malgré la proximité de leurs idées. » Feuille d’infos du CIRA (Centre international de recherches sur l’anarchisme » n° 53, juillet-août 2004
A propos du n° 6-7
« Ce numéro (...) s’ouvre par la contribution étonnante d’un collectif montpelliérain de syndicalistes libertaires de la CGT qui récusent la thèse de la trahison des dirigeants syndicaux (...). A noter aussi des témoignages intéressants issus de collectifs de travailleurs en lutte à McDonald’s, Fnac, Virgin etc. ainsi que la suite du témoignage de Michel Tardieu militant syndicaliste à Air France durant de nombreuses années. Dans ce volume, on trouvera aussi de nombreuses contributions militantes qui alimentent des débats sur les perspectives du mouvement social, la question du voile islamique et des actions anti-PS. On peut regretter le ton excessivement polémique qu’accompagnent souvent des allégations infondées qui donnent à certaines contributions un arrière-goût désagréable de procès stalinien ». (Site Dissidences.net)
A propos du n° 8-9
« Dans la période actuelle d’inversion et de confusion extrêmes des valeurs, (...) les différents articles rassemblés dans ce gros numéro devraient ouvrir les yeux à certains (trop peu nombreux hélas !) et permettre aux autres d’avancer dans la réflexion et l’action politique au quotidien et vers la réconciliation inéluctable mais si difficile entre deux nations, israélienne et palestinienne, tragiquement déchirées. On pourra lire en complément les percutants articles de groupe hollandais De Fabel van de illegaal sur les ravages de l’antisémitisme au sein du mouvement altermondialiste (supplément au numéro 4-5, novembre 2003. » P.H. Zaidman, Gavroche n° 140, mars-avril 2005
« Ce copieux numéro (...) confirme, sur un sujet qui lui tient à cœur, la démarche très originale de ce bulletin de traductions et de débats. Pour l’occasion il offre au lecteur - à condition qu’il dépose au vestiaire « bonne conscience et arrogance radicales » - une impressionnante quantité de « matériaux de réflexion variés ». (...) Les denses et riches contributions retenues ici prouvent, en tout cas, chacune dans leur domaine, une authentique volonté de ne céder ni au déni, ni à l’angélisme, ni au lieu commun. » A contretemps, n° 18, octobre 2004
« (...) On notera aussi des textes issus d’un très bon dossier sur le négationnisme publié en 1999 par la revue anarchiste suisse L’Affranchi. » (Site Dissidences.net)
A PROPOS DU N° 10
« Bonjour, j’ai reçu le n°10 de Ni patrie ni frontières, et je le trouve formidable : informatif, équilibré, nuancé, militant, bref tout ce qu’on attend mais qu’on trouve si rarement. » A.S. (novembre 2005) « Le dernier numéro de cette revue artisanale publié depuis deux ans contient un dossier sur « Religion et laïcité : multiculturalisme, communautarisme et citoyennisme » (...). C’est d’ailleurs, quels que soient les réserves ou les désaccords (...), l’un des principaux intérêts de cette publication présente des “positions différentes, voire contradictoires avec la conviction que de ces textes, anciens ou récents, peut naître un dialogue fécond entre les hommes et les femmes qui prétendent changer le monde”. » C.J., La Question sociale n°2, Hiver 2004-2005
« Comme son sous-titre l’indique, cette revue laisse une large place à des traductions de textes anciens et actuels. Beaucoup d’écrits inédits, parfois difficilement accessibles, sont proposés. A chaque numéro un thème central (...). Si la revue pèche par sa présentation, elle constitue un excellent aperçu des débats passés et présents qui ont lieu dans le mouvement révolutionnaire. Cette publication mériterait vraiment d’être plus connue qu’elle ne l’est actuellement. « Offensive libertaire et sociale n° 5, janvier 2005
A propos du n°11-12
« C’est une revue singulière et passionnante. Depuis 2002, elle « publie et republie des textes de diverses tendances et de différents pays sur des thèmes généraux ainsi que sur l’actualité, le tout dans un esprit critique mais non sectaire, pour susciter un débat indispensable entre « révolutionnaires ». Dans son numéro 11/12 publié en février 2005, un numéro très dense de près de 300 pages, elle s’intéresse aux terrorismes et aux violences politiques. Vous y trouverez ainsi rassemblés des textes de Lénine et Trotsky, de l’anarchiste Alexandre Berkman, du syndicaliste révolutionnaire Georges Yvetot, de différents anarchistes-individualistes sur la question de l’illégalisme, ou encore du groupe d’extrême gauche Combat communiste.
« Ni patrie ni frontières nous fait également franchir... les frontières étatiques, celles nous menant dans l’Italie des années de plomb, en Irak sous « contrôle américain », ou aux Pays-Bas en butte au racisme avec les textes du collectif De fabel van de Illegaal : ces textes sont d’ailleurs salutaires puisqu’il rappelle que le documentariste Théo Van Gogh assassiné l’an dernier par un islamiste, n’était pas le brave type un peu provocateur présenté par les médias, mais un réactionnaire raciste et antisémite, sexiste et homophobe. Si cela ne justifie pas qu’on le liquide froidement, les lauriers qui lui furent tressés par toute la classe politique hollandaise témoignent de l’état des relations, plus que tendues, existant entre les différentes « communautés » présentes aux Pays-Bas. Enfin, hors thématique, Ni patrie ni frontières nous propose enfin une compilation de textes touchant à l’immigration et à la situation sociale de l’hexagone. » (Noire-Atlantique, n° 9, juin 2005 et émission « Le monde comme il va », radio Alternantes)
N° 11-12 : Terrorismes et violences politiques N° 13-14 : Elections ? Démocratie ? Europe ? N° 15 : Premier bilan des "émeutes" d’octobre-novembre 2005
Cette revue dont nous avons déjà signalé qu’elle avait pour ambition d’aider à faire " naître un dialogue fécond entre les hommes et les femmes qui prétendent changer le monde " en présentant des " positions différentes, voire contradictoires " sur un même sujet, s’est attaquée en l’espace d’un an à trois gros morceaux. La question de la violence politique est abordée à travers des textes surtout historiques (un " florilège marxiste " d’un côté, une série d’articles sur la problématique de l’illégalisme et de l’action directe de l’autre) et quelques autres datant des années 1970-80 relatifs au terrorisme allemand et italien d’extrême gauche. La question de l’électoralisme et du rôle qu’il joue dans cette " démocratie " est l’occasion d’un recueil plus équilibré entre d’une part des textes historiques (d’anarchistes et de marxistes là aussi) et, de l’autre, des textes récents écrits pour l’essentiel à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne.
Le tout dernier numéro, en revanche, s’attaque à un sujet on ne peut plus d’actualité - les émeutes de cet automne dans les banlieues - en rassemblant une soixantaine de tracts, témoignages, communiqués... émanant de presque tout ce que la gauche extrême, ultra ou libertaire compte de regroupements. Le résultat du gros travail de compilation que suppose chacun de ces numéros frappe à la fois par sa richesse et par ses limites : il est rare que les textes proposés se répondent, et même si l’on trouve aussi dans tous ces numéros quelques articles rédigés par des membres de la rédaction, on se dit que ce qui nous est proposé là constitue certes une sérieuse base de départ pour le débat entre sensibilités militantes diverses, mais qui ne peut remplacer le débat lui-même. Pour exister, celui-ci a besoin d’une vraie volonté de rencontre et d’échange. Nous n’en sommes malheureusement pas (encore ?. N. T. (La Question sociale)
A propos des numéros 15 et 16-17
« Cet épais bulletin est issu de la constatation de l’ignorance des milieux militants vis-à-vis de leur propre histoire et de leur enfermement national : ainsi on discute du voile en France sans prendre en compte des querelles sur les relations avec l’islam, discussions très développées dans des pays comme le Royaume-Uni ou l’Irak ! Les numéros sont thématiques, le n° 15 portait sur les « émeutes des banlieues ». Le dernier numéro (16-17) de ce bulletin est consacré au récent mouvement sur le CPE, qui a suscité beaucoup d’espoir mais sur lequel on ne possède pas grand-chose ; c’est chose faite avec cette collation d’articles de tous les horizons de l’extrême gauche sur tous les aspects de cette lutte, et notamment sur la question des « casseurs ». » (N’Autre Ecole n° 14, hiver 2006)
A propos du n° 16-17
« Dans cette nouvelle livraison, toujours copieuse, un ensemble particulièrement touffu de documents sur le mouvement contre le CPE, et la loi sur l’égalité des chances est constitué. » [La revue] « a choisi de privilégier ceux qu’ [elle] appelle les “ spontanéistes “ plutôt que les militants des différentes organisations d’extrême gauche, ce qui offre un panorama aussi riche que mélangé d’une certaine ultragauche et d’une partie du mouvement anarchiste. Les événements de la Sorbonne et du Collège de France, occupés et en partie saccagés, selon les médias officiels, sont ainsi pris sous un autre angle, et plusieurs textes reviennent également sur le problème des “casseurs de manifestations” originaires des banlieues. Paris n’est pas la seule ville à être traitée, puisque des éclairages sur Avignon et Caen (1) sont également proposés. Un recueil important, incontournable, mais pas suffisant pour permettre une approche exhaustive de ce mouvement multiforme. » Dissidences, site Internet de la revue homonyme, deuxième semestre 2006
1. Mais aussi Grenoble, Tours, Aix-en-Provence, Reims, Marseille et Forcalquier (Note de Ni patrie ni frontières).
A propos du n° 18-19-20
« Ni patrie ni frontières offre pour son numéro triple de mai 2007 une somme passionnante (...). Fidèle à son choix éditorial de stimuler les confrontations politiques notamment vis-à-vis des traditions marxistes et libertaires en offrant un accès à une large sélection de documents tant historiques que contemporains, Ni patrie ni frontières aborde les thèmes de la religion, de l’athéisme, des courants politiques chrétiens ou musulmans. Les récentes controverses autour des caricatures de Mahomet, de la liberté d’expression, de l’islamophobie, du nouvel antisémitisme sont présentées à la suite d’un rappel de textes anarchistes (Elisée Reclus, Johan Most, Peilharot, C. Berneri) ou marxistes (Engels, Paul Lafargue, Lénine, Bordiga, Pannekoek). A voir aussi de nombreux textes de l’AWL et du PCOI. » (Lettre de Liaisons n° 216, 22 mai 2007)
« Egalement la religion dans cet épais numéro pluriel, avec une compilation de textes classiques et rarement disponibles des grands révolutionnaires sur le sujet, puis l’examen de toutes les questions qui fâchent, l’attitude à l’égard de l’islam, le manque de vigilance vis-à-vis de l’antisémitisme. On peut ne pas partager tous les points de vue de l’auteur, mais il y a en tous cas beaucoup d’informations sur ces thèmes de discussion, avec une ouverture internationale qui est le premier mérite de cette revue artisanale qui, au ful des numéros, gagne en clarté, sans perdre en consistance. » (N’Autre Ecole n°16, automne 2007)
* Ni Patrie, ni Frontières, n°18-19-20, mai 2007, « Dieu, race, nation : mythes mortifères ». Dans cette nouvelle livraison, on trouve comme à l’accoutumée une sélection riche et pointue de nombreux textes, sur des thèmes déjà en partie abordés dans le n° 10 d’octobre 2004. On a d’abord un retour aux fondamentaux, avec des réflexions sur la religion de Marx et Engels, dont les « Contributions à l’histoire du christianisme primitif », véritable leçon d’analyse marxiste, mais aussi de Paul Lafargue, Lénine, Bordiga, Pannekoek, Elisée Reclus ou, moins connu, de l’anarchiste Johann Most. Suivent ensuite des textes plus contemporains, thèses stimulantes de la Communist League des Etats-Unis sur « Fondamentalisme religieux et déclin capitaliste » et un extrait d’un livre de Will Barnes, inédit en langue française, sur « Religion, révolution et fondamentalisme aux Etats-Unis ». Véritable fil rouge, l’idée selon laquelle certains révolutionnaires d’aujourd’hui ont tendance à être trop peu offensifs à l’égard des religions (en Amérique latine, en particulier), et qu’il faudrait, en défendant toujours la liberté d’expression, assumer et affirmer un engagement matérialiste athée cohérent. Autre sujet développé dans ce volume, l’exemple des caricatures de Mahomet, dénonçant la complaisance de certains secteurs de l’extrême gauche vis-à-vis de l’islam politique, avec des articles opposés sur la question de l’islamophobie, fourrier du racisme ou mythe réactionnaire. Un troisième axe est consacré au caractère réactionnaire des « grandes » religions monothéistes, avec divers exemples à l’appui, de l’antisémitisme de Luther aux origines violentes de l’Islam (très bien mises en lumière dans la biographie de Mahomet par Maxime Rodinson), sans oublier le bouddhisme. L’Islam politique est justement plus longuement analysé, abordant particulièrement la question du port du voile pour s’y opposer clairement, ou surtout le soutien à apporter ou non au Hezbollah libanais (Ni patrie ni Frontières défendant une vision foncièrement critique). Sur les rapports entre laïcité et religion, on découvre en outre quelques textes du Parti communiste ouvrier d’Iran (voir la note de lecture sur ce site de Résistances irakiennes), et une partie des discussions qu’ils ont engendrées. Enfin, avec le meurtre d’Ilan Halimi, on s’intéresse au communautarisme et à l’antisémitisme, thèmes sur lesquels il y aurait encore beaucoup à dire. Mentionnons pour terminer un utile décryptage des analyses de Sarkozy dans son livre La République, les religions, l’espérance. (Critique extraite du site de la revue Dissidences)
À propos du n° 21-22
Ni patrie ni frontières propose à la lecture des dossiers thématiques compilant textes anciens et inédits, pour une part de langue anglaise, émanant de militants connus ou inconnus de la galaxie révolutionnaire (trotskyste, anarchiste, etc.). Elle propose donc souvent des textes inconnus au petit monde militant français, ce qui n’est pas le moindre de ces mérites. L’intérêt de Ni patrie ni frontières, selon moi, est qu’elle permet de vivifier la confrontation d’idées et de pratiques au sein du mouvement révolutionnaire. Elle donne à lire, à réfléchir, à penser. Et j’espère ne pas me tromper en avançant qu’Yves Coleman doit apprécier ces propos tenus en son temps par Victor Serge : « Dans la pratique, la seule chose qui puisse empêcher l’entente de tous les révolutionnaires pour une action commune, c’est l’étroitesse d’esprit de ceux pour qui toute pensée différente de la leur est nuisible. » Le dernier numéro, « Offensives réactionnaires », proposent entre autres trois forts dossiers : le premier s’intéresse à Nicolas Sarkozy et s’intitule « Le « Petit Démagogue et la droite gauloise » ; le second, « Banlieues et guerilla urbaine », revient sur les émeutes de 2005 et notamment sur les thèses développées par un militant italien Emilio Quadrelli ; le troisième dossier, « Trotskystes et obsessions électorales », est une compilation de textes du groupe Combat communiste datant des années 1970 et 1980 critiquant les stratégies électorales de Lutte Ouvrière et de la LCR. Patsy, « Le monde comme il va », Alternantes FM 98.1 Mgh
Après cinq ans d’existence, Ni patrie ni frontières, ce curieux OVNI de la galaxie critique, a conquis sa place dans le monde des revues politiques. Par son iconoclastie assumée, par le ton qu’elle adopte, par la richesse des textes et des traductions qu’elle produit, on pourrait même dire qu’elle est devenue diablement nécessaire à qui refuse le « politiquement correct » du prêt-à-penser gauchiste (et libertaire) en matière de radicalité. Sortie dans une nouvelle maquette au format livre, sa dernière - et fort copieuse - livraison nous le prouve une fois de plus, en s’intéressant, par exemple, à la manière dont, à l’occasion de la campagne présidentielle, l’extrême gauche et « certains libertaires dopés aux amphétamines d’un antifascisme mythologique » firent de Sarkozy une sorte de réincarnation de Vichy (ou même... de Hitler). Degré zéro de l’analyse politique, cette volonté de diabolisation de qui, n’était en fin de compte, que le candidat adoubé du capitalisme réellement existant, prouve surtout la totale inadéquation entre le verbiage catastrophiste d’un sous-gauchisme éculé et les conditions modernes de la domination.
La même crétinerie, nous rappelle Ni patrie ni frontières, fut à l’œuvre - du côté de l’extrémisme sans risque (plus souvent ultragauche et post-situ cette fois) - dans l’analyse fascinée des « émeutes de banlieue » de l’automne 2005. Sur ces thématiques parallèles, on lira avec grand profit les deux dossiers centraux de ce numéro : « Sarkozy et la droite gauloise » et « Banlieues et guérilla urbaine ».
À contretemps, n° 29, janvier 2008
(...) Regroupés un peu artificiellement sous le titre « Offensives réactionnaires », des sujets très variés sont abordés (...). C’est documenté, argumenté, précis. (...) après 5 années d’existence Ni patrie ni frontières n’a qu’un nombre limité de lecteurs, même si sa version électronique sur mondialisme.org est davantage consultée. Il est vrai que le ton, direct, ne doit pas lui faire beaucoup d’amis. (...) Les adeptes de vifs débats ne doivent surtout pas s’abstenir de lire ces 400 pages ! A contre-courant n° 191, janvier 2008-
Et pour finir, le point de vue d’un... dictionnaire :
Sous la rubrique « Ultragauche » et dans un paragraphe intitulé « La ténacité du courant ouvriériste spontanéiste » (diable !) du Dictionnaire de l’extrême gauche de Serge Cosseron (Larousse, 2007) on peut lire à la page 263 :
« Ni patrie ni frontières (...) se présente comme un bulletin de traduction et de débats, offrant un éclairage international sur des bases sérieuses et non idéologiques ».