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Vlaams Blok (deuxième partie)

mercredi 19 janvier 2005

3) Une politique économique pleinement libérale

Le vieux programme du Blok comportait un autre reliquat par trop voyant et surtout inefficace : la revendication du solidarisme en économie. Ce concept relève d’une politique interventionniste et keynésienne matinée de corporatisme fasciste mussolinien. Ce corporatisme se dote d’une organisation sociale verticale, les « standen » (états), imprégnée de paternalisme catholique. Il est clair qu’aujourd’hui ce type de politique n’est plus à l’ordre du jour et le Vlaams Belang a franchement opté pour l’approche libérale en économie. Cela devrait lui permettre le ralliement de certains grands patrons flamands, dont la quasi-totalité est encore très opposée au Vlaams Belang, n’en déplaise aux gauchistes.

Comme l’écrit L’Écho (anciennement de la Bourse) : « La montée du parti raciste flamand pourrait provoquer une instabilité politique néfaste aux affaires. Pour la première fois, les patrons, du nord du pays, s’en inquiètent ostensiblement. (...) C’est moins l’idéologie du Vlaams Belang en tant que telle que les risques de longs blocages politiques qui suscite l’inquiétude. » En affirmant sa foi libérale, surtout dans le domaine fiscal, le Vlaams Blok coupe davantage d’herbe sous les pieds de son concurrent copieur libéral du VLD. Une fraction de ce parti vient de déclarer sa disponibilité à une alliance, hier tant décriée, avec le Blok .

Il en va de même pour la tendance nationaliste de Gert Bourgeois, des sociaux-chrétiens flamands du CD&V. En résumé, les partis flamands étant presque tous ouvertement nationalistes, le vrai problème n’est désormais plus l’arrivée du Vlaams Blok au pouvoir politique, mais avec quel allié ! Cette conversion libérale n’est pas, elle non plus, si nouvelle. Déjà en 1998, Serge Govaert écrivait dans son article « Le programme économique du Vlaams Blok » :

« Le mélange d’un libéralisme économique de principe et d’un interventionnisme public plus circonstanciel (même si le parti refuse l’idée de subsides aux entreprises, il estime que les pouvoirs publics ont un rôle à jouer dans le maintien de secteurs vitaux de l’économie ) - étant entendu que les interventions émanent d’un pouvoir flamand, et non plus d’un pouvoir belge - caractérise la doctrine économique du Vlaams Blok. »

4) La politique et les « valeurs »

Hier encore catholique fervent, le Vlaams Blok, sous l’impulsion de son chef Dewinter, a adopté un profil laïc, libéral et toujours républicain. L’avortement, l’euthanasie, les familles recomposées, etc. deviennent des questions de choix individuel, cantonnées au domaine strictement privé. Le Vlaams Belang affiche désormais la défense de la liberté de pensée, d’association et d’expression. Pour faire bonne mesure et ne pas irriter excessivement ses composantes catholiques traditionalistes, il garde néanmoins un rappel aux « valeurs européennes de la famille ». Enfin, bien entendu, le Vlaams Belang met l’accent sur « le droit à la sécurité », plaidant pour une politique répressive bien musclée, à l’instar des autres formations politiques bourgeoises présentes.

C’est l’inénarrable L. Onkelinx, ministre de la Justice, encarté PS, qui, à la fin du mois de novembre, proposait des peines pour les parents de délinquants. Ce qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des punitions collectives chères à tous les fascismes. Il est par ailleurs de notoriété publique que les années passées par le Vlaams Blok dans l’opposition ont permis de faire passer bon nombre de ses positions par le simple fait d’influencer les autres partis flamands et de leur faire appliquer son propre programme par la peur que la concurrence électorale induit.

La « Blokisation » du jeu politique en matière d’immigration

Aujourd’hui, presque tous les partis flamands sont pour un contrôle de l’immigration, et un renforcement de la politique sécuritaire. Ils sont également partisans d’une « flamandisation » de la plupart des aspects de la vie sociale : politiques culturelles, enseignement, transports, assurance maladie, pensions, etc.

Tout cela est l’œuvre « indirecte » du Blok. Bien qu’il ne soit pas au pouvoir, il est la référence politique obligée au nord mais également au sud du pays. Sur chaque question, c’est le Vlaams Blok qui faisait, pro ou contra, la différence, tout en continuant à progresser. Il devenait donc temps de le mouiller et, pour ce faire, un lifting politique était nécessaire.

« Les thèmes de campagne abordés par les partis démocratiques flamands ont également servi le Vlaams Blok à plusieurs reprises. Dans un premier temps, ceux-ci ont refusé de se positionner par rapport à la « problématique de l’immigration », laissant le champ libre au parti d’extrême droite pour répandre ses thèses dans ce domaine. Après le succès électoral du Vlaams Blok en 1991, ces partis ont changé d’attitude et ont intégré cette thématique au débat public, précédés et aiguillonnés en cela par les médias. Le Vlaams Blok est, dès lors, apparu comme un parti respectable, digne de défendre ses positions sur cette question, mais également dans d’autres domaines. Peu à peu, les partis démocratiques flamands ont tenté d’intégrer à leurs propres programmes politiques, en les atténuant quelque peu, certains des thèmes de campagne mis en avant par le Vlaams Blok. Dans certains cas, ces prises de position se sont traduites dans l’action gouvernementale. Cela est apparu clairement dans la politique menée en matière de droit d’asile par les dirigeants socialistes flamands qui se sont succédé au ministère de l’Intérieur. Les idées défendues sur le plan communautaire par les exécutifs flamands dirigés par L. Vanden Brande semblent elles aussi avoir joué en faveur du Vlaams Blok et de ses slogans flamingants. Car, comme l’a affirmé lui-même Jean-Marie Le Pen, « ’les électeurs préfèrent l’original à la copie ». »

« Il faut ajouter que si le cordon sanitaire ne semble guère menacé côté francophone, il l’est en revanche beaucoup plus en Flandre. Plusieurs dirigeants libéraux et sociaux-chrétiens flamands locaux, dont certains sont parfois des membres importants de leur parti, ont laissé entendre qu’il n’était pas impossible qu’ils s’allient un jour au Vlaams Blok pour gouverner leur commune. Certains verraient même dans l’implication du Vlaams Blok dans la gestion d’une commune l’occasion de discréditer ce parti en montrant son incapacité à diriger de manière efficace les affaires d’une cité. Ce serait « une manière démocratique de le combattre ». Jusqu’à présent, ces prises de position ont toutefois le plus souvent fait l’objet de rappels à l’ordre de la part des états-majors de partis, qui ont renouvelé leur engagement à maintenir le cordon sanitaire peu avant les élections d’octobre 2000. »

VOYAGE AU CŒUR DU VLAAMS B….

Elections

Indubitablement, c’est sur ce terrain que la réussite du Blok a été éclatante depuis 1991. En effet, que ce soit aux élections européennes (1994, 1999 et 2004 où le Vlaams Blok passe de 12,6 à 15,8 % des voix), aux élections provinciales (1994 et 2000 où il passe de 10,88 à 15,75 % des voix) ou aux élections législatives (1995, 1999 et 2003 où il passe de 7,8 à 9,9 et 11,7 % des voix), son ascension est constante et régulière, surtout si on ramène les chiffres nationaux (européennes et surtout législatives) à la seule Flandre son score passe de 15,5 % à 20 % des voix avec des pointes à 30 % dans l’agglomération d’Anvers. Ramenés en chiffres, au niveau national et toutes élections confondues, le Vlaams Blok est passé de 475 000 à 990 000 voix entre 1995 et 2004 ! Et ce phénomène n’a pas encore atteint son plus haut niveau : lorsqu’on compare les résultats des scrutins régionaux de 2004 avec l’élection de la Chambre en 2003, on s’aperçoit qu’en treize mois, le Vlaams Blok passe de la cinquième à la deuxième place et gagne près de 215 000 voix, sur un total d’environ 3,9 millions d’électeurs en Flandre. Selon les analyses, en Flandre, et plus particulièrement dans la province d’Anvers, le Vlaams Blok est passé d’un vote dans les milieux populaires et ouvriers à un vote général où il recueille indifféremment en moyenne 30 %, que ce soit dans les banlieues pauvres ou les banlieues riches (Schoten, Deurne, etc.).

Effectifs

Début 1999, le Vlaams Blok comptait environ 12 000 membres. En 2002, il en comptait 17 544. Aujourd’hui, son effectif est estimé à 20 000 membres. Sociologiquement, cet effectif est similaire à la composition de son électorat et s’élargit de plus en plus à toutes les classes de la société. Le Vlaams Blok est structuré en sections locales regroupées en secrétariats d’arrondissement. De plus, le secrétariat national à Bruxelles comprend un grand nombre de services, comme un service juridique, un service études et un institut de formation.

Influence dans la classe ouvrière

Depuis une dizaine d’années, le Vlaams Blok a adopté une stratégie en direction de la classe ouvrière principalement dans son discours électoral en prônant la défense du travail et de l’emploi flamand. Il était présent en 1997, lors de la fermeture du chantier naval Boelwerf à Tamise et, en 1998, lors de la fermeture de Renault Vilvoorde, essentiellement sous la forme de distribution de tracts et de quelques tentatives de prises de paroles. Le contenu portait sur la sauvegarde des emplois flamands contre les autres « parasites ». Le Vlaams Blok n’a pas ou peu d’implantation dans les grosses entreprises et est surtout présents dans les PME. Sa politique porte ses fruits, puisque lors des dernières élections, environ 30 % des voix étaient des votes ouvriers. Pour l’instant, le Vlaams Blok ne s’est pas lancé dans la constitution de cellules d’entreprises ni dans la création d’un syndicat flamand mais pratique plutôt un travail de taupe au sein des deux centrales existantes, la CSC et la FGTB, ce qui a provoqué des réactions des directions syndicales. Le cas de Nadine Lemmens, élue du FN au conseil communal de Bruxelles et affiliée au SETCA , est plutôt isolé. Lors de son élection, elle avait fait le salut fasciste lors de sa prestation de serment. En conséquence de quoi, elle avait été exclue de la FGTB en même temps que d’autres adhérents. Par ce biais, la question des infiltrés de l’extrême droite dans les syndicats est revenue à l’avant-plan.

Il ne s’agit cependant pas là de cas isolé. Il y a de cela déjà huit ans, le cas de militants de la FGTB de Volkswagen à Forest, actifs au sein du groupe d’extrême droite Delta (groupe Défense de l’Europe, de ses libertés, de son travail et de son autonomie) s’était déjà posé. Pour l’instant, l’étendue du travail du Vlaams Blok en usine n’est pas perceptible mais un sondage révélait, en 1994, qu’à Anvers, un tiers des électeurs du Vlaams Blok étaient ouvriers. Il en ressortait également que, dans cette même ville, 30 % des électeurs du Blok étaient affiliés à la FGTB et 20 % à la CSC.

LES RACINES DU MAL

Les succès électoraux constants du Vlaams Blok montrent qu’une fraction conséquente des prolétaires en Flandre a mûri des idées racistes et xénophobes appelant à un Etat policier renforcé et à une répartition discriminatoire de la protection sociale : emplois et aides sociales diverses devraient ainsi échoir en priorité aux Flamands d’abord contre les Wallons ensuite, et surtout contre les immigrés. Il ne s’agit pas pour autant d’un vote de protestation mais bien d’un vote réactionnaire, enraciné, flamand et qui traverse toutes les classes de la société. Comme en France, ces revendications éminemment réactionnaires et xénophobes se sont développées dans un cadre pourtant marqué par l’absence d’une quelconque concurrence sérieuse sur le marché du travail entre les prolétaires « flamands » et les autres. Depuis longtemps, profitant également des années fastes de la reconstruction d’après-guerre, les classes dominantes belges ont organisé une division « raciale » du travail relativement étanche, de telle sorte que la segmentation du marché de l’emploi qui en a résulté n’a pas ou peu contribué à exacerber les conflits intercommunautaires.

Il en va autrement pour ce qui est de la protection sociale (indemnités diverses, scolarisation, logement social, transports, etc.). L’essor, dès la fin des années 70, du chômage de masse - produit de l’extraordinaire accroissement historique de la productivité du travail - a largement déterminé les conditions objectives de l’enracinement des idées du Vlaams Blok. Le chômage de masse a conduit à la nécessité de l’extension de la couverture sociale des secteurs les plus fragilisés de la population alors même que l’Etat devait s’engager sur la voie de la maîtrise des dépenses budgétaires pour conjurer tout risque de crise fiscale grave, aggravée par les couches successives d’organisation étatique spécifiquement belges : Etat fédéral, régions, provinces. Une rude concurrence entre prolétaires d’origines diverses naît alors sur le terrain des dits droits sociaux, exacerbée par des nouveaux flux migratoires peu ou pas maîtrisés par les Etats et, surtout, moins cohérents avec les exigences de l’accumulation du capital. C’est de cette concurrence directe ou de l’inquiétude qu’elle suscite que naît le succès du Vlaams Blok en l’absence, bien sûr, de luttes ouvrières autonomes capables de réunifier les prolétaires vivant en Belgique qu’ils soient « Flamands », « Wallons » ou « immigrés ». C’est justement cette absence, ou de quasi absence, de luttes s’affrontant aux patrons, aux syndicats, aux partis et à l’Etat qui ne pousse pas le Vlaams Blok à se structurer plus rapidement dans les usines pour s’opposer aux grèves frontalement ou pour les accompagner en partie pour mieux les dévoyer, ni par ailleurs à occuper la rue de façon violente.

C’est avant tout un parti à base électorale qui aujourd’hui n’agit pas en tant que tel dans les usines ; il n’a pas de participation active dans des grèves (comme AN, en Italie) ou d’action ouverte dans certains secteurs (police, gardiens de prison comme le FN, en France).

QUEL AVENIR POLITIQUE POUR LE VLAAMS B…. ?

Au total, s’il est vrai que la condamnation du Blok a servi à le rendre plus compatible avec l’échiquier politique normal d’une démocratie bourgeoise classique, elle va se révéler une arme à double tranchant. En effet, encouragé par voie de justice à adopter une image et des objectifs solubles dans le jeu démocratique, le nouveau Blok obtient, en échange, une plus grande liberté de manœuvre qu’il va exploiter pour parfaire son œuvre de pénétration dans le corps social belge. C’est dans ce cadre fédéral que doit se comprendre l’évolution du Vlaams Belang car il peut facilement arriver au pouvoir dans la région flamande et bloquer ainsi l’ensemble de la structure précaire de l’Etat belge dont le seul ciment constitutionnel permanent est la monarchie. C’est pourquoi, par ailleurs, le Vlaams Belang est si ouvertement pro-républicain.

Pour rappel, lors d’un voyage en Chine, début décembre 2004, le prince Philippe (futur roi) a déclaré à un journaliste : « Certains hommes et certains partis sont contre la Belgique et veulent détruire le pays. Je peux vous assurer qu’ils auront affaire à moi (...). Quand cela est nécessaire, je peux être un dur. Je ne me laisse pas marcher dessus ». Respectueux des usages, le journaliste a, affirme-t-il, interrogé deux fois le palais de Laeken pour savoir s’il pouvait publier ces mâles affirmations. Il aurait reçu l’aval de l’entourage du futur roi, qui l’aurait même « encouragé » à le faire. Sous-entendu : Philippe entend prendre la tête des opposants au Vlaams Blok, le parti qui n’a pas renoncé à l’un de ses mots d’ordre : « België barst ! » (« Que la Belgique crève ! »). Favorable à l’instauration d’une république flamande et à la scission du pays, la formation d’extrême droite prône l’abolition de la monarchie des Saxe-Cobourg. `

Il s’agit bien là du rappel à tous de la part de la maison royale qu’elle est et reste bien le pilier fondamental de l’Etat belge, et que si le Vlaams Belang veut accéder au pouvoir, il faudra qu’il tienne compte de cette dernière.

Le marchandage sous-jacent entre le parti fasciste en complet trois-pièces et des partis démocratiques bourgeois déclinants et, eux-mêmes, rongés par le nationalisme le plus étriqué apparaît évident si l’on observe la situation sans les lunettes déformantes de la démagogie démocratique antifasciste. `

Le nouveau scénario institutionnel qui peut en découler ne promet rien de bon pour le prolétariat et, notamment, pour ses composantes les plus fragilisées d’origine étrangère. Sous couvert de légalité et de défense du droit, des lois et des pratiques étatiques davantage conformes aux préceptes explicitement plaidés jusqu’ici uniquement par le Blok vont être adoptées. Renoncer à des principes surannés pour achever sa conquête de l’Etat, voilà le nouveau programme du Blok renouvelé. Ses idées, lavées de l’infamie du racisme, vont enfin pouvoir déferler, y compris sous la marque de l’antifascisme d’Etat. La compénétration et le conditionnement réciproque entre fascisme et démocratie font un pas supplémentaire après l’acte formel d’allégeance du premier à la deuxième. Deux exemples ? La loi prétendument anti-raciste - loi Moureaux - de l’Etat belge, n’a en rien empêché la création des centres fermés pour « immigrés clandestins », véritables camps de concentrations démocratiques, la loi contre le Vlaams Blok a servi essentiellement à l’adaptation de ce parti en vue de sa venue prochaine au pouvoir. De la même manière, la loi contre les milices fascistes adoptée il y a presque 70 ans a, depuis son adoption, surtout permis de traîner devant les tribunaux les piquets de grève et les manifestations ouvrières « sauvages ».

Bruxelles-Paris, le 30 décembre 2004.

Pour toute correspondance écrire, sans autre mention, à : BP 1666, Centre Monnaie 1000, Bruxelles 1, Belgique.

1. Voir Lettre de Mouvement Communiste n°3, mai 2002.

2. Voir Lettre de Mouvement Communiste n°13, mai 2004.

3. Voir Supplément au n°7 de la revue Mouvement Communiste « Fascisme et Démocratie : deux formes politiques unifiées de la dictature du capital », décembre 1997.

4. Historiquement, le mouvement national flamand était pacifiste, et ses martyrs étaient aussi des ouvriers et des paysans qui refusaient d’aller au front. La bourgeoisie flamande était alors francophile et unitariste. Par la suite, le mouvement flamand a subi une involution classiquement nationaliste, transformant et reniant son origine pacifiste et plébéienne.

5. « Voorpost » joue un rôle essentiel au sein du nationalisme flamand, version « Vlaams Blok » : entretenir la flamme du souvenir des « héros » d’hier. C’est ainsi qu’il participe activement aux hommages rendus aux leaders du « mouvement national flamand », comme celui organisé en l’honneur de Staf De Clercq, le 19 septembre dernier. Pilier à la fois structurel et idéologique du Vlaams Blok (VB), cette organisation se revendique comme étant un groupe d’action nationaliste. Elle a été fondée, en 1976, par des militants du groupe de réfléxion « Were Di », ouvertement nostalgique de l’Ordre nouveau nazi. Sœur jumelle de l’ex-milice paramilitaire néonazie « Vlaamse militante orde » (VMO), « Voorpost » s’occupe toujours aujourd’hui, entre autres, du service d’ordre du VB. Vouant un culte aux « héros » de la Flandre historique, y compris à ceux de la SS flamande, ce groupe est basé à Gand, mais est fort de plusieurs sections locales réparties sur le territoire flamand. Ses responsables occupent des postes importants au sein du Vlaams Blok : Roeland Raes fut le vice-président de 1978 à 2001 de ce parti, Francis Van den Eynde est l’un de ses « vieux » députés et Luc Vermeulen, le responsable de la sécurité du VB. « Voorpost » est également connu pour ses célébrations païennes et ses liens avec la plupart des mouvements « racialistes » actifs en Europe, comme l’organisation française « Terre et Peuple ».

6. Citations extraites de « Le désarroi démocratique. L’extrême droite en Belgique ». Sous la direction de Hugues Le Paiges. Ludo Abicht. P.154. 1995

7. Nom donné depuis plus d’un siècle par les nationalistes flamands à leur Etat idéal. Sa traduction la plus approchante est « Grand Nederland », regroupant le Nord de la France, la Flandre et les Pays-Bas.

8. Lors de l’élection, en décembre, du nouveau président du VLD ; Jean-marie Dedecker qui prêche ouvertement pour l’alliance avec le Vlaams Belang, a obtenu 38 % ce qui révèle la tendance à faire monter le Vlaams Belang au pouvoir.

9. Il est à noter que la Belgique est un Etat fédéral comportant sur trois régions et deux communautés linguistiques. Bruxelles a un statut garantissant des droits à la minorité flamande. C’est dans ce cadre fédéral que doit se comprendre l’évolution du Vlaams B. car il peut facilement arriver aux commandes de la Région flamande et bloquer ainsi l’ensemble de la structure précaire de l’Etat belge. Le seul ciment constitutionnel permanent du pays n’est autre que la monarchie. C’est pourquoi le Blok est si ouvertement républicain.

10. En Belgique, les syndicats sont des associations de fait, sans identité juridique spécifique. Tout le monde peut donc en créer mais ne sera pas reconnu comme représentatif dans les élections pour les organismes sociaux et dans la négociation des conventions collectives.

11. Branche des employés de la FGTB qui, elle-même, est une confédération de syndicats de métier.

12. Le Monde du 02/12/2004.

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