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11 octobre 2017 par Floréal
Le 6 octobre 1934, à 20 h 10, Lluis Companys faisait son apparition sur le balcon de la Generalitat de Catalogne, dont il était le président, et proclamait la naissance de « l’Etat catalan de la République fédérale espagnole ». Après intervention de l’armée, il annonçait sa reddition au commandement militaire de la région, dix heures et quelques dizaines de morts plus tard. Il sera un temps emprisonné en compagnie des membres de son gouvernement et de quelques députés.
Les anarchistes, alors prédominants en Catalogne et organisés au sein de la CNT (Confédération nationale du travail) et de la FAI (Fédération anarchiste ibérique), n’appuyèrent en aucune manière cette proclamation. Un communiqué précisait : « Notre position n’a pas varié. Pour le peuple bafoué, pour les exploités, il ne peut y avoir de différence entre gouvernants. Ils sont tous pareils en matière de persécution du prolétariat, tous deviennent fascistes dès lors qu’il s’agit de défendre leurs privilèges. Tout pour la CNT, rien pour les politiques ! »
Cette déclaration, fidèle à quelques principes premiers de l’anarchisme militant, devait aussi en partie à la détestation justifiée qu’éprouvaient les anarchistes envers un personnage comme Miguel Badia, au louche passé de conspirateur et alors promoteur, au côté de Companys, de l’Etat catalan. Badia avait été membre d’une société secrète catalaniste, Bandera negra (Drapeau noir), et avait tenté d’assassiner le roi d’Espagne Alphonse XIII. Il fut emprisonné un temps pour cela, puis amnistié. Une fois proclamée la République, il se convertit en « homme d’ordre », prit la tête du Commissariat général à l’ordre public et mena une chasse féroce aux militants anarchistes et anarcho-syndicalistes.
En avril 1936, il fut liquidé par des membres de la FAI dans une rue de Barcelone.