Les paragraphes qui suivent n’ont rien d’original, ni d’exhaustif. Ils rappellent des banalités de base de la critique, concernant les origines des doctrines racistes modernes, y compris celle qui estportée aujourd’hui par les idéologues du Parti des indigènes de la République (PIR) sous drapeau« décolonial ». En règle générale, les individus et les cercles, même radicaux, hostiles à juste titre aux prises de position du PIR, y voient des résurgences des doctrines raciales de Gobineau, voire de celles d’Hitler, ce qui est pour le moins restrictif. Car, comme le soulignait déjà Léon Poliakov, en 1971, dans Le Mythe aryen, à la suite du « cataclysme hitlérien » des notions aussi répandues depuis l’époque des Lumières que « la supériorité civilisatrice occidentale », « le plus souvent conçue comme congénitale, voire aryenne », furent en partie mises à l’index. Dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, elles furent presque exclusivement attribuées à des idéologues nazis, ou proto-nazis. Par suite, l’histoire du racisme en Europe, y compris celle du racisme justifié par la science, et même intégré et développé par celle-ci, fut presque totalement refoulée et refondue : « Sans doute par honte ou par peur d’avoir été racistes, les Occidentaux ne veulent plus l’avoir été et délèguent à des figures mineures, telles que Gobineau et Houston Chamberlain, la fonction de boucs émissaires », remarquait Poliakov. J’ajouterai aussi, concernant la France, par désir de défendre mordicus ce qui constitue l’une des bases de l’État nation hexagonal, à savoir le prétendu universalisme issu des Lumières et le scientisme qui en est partie intégrante.
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