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Que sont devenus les Etats-Unis dans la crise ? (1)

vendredi 2 mars 2012

Ce texte est paru dans Echanges n° 134 (automne 2010).

Le monde capitaliste, avant tout le monde financier, semble partout suspendu à ce qui se passe sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique, voyant dans la plus petite variation d’un indice économique quelconque des signes d’optimisme quant à la sortie de crise. Chacun feint d’ignorer que ces variations, souvent d’ailleurs contredites d’un jour sur l’autre, ne compensent nullement les chutes conséquentes des deux années 2008 et 2009 ; d’autre part, elles dissimulent souvent des modifications profondes dans l’organisation du capital, aux Etats-Unis comme dans le monde entier. En revanche, les conséquences sociales de la crise, non seulement sont toujours bien présentes, mais n’évoluent nullement vers leur résolution : la principale préoccupation du pouvoir politique n’a jamais été que de préserver le capital américain d’un effondrement financier et économique, et nullement de pallier les conséquences sociales, y compris dans les formes les plus extrêmes de la misère et de l’exclusion. C’est principalement autour de ces deux axes de réflexion, le sauvetage de la puissance économique, militaire, politique américaine et la dégradation générale des conditions de vie de l’ensemble du prolétariat, que nous avons centré ce tableau des Etats-Unis en septembre 2010.

Le sauvetage d’une grande puissance capitaliste

Le 21 septembre 2010, le National Bureau of Economic Research admet que le pays connaît la plus longue récession depuis 1929 et que la reprise sera exceptionnellement lente et pénible.

La voie de cette « reprise » a été tracée par le président Barack Obama lui-même, qui définit par là ses liens avec le capitalisme américain : « Nous avons le marché libre le plus dynamique du monde et c’est cela que nous devons préserver (1). » Et si l’on n’avait pas compris, il précise ailleurs : « Nous tirons profit des entrepreneurs et de l’innovation qui créent des emplois. Le gouvernement ne peut créer beaucoup d’emplois. Et en fait, nous ne voudrions pas suivre une telle voie. » Questionné récemment sur la question de la régulation financière et sur une éventuelle taxation des riches, sa réponse a été sans ambiguïté : « Absolument pas. Quand nous sommes arrivés au pouvoir, le monde des affaires nous suppliait : “Faites quelque chose parce qu’à cause de décisions imprudentes, l’économie va à la faillite” Ce monde des affaires est maintenant profitable, les marchés financiers sont stabilisés. »

Ce rejet des solutions keynésiennes (créer des emplois par des grands travaux financés par l’Etat et relancer ainsi la consommation et par d’autres moyens) n’est pas qu’en paroles : il se marque par des options concrètes dans différents domaines qui peuvent se chiffrer tant par leur montant que par leurs conséquences et dont nous parlerons plus en détail ci-après. On peut juste les énumérer :

◆ le 4 septembre 2010 est annoncé un plan de grands travaux de 50 milliards (en sus de 27 milliards affectés à un plan identique en 2009, une somme dérisoire face à ce qui a été déversé pour sauver le système financier et aux besoins de rénovation de toute l’infrastructure économique évaluée à 2 200 milliards) ;

◆ l’exclusion de tout programme anti-pauvreté : « Seule la croissance économique est anti pauvreté », Obama dixit. On peut rattacher à ce thème le refus par le Sénat de prolonger l’indemnisation d’Etat du chômage au-delà des 99 semaines actuelles, malgré le nombre de plus en plus important de chômeurs en fin de droits ;

◆ le besoin d’argent de toutes les collectivités publiques, notamment des villes et des Etats dont beaucoup sont pratiquement en faillite (voir ci-après), de tous les organismes d’aides ­(notamment Medicare et Medicaid) (2), ­nécessiterait logiquement une augmentation des recettes, donc des impôts. Que faire, par exemple, d’une importante réduction d’impôts décidée par Bush Jr en faveur des revenus supérieurs à 250 000 dollars (185 000 euros) par an, qui expire à la fin 2010 et et dont le non-renouvellement procurerait 3 000 milliards de dollars (2 200 milliards d’euros) ?

Que faire pour relancer l’activité économique si les recettes utilisées jusqu’alors (et qui ne sont que des palliatifs) sont elles mêmes écartées ? Trouve-t-on dans les propos des divers dirigeants ou économistes distingués des « solutions » « à la recherche d’un nouveau modèle » (capitaliste bien sûr) comme il est présenté quasi officiellement reposant sur trois jambes :

◆ investir et exporter au lieu de consommer et bâtir ;

◆ avoir une flexibilité assez grande pour arrêter l’hémorragie de productions hors frontières ;

◆ amortir les effets sociaux de la transition.

En fait, la première jambe implique les deux autres ; elle est l’objet de moult déclarations et interventions de l’Etat fédéral. Parlant le 10 août 2010 aux ouvriers de General Motors dans le Michigan, Obama pouvait déclarer qu’il avait « sauvé le cœur et l’âme de l’industrie américaine, de ce qui était le symbole de la puissance économique du pays ». Il est relayé par un de ses conseillers économiques, Jeffrey R. Immelt, qui à la même époque fixait pour but à l’industrie des Etats-Unis d’employer au moins 20 % de la force de travail (le double du taux actuel), et de doubler les exportations dans les cinq prochaines années. Cela relaie des propos, évoqués dans nos précédents articles, sur la consommation interne du « Made in America », et les tentatives protectionnistes (3).

Il ne faudrait pourtant pas considérer ces projets comme reflétant les orientations réelles du pouvoir actuel des Etats-Unis. Devant la crise, le premier souci des gouvernements Bush puis Obama n’a pas été de sauver le potentiel industriel des Etats-Unis, mais tout le secteur financier et sa domination mondiale, la clé de sa puissance réelle aujourd’hui, appuyée par sa présence mondiale militaire. Même si le PIB (4) n’est pas un indicateur très fiable de l’activité économique, il n’en constitue pas moins une référence quant à l’activité productive d’un pays et de son rang dans le monde. Alors qu’en 1950 les Etats-Unis produisaient 52 % des marchandises et services du monde, en 2009 ils n’en produisent plus que 25 %. Mais il faut relativiser ces chiffres car toute une partie de ce qui est consommé aux Etats-Unis, si elle constitue des importations et grève la balance du commerce extérieur, vient de production de capitaux américains investis dans le monde entier et qui récupère par des biais divers la plus-value permettant, même avec un secteur productif réduit (10 % de toute l’économie américaine), de faire vivre la société de services que sont les Etats-Unis.

Cela donne la dimension du secteur financier américain qui se situe plus dans le monde entier que sur le territoire national (les répercussions mondiales de la faillite des constructions hypothécaires, les subprimes titrisées expriment bien cette domination). Il était donc indispensable, pour soutenir le système économique des Etats-Unis (5), de sauvegarder d’abord son secteur ­financier.

A en juger par les commentaires sur les réformes des « excès » de toute la finance nationale et internationale, ces réformes paraissent plus une sorte de façade destinée à rassurer les opinions nationales et mondiales sur la fiabilité du système bancaire qu’un contrôle efficace. Aux Etats-Unis, les conditions restrictives qui avaient été mises par le gouvernement pour l’octroi de prêts importants aux grandes banques ont été vite levées (en moins d’une année) par le remboursement rapide de ces prêts qui libéraient les banques concernées de toute contrainte. Par contre, l’octroi par la Fed (6) de prêts aux banques à des taux proches du zéro a permis à celles-ci de retrouver en peu de temps, tout en utilisant cet argent d’une manière plus parcimonieuse et plus prudente (par exemple sur les cartes de crédit ou les crédits aux entreprises), des profits importants, notamment en continuant à investir et à spéculer sur le plan mondial.

Plus d’un tiers des crédits octroyés par les banques seraient financés par ces emprunts à taux nul auprès de la banque centrale (ce qui existe aussi dans la plupart des pays, notamment dans l’Union européenne).

Les tentatives internationales de contrôles financiers mondiaux, comme la dernière rencontre de Bâle, ne sont, tout comme les prétendus contrôles nationaux, qu’une façade destinée à laisser croire aux victimes de la crise que le capitalisme accepte de se réguler pour éliminer ses maux les plus criants ; il s’agit ainsi de faire accepter toutes les restrictions causées par la crise et imposées par le capital dans chaque Etat afin, affirment-ils, de « sortir de la crise », en fait tenter de rétablir le taux de profit.

Pour s’en convaincre il n’est que de citer les commentaires que l’on trouve un peu ­partout :

◆ « La réforme bancaire mettra juste les risques hors d’atteinte de cette régulation stricte dans des zones “fantômes” en croissance rapide du marché interne entre les grandes multinationales » (Financial Times, 15 septembre 2010) ;

◆ sur le Comité de Bâle : « Cela donne une impression de fermeté, jusqu’à ce que l’on réalise que le fait de tripler presque rien ne change pas grand-chose au résultat… Les régulateurs s’efforcent de rendre le système financier moins risqué…Mais cela ne débouchera pas sur un système sûr… » (Martin Wolf, Le Monde Economie, 21 septembre 2010) ;

◆ « La crise financière nous ramène à des problèmes inhérents à Wall Street. Les banques d’investissements sont des conflits d’intérêts à plusieurs têtes » (Financial Times, 27 août 2010) ;

◆ un professeur d’économie de l’université de New York souligne l’inefficacité de mesures prises seulement dans un cadre national : « Rien ne peut fonctionner si un centre n’applique pas des règles très strictes » (Financial Times, 12 août 2010) ;

◆ les avis sur la dernière réforme du système financier du Congrès américain dans le « Dodd Frank Act », entré en vigueur le 21 juillet 2010 et supposé limiter les ravages de toutes les spéculations, notamment à travers les hedge funds (7), soulève un tas de commentaires ironiques du genre « le Congrès dilue les règles », « en grande partie, une feuille de vigne », avec la conclusion que cela « n’élimine pas tous les éléments de faillite financière qui peuvent conduire au même type de problème ­rencontré en 2008 » (W. Fitzpatrick, gestionnaire d’un fonds de placement financier) (8) ;

◆ il y a même des voix pour relever que toute régulation entraînant interdiction ou limitation pour les banques de s’adonner à l’activité dévolue aux hedge funds rendra pour elles plus coûteuse la nécessité de se prémunir contre les risques de leur métier, ce qui sera reporté sur les utilisateurs, essentiellement en fin de chaîne les utilisateurs et consommateurs.

Si l’article de Business Week du 25 juillet que nous avons cité explique que le monde financier américain est dominé par six grandes « compagnies », pour souligner que ce sont elles qui font la loi et que l’on pourrait en conclure effectivement que « rien ne change », il n’en reste pas moins que deux éléments importants doivent être relevés :

◆ aux Etats-Unis, une concentration importante du secteur bancaire (qui n’est qu’une partie d’un mouvement mondial de concentration capitaliste). Si au cours du deuxième trimestre 2010, 7 830 banques américaines ont réalisé 21,6 milliards de profits (contre 4,4 milliards de pertes au deuxième trimestre 2009), ce n’est pas tant dû aux profits dégagés des opérations emprunt-crédit que nous avons soulignés, mais à la récupération par les grandes banques des actifs et clients des banques locales en faillites. Rien qu’en 2010, 118 banques ont été mises en faillite et 829 autres en sont menacées (seulement 140 avaient fait faillite en 2009) ;

◆ tous les pays sont engagés dans une compétition économique exacerbée par la crise qui s’exprime d’abord par les spéculations sur les monnaies : les pays dont l’activité économique repose pour une grande part sur les exportations de produits finis ont intérêt à ce que le cours de leur monnaie soit le plus faible possible par rapport à leurs ­compétiteurs. On peut penser que certains rapports catastrophiques n’ont d’autre but que de déclencher une dévalorisation monétaire bénéfique quant aux exportations ; on peut aussi penser que cette guerre des monnaies utilise des moyens détournés et que cela favorise grandement les spéculations dont les grandes banques et les hedge funds tirent profit.

UNE DÉGRADATION GÉNÉRALE DU SYSTÈME ET DES CONDITIONS DE VIE. TOUTES LES CLASSES PROLÉTAIRES SOMBRENT DANS LA PRÉCARITÉ

Partout dans le monde, cette compétition économique dont nous venons de signaler un des aspects s’inscrit dans une tentative globale, non formulée comme telle, de restaurer le taux de profit, en prenant un ensemble de mesures visant à augmenter la part de plus-value revenant au capital et qui se réfère à deux ordres de décisions politiques :

◆ d’une part une attaque directe sur l’ensemble des conditions de travail et de vie de l’ensemble du prolétariat ;

◆ d’autre part d’importantes réductions dans des prestations (salaire différé) qui paraissaient relever du fonctionnement d’un Etat servant l’intérêt du capital et qui touchent tout ce qui ne paraît pas essentiel dans l’immédiat à assurer la pérennité du mode de production capitaliste.

L’inventaire de ces mesures et de leurs conséquences se retrouve effectivement partout dans le monde mais il prend des caractères spécifiques suivant les Etats. On se limite ici aux Etats-Unis, pour faire le point sur ce qui a déjà été développé dans les articles précédents. L’offensive permanente pour faire baisser les coûts de production « Il faut accepter une “culture de la pauvreté” (“poverty”) plutôt qu’une “culture des droits” (“entitlement”) », a déclaré Sergio Marchione, directeur général de Fiat, à Ronald Gettelfinger, président du syndicat de l’automobile UAW, lors des discussions sur le statut des travailleurs de Chrysler, qu’a repris Fiat (9).

Un tel conseil d’un patron italien (ironie de la situation) aux travailleurs américains concerne plus particulièrement ce que l’on caractérisait aux Etats-Unis comme « classes moyennes » qui descendent dans une précarité réservée jusqu’alors à la marginalité de l’exploitation du travail. Ce déclassement ne concerne pas seulement les travailleurs licenciés mais aussi ceux qui continuent à être exploités. Ce n’est pas seulement le secteur manufacturier qui est touché, mais l’ensemble des activités, y compris le secteur public qui jusqu’alors avait échappé aux effets de la délocalisation et de la concurrence.

Quant aux entreprises, de quelque secteur que ce soit, les restrictions de crédit autant que la concurrence leur impose de trouver de l’argent dans les réductions d’investissement (moins 24 % au cours du dernier trimestre 2008, 50 % au premier trimestre 2009, 25 % au deuxième trimestre 2009), dans l’écoulement des stocks, dans les licenciements, les réductions d’horaires et de salaires. De nombreux commentateurs s’accordent pour dire que la plupart des entreprises en ont profité pour aller beaucoup plus loin qu’il n’était nécessaire, ce qui a sensiblement augmenté le taux de productivité (même si celui-ci semble avoir décru depuis, en raison du défaut d’investissement depuis deux ans et de la moins grande mobilité des travailleurs à cause de la crise immobilière). Résultat : de fin 2008 à début 2010, les profits du secteur productif ont augmenté de 572 milliards de dollars alors que le total des salaires diminuait de 122 milliards de dollars. Nous examinerons séparément le problème du chômage, de même que les répercussions de la baisse générale des revenus, notamment dans le domaine du logement ; ce que nous voulons aborder ici, c’est ce qui se passe dans les entreprises, où les travailleurs subissent depuis toujours des attaques sur leurs conditions de travail, mais bien plus agressives depuis 2008.

Des exemples peuvent être fourni par les ex deux « grands », General Motors et Chrysler : sous la menace de fermeture, le syndicat UAW a conclu avec ces sociétés des accords qui ont entraîné une réduction brutale importante du statut des travailleurs, sans que cela déclenche une révolte quelconque. Le 1er juin 2009, la mise en faillite, condition d’un prêt du gouvernement Obama, a entraîné des milliers de licenciements, la fermeture d’usines de montage ou de pièces détachées, et d’une centaine de points de vente. Les répercussions de cette faillite ont touché le Canada, la Belgique (fermeture d’Opel) et d’autres pays d’Europe : 8 300 licenciements sur ce continent, notamment en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni. En 2012, aux Etats-Unis, 31 000 travailleurs sur 96 000 auront été ainsi éliminés. Les salaires des anciens sont bloqués, ceux des nouveaux sont inférieurs de moitié à ceux des anciens, et les garanties santé sont diminuées pour tous, y compris les retraités. Ainsi, le coût de production par voiture est passé de 10 400 dollars en 2009 à 7 280 en 2010 et devrait tomber à 5 722 dollars en 2011, soit moins que dans les usines japonaises aux Etats-Unis.

Dans la foulée de toutes ces concessions imposées aux travailleurs par des accords entre les « trois grands » (GM, Ford, Chrysler) et le syndicat de l’automobile UAW, là où existe des contrats collectifs (c’est-à-dire une contrainte juridique aux conditions d’exploitation) (10), le renouvellement des contrats offre au patronat l’occasion d’appliquer des réductions drastiques de salaires, jusqu’à 50 %. Pour pouvoir garder sa représentativité dans l’entreprise et pour rester dans le cadre de sa fonction d’intermédiaire dans la gestion de la force de travail, le syndicat concerné appuie les propositions patronales, conclut un accord sur ces bases mais doit le soumettre, pour qu’il soit valide, à l’approbation (au suicide devrait-on dire) des travailleurs concernés.

Si, dans une première période, dans le déferlement de la crise, cela se passait sans trop de problèmes, la situation devient sur ce point de plus en plus difficile. Les résistances de base se font jour : les bureaucraties syndicales doivent intervenir de plus en plus pour faire revenir les travailleurs sur un rejet initial du nouveau contrat impliquant la réduction des salaires et des avantages santé et retraite. Parfois plusieurs fois de suite, avec toutes les manipulations et menaces imaginables pour parvenir à imposer une acceptation de désespoir.

H. S.

(à suivre : Que sont devenus les Etats-Unis dans la crise ? (2))

NOTES

(1) Financial Times, 21 septembre 2010.

(2) Voir sur ces organismes d’aide aux démunis le n° 131 d’Echanges : Medicare p. 19, Medicaid p. 20, Food stamps p. 21.

(5) Contrairement à l’Europe qui consomme, bien qu’étant dépendante énergétiquement de l’extérieur, dans son commerce intérieur 80 % de sa production industrielle et agricole et est finalement moins sensible à la crise de cette mondialisation.

(6) Fed : abréviation de Federal American Reserve, la Banque fédérale, qui procure des lignes de crédit aux établissements bancaires du pays.

(7) Hedge funds : sur leur fonction voir Echanges n° 132, p. 52 : « Quelques précisions sur la finance et son rôle économique ».

(8) Cité par Christine Harper, Business Week, 25 juillet 2010, « Banks “ dodge a bullet” as Congress Dilutes Rules ».

(9) « Culture of entitlement » : ce concept élaboré par les milieux conservateurs signifie une norme sociale englobant un ensemble de mesures étatiques garantissant l’accès à un minimum de droits humains (dans les domaines de l’emploi, de la santé, des services publics). Habituellement ce concept est opposé à une « culture du mérite » liée au marché libre et à la responsabilité individuelle. Le directeur général de Fiat, Sergio Marchione, lui donnait un sens légèrement différent lors d’une rencontre avec le président de l’UAW, Ronald Gettelfinger, pour fixer les conditions de la reprise de Chrysler. Ces propos sont révélés par Steven Rattner, qui fut début 2009 le conseiller d’Obama pour résoudre la faillite de GM et de Chrysler et qui vient d’écrire ses souvenirs sur cette activité : Overhaul, An Insider Account of the Obama Administration’s Emergency Rescue of the Auto Industry (Houghton Mifflu Harcourt).

(10) Rappelons qu’un syndicat n’a aucune existence dans une entreprise, à moins qu’un vote majoritaire n’impose sa représentation. Il doit alors conclure avec l’employeur un contrat d’entreprise fixant l’ensemble des conditions de travail (essentiellement les salaires et les garanties santé et retraite), pour une période définie (en général quelques années). Les conflits surgissent au moment de l’expiration et du renouvellement du contrat, l’employeur tentant d’imposer de nouvelles conditions. Ces dernières années, les syndicats se sont souvent trouvés en conflit avec les travailleurs parce qu’ils ont accepté des concessions importantes.

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