Ce texte a été publié dans Echanges n° 130 (automne 2009), avec La crise économique : en France, le rôle des amortisseurs sociaux
Les mesures annoncées par le gouvernement espagnol s’inscrivent dans une stratégie qui, d’une part, intensifie le processus d’expropriation directe et indirecte de certaines fractions de la population salariée et, d’autre part, utilise les prestations sociales comme un moyen de maîtriser la détérioration des conditions de vie résultant de l’escalade du chômage.
L’interruption du dit dialogue social au début de l’été 2009, à l’initiative du patronat, montre manifestement, au-delà de la mise en scène théâtrale du colloque à trois (syndicats, employeurs, gouvernement), les limites des mesures palliatives articulées à la situation générale de crise économique et sociale qui, en Espagne, revêt des caractéristiques plus sévères que dans certains pays de l’Union européenne. L’activité économique espagnole de ces dernières décennies repose largement sur le tourisme (la première « industrie » nationale), la construction (et le rôle que joue la spéculation immobilière dans le financement des municipalités et des partis politiques), sur les fonds de cohésion de l’Europe et sur la dette publique et privée. Tous ces facteurs (à l’exception des fonds européens pour lesquels le gouvernement espagnol a obtenu une prolongation jusqu’en 2013, mais dans une proportion moindre que les années précédentes) ont été fortement touchés par la crise, ce qui a conduit à une augmentation spectaculaire du chômage (17,9 %) (1), à l’insolvabilité croissante des familles et à la hausse en flèche du déficit (à la fin de 2009 il devrait dépasser 10 % du produit intérieur brut [PIB]).
La situation affecte directement les intérêts des patrons comme ceux des syndicats : crise d’accumulation pour les entreprises, accompagnée de difficultés à obtenir des crédits (les fonds transférés par l’Etat aux banques ne se traduisent pas en lignes de crédit aux entreprises, ce qui a d’ailleurs soulevé des protestations des employeurs « productifs ») et forte hausse de la perte de représentation et du rôle des syndicats (taux de syndicalisation autour de 17 %) alors que la force de travail est de plus en plus précarisée et laissée au « sauve-qui-peut » individuel. Ainsi, les syndicats majoritaires – la Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CCOO) et la Unión General de Trabajadores (UGT) –, appellent à une rénovation du pacte social, tandis que les employeurs tentent d’exploiter la situation pour obtenir de nouveaux développements dans le processus de réforme du travail qui dure depuis des années.
De fait, la réforme du travail (à savoir la flexibilité totale de la force de travail et la réduction des droits du travail) a été pratiquement accomplie pour la plupart de la population salariée nouvellement embauchée (jeunes, femmes, immigrés, etc.). L’offensive est désormais axée sur les facilités de licenciement ainsi que sur la réduction des indemnités pour les travailleurs à contrats longs qui, par ailleurs, forment la base de l’affiliation syndicale (dans l’automobile, la chimie, l’alimentaire, les composants, la santé, les services publics, l’éducation, etc.). La réforme du marché du travail que réclame également la Banque d’Espagne est quelque chose qui se fait progressivement et plus ou moins subrepticement, à travers les manœuvres habituelles du capitalisme libéral où les paroles sont contredites par les actes. Ainsi, par exemple, les syndicats disent qu’ils n’accepteront pas la mise à pied, alors qu’elle est devenue un acte quotidien pour la plupart de la population active.
Aujourd’hui, le gouvernement semble prendre ses distances avec le patronat et le ministre du Travail affirme qu’il n’y aura plus de réforme du travail, alors que nous savons très bien qu’à travers règlements, dispositions et tout l’arsenal bureaucratique, les relations de travail (contrats, etc.) se modifient au quotidien et précisément dans le sens que souhaite le patronat.
Mais tout cela fait partie de la toile de fond des relations capital/travail qui apparaissent dans les médias comme les relations et les contradictions entre le capital (patronat) et les syndicats. En ce sens, la rupture des négociations entre le patronat et les syndicats est le résultat des contradictions économiques conjoncturelles entre les deux institutions du système de représentation capitaliste, mais qui renvoie à un arrière-plan structurel lié directement aux besoins d’accumulation de capital des entreprises représentées par la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (CEOE).
Concrètement, le point de friction le plus saillant a été la demande du patronat de réduire sa contribution à la sécurité sociale (SS) de 5 % pour chaque travailleur. Cependant, jouer sur la baisse des salaires et des indemnités de départ (le patronat a pour objectif de les réduire à vingt jours par année travaillée et à un versement de douze mensualités au maximum) ne suffit pas à améliorer les bénéfices des entreprises et, en outre, la baisse des salaires et des revenus des travailleurs au-dessous d’un certain niveau devient, en réduisant la consommation, un handicap pour un éventuel redressement économique, sachant que la demande intérieure (consommation des ménages) qui a chuté de 15 % en 2008, a une énorme influence dans l’activité économique espagnole. L’amélioration de la productivité a été faible ou, en tout cas, insuffisante pour consolider une économie productrice de biens et services. A cet égard, le patron des patrons demande une réduction des salaires de 1 % dans le but d’augmenter la productivité.
Les bénéfices des entreprises de ces dernières années ont servi à la spéculation financière et immobilière ainsi qu’à des dépenses inutiles, et dans une bien moindre mesure à l’investissement productif et à une meilleure compétitivité des entreprises espagnoles. Les différentes subventions et aides financières accordées aux entreprises n’ont pas eu non plus l’impact souhaité sur la production espagnole, du fait qu’une grande partie en est allée à la spéculation financière ou ont été détournées vers la fortune personnelle des entrepreneurs et des gestionnaires.
TRANSFERT DE RESSOURCES
Nous devons tenir compte de la structure des entreprises (plus de 90 % sont des PME) et de leur faible compétitivité excepté dans certains secteurs. Bien entendu, la litanie sur l’amélioration de la productivité et des investissements en technologie est reprise depuis des décennies, mais la réalité a été la désindustrialisation, la mainmise de la finance sur l’économie et la perte de compétitivité.
Du fait de son tissu productif et de son niveau de compétitivité, il est facile de comprendre les difficultés de l’accumulation du capital dans le cas concret de l’économie espagnole. On peut ainsi se rendre compte que les capitalistes ont fixé leurs yeux sur les fonds de la Sécu, parce que finalement, la réduction de leur contribution qu’ils proposent n’est qu’une forme de transfert au capital de ressources financières provenant du travail.
Cette proposition du patronat doit être comprise comme inhérente à l’importante opération de transfert de ressources provenant du travail et allant au capital que représente l’ajustement économique global dans les circonstances actuelles. Nous sommes dans un processus général d’érosion des ressources de la population active, favorisé par le rôle que détient la structure familiale dans la société espagnole.
Le patrimoine familial accumulé sous forme d’appartements, d’épargne, etc. par la génération précédente, qui a bénéficié des revendications salariales des années 1960 et 1970, contribue à atténuer la détérioration de la situation matérielle de la nouvelle génération du travail. C’est une pratique courante pour les parents d’aider leurs enfants pour rembourser les hypothèques de leur appartement ou de les accueillir (avec leur famille) chez eux, ou encore de prendre sur leur propre salaire ou retraite pour aider financièrement leurs enfants ou petits-enfants. Ce sont là seulement deux formes du transfert indirect des ressources du travail au capital qui contribuent à expliquer la relative passivité face à la chute réelle des salaires à l’embauche ou à la spéculation immobilière.
Le président de la Generalitat de Catalogne lui-même reconnaissait ce rôle de la famille comme palliatif à la dégradation de la population active quand il lançait, en décembre 2008, un appel pour un renforcement des liens de solidarité familiale face aux difficultés de la crise. Bien sûr, le recours familial a ses limites, tant du fait des changements sociologiques qu’impliquent la transformation de la famille traditionnelle que de leur capacité économique propre à répondre à leurs besoins croissants à moyen terme.
Nous sommes confrontés, par conséquent, à une situation dans laquelle se creuse un appauvrissement progressif mais réel et inexorable de l’ensemble des salariés à travers l’érosion de la richesse individuelle (familiale) accumulée, alors que le Capital opère une offensive contre le patrimoine collectif des travailleurs (sécurité sociale). Dans quelle mesure cette expropriation généralisée peut perdurer sans provoquer une crise sociale de dimensions importantes est une question que nous laissons aux amateurs de spéculations futuristes.
Le fait que les résistances survenues dans le monde du travail (mises à pied massives dans le secteur automobile [2] et les industries auxiliaires, par exemple) se soient limitées à la quête d’une indemnisation de licenciement la plus importante possible et à obtenir des conditions avantageuses pour la retraite anticipée, explique le calme social relatif qui entoure la restructuration en cours. Ce qui prédomine, c’est la recherche d’une solution individuelle à la situation, bien que cette possibilité soit de plus en plus problématique et, dans la plupart des cas, repose précisément sur le patrimoine familial. En outre, face à la hausse croissante du chômage, le gouvernement a lancé une série de mesures qui, avant même de montrer leur efficacité, se sont révélées très clairement insuffisantes.
((FONDS PUBLICS
La hausse inexorable du chômage, surtout dans la construction, mais aussi dans le secteur de l’automobile et de ses composants, entre autres, a sonné l’alarme non seulement parce que le chômage et la stabilité sociale vont de pair, mais aussi parce que le chômage touche plus les travailleurs immigrés dont une grande proportion (tout comme les locaux) sont en passe d’épuiser au cours de la seconde moitié de 2009 leurs allocations chômage.
Compte tenu de l’escalade du chômage du début de l’année, le gouvernement a alloué 8 milliards d’euros pour que les communes (plan E) embauchent en lançant des travaux municipaux. Toutefois, à la mi-août, du fait des contrats arrivant à expiration et de la remontée du chômage, il a annoncé pour l’année prochaine un budget de 5 milliards supplémentaires. A la même date, le gouvernement a rendu public l’octroi d’une prime mensuelle, pour les chômeurs qui arrivaient en fin de droit le 1er août, de 420 euros pour six mois, prime renouvelable tant que le chômage serait supérieur à 17 %. Mais les critiques contre cette mesure s’étant exacerbées, le gouvernement a dû reconsidérer sa décision. En outre, fin août, le ministère de l’Industrie annonçait un plan exceptionnel d’investissements publics dans les infrastructures de 15 milliards d’euros. Par ailleurs, il existe toute une série de prestations et d’aides sociales pour les chômeurs de longue durée dont les montants varient selon les différentes régions autonomes, de 420 euros en Murcie (en quatorze versements) à 624 euros mensuels au Pays basque (voir El País du 21 août).
En bref, le gouvernement improvise des décisions dans le mouvement afin de maintenir la paix sociale et de recentrer la récupération de l’accumulation de capital, autrement dit maintenir l’équilibre entre l’appauvrissement social et le développement capitaliste qui se révèle de plus en plus instable. Les mesures keynésiennes comme les hausses d’impôts (3) récemment annoncées ont des effets limités et ne parviennent pas à relancer suffisamment la demande intérieure pour soutenir l’économie tout entière.
Bien sûr, dans ce climat de crise générale, « l’imagination du pouvoir » n’arrête pas de pondre des idées de stratégie d’endiguement qui se révèlent imparables. Ainsi, le président Rodríguez Zapatero, expert des toasts grillés au soleil, se propose de verser aux femmes s’occupant de personnes à charge (personnes âgées, malades chroniques, etc.) une prime de 400 euros. Il est facile de comprendre les économies budgétaires que représenterait pour l’Etat une telle mesure, si l’on compare avec le coût des soins dispensés dans un centre spécialisé ou dans un établissement de gériatrie sans compter les votes des familles « reconnaissantes » que cela apporterait au PSOE (aujourd’hui, nombre de femmes prennent soin des membres malades de la famille sans être rémunérées).
Par ailleurs, aucun signe apparent de mobilisation sociale, ni de la part des travailleurs (bien que le nombre de grèves soit en augmentation depuis 2005 alors que le nombre de travailleurs est en baisse, et que le nombre d’heures perdues, signe de comportements erratiques, atteigne des sommets depuis 2004) ni de celle des chômeurs. Ce paradoxe s’explique en dépit de l’insolvabilité croissante des ménages qui ne peuvent rembourser leurs emprunts pour l’achat de logement, principale cause de l’endettement privé, parce que la dégradation des conditions matérielles de vie n’a pas atteint un niveau inquiétant pour la majeure partie de la classe ouvrière.
L’appauvrissement de la population salariée est perceptible grâce aux indicateurs macro-économiques (chute de la consommation) et à l’augmentation des emplois temporaires et mal payés (mileuristas : mot utilisé en Espagne pour ceux qui n’ont pas plus de mille euros par mois pour vivre) mais sa manifestation dans la vie quotidienne s’exprime à des niveaux différents d’intensité selon les conditions de chacun (la capacité de réduire sa consommation de loisirs, voyages... le soutien familial, le niveau de sa dette) ce qui fait que le processus est rampant et qu’il n’est pas encore dramatique excepté dans les cas des plus démunis sans soutien ni social, ni familial (les immigrés) (4).
EXPÉDIENTS DE CONTRÔLE
Il existe un ensemble de dispositifs de contrôle social (5) qui limitent les effets dévastateurs du chômage et de la réduction des revenus des travailleurs des deux sexes (les femmes gagnent toujours moins que les hommes à travail égal). En plus des indemnités chômage (limitées dans le temps), il existe des indemnités (indéfinies) pour les chômeurs de longue durée de plus de 52 ans, des programmes de réinsertion sociale avec des cours subventionnés et une période de pratique rémunérée (programmes qui sont, de fait, une opportunité d’emploi pour des professeurs et des formateurs), des indemnités pour les familles monoparentales et ceci sans compter une infinité d’emplois financés par des fonds publics provenant des fonds structurels européens qui sont à la base de ce qu’on peut appeler, globalement, la paix sociale subventionnée.
Tous ces dispositifs agissent pour contrer les effets de la crise et de l’actuelle restructuration économique de façon à ce qu’ils atténuent le rythme de dégradation des conditions de vie des gens qui sont en attente de la reprise économique alors que personne ne sait ni quand, ni comment cette reprise se produira. Ce qui ne fait aucun doute, c’est que les outils keynésiens, quoique limités, peuvent être utiles occasionnellement pour contenir les tensions sociales mais ne sont pas suffisants pour stimuler la reprise économique. Il en résulte une augmentation des dépenses en infrastructures que l’on tente par la pression fiscale bien qu’elle implique, une fois de plus, le danger de réduire la capacité de consommation pour la classe médiane de la population salariée. Par ailleurs, l’alternative proposée avec insistance par les libéraux et la Banque centrale européenne consistant à renforcer la réforme du travail dans le sens du contrôle des salaires et de la baisse de la force de travail, afin d’éviter la spirale « salaire/prix », ce qui a été dans le passé la cause d’épisodes prolongés de chômage massif, sonne un peu trop comme une vieille recette. Dans la réalité, il s’agit plutôt d’éliminer le salaire minimum, de faire pression à la baisse sur le prix de la force de travail et de rendre entièrement flexible les contrats de travail. On augmenterait ainsi le nombre de contrats ; le travail disponible serait alors réparti en différents contrats tout au long de l’année dans chaque entreprise selon l’activité saisonnière (augmentation du caractère temporel), mais il s’agirait d’une forme de dissimulation du chômage, comme l’a démontré la pratique des dernières décennies.
La stratégie des syndicats consistant à accepter le contrôle salarial et la réforme du travail lors des deux dernières décennies sous le prétexte de la création d’emploi dénotait une étrange façon de pratiquer la solidarité de classe. Le résultat a, en effet, été une augmentation du nombre des contrats mais pour les intérimaires et avec un salaire de misère : le mileurismo – le fait de gagner mille euros est maintenant réservé à une partie privilégiée de la classe active des travailleurs. Par exemple, dans le commerce de détail à Barcelone, le salaire mensuel brut minimum ne dépasse pas 900 euros. Enfin, à la lumière de la propagande médiatique (voir la prolifération d’analyses et de recettes délivrées par « les experts ») et des mesures pratiques adoptées par le gouvernement, l’impression est que nous sommes au milieu d’une totale confusion, qu’ils avancent en tâtonnant avec une canne d’aveugle en improvisant des solutions au hasard. De fait, les formules de l’économie politique, dans leurs versions néolibérale autant que keynésienne, montrent une efficacité limitée quant à rétablir une part d’accumulation de capital suffisante pour relancer l’économie sans une déstabilisation sociale aux conséquences imprévisibles.
C. V., août 2009
(traduit de l’espagnol)
NOTES
(1) Selon l’Enquête sur la population active au 2e trimestre 2009, celle-ci s’élevait à 23,082 millions d’habitants, dont 18,945 millions étaient occupés. Les chômeurs étaient 4,137 millions (17,92%). En outre, des sources du ministère du Travail ont souligné que les bénéficiaires d’allocations s’élevaient à 8,553 millions de personnes et que celles affiliées à une sécurité sociale étrangères étaient 1,882 million au 31 décembre.
(2) Les fermetures d’usines et les procédures de licenciements ont lieu en cascade et se font sans incident, c’est-à-dire par la médiation syndicale et le paiement des indemnités. Nissan a annoncé fin août une compression du personnel jusqu’en décembre de 2 025 travailleurs dans son usine de Barcelone, après le licenciement en juillet de 700 travailleurs. Le conflit qui en découle s’est concentré sur la sélectivité des licenciements qui affectent les membres du syndicat le plus combatif (CGT), comme ce fut le cas chez SEAT. Ainsi, ce qui pourrait donner l’occasion d’aborder la question du travail dans la crise capitaliste actuelle, dans le cadre d’une extinction progressive du secteur automobile sans alternatives capitalistes pour les emplois, est détourné en une simple querelle syndicale.
(3) Les mesures annoncées dans ce sens envisagent l’augmentation des impôts sur les revenus du capital tout en conservant le taux d’imposition sur les revenus du travail. Apparemment, il s’agit d’une mesure « progressiste », cependant cela correspond à une taxe qui vient grever l’épargne de nombreuses années de travail ou les indemnités de départ qui, dans le budget des personnes comme des familles, représentent un complément de revenu, qu’il s’agisse des salaires, des prestations ou des allocations de chômage. Si on ajoute à cela des taux d’intérêt en baisse, nous nous retrouvons face à un nouveau stratagème d’érosion / expropriation des réserves financières accumulées par une large fraction de la classe ouvrière.
(4) Nous sommes encore loin des chiffres du chômage des années 1980, période de restructuration et d’intégration à l’Europe, qui porta le chômage à 25 %. Cette restructuration contribua à la soumission des travailleurs et à leur conversion à un syndicalisme de concertation après celui de revendication et, enfin, à décimer la jeune génération prolétarisée par un usage politique du trafic et de la consommation de drogue. (5) Selon les données officielles, les dépenses de protection sociale sont passées de 71 876 millions d’euros en 1991 à 205 236 M€ en 2006 alors que les rentrées ont été de 70 340 M€ et 220 546,5 M€ respectivement. Le PIB a été multiplié par trois durant cette période, grandement aidé par le flux des fonds européens (un peu plus de 1% de la croissance annuelle du PIB). Ainsi les dépenses de protection sociale augmentent avec la crise alors que le PIB baisse.