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Murs virtuels et murs réels : à Gaza

jeudi 12 novembre 2009

Cet article est paru dans Echanges n° 124 (printemps 2008), à la suite de Murs virtuels ou murs réels, l’enfermement au nom de la protection (Echanges n° 120 (printemps 2007) et Sécurité et liberté : de nouveaux murs (Echanges n° 122, automne 2007).

« L’épaisseur d’une muraille compte moins que la volonté de la franchir ». (Thucydide, Ve siècle av. J. C.)

L’histoire a montré que les murailles finissent toujours, pour différentes raisons, par tomber, soulignions-nous dans « Murs virtuels ou murs réels ». C’est ce qui vient de se passer dans la bande de Gaza. Peu importe comment de mur de tôles édifié entre ce territoire et l’Egypte a sauté, le fait est que les prisonniers du véritable camp de concentration qu’est ce territoire depuis 1947 (trois générations) se sont rués pour quelques jours vers une fragile liberté, en tel nombre qu’il fallut plusieurs jours pour les refouler dans leur prison. De toute façon cette évasion temporaire a quelque peu modifié le précaire équilibre de forces dans la région. Un commentateur faisait ressortir que l’accent mis sur le communautarisme (produit social de catégories économiques), l’ostracisme social et/ou territorial créait des murailles virtuelles autrement solides et beaucoup plus difficiles à renverser que les murs réels.

Le renforcement des contrôles matériels et bureaucratiques – de la multiplication des caméras vidéo à celles des radars routiers en passant par les intrusions dans les communications virtuelles (des ordinateurs aux téléphones mobiles) jusqu’aux innombrables fichiers policiers et autres – ont fait monter une autre muraille entre ceux qui n’échappent pas à cette surveillance de chaque instant (le plus grand nombre), coupables en puissance, et ceux qui savent y échapper – les coupables avertis.

Les Etats-Unis viennent de franchir un autre pas avec la construction d’une muraille à la fois réelle et virtuelle le long de la frontière entre le Mexique et l’Arizona comportant des tours armées d’un réseau sophistiqué d’instruments divers capables – paraît-il – de détecter tout mouvement en faisant la différence entre un humain et un animal à une distance de 15 km.

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