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Le déficit public : passer à la caisse ou engager la lutte anti-capitaliste.

mardi 17 novembre 2009

Cet article est paru en mai 2009 sur le blog http://spartacus1918.canalblog.com/...

"La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’Etat, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la prétendue richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique."

(K. Marx, Le Capital, t. 1, éd. Moscou, p. 721)

Sous le titre « les déficits explosent, les impôts vont suivre », le journal La Tribune du 13 mai 2009 reprend les sombres prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour 2009. La crise économique coûtera 9,4 points de PIB aux grandes économies européennes. La dette publique des pays européens, qui se voulait être un moyen de juguler la tendance à la chute des prix par de la création monétaire, est en train d’exploser.

Qui peut croire aujourd’hui que le doublement des déficits publics des pays de l’ OCDE entre mars 2008 et mars 2009 avait cet objectif ? La réalité est bien plus grave. Les Etats ne contrôlent plus la situation, ni même les réunions des gouvernements, G 8, G 20...

La question va vite se poser de savoir comment et où encore emprunter, pour retarder le fiasco international dès lors qu’aucun pays n’est maintenant capable de refinancer les montagnes de dettes.

En Allemagne , il est question d’un effondrement de recette fiscale de 40 milliards d’euros, aux Etats-Unis le déficit dépasse maintenant 13 % du PIB, au Japon il passe en une année de 5,6 % à 9,9 %, au Royaume-Uni de 5,4 % à 9,8 % et en France de 3,4 % à 6,2 %.

Les critères de Maastricht visant à limiter le déficit public à 3% font maintenant partie du musée de l’histoire. Il n’y aura plus de contrôle de l’inflation et Bruxelles sera incapable de garder sous son contrôle autant de pays.

La situation n’offre pas beaucoup de solutions aux gouvernements ; ils doivent comprimer les finances publiques (1), mais pas au point de mettre en danger le pouvoir des Etats, qui vont devoir faire face à la vindicte populaire montante.

D’ ailleurs nous constatons une montée en charge de la répression, notamment en France où l’appareil judiciaire est en action pour intimider les grévistes ; les arrestations et gardes à vue tendent à criminaliser le mouvement gréviste. Le dernier exemple concerne 74 grévistes d’ EDF-GDF, placés en garde à vue après avoir été encerclés par les CRS et répartis dans les commissariats parisiens.

La répression de l’Etat-patron est devenue systématique, les travailleurs de nombreuses entreprises doivent maintenant faire face aux vigiles, huissiers, CRS et nervis privés, comme chez l’équipementier Faurecia.

Dans la période qui va suivre, il y aura une attaque fiscale importante en direction des classes moyennes (elle vient de commencer aux Etats-Unis et au Royaume-Uni), et la poursuite des fermetures d’entreprises pour sauver le capital. Cette situation entraînera un affaiblissement du pouvoir dans tous les Etats, et une prise de conscience plus générale de l’impasse capitaliste.

G. Bad

(À suivre)

NOTES

(1) Ils s’attaquent comme en France aux hôpitaux publics, alors que la pandémie se répand et devrait toucher le pays d’ ici octobre 2009.

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