Cet article est paru en février 2009 sur le blog http://spartacus1918.canalblog.com/...
« Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse »
Ouf,nous voilà enfin sauvé des griffes de la crise financière, par l’Etat providence du capital, cet Etat qui d’ouest en est du nord au sud intervient, pour , nous disent les médias nous sauver de la catastrophe. C ’est le couplet qui revient en boucle en cette fin 2008, et qui projette dorénavant le discours rassurant de la reprise. Mais ce discours ne rassure plus, au contraire il inquiète tant il est en contradiction avec ce que vivent les salariés : ce ne sont plus seulement les délocalisations, la liquidation des acquis qui sont au centre de la crise sociale, c’est la survie de millions de prolétaires licenciés, chômeurs, sans travail ni toit, complètement paupérisés par le système capitaliste.
La croyance en la « relance », on fait semblant d’y croire, mais en attendant on retourne au « bas de laine » , on ne pense plus qu’une embellie est possible à moyen terme, même avec des fonds d’Etat. Les montagnes d’euros et de dollars, venant au secours par l’emprunt des icebergs de dettes des banques, deviennent sujet à interrogation : mais ou l’Etat trouve t-il tout ce fric ?
Voilà la question à laquelle nous allons essayer de répondre.
Même si des Etats de l’Union européenne sont au bord de « la faillite » , même si les critères de Maastrisch volent en éclat (1), pas question d’affoler le citoyen, il faut le rassurer, lui démontrer que non seulement il ne fera pas les frais de la crise , mais qu’elle va lui rapporter. C’est tout le discours émis par le gouvernement et notamment par le premier ministre François Fillon et Eric Woerth ministre du Budget. Confirmé par le journal financier La Tribune (2) qui explique en quoi le sauvetage des banques se révèle lucratif pour l’Etat, les intérêts attendus s’élèvent à 380 millions d’euros. On a commencer à dire (morale oblige) que l’on soutiendrai les banques comme la corde soutient le pendu, avec un pactole de 10 milliards d’euros, qui sous la baguette magique de quelques fées sont devenus 40 milliards.
« Les 40 milliards qui peuvent servir - c’est un maximum - au renforcement des fonds propre des banques seront effectivement financés par emprunt. Mais ce n’est pas de la dépense publique : en face de cette dette , il y aura des titres. Ce n’est pas du tout de la dépense courante. En aucun cas cela ne pèsera sur le déficit. En plus nous espérons bien, quand nous revendrons à terme ces participations, que le contribuable en tirera un bénéfice. » (Eric Woerth, ministre du Budget, à Valeurs actuelles du 23 octobre 2008.)
Mais cette annonce allait faire de grands jaloux, les industriels de l’industrie automobile, qui ne veulent pas finir comme la sidérurgie. Tous se sont mis dans la tête que l’Etat pouvait aussi soutenir l’industrie automobile, les équipementiers, les industries du bâtiment, des transports et de l’immobilier... Les effets d’annonce se multiplient, encore une fois pour masquer l’importance de la crise financière, économique et sociale.
Bien que la crise sociale (pas encore celle du capital) sévisse dans les pays de l’OCDE depuis le retournement monétariste des années 1980 (plan de rigueur, et liquidations des acquis sociaux), la classe capitaliste a continué d’engranger des royalties par le jeu des spéculations en tout genre (pas seulement financières). Bien entendu de temps à autre elle devait payer le prix du « risque » par des crises et dévalorisations financières annonciatrices du grand chambardement actuel. Mais dans l’ensemble la valorisation boursière du capital rendait son jus, même si l’arroseur se trouvait arroser comme dans les affaires : Enron, Parmalat, Kerviel, Madoff.
Depuis la crise du subprime les affaires ne sont plus ce qu’elles étaient, les Bourses sont en bernes, et chaque mois on se demande si le corps économique retrouvera la santé. C’est avec un optimisme arrogant,que le gouvernement Sarkozy-Fillon-Lagarde prétend résorber la crise en utilisant l’emprunt dans des proportions jamais connues (154 milliards d’euros) pour 2009. Cet emprunt se compose de 57,6 milliards d’euros devant couvrir le déficit budgétaire, le reste servirai à honorer les emprunts arrivant à échéances, les dettes engendrant de nouvelles dettes au profit du capital financier international.
Sauver le noyé en lui faisant boire de l’eau
Dans un article publié le 31 janvier 2009 par le journal La Tribune, Niall Ferguson (historien britannique spécialiste de l’économie) s’interroge sur la crise actuelle : « Notre crise est-elle vraiment la répétition de crises précédentes ? » ; et il reconnaît une certaine similitude avec la crise des années 1930, tout en pensant que les plans de relance actuels ne marcheront pas :
« On n’a pourtant jamais vu de tels plans de relance, aux Etats -Unis, en Europe, en Chine même... La relance, c’est la dernière illusion à la mode. Je suis sidéré de voir la rapidité avec laquelle tout le monde se précipite sur les recettes de Keynes, comme si la science économique n’avait rien trouvé dans les soixante-dix dernières années !
Quant aux plans de stimulation budgétaire, ils ne marcheront pas : une crise de la dette ne peut pas se régler par davantage de dette. »
Comme l’avait signalé Etienne Chouard (3), l’article 104 du traité de Maastricht (4) signifiait l’abandon par les Etats de la création monétaire, au profit exclusif des banques privées. Quand les Etats empruntaient auprès des Banques centrales, il ne payait jamais d’intérêts, avec le nouveau système. « On en est rendu aujourd’hui à une dette qu’on n’arrive même plus à rembourser en capital car le paiement des seuls intérêts assèche toutes nos marges de manœuvre : les intérêts de la dette publique en France dépassent 40 milliards par an, 40 000 millions chaque année ! » (extrait de « On se fout de nous « avec le traité européen). Ce faisant les Etats, en s’endettant pour sauver Pierre et Paul de la faillite, ne font que transmettre des créances spéculatives du secteur privé vers les trésoreries nationales. L’Etat, comme nous le verrons plus loin, doit alors augmenter la création monétaire en faisant fonctionner la « planche à billet ».
Cette création monétaire par la dette est mise en évidence quand le Trésor vend directement ses titres à la Banque centrale, qui fait alors marcher la « planche à billet » pour les acheter. C’est ce qui s’est passé en 1998 et 1999 au Japon, quand le ministère des Finances, la Poste et d’autres organismes d’Etat ont achetés des bons du Trésor et obligation à dix ans. C’est ce qui arrive quand personne ne veut ces titres, quand le taux d’intérêt (ou loyer de l’argent) est trop bas. Le scénario qui se déroule actuellement sous nos yeux, confirme cela : les Etats-Unis ne parviennent plus à placer que 50 % de leurs bons du Trésor aux étrangers, ce qui oblige la FED à faire fonctionner la « planche à billet ». L’Allemagne n’a pas trouvé sur le marché les 7 milliards d’euros qu’elle voulait emprunter. Quant à l’Italie, le ministre du Travail Maurizio Saconni a déclaré à la RAI (télévision publique italienne) : « Nous ne pouvons en aucun cas nous permettre qu’une émission de bons du Trésor ne soit pas entièrement souscrite... Cela conduirait à une absence de liquidités pour le paiement des retraites et des salaires. Cela serait comme l’Argentine. »
Pour toute la zone euro le processus est le même, le marché obligataire est sollicité à hauteur de 631 milliards d’euros pour 2008 et 765 milliards pour 2009. Un dernier chiffre indique que l’Etat français met sur la table « 360 millards d’euros » et l’Union européenne 1800 milliards, c’est à dire trois fois plus que le plan Paulson. Ce qui en passant nous donne une petite idée de l’étendue de la crise (5). »
Arrivé à ce stade, la gangrène de la dette commence à toucher les pays de l’OCDE de la même manière que la « dette du tiers monde » où les emprunts d’un jour servaient à rembourser les intérêts de la dette d’autres prêts, et de dette en dette on en arriva au « risque pays » ou la signature d’un Etat, n’était plus fiable comme ce fut le cas pour l’Argentine en 2001.
Cette question de la signature pays pourrait bien se poser à partir de 2009 en Europe, et la création de fond souverain se présente donc comme une garantie vis à vis de ce risque.
Les premières lézardes de risque pays de la forteresse Europe se manifestent déjà pas seulement dans les ex-pays de l’Est, mais aussi dans la zone euro et au Royaume-Uni. En ce mois de janvier, et après les émeutes de la jeunesse en Grèce, ce pays vient d’être déclassé par les agence de notations ; l’Espagne et le Portugal devraient suivre.
Au Royaume-Uni les emprunts nécessaires pour financer la dette de l’Etat représenteront 8 % du PIB en 2009, la livre s’effondre au point que les Irlandais font leurs courses de l’autre côté de la frontière. Quant au secteur financier, il procède à des fusions (6) pour sauver les meubles. L’Italie et l’Espagne peuvent rapidement se trouver en situation où l’Etat ne parviendra plus à lever des fonds. Leur signature pouvant être remise en cause. En effet on se demande jusqu’où ira la cruche à l’eau sans qu’elle se casse, les milliards que les Etats veulent emprunter de nouveau pour sauver Pierre et Paul viennent de trouver leur limite.
En France, la question de la dette est récurrente.Tous les gouvernements, de « gauche » comme de « droite », contribuèrent à endetter les « citoyens » au profit du capital financier, le cas le plus visible étant le racket de la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) prélevé directement sur le salaire et géré par la CADES qui vient de souscrire un nouvel emprunt.
Pour le gouvernement il y a les bonnes et les mauvaises dettes, celles où il y a retour sur investissement sont les bonnes, les autres sont les mauvaises. Nous n’allons pas ici entrer dans le détail de la dette, mais tout simplement dire que la part de la dette française dans le PIB est plus faible que la moyenne européenne 66,4 % en 2007. Mais ce niveau moyen d’endettement est inquiétant de par son évolution rapide, qui a fait dire à Fillon que la France était en faillite. La relation dette/PIB n’est certes qu’un indicateur parmi d’autres pour juger si un pays est au bord de la faillite : le Japon est endetté à la hauteur de 180 % du PIB, et sa production industrielle, celle qui est créatrice de valeur, s’est effondrée de 8,1 % en novembre 2008. Il est actuellement proche d’une récession à deux chiffres : le gouvernement envisage un plan de relance entre 169 et 254 milliards d’euros.
C’est bien évidemment la crise qui est déterminante pour savoir si tel ou tel pays sera en mesure de rembourser ses emprunts, et à faire valoir sa signature pays, pour de nouveaux emprunts... Il semble qu’effectivement , ce problème est maintenant au coeur de l’Europe. On nous dit dans la presse que la France risque d’être mise sous la tutelle de Bruxelles, pour dépassement des critères de Maastricht. L’argument pris dans son étroitesse semble indiscutable, seulement il y a la crise. Cette crise est maintenant prise en compte pour une période de deux ans , c’est-à-dire que le garde-fou des 3 % d’endettement public peut être dépassé. La mise sous tutelle de la France par Bruxelles est donc reportée d’autant, et ce n’est pas pour rien que Sarkosy se démène pour prendre la tête de l’Eurogroup (7).
L’Islande a frôlé la faillite et ne survivra qu’avec un prêt du FMI de 2,1 milliards de dollars (1,6 milliard d’euros) pour tenter de surmonter la crise qui a ruiné son système bancaire, premier pays occidental à recourir à une telle aide depuis le Royaume-Uni en 1976. Depuis le 20 janvier, des manifestations de plus en plus importantes se s ont déroulées, notamment à Reykjavik. Elle réclamaient et ont obtenu la démission du gouvernement. Les manifestations devant le Parlement ont vite tourné à l’émeute, quand des manifestants envahirent le bureau du premier ministre Geir Haarde, y déversant de la peinture rouge, et mettant le feu au-dehors. Le lendemain les force de l’ordre chargeront les manifestants.
L’Irlande prend le même chemin. Le journal La Tribune du 17 janvier2009 indique que le risque par défaut (CDS) vient de contraindre le gouvernement à nationaliser Anglo Irish Bank, le FMI étant prêt à intervenir selon certaines sources (démenties).
Les pays Baltes, dont ont disaient qu’ils étaient les « tigres baltes », mordent la poussière de manière spectaculaire. Après les fortes croissances de 2004-2006 –37,6 % en Lettonie, 31,6 % en Estonie et 26,5 % en Lituanie –, le taux de croissance chutait en 2008 à 0,4 % en Estonie, 6,7 % en Lituanie et 3 % en Lettonie. Cette dernière vient d’obtenir un prêt de 7,5 milliards d’euros du FMI et de l’UE.
Selon le site Bellacio et des vidéos, « de violents affrontements se sont produits en Europe de l’Est cette semaine entre manifestants et forces de l’ordre, notamment en Lituanie, où la police est intervenue sans ménagement vendredi à Vilnius devant le Parlement. Une quinzaine de personnes ont été blessées et plus de 80 autres arrêtées.
» D’autres émeutes ont eu lieu en Bulgarie et en Lettonie, où les habitants manifestaient contre les difficultés économiques, les réformes de leur gouvernement et la corruption. Dans les trois pays, des rassemblements pacifiques se sont terminés dans le vandalisme et la violence pendant plusieurs heures. »
L’Ukraine est, selon La Tribune du 23 décembre 2008, en faillite imminente, et les 16,3 milliards de dollars que le FMI va débloquer ne suffiront pas à éponger la crise économique et sociale qui ronge ce pays. Sa devise, la hryvnia, a perdu 45 % face au dollar. La Russie orpheline de son grenier à blé fait tout pour que l’Ukraine rentre au bercail, elle exige que le gouvernement ukrainien rembourse sa dette de 2,4 milliards de dollars à Gazprom qui par ailleurs veut facturer le prix du gaz à 400 dollars les 100 mètres cubes, contre 180 actuellement.
Il faut ici signaler que ce qui porte le nom « d’aide » n’est certainement pas une aide, mais une assignation sur le travail futur du salariat qui va devoir se saigner à blanc pour rembourser le FMI. C ’est finalement une vieille histoire, critiquée déjà par Marx en 1853 (8). Rien sur le fond n’a véritablement changé depuis, sauf que le capitalisme a créé une institution internationale de l’usure, le Fonds monétaire international (FMI).
Dans notre article « La croissance mondiale en berne : l’exemple américain » de l’hiver 2005-2006 (Echanges n° 115), nous avions montré en détail le lent cheminement qui allait nous mener à la crise actuelle. La triche du crédit aura une fin , disions-nous, tout en montrant la différence entre les récessions américaines de 1971, 1975, 1981, 1983, 1991, et 2001 et nous terminions ainsi :
« Deux bulles menacent actuellement le système financier international. La première c’est l’affaiblissement du dollar qui devrait continuer à faire du yo-yo. La seconde concerne le secteur immobilier. La hausse des prix de 10 % par an aux Etats-Unis et de 20 % en Grande-Bretagne n’est plus soutenable. Une chute du marché de l’immobilier aura des effets négatifs sur les dépenses, entraînant l’économie mondiale vers le bas. »
L’année 2001 fut celle qui aux Etats-Unis marqua l’aboutissement de la « triche du crédit ». La FED allait baisser, en moins de douze mois, 11 fois ses taux d’intérêts pour relancer la consommation. La consommation allait reprendre, mais ce ne fut qu’une consommation de dette que la situation économique ne permettait plus de rembourser ; alors éclatera officiellement la crise financière du capital total dite du « subprime ». Mais sous cette crise sévissait déjà la crise de surproduction au niveau mondial, propulsée par des taux de productivité se voulant toujours en hausse, par des fusions acquisitions gigantesques et une concentration centralisation du capital devant avoir pour taille critique le niveau mondial. Actuellement, la course à la baisse des taux d’intérêts pour relancer la consommation est de nouveau opérante. La FED et la Banque d’Angleterre s’orientent vers le taux zéro (9). Quant à la BCE, malgré de grandes réticences elle vient d’abaisser ses taux directeurs. Son principal taux directeur, le taux de refinancement, revient de 2,5 % à 2 %. faisant suite au plongeon de la production industrielle des principaux pays.
Il en résulte que le système capitaliste est venu buter sur l’éternelle sentence qu’il doit se faire à lui-même , liquider les forces productives devenues obsolètes. Pour sortir de la crise, le capitalisme n’a pas beaucoup d’issues, les capitaux les plus puissants vont essayer dans un premier temps de s’entendre pacifiquement sur le partage des dégâts et sur la répartition future des zones et secteurs en fonction de l’ordre hiérarchique mondial du capital toujours en évolution et changement avec ses G 4 à G 20. Si l’entente pacifique venait à échouer, la force deviendrait alors l’arme économique inévitable, que le système mettrait en place ne serait-ce que pour mater une fois de plus le prolétariat.
G. Bad
rédigé entre le 20 janvier et 17 février 2009
Notes
(1) Parlant des taux d’intérêts, pour relancer l’économie , la presse indique : « La Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre s’orientent sans Etats d’âme vers la politique des taux d’intérêt zéro. La BCE a plus de réticences. « Cela ne conviendrait pas à notre cas », a indiqué hier Jean-Claude Trichet. Le bilan de la BCE a déjà doublé depuis l’été 2007, ce qui n’est pas sans risques pour l’institution de référence. »
(2) La Tribune du 28 janvier 2009 : « Non seulement le dispositif qui s’articule autour de la société de la prise de participation de l’Etat (SPPE) ne coûte pour l’instant rien à l’Etat, mais il lui aura rapporté 380 millions d’euros à la fin du mois. »
(3) Étienne Chouard, né en 1956 à Paris, rendu célèbre en 2005 à l’occasion de la campagne du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l’Europe partisan du « non ». Nous pouvons le classer dans la tendance souverainiste et proche du réformisme de l’association Attac.
(4) Article 104 du traité de Maastrisch (7 février 1992) : « Les Etats et autres autorités publiques ne pourront plus jamais emprunter auprès de leur Banque centrale. » Confirmé par le Traité d’Amsterdam (1997), article 101 (ex-article 104) : « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des Etats membres, ci-après dénommées “banques centrales nationales”, d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »
(5) Barack Obama doit promulguer aujourd’hui un plan de sauvetage de 787 Milliards de dollars (17 février 2009).
(6) Londres , avec son plan de sauvetage des banques, est prêt à éponger 220 milliards d’euros de créances douteuses. Lloyds TBS et HBOS vont fusionner.
(7) L’Eurogroupe est le nom donné aux réunions mensuelles des ministres des Finances de la zone euro. Créé par le Conseil européen en 1997, l’Eurogroupe a vu son rôle renforcé par la nomination d’un président permanent, Jean-Claude Juncker, le Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois. En 2008, l’Eurogroupe a connu de nouvelles modifications quand il s’est réuni le 12 octobre au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, et a accueilli pour une demi-heure Gordon Brown, Premier ministre du Royaume-Uni, un pays ne faisant pas partie de la zone euro.
(8) « Le peuple sait bien, par sa propre expérience et les saignées faite à sa bourse, combien la dette publique pèse sur les impositions ; mais peu de gens savent dans quelles conditions spéciales cette dette a été contractée et existe toujours. L’Etat, cet instrument commun entre les mains de nobles propriétaires fonciers, et des gens de la finance, a besoin d’argent pour réaliser, à l’intérieur comme à l’extérieur, l’œuvre d’oppression. Il emprunte donc chez les capitalistes et usuriers, et leur remet un bout de papier, par lequel il s’engage à payer, pour 100 livres sterling prêtées, tel chiffre d’intérêt. Les moyens nécessaires à ce paiement, il les tire, sous forme d’impôts, de la poche des classes ouvrières. Si bien que le peuple doit servir de garantie à ses oppresseurs vis-à-vis des gens qui prêtent leur argent pour qu’on lui coupe le cou à lui, peuple. Cette dette figure sous diverses rubriques, suivant que le taux d’intérêt est de 3,3 1⁄2 ou 4 0/0. » (K. Marx, People’s Paper, 16 avril 1853.)
(9) Les taux directeurs du Royaume-Uni ont été ramenés à 1 %, du jamais-vu depuis la création de l’établissement en 1694.