Cet article est extrait du site du collectif RTO.
Dans ce pays, l’inflation répressive n’a d’égale que l’inflation verbale généralisée qui l’accompagne.
D’un côté dix personnes interpellées après que plusieurs sabotages de caténaires aient eu lieu, et selon plusieurs méthodes différentes. Les sabotages en question ont occasionné quelques heures de retard, ont été réparés en moins de vingt quatre heures, c’est-à-dire à peu près autant de dégâts que lorsqu’une vache s’avise de traverser la voie.
Mais au grand regret des médias et du Ministère de l’Intérieur, la théorie d’un complot terroriste bovin paraît encore un peu saugrenue, même pour le Figaro.
Tant mieux pour les vaches, tant pis pour les habitants de ce pays qu’on peut désormais perquisitionner et placer en garde vue quatre jours de suite, puis emprisonner en préventive sur la base d’une « mauvaise réputation », de quelques bouquins écrits ou possédés, et de rumeurs de « preuves ».
Inflation verbale sur les faits, le sabotage devient du terrorisme. Il est vrai que les retards de train occasionnés par les grèves font déjà des millions d’ « otages », contrairement aux accidents causés par le mauvais état des trains et du réseau, qui ne font que des « victimes » au temps de parole plus limité, quand elles ont la chance de s’en sortir vivantes.
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