AFRIQUE DU SUD * Depuis le 13/7/94 ,15.000 travailleurs de la chaîne de magasins Pick and Pay sont en grève pour les salaires .Mandela parle de la "difficulté pour les gens d’aller de la résistance à la construction d’une nation "(sic) et qu’il ne saurait "y avoir d’excuse pour la violence qui va effrayer les investisseurs " (resic , la grève étant bien sûr la violence en question) *Le 21 juillet , plusieurs milliers de métallos manifestent à Johannesburg pour les salaires alors que les cheminots de Spoormit font grève à Pretoria .La multinationale du diamant et des mines , De Beers , a préféré rompre les négociations sur les salaires en cours avec le syndicat de mineurs NUM , pour voir venir . Les relations entre l’ANC et la centrale syndicale COSATU (qui avait accepté de suspendre toute grève lors du "processus électoral " ) restent à définir : le COSATU espère au minimum une déclaration de solidarité de l’ANC dans les conflits qui se profilent ; les milieux d’affaires espèrent un désaveu. Une nouvelle législation du travail est en cours d’élaboration qui insistera sur le recours à la médiation. A voir en Europe comment les syndicats ont toujours manoeuvré dans de telles situations, il ne fait aucun doute que tout sera fait pour museler toute action ouvrière cherchant seulement à modifier les conditions présentes d’exploitation .
ALLEMAGNE *4 semaines de grèves perlées des 670.000 employés de postes allemandes ont abouti à un accord garantissant le maintien du statut actuel lors de la privatisation prévue pour 1995. ARGENTINE *Suivant la tradition des "Mères de Mai " contre la dictature militaire, les retraités manifestent Place du Congrès à Buenos Aires chaque mercredi depuis 100 semaines réclamant un minimum de 2.500 F mensuels , .Leur opposition obstinée a fini par polariser les oppositions à un régime marqué récemment par des émeutes de la faim dans les provinces du Nord Ouest (Santiago del Estero , Jujuy ,etc..). *Le mercredi 6 juillet, 60.000 manifestants (ouvriers , paysans , retraités , étudiants ) ont convergé vers la Place de Mai où un des "leaders " de province "El Perro " a appelé à une grève générale pour le 2 août. Bien que déclarée illégale par le gouvernement la grève a été un succès , bloquant totalement notamment Buenos Aires . *On signale aussi une grève d’un mois des ouvriers de l’électronique en Terre de Feu .
BANGLADESH *Les enseignants des écoles et collèges non dépendants de l’Etat sont en grève depuis le 18/4/94. Le 11 juin ils ont organisé un sit-in devant le National Press Club et comptaient y rester "jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites " ; certains y ont entamé le 15 Juin une grève de la faim illimitée .Le ministre de l’éducation a dénoncé les grévistes comme "créant l’anarchie et court circuitant le Parlement " mais a proposé 5% d’augmentation au 1/7 et 5% le 1/1/95 , ce qui a mis fin à la grève le 23/6. . CHINE
*Pour les ex de la Révolution Culturelle et les marxistes-léninistes , maos divers, passés ou présents, un document officiel chinois révèle qu’entre 1949 et 1976 (mort de Mao) environ 80 millions de chinois auraient péri dans les remous politiques : 43 millions de faim lors du Grand Bond en Avant, 1 million lors de la Révolution Culturelle, 5 millions dans les "camps de travail " et 7 millions dans les autres périodes de répression politique .La branche occidentale du capitalisme a fait aussi bien dans les 6O années écoulées dans les guerres mondiales ou "locales " ou autres méfaits et conséquences de la domination capitaliste. COREE DU SUD Le 26 juin , la police prend d’assaut deux universités de Séoul occupées depuis le 23 juin par des étudiants et des grévistes ; depuis le 23 juin le pays est paralysé par une grève totale des chemins de fer à laquelle se sont joints à Séoul et Pusan des milliers de travailleurs des transports urbains.Tous ces mouvements revendiquent des augmentations de salaires et la fin de la répression policière.
EQUATEUR *100.000 enseignants en grève depuis le 4/10/93 ont repris le travail en janvier 94 ayant obtenu 50% d’augmentation .
ESPAGNE Fin juillet, bataille navale dans le golfe de Gascogne entre pêcheurs espagnols et français au sujet de la pêche au thon ; plus tard des pêcheurs britanniques s’y trouveront aasociés.Ce conflit découle des incohérences entre les réglementations nationales et européennes qui matérialisent une concurrence exacerbée par la crise et la dégradation des conditions de travail et de vie notamment dans des milieux différenciés quant au niveau des techniques de production . Pendant une période début août les ports du nord de l’Espagne sont bloqués par les pêcheurs artisanaux espagnols. *La suppression par Volkswagen de 4.500 postes dans l’une de ses usines de sa filiale SEAT de Catalogne a permis de réaliser sur le dos des travailleurs concernés (après divers débrayages et manifestations à l’appel des syndicats) un marchandage économico-syndicalo-politique qui ,en échange du soutien politique des partis catalans à la social- démocratie chancelante de Gonzales ,verra le maintien des activités de la SEAT avec le versement d’un viatique de 1,6 milliards de F par l’Etat et le gouvernement de Catalogne à Volkswagen qui ne prend que des engagements d’investissements futurs.
FRANCE *Le 15/7/94 le ministre de l’Industrie propose aux syndicats un "pacte charbonnier national " qui prévoit l’arrêt total de l’extraction du charbon en France en 2005 . *Les 216 contrôleurs aériens d’Aix en Provence surveillent le ciel de tout le Sud Est et de la Méditerranée occidentale des Baléares à la Sardaigne ; comme il n’y a pas d’embauche depuis des années et que le trafic vers le soleil augmente d’année en année surtout lors des vacances, un contrôleur peut devoir prendre en charge en même temps jusqu’à 30 avions ( la norme étant une moyenne de 12 ) .Las de réclamer ,ils ont décidé au début de l’été de se mettre en grève d’abord ( étant requis pourtant par leur statut d’assurer un service minimum qui ne peut assurer que la moitié des vols ) , puis de refuser d’aller au delà des 32 heures régulières de service , refus net de faire les 4 heures supplémentaires quotidiennes nécessaires pour l’écoulement du trafic (et rejeté l’offre d’une prime spéciale de 20.000 F ) . Ils ont toutefois repris ces 36 heures le 12 août après avoir dans les six semaines antérieures désorganisé le trafic aérien de leur zone et avec des promesses d’examen de leur situation . *26/6/94- La Fédération CGT des Ports et Docks a lancé deux semaines de grèves reconductibles de 72 heures qui couvre les ports de Lorient , La Rochelle , Bordeaux mais surtout les 2 plus importants ports français de Marseille et du Havre. Ces actions ne concernent pas tant le statut des dockers que la préservation de l’influence CGT-PC dans les magouilles politiques municipales et régionales. A Marseille les actions visent à refuser la mensualisation base de la loi de 1992 qui a transformé le statut de docker (elles s’y poursuivent en août) et au Havre, au contraire, à faire mensualiser 200 dockers supplémentaires. Actuellement , sur 8.200 dockers professionnels en exercice en 1992 il n’en reste plus que 3.291 mensualisés et 404 intermittents Par l’application de ce nouveau statut , les luttes sont devenues extrêmement localisées et les actions nationales ne touchent que certains ports .A Dunkerque par exemple il n’y a pas eu de grève depuis juillet 92 ; le trafic du Havre et de Marseille est en partie détourné vers ces ports sans conflits ou vers les ports étrangers voisins. Le licenciement de deux dockers de Bayonne par Matrama a déclenché une série d’actions (débrayages locaux , grève de la faim, débrayages nationaux de solidarité ) . Le recrutement d’intérimaires au lieu de dockers occasionnels et l’application de la loi de 92 sont toujours au centre de ce conflit qui se poursuivait encore début juillet. *20/6/94 - Des sidérurgistes murent les portes du syndicat patronal de la métallurgie à Metz appuyant des actions pour les salaires et une prime d’ancienneté . *11/7/94 -Les 1300 travailleurs d’Uniroyal (pneumatiques à Clairoix près de Compiègne ) reprennent le travail après 16 jours de grève contre des heures supplémentaires , pour une augmentation de salaires et l’embauche d’intérimaires. Distinct des syndicats , un comité de grève a exprimé la radicalité de la grève dans des piquets bloquant tout mouvement de camions et se heurtant violemment à des commandos patronaux .Ils n’ont obtenu que 2% au 1/7, le paiement partiel de jours de grève et la titularisation d’une douzaine d’intérimaires sous condition de production accrue . *Dans la nuit du 22 au 23 juin 94, 200 jeunes de Schiltigheim dans la banlieue de Strasbourg tiennent tête aux flics pendant 7 heures : voiture incendiées , trois flics à l’hosto . *27 /7/94 -SKF (roulements à billes ,St Cyr sur Loire, Indre et Loire , 1.100 travailleurs ) s’était rendu célèbre en mai 93 par ses "licenciements minute " : 33 travailleurs devaient quitter à la minute, reconduits chez eux en taxi. Aux Prud’hommes ils avaient obtenu chacun 30.000 F d’indemnités mais pas le réembauchage. Comme ça prospère de nouveau dans la bagnole, 23 temporaires on été récemment embauchés , après épuisement des heures supplémentaires et du travail du week end, mais aucun des licenciés de 93 n’a été réintégré. *Un sacré choix : licenciement (solution patronale ) ou flexibilité (solution syndicale ) .Digital Equipment (DE ) entreprise US "doit " licencier 20.000 travailleurs dans le monde sur deux ans . En France , l’usine d’Evry ( banlieue de Paris ) a concocté un "plan social" qui prévoit 446 licenciement sur 3.100 travailleurs et qui est annulé par le tribunal sur plainte du Comité d’entreprise .Les syndicats ont négocié à la place "un aménagement du temps de travail" qui est l’application d’une panacée officielle , le "Temps Réduit Indemnisé Longue Durée" (TRIL),6h30 par semaine pendant 18 mois avec 7% des salaires en moins . *8/7/94 -Mac Donald sur la sellette -Alors qu’en Grande Bretagne la multinationale de la bouffe industrielle poursuit à grands sons de trompe les écolos qui ont eu l’audace de dénoncer tous les méfaits économiques , sociaux et diététiques de la recherche fast food du profit, ses constructions juridiques pour échapper au code du travail (et garantir une exploitation plus "libre " de ses servants ) sont mises à mal par une décision de justice et , à Lyon , dix de ses cadres sont poursuivis pour menaces aux travailleurs qui osaient prétendre voter aux élections d’entreprise pour d’autres que les larbins du syndicat maison . 40 travailleurs du Mac Donald de Massy (banlieue de Paris) ont repris le travail le 1O juillet après signature par la direction d’un protocole d’accord : la grève entendait dénoncer un système de chantage , de racisme et de recherche effrénée du profit. *20/6/94 - Ceux qu’on n’attendait pas :une autre multinationale bien sociale sur la sellette . Nuit blanche à Euro Disney (banlieue de Paris).Dans la nuit bien choisie du samedi au dimanche, les 60 de l’équipe de nettoyage cessent le travail à 22h30 et comme la direction refuse toute discussion (revendication 7.500 mensuels au lieu de 6.000 pour 39 heures , 2% annules d’ancienneté , pause payée de 45 minutes pour déjeuner ) ils vont chahuter sous les fenêtres de l’hôtel Disney et piquettent au petit jour l’entrée de l’équipe du matin (200 ) pour qu’ils s’abstiennent de jouer au Mickey jusqu’à 9 heures . En arrière plan le projet de 950 licenciements suite à la faillite du grandiose projet "culturel ". *26/5/94 -Les travailleurs de Chausson , sous-traitant de l’automobile possédé par Citroën et Renault qui voudraient bien le larguer, ne sont toujours pas fixés sur leur sort et de débrayage en débrayage pour les salaires et le maintien de l’emploi , des conflits avec les cadres , doivent quand même travailler dur : à l’usine de Gennevilliers (banlieue de Paris) où les effectifs ont été réduits de 14% , la production a augmenté de 10%. *Le ras le bol dans les hôpitaux se traduit en mai et juin 94 par de nombreuses actions contre les suppressions de postes et toute la politique de "productivité dans la santé " parmi les mouvements Sainte Anne à Paris ,Brabois à Nancy , Esquirol à Limoges : rassemblements , occupation de bureaux , séquestration de dirigeants , etc.
*Le 4/7/94 ,la grève de 200 travailleurs de l’entreprise métallurgique (barres de cuivre pour l’électricité ) Gendre-Duchavany de Grenoble impose l’annulation d’une cession ( qui annonçait une liquidation ) et la reprise d’un directeur récemment limogé.
*Pour éviter une rupture de stock des billets de banque la papeterie de Vic le Comte (Auvergne ) cède en trois jours à une grève d’un atelier contre un nouvel horaire qui imposait deux équipes tournantes de trois ouvriers en continu : depuis la rupture du bloc de l’Est et la création d’Etats "indépendants " la demande en billets atteint des sommets inégalés . *Grèves d’une journée à répétition à Air Inter dont les 11.000 travailleurs n’acceptent pas les conséquences de la fusion avec Air France ( le nouveau statut juridique d’Air France essaie de tourner le problème ) ; le 17/5 ils occupent les pistes d’Orly plusieurs heures empêchant tout décollage ; le 12/7 un tiers de vols doit être annulés *27/6/94 : déboires du capitalisme populaire. Les travailleurs de Moulinex débraient contre la dégradation de l’emploi .Devenus "actionnaires majoritaires " par le paternalisme posthume de leur feu patron, ils ont dû finalement , sous la pression des impératifs économiques se débarrasser par force et pour "sauver l’entreprise " de ce cadeau empoisonné au profit de capitalistes patentés .Ce qui ne les dispense pas de "sacrifices" ultérieurs , d’où leur grève . *Le 9/5/94 , les travailleurs de l’atelier de Renault-Fresnes ont mis fin à 9 semaines de grève sans avoir obtenu l’annulation de 7 licenciements et sur des promesses matérialisées par l’ouverture de pourparlers ponctués de débrayages surprise .
*Le 25/5/94 une nouvelle grève sauvage des 270 travailleurs de Case -Vierzon (Cher ) devant les atermoiements dans les discussions direction-intersyndicale au sujet de la fermeture de l’usine : bureaux envahis , portes bloquées , chef du personnel et directeur du personnel séquestrés .Le soit même les tribunal ordonne l’évacuation et condamne 7 délégués pour vol et effraction ; les dirigeants sont délivrés par les flics à 5 heures du matin. Les travailleurs de Case demandent qu’il leur soit payé une indemnité équivalente à celle que les ouvriers allemands de l’usine Case de Neutz ont obtenu après 6 semaines de grève ( en moyenne 230.000F par tête . *Après la grève sauvage d’octobre 93 ,l’effacement des syndicats lors du rérférendum-chantage sur les conditions globales du prétendu "sauvetage " d’Air France ,les I0 syndicats sur 14 qui ont finalement accepté de discuter avec la direction sur ces bases et négocié l’accord social qui doit entrer en vigueur le 1 septembre .Sur 3 ans , la productivité doit s’accroître de 30% : salaires gelés, horaires portés de 38 à 39 heures, déjà 1.000 départs , des modifications des modes de travail et des rémunérations et une refonte complète du règlement intérieur ( par exemple , les hôtesses et les stewards devront pour un même salaire faire des heures supplémentaires et voir réduire leur temps d’escale ) GRANDE BRETAGNE *Depuis 1979 , le revenu moyen a augmenté de 36% mais les 20% plus pauvres n’en ont pas vu la couleur ; pour les 10% de tout en bas de l’échelle , le revenu moyen a baissé de 17%.
*L’agonie du charbon anglais : en 12 mois British Coal , le trust national, a fermé 22 puits et supprimé 25.347 emplois ; les 16 puits restants avec 18.868 mineurs (180.000 il y a juste dix ans ) sont promis à la privatisation en dépit d’imposantes pertes d’exploitation .Le 16/4/94 le puits de mine de Tower au Pays de Galles est occupé 27 heures , ce qui oblige British Coal à annuler son projet de fermeture et à reprendre la production interrompue jusqu’à ce que le puits soit privatisé. Les mineurs concernés ont refusé les indemnités de départ pourtant substantielles .C’est un des derniers puits en activité dans le Pays de Galles autrefois un des fleurons de l’industrie minière britannique et toute l’affaire a pris une signification politique symbolique.
*En février 94 , cela fait 10 mois que la crèche de Springdale , Islington à Londres est occupée pour empêcher sa fermeture.
*Le 26/6 ,1.000 conducteurs de bus de Liverpool entament leur deuxième grève d’une journée contre l’embauche de jeunes à taux réduit et des coupes sombres dans les indemnités maladie et les congés payés . *Le même jour, John Laing , une des principales entreprises de travaux publics lock oute les 700 ouvriers qui construisent le pont sur la Severn (ouest de l’Angleterre ) parce qu’ils ont osé faire grève 24 heures pour avoir un bonus. Un accord intervient pour une reprise du travail sans sanctions pendant que se déroulent des pourparlers avec l’engagement de ne pas faire grève pendant deux semaines . *British Rail ( l’équivalent britannique de la SNCF ) a éclaté en plusieurs sociétés en vue de sa privatisation ; l’une d’elles , Railtrack exploite les voies et la signalisation et vient de connaître sa douzième journée de grève en deux mois . Une nouvelle grève de 24 h est prévue pour le 22 août et une de 48 h le 30 août .Ces grèves ne touchent que 4.600 aiguilleurs mais chaque fois le trafic ferroviaire est complètement bloqué. Après un conflit de 7 années sur le reclassement des emplois, un accord avant été conclu au printemps entre Railtrack et le RMT (National Union of Rail , Maritime and Transport workers ) , syndicat des transports , accord qui prévoyait une augmentation de 5,7% pour aiguilleurs et 2,5% pour les autres postes. Des instructions secrètes du gouvernement (qui veut garder sa prétendue façade de non intervention dans le "libre marché" ) ont obligé la direction de Railtrack à renier l’accord : il aurait pu servir de mauvais exemple et faire tache d’huile . D’où le bras de fer des grèves à répétition. Personne ne semble s’en plaindre : on a observé qu’au bout de deux ou trois grèves , les banlieusards ne prenaient même plus la peine d’essayer de gagner leur travail . *Le 3/5/94 , 100 employés de Barclays Bank de Birmingham font une grève éclair pour avoir le paiement d’une prime substantielle qu’une restructuration des emplois leur a fait sauter . *Après deux grèves sauvages , les conducteurs de bus de Birmingham obtiennent la levée immédiate de sanctions frappant deux des leurs . *Flexibilité au choix. La compétition acharnée entre les compagnies téléphoniques ( toutes privées ) donne prétexte à British Telecom pour proposer un marché à 27.000 de ses opérateurs ou bien de travailler 37h1/2 par semaine de 7h30 du matin à 7h30 du soir (au lieu de 9h-5h actuels) du lundi au vendredi , ou bien , pour les volontaires , en équipes , 36 heures par semaine sur 3 ou 4 jours y compris les week ends avec une carotte unique de 1.000 £ ( 8.000 F ) pour le travail du week end et 400 £ ( 3.200F ) pour les lève-tôt ou couche-tard . Le syndicat NCU ne se mouille pas : il n’en recommande pas l’adoption pas plus qu’il n’en prône le rejet .
INDONESIE *Le seul syndicat indépendant non reconnu officiellement , après avoir appelé à une grève d’une heure contre de nouveaux décrets répressifs dans les relations de travail a vue 19 de ses leaders arrêtés sous l’inculpation "d’hostilité envers le gouvernement " ( qui peut :leur valoir jusqu’à 7 ans de prison).
ITALIE *Le 5 /77/94 , la cinquième grande surface d’une chaîne contrôlée par Berlusconi, le capitaliste chef actuel du gouvernement italien, est partie en fumée comme les quatre précédentes. Selon un ministre , il s’agit "d’une action concertée et diffuse pour discréditer le gouvernement et ses ministres ".
*Le II/7/94, la totalité des travailleurs d’Alitalia (tous navigants et travailleurs au sol ) sont en grève pour 24 h ; contre les conséquences de la restructuration impliquant notamment une augmentation des heures de vol. 60% des vols doivent être annulés.
MEXIQUE *Alors que le EZLN (Zapatistes de Marcos ) est bloqué par l’armée dans la jungle de Chiapas , il discute avec le gouvernement , tient des conférences (5.000 opposants politiques réunis à San Cristobal se sont vus proposer une "révolution pacifique " ) et recommande la participation aux élections, des foyers de guérillas souvent déjà existant antérieurement font parler d’eux dans les régions à forte minorité indienne (Guerrero ,Oaxaca ,Huasteca ) avec la terre pour revendication principale .Ils la récupèrent par la force sur les caciques locaux ou les latifundistes. L’organisation indépendante des Peuples Unis de la Huasteca (OIPUH) dénonce les 400 caciques de la région qui terrorisent 500.000 indiens dans un quasi servage ;les indiens auraient récupéré 23.000 ha .La police se teint a carreau, l’armée ratisse, les guérilleros affichent leur "marxisme léninisme , les curés et les politiciens balancent vers les plus forts,les USA veillent "militairement’ au grain.
NIGERIA *Les militaires au pouvoir ont écarté le candidat de l’opposition -Abiola- qui semblait être vainqueur lors d’élections présidentielles , l’ont arrêté et depuis le 16/8 lui font un procès .Le syndicat des ouvriers du pétrole et du gaz -NUPENG -a déclenché le 4/7 une grève illimitée pour contraindre les militaires à rétablir le pouvoir civil. Le secrétaire de NUPENG Kokori a été arrêté , torturé et a pratiquement disparu. 7 syndicats affiliés à la centrale NLC (National Labour Congress) ont menacé de déclenché la grève générale le 8/7 si Kokori n’était pas relâché .Les militaires essaient de parer tant bien que mal à la pénurie de carburants , conséquence de la grève. Le 18 juillet des manifestations se déroulent à Lagos à l’appel de 4 organisations syndicales et politiques d’opposition contre la pénurie et la détention d’Abiola ; la répression fait officiellement 20 morts .Le 26 juillet de nouvelles émeutes éclatent à Lagos lorsque des grévistes veillent obliger les commerçants à fermer boutique ; des combats de rue avec la police sont suivis du pillage du centre commercial. La grève touche surtout Lagos et le Sud Ouest ; les militaires essaient d’exploiter les rivalités ethniques pour faire pourrir la situation .Le 16 août , alors que débute le procès d’Abiola, la grève est partiellement suspendue.
ROUMANIE *Le 7 août les mineurs ont suspendu un mouvement de grève après un accord avec le gouvernement qui leur accorde 48% d’augmentation pour les mineurs de lignite et 25% pour les mineurs du cuivre .
U S A *1/4/94 : 3.500 sidérurgistes de Allegany Ludlum ,un grand fabricant d’aciers spéciaux font grève dans 4 états pour les salaires ,un bonus , contre les tentatives d’introduire la production "just in time" et de rogner sur les remboursements maladie et les pensions .La grève dure jusqu’à la mi-juin .
*6/4/94 : autres précisions sur la grève nationale illimitée des 75.000 teamsters contre Trucking Management Inc. (TMI ), un consortium des 5 principaux transporteurs de cette industrie contrôlant 50% du fret qui veut employer des chauffeurs à temps partiel ( payés 9$ 11 de l’heure au lieu de 17$26 pour les syndiqués -50 F au lieu de 90 F ) et transférer du fret sur les chemins de fer. Depuis 1977, ces travailleurs ont vu leur nombre réduit de 20% et leurs conditions de travail se détériorer ; des restructurations à venir promettent de nouvelles restrictions . La grève est surtout totale sur la côte ouest et inégale hors des grandes villes.Quelques actions durant cette grève :
les dockers de la côte Est ne traverseront pas les piquets des teamsters
à Chicago les pompiers refusent d’utiliser le pompes pour disperser les grévistes qu’ils rejoignent en solidarité .
A Portland , Oregon les grévistes piquettent les bureaux centraux d’une des compagnies ; les employés refusent de traverser les piquets et le centre doit fermer .
les dockers de la côte ouest de Sea-Land refusent de traverser les piquets à Tacoma , Washington et LongBeach ; les transports vers l’Alaska et Hawaï sont bloqués
A Seattle , les éboueurs refusent en solidarité de ramasser les ordures des compagnies de transport
la police attaque les piquets à North Reading (Massachusetts), au terminal de Continental Freight à Riverside County en Californie (7 arrestations ) dans les faubourgs de Chicago (6 arrestations )
dès le 16 avril plusieurs employeurs rompent le front patronal et négocient avec le syndicat . Le groupe TMI finit par signer aussi échangeant des concessions de salaires contre un accord de principe sur ses projets initiaux .La grève dure trois semaines et se termine fin avril.
*8/4/94 : 130 travailleurs sont en grève contre le Harvard Club , un restaurant chic de New York. La plupart sont des asiatiques ou hispaniques qui refusent d’accepter les propositions de la direction de réduire les indemnisation maladie . *9/4/94 :Le lock out des 750 ouvriers de l’usine Staley à Decatur (Illinois) filiale de la multinationale britannique Tate and Lyle continue ; 300 d’entre eux et leurs supporters manifestent à Decatur. Le 25 juin , la police attaque une autre manifestation devant les portes de l’usine commémorant une année de lutte (grève perlée efficace à l’origine ayant entraîné le lock out ) *13/4/94 : des centaines de travailleurs des hôpitaux , adhérents du syndicat des travailleurs municipaux de la santé manifestent devant l’hôpital de Coney Island de New York pour protester contre les projets du maire de privatiser cet hôpital. C’est la 4ème manifestation de ce genre depuis le 2 février visant les différents hôpitaux de la ville appelés à être privatisés . *14/4/94 : 200 grévistes contre 90 de Poly Seal à Baltimore (fabrique de vaisselle en plastique ) rejettent une offre de la compagnie concernant l’indemnisation en cas de maladie : celle-ci annonce qu’elle va engager des jaunes ( c’est parfaitement légal aux USA de faire tourner la boîte en grève avec des "travailleurs de remplacement " ,les grévistes étant purement et simplement licenciés ) *19/4/94 : 13.000 travailleurs du secteur public de Hawaï sont en grève totale ; tous les services de l’Etat sont bloqués.C’est la première fois depuis 60 ans qu’ils recourent à la grève qui se termine deux semaines plus tard lorsque ces travailleurs acceptent un nouveau contrat leur garantissant entre autre 6 à 7 % d’augmentation . *1/6/94 : 2.000 travailleurs de la confection de Leslie Faye , le plus grand fabricant des USA sont en grève contre une menace de délocalisation au Honduras et au Guatemala sous la couverture d’une procédure de faillite .Le syndicat a finalement accepté en échange de la garantie de l’emploi d’importantes concessions sur les conditions de travail et la grève se termine le 14 juillet *3/6/94 : 3.500 ouvriers de General Motors de Warren , Michigan , banlieue de Detroit font grève 6 jours contre l’embauche de temporaires pour éliminer les syndicués couverts par le contrat.Quelques jours auparavant 850 ouvriers de Chrysler à Auburn Hills , Michigan ont fait grève sur le même sujet .Les effectifs syndicaux chez Chrysler ont diminué de 50% en 10 ans alors que Chrysler transfère systématiquement à des non syndiqués hors contrat le travail effectué précédemment par le syndiqués couverts par le contrat. *Début juin : les éboueurs de Toledo adoptent un système de grèves tournantes en se faisant systématiquement mettre en maladie : les ordures s’accumulent dans la ville : ils protestent contre des mises à pied et la charge de travail accrue pour les travailleurs restants . *7/6/94 : 250 enseignants en colère manifestent à Baltimore devant la mairie contre des projets de privatisation des écoles et le licenciement de 350 enseignants . Le lendemain 400 étudiants manifestent devant Patterson High School de Baltimore contre le projet de confier à une firme privée l’application d’un programme de "formation du caractère " dénoncé comme "lavage de cerveau " et "contrôle de la pensée ". *11/6/94 : un piquet de 40 protestataires bloquent pendant 5 heures l’approvisionnement du chantier de construction d’un pont à Chicago contre le refus des sous-traitants d’embaucher des ouvriers noirs . Ils obtiennent l’embauche de 7 d’entre eux . *13/6/94 : 4.000 membres du syndicat et leurs supporters manifestent devant le MGM Grand Hotel de La Vegas , Nevada (un des plus grand des USA) protestant contre la répression anti-syndicale et la tentative de déclarer les alentours de l’hôtel "propriété privée " de sorte que les piquets puissent être systématiquement poursuivis. 500 manifestants sont arrêtés lorsqu’ils franchissent les limites ainsi fixées ; le syndicat local a déposé une plainte contre le casino pour "vol de chemin public ".Plusieurs jours plus tard une autre manifestation de 3.000 travailleurs vise les casinos Frontier and Desert Inn pour demander la reconnaissance du syndicat et le droit de s’organiser . *16/6/94 : un article du Wall Street Journal décrit la misère extrême des sans logis des villes prospères du Midwest.Ces villes ont connu une croissance explosive des emplois de service mal payés dans la foulée de l’ouverture de nouvelles zones d’activités dans les régions rurales antérieurement ravagées par un taux élevé de chômage ; ce développement se caractérise par une pénurie de logements et des salaires de misère face à des hôtels et casinos flambants neufs . *16/6/94 : grève surprise de 2 jours des 2.000 cheminots de Long Island Railroad , l’une des plus importantes lignes de la banlieue de New York.Tout le trafic passager est bloqué.Toutes les revendications sont satisfaites : 17% d’augmentation sur trois années, travail du week end payé en heures supplémentaires, paiement des indemnités accidents de travail au delà du 45 éme jour d’arrêt . *20/6/94 : 2.000 travailleurs de General Dynamics ( tanks et autre équipements militaires ) en grève dans l’Ohio , le Michigan et la Pennsylvanie contre les consessions imposées par la direction . * 21 /6/94 : Des milliers d’ouvriers de Caterpilllar de nouveau en grève dans 4 états contre le harassement des syndiqués, la dernière escarmouche entre les ouvriers de Caterpillar et la direction .C’est le dixième débrayage contre des pratiques tordues du management dans les 9 mois écoulés. *12/7/94 : grève de 4.200 ouvriers aux usines Bridgwater- Firestone dans 5 états pourr les salaires et autres avantages . *14/7/94 : les cheminots de Soo Line Railroad en grève dans 11 états du Midwest sur les salaires et les changements dans les conditions de travail. Bien que le syndicat impliqué dans la grève - United Transportation Union - ne représente que 30% des 4.000 cheminots de la compagnie , les membres des autres syndicats ne traversent pas les piquets .Bien que quelques lignes principales restent ouvertes avec des équipes formées de cadres, la plupart des lignes de la compagnie dont complètement stoppées . *15/7/94 : 1.600 ouvriers des usines de Pirelli - Armstrong de trois états (pneumatiques) sont en grève contre des tentatives de réduire les indemnités maladie et les retraites .
UN AVEU DE CLASSE Lors de la conférence des 7 pays les "plus industrialisés " (c’est à dire la coalition capitaliste dominante) baptisée G 7 , fin juillet 94, un spécialiste de l’économie a déclaré :"Aujourd’hui , ce sont finalement les marchés et non pas les capitales ni les chancelleries qui décident si la politique économique et monétaire de tel ou tel pays va dans le bon sens. Désormais , la liaison est totale entre l’économie réelle et l’économie financière .De ce fait une partie du pouvoir d’influence a échappé aux politiques..." .En d’autres termes , c’est la recherche du profit capitaliste qui domine le monde et les politiciens ne sont que les servants de ce que ce spécialiste appelle le "bon sens ". Cela en a toujours été ainsi derrière les rideaux de fumée idéologiques ; c’est cela qui part en lambeaux dans le monde entier révélant la véritable nature des relations de classe.
Les informations réunies dans cette publication ont été collectées dans le monde entier .Ce numéro , comme les précédents sera déposé dans des librairies et centres à Paris et dans différentes villes de France , de Belgique et de Suisse.Nous ne pouvons les citer tous. Information sur demande ; nous cherchons d’autres points de dépôt .Une édition en anglais existe aux USA sous le titre "Collective Action Notes" diffusé dans les mêmes conditions et reprenant les mêmes informations.On recherche également des points de dépôt dans les pays de langue anglaise , notamment en Grande Bretagne
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