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« Noirs de France » : ébauche d’une chronologie

jeudi 8 novembre 2007

Quelques dates importantes pour tous les prolétaires !

1315 - Un édit royal stipule que tout esclave touchant le sol français devient automatiquement libre

I. ESCLAVAGE ET RÉVOLTES

1503 - Arrivée des premiers esclaves africains à Haïti (Hispaniola).

1635 - Début de la colonisation française aux Antilles.

Etablissement du premier grand-camp de nègres marrons en Guadeloupe, dans les hauteurs de Capesterre.

1642 - Louis XIII autorise l’esclavage et la traite.

1650 - L’industrie sucrière s’installe aux Antilles et l’ « importation » massive d’esclaves commence en même temps.

1656 - Soulèvement d’esclaves en Guadeloupe.

1660 - Les travailleurs des plantations de tabac se révoltent en Martinique.

1678, 1699 et 1710 - Soulèvements d’esclaves en Martinique.

1710 - Soulèvement d’esclaves en Guadeloupe.

1738 - L’édit de 1315 est abrogé car de nombreux esclaves noirs arrivent sur le territoire français

1748 - Soulèvement d’esclaves en Martinique.

1752 - Soulèvements d’esclaves en Guadeloupe et en Martinique.

1753-1757 - Rébellion menée par Makandal à Saint-Domingue.

1758 - Exécution barbare (par le feu) de Makandal.

1777 - Le roi interdit aux Noirs d’entrer en France. Aux Antilles françaises, si un affranchi manque de respect à un Blanc, il redevient esclave.

1789 - Insurrection des esclaves en Martinique.

II. PREMIÈRE ABOLITION

Août 1791 - L’insurrection des esclaves dans la partie française de Saint-Domingue provoque l’abolition (temporaire) de l’esclavage par les commissaires du gouvernement en 1793, puis l’abolition est généralisée à toutes les colonies françaises le 4 février 1794, sous la pression des manaces d’intervention anglaise et espagnole.

1793, 20-21 avril - Révoltes d’esclaves à Trois-Rivières (Guadeloupe)

1798-1807 - Haïti se bat seule contre la traite dans les Caraïbes, pourchassant les navires portugais, espagnols et cubains et libérant les esclaves africains.

20 mai 1802 - Le Premier consul Bonaparte fait rétablir l’esclavage et la traite négrière. Répression contre les insurgés en Guadeloupe dirigés par Louis Delgrès et Ignace.

1er janvier 1804 - Indépendance de Haïti suite à la défaite des troupes de Napoléon.

1810-1815 - Présentation à Paris de la Sud-Africaine Saartje Baartman, dite la Vénus hottentote

1818 - Rappel de l’interdiction de séjour des Noirs en France.

1822-1823 - Insurrection d’esclaves en Martinique.

1831 - Insurrection d’esclaves en Martinique et en Guadeloupe

1833 - Insurrection d’esclaves en Martinique.

1833 - Seuls les Blancs ont le droit de vote en Martinique et en Guadeloupe.

1840 - Insurrection d’esclaves en Guadeloupe.

1843 - Insurrection d’esclaves en Martinique

1848 - À l’époque il y a environ 5 000 Noirs en France mais seuls ceux originaires des Antilles, de la Guyane et de la Réunion sont considérés comme citoyens français.

Insurrection d’esclaves en Martinique. Soulèvements en Guadeloupe. Insurrection d’esclaves à Sainte-Croix. 22 mai 1848 : fusillade du Prêcheur, paroxysme de la rébellion. Commencée le 20 avril, elle se généralise dans l’île et prend d’assaut la capitale, Saint-Pierre. Une colonne de 2000 travailleurs noirs revient de Saint-Pierre, après la libération de l’esclave Romain emprisonné. Lorsqu’elle pénètre dans le bourg du Précheur, elle se heurte à la milice du maire béké Huc. Une fusillade éclate : 25 tués et 50 blessés.

27 avril - Victor Schoelcher obtient l’abolition de l’esclavage.

III - SECONDE ABOLITION

1852-1861 - La traite continue à alimenter en esclaves les Antilles et la Réunion bien que la constitution de la IIe République du 4 novembre 1848 affirme, dans son article 6, que « l’esclavage ne peut exister sur aucune terre française ».

1857 - Création des « tirailleurs sénégalais » (qui viennent en fait de tous les pays d’Afrique) par Louis Faidherbe, sous Napoléon III. Ces tirailleurs sont en grande partie des esclaves. Ils servent à obliger les Africains à payer l’impôt, à mater toute résistance locale, à obliger les populations à accepter le travail forcé, etc.

1870 - Insurrection à la Martinique suite à la condamnation injuste d’un Afro-Antillais frappé par un Béké. « Une véritable chasse à l’homme eut lieu pour réprimer les insurgés. Des dizaines de travailleurs furent massacrés. Plus de 500 furent emprisonnés dans les forts de la ville. Un conseil de guerre fonctionna pendant plusieurs mois. 75 condamnations furent prononcées. Plusieurs des chefs furent exécutés au fort de Desclieux, d’autres furent envoyés au bagne, jusqu’en Nouvelle-Calédonie. (...) Mais lors des grandes luttes des ouvriers de la canne et des sucreries du début du XXe siècle, les travailleurs en lutte retrouvèrent dans leur histoire la forme de lutte de la grève marchante, allant, comme en 1870 de plantations en plantations pour entraîner les ouvriers dans la grève. » (Combat ouvrier)

1877 - Un « Zoo humain » est présenté au Jardin d’Acclimatation de Paris avec un groupe de « Nubiens » accompagné d’animaux. Ce type d’exposition ne disparaîtra qu’au milieu des années 30, en grande partie parce que les « négresses à plateaux » et les « cannibales canaques » n’intéressaient plus les foules, et non pas à cause de l’indignation populaire contre ce type d’événements.

1879 - Selon Béranger Feraud (Les peuplades de la Sénégambie), le Nègre est un « grand enfant » qui a quatre vices principaux : la naïveté, la gourmandise, la paresse et la luxure. Le débat fait rage entre les savants « polygénistes » et « monogénistes » français : les premiers pensent que les Noirs sont non seulement inférieurs mais incapables d’entrer un jour dans la civilisation. Les métis sont jugés inférieurs aux « races pures ». Les « monogénistes » considèrent, eux aussi, que les Noirs sont inférieurs, mais, grâce à la conquête coloniale et à sa mission « civilisatrice », ils pourront progressivement s’élever au niveau de la race blanche.

IV- PREMIÈRES GRÈVES

1881 - Grève des corporations de Saint-Pierre (Martinique).

1884 - Emeutes de la Batterie d’Essault à Saint-Pierre (Martinique).

1900 - Grève des ouvriers agricoles et affrontements au François (Martinique).

1904 - Blaise Diagne est le premier député noir africain. Il sera nommé Haut commissaire de la République pour l’Afrique occidentale française (AOF) en 1917 et, à ce titre, chargé de recruter de la chair à canon dans les colonies.

1905 - Le colonel Mangin décide de développer le corps des « tirailleurs sénégalais » et de les utiliser dans d’autres théâtres d’opération que la région où ils sont recrutés. Mangin veut non seulement contrecarrer l’infériorité numérique de la France (39 millions) par rapport à l’Allemagne (60 millions), mais aussi sélectionner un certain nombre d’hommes parmi les « peuples guerriers » pour en faire des hommes « évolués » et loyaux à l’égard de l’impérialisme français.

1910 - Création du service de Liaison des originaires d’outre-mer (SLOTFOM) qui existera jusque dans les années 50 et est chargé de surveiller les « travailleurs et résidents coloniaux en métropole ». Son objectif officiel est de limiter l’arrivée d’autres « indigènes » en France et en particulier l’afflux d’Africains qui « échappent plus facilement que tous les autres à la surveillance et aux recherches dont ils sont l’objet » (dixit un préfet de l’époque).

La « Force noire » regroupe 17 000 tirailleurs sénégalais.

1912 - Parmi les capitaux publics investis dans l’Empire colonial français seuls 17,5% sont investis en Afrique noire (150 millions d’habitants à l’époque) contre 61,5% au Maghreb et 16,2% en Indochine.

Première boucherie impérialiste

1914 - 30 000 nouveaux soldats africains sont intégrés dans l’armée française.

1916 - Les autorités militaires établissent des hôpitaux ségrégués pour les tirailleurs sénégalais, et dotés d’un personnel masculin. Et on donne le conseil suivant aux femmes bénévoles qui aident les blessés : « Ne soyez pas trop proches de ces soldats, qui viennent de sociétés où les femmes sont méprisées. »

1914-1918 - Durant la Première Guerre mondiale 600 000 bidasses provenant de l’Empire colonial français sont mobilisés dont 190 000 originaires de l’Afrique subsaharienne. Auxquels il faut ajouter ceux provenant de colonies plus anciennes : 17 000 Antillais et Guyanais, 10000 Réunionais, etc.

Il y aura en tout 34 000 morts parmi les « tirailleurs sénégalais » qui représentaient 2% des effectifs et 2,5% des pertes globales. Certains historiens considèrent que ces pertes ont été minimisées et qu’il faut en doubler le chiffre.

Les tirailleurs sénégalais seront utilisés pour mater de nombreuses révoltes en Afrique durant la Première Guerre mondiale : Bambara, Touaregs, Somba, Bariba et Sahoué. Dès la signature de l’armistice, les soldats noirs sont rapidement rapatriés, bien que quelques milliers aient décidé de rester en métrople.

1919 - Toujours prompt à donner des leçons aux autres bourgeoisies, le Parlement français vote une motion pour condamner la discrimination dans l’armée américaine (160 000 soldats afro-américains sont passés par la France)

V - PANAFRICANISME ET NÉGRITUDE

21 février - Premier Congrès panafricain. 57 délégués de différents pays y assistent dont W.E.B. Du Bois. Suite à cette réunion des intellectuels antillais et africains commencent à s’organiser en France, ils créent des revues et des associations, ce qui facilitera le mouvement de la négritude qui se développera plus tard.

1924 - Création du premier « bal nègre », dit aussi « bal colonial » à Paris, qui devient le lieu de réunion des Antillais et Africains de Paris.

Création de la Ligue universelle de défense de la race nègre par Kojo Tovalou, né au Bénin et avocat au barreau de Paris. Les revendications de cette première organisation autonome des Noirs de France sont la suppression de l’indigénat, l’égalité en droit entre Blancs et Noirs, l’obtention de la citoyenneté française pour tous

1924 - Grève et fusillade de Bassignac (Martinique).

1925 - Arrivée à Paris de Joséphine Baker avec la troupe de la Revue nègre. La mode très ambiguë de la négrophilie se répand : Picasso décrit Joséphine Baker comme la « Néfertiti des temps modernes », tandis que Le Figaro affirme « qu’elle nous ramène au singe bien plus vite que nous n’avons pu descendre de lui ». Mais la négrophilie des surréalistes ou des intellectuels parisiens de gauche repose sur l’idée que l’homme noir « primitif » détiendrait des valeurs supérieures à celles de la civilisation bourgeoise. Cet exotisme paternaliste ne fait que remplacer le mythe de l’Africain cannibale par celui du grand enfant proche de la nature.

1926 - Le ministère des Colonies recense 2 580 Noirs en France dont 800 marins, 255 domestiques, 1 450 ouvriers et employés et 75 étudiants. À l’époque il y a environ 100 000 Nord-Africains en France et 20 000 Africains en Grande-Bretagne.

Création du Comité de défense de la race nègre par Lamine Senghor pour fédérer les immigrants africains et antillais. Cette organisation a des contacts dans les ports (Marseille, Bordeaux, et le Havre) avec de nombreux marins et anciens combattants. Elle dénonce le fait que des tirailleurs sénégalais et malgaches soient parqués dans des camps à Fréjus en attendant d’être rapatriés.

Création de l’Union des travailleurs nègres par Garan Kouyaté, qui défend une perspective panafricaniste. Le ministère des Colonies refuse de le naturaliser parce qu’il est « anti-français ». Kouyaté prône la constitution de syndicats regroupant les Africains et les Antillais. Il est finalement exclu de l’Union des travailleurs nègres par les militants du PC qui en font partie ; par la suite le mouvement noir déclinera en métropole.

1929 - Les investissements directs privés en Afrique représentent 33% des capitaux placés à l’étranger.

1931 - L’Exposition coloniale dure 6 mois et attire 8 millions de visiteurs.

Une Contre-exposition (« La vérité sur les colonies ») est organisée par le PCF. Elle vante l’exemple de la « politique des nationalités appliquée par les Soviets ». La Troisième Internationale réclame « l’évacuation immédiate des colonies et la mise en accusation des généraux et des fonctionnaires responsables des massacres d’Annam, du Liban, du Maroc et de l’Afrique centrale ».

Pour les capitalistes français, l’Empire colonial représente 25% des importations et 30% des exportations, dont la moitié des cotonnades et un tiers des machines-outils fabriquées en France.

Blaise Diagne est pendant 25 jours (!?) sous-secrétaire d’Etat aux Colonies, premier Noir nommé à une fonction ministérielle dans un pays occidental.

Création de la Revue du monde noir

1932 - Création de Légitime défense (Aimé Césaire, Alioune Diop, Jacques Roumain, Etienne Lero, René Despestre) qui critique la « bourgeoisie de couleur » et est interdite dès son premier numéro en raison de ses positions anticolonialistes et anti-assimilationnistes.

1934 - Création de la revue L’Etudiant noir (Aimé Césaire, Léopold Senghor).

Marche de la Faim à Fort-de-France (Martinique).

1936, 25 octobre - Création de l’Union des syndicats martiniquais. « En 1936, les ouvriers agricoles de la canne faisaient 72 heures de travail par semaine et ils étaient soumis à l’arbitraire des géreurs et commandeurs des habitations. Avec les premiers syndicats et les luttes qu’ils menèrent, ils parvinrent à arracher les premières améliorations sociales et quelques années plus tard ils obtiennent la journée de 8 heures. » (Combat ouvrier n° 869)

1939 - Publication de la revue Ce que l’homme noir apporte de Senghor. Invention du terme « négritude » : ce mouvement vise à rapprocher les Noirs de France de leur histoire, de leurs traditions et de leurs langues originelles.

Seconde boucherie impérialiste

66 000 soldats africains se trouvent en France, mobilisés.

Juin 1940 - Mobilisation de 200 000 soldats en Afrique noire.

Entre le 10 mai et le 25 juin 1940, 24 271 « tirailleurs sénégalais » sur 64299 sont tués sur les champs de bataille.

Les Allemands organisent plusieurs massacres collectifs de prisonniers africains, comme à Chasselay, près de Lyon, le 20 juin 1940, où il existe un cimetière regroupant 188 tombes.

Les prisonniers africains sont envoyés en Allemagne, puis ramenés en France et enfermés dans 57 camps. En 1943, il y avait encore 10 475 prisonniers noirs.

Certains s’évadent, entre 2000 et 3000 participeront à la Résistance.

Aux Antilles il existe un mouvement aussi dit des « dissidents » qui fuient les Antilles vichyssoises pour rejoindre la Résistance (cf. le documentaire d’Euzhan Palcy, Parcours de dissidents) en Afrique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, 30 000 soldats subsahariens mourront pour l’impérialisme français.

1944 - Il y a 92 000 Africains parmi les 550 000 hommes de l’armée française. Certains ont été mobilisés de force, razziés dans les villages et attachés par une corde. D’autres croient qu’en « libérant la France », ils pourront ensuite « libérer l’Afrique ».

Lors de l’entrée de la division Leclerc dans Paris, les troupiers africains sont exclus du défilé. Ils sont logés dans des bâtiments distincts et mangent à part pendant les repas. « Des tirailleurs sont libérés des camps de prisonniers de guerre allemands et démobilisés. Débarqués le 21 novembre à Dakar, ils sont rassemblés au camp de Thiaroye à quelques kilomètres de la capitale. Mais ils attendent de recevoir les arriérés de leur solde et de pouvoir échanger leurs marks. En France, malgré leurs réclamations, on le leur avait refusé sous divers prétextes, et on leur avait promis que tout se ferait au Sénégal. Mais ici rien non plus ne se faisait, on leur proposait l’échange de leur argent à la moitié de sa valeur, ils recevaient un nouvel ordre de départ... C’en était trop. Les tirailleurs protestèrent, manifestèrent sans doute. Ils séquestrèrent un général qui leur donna satisfaction pour être relâché... La nuit suivante, le 1er décembre 1944, l’armée française intervenait en bombardant et mitraillant le camp. Les tirailleurs n’avaient pas d’armes. Combien de morts ? 25, 38, 60 ou plus ? Quelques uns de ceux qui n’avaient pas été tués passèrent en jugement et furent emprisonnés jusqu’à ce qu’une grâce présidentielle leur soit accordée en avril 1947, lors du voyage de Vincent Auriol en AOF. En France on ignore tout. Senghor en parle dans un numéro d’Esprit de juillet 1945 et Lamine Gueye rapporte ces faits en mars 1946 à la première Constituante. » (Sources : Yves Benot, Massacres coloniaux, La Découverte, 1994 ; Sembène Ousmane, Le camp de Thiaroye, film, 1988 ».

Massacres en Afrique après la Libération

1945 -De Gaulle nomme à la tête du haut comité consultatif de la Population et de la Famille un raciste notoire Georges Mauco, défenseur du régime de Vichy et des mesures prises contre les Juifs et les Arméniens. Ce sinistre individu occupera ce poste pendant 25 ans. Il considère que tous les « étrangers » ne sont pas assimilables et établira une véritable hiérarchie raciale, entre ce qu’il appelle les « Nordiques », les « Européens méditerranéens », les « Slaves » et tous les autres qui se trouvent bien sûr au bas de l’échelle. Même si ces recommandations ne sont pas suivies (entre 1949 et 1955, 180 000 Algériens viennent travailler en France), la hiérarchie nationale et raciste défendue par Mauco aura une longue postérité.

1945 - Répression contre des grèves et émeutes en été et automne 1945, dans divers pays d’Afrique noire, la plus grave se déroulant au Cameroun le 21 septembre 1945.

45 000 morts à Sétif

29 députés africains sont élus au parlement français en octobre 1945. On aura le même nombre de députés noirs en 1956 mais plus jamais après, en raison de l’indépendance de l’Afrique, mais surtout de la sous-représentation de ce que l’on n’appelait pas encore les « minorités visibles ».

1945 - Grève (et affrontements) du Nord (Martinique).

1946 - Création des DOM, départements d’outremer : Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion.

1947-1948 - Répression pendant 20 mois à Madagascar : entre 10 000 et 90 000 personnes sont massacrées par l’armée française.

1948 - Grève (et affrontements) au Carbet (Martinique).

1950 - Création de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), futur vivier de cadres et d’hommes politiques en Afrique, et étroitement surveillée par la police car jugée « cryptocommuniste ».

1951 : Grève (et affrontements) de Ducos (Martinique).

Juillet 1953 - Création par Maurice Papon (ex-préfet collaborateur) de la Brigade des agressions et violences (BAV, d’où le mot « bavure ») chargée de contrôler et réprimer les Nord-Africains.

1954 - Il y a 17 000 Africains en France (soit 1% des étrangers)

1956 - Grève des ouviers de la canne pendant 3 mois. 53 militants arrêtés, 874 jours de prison ferme distribués.

1958 - L’Empire colonial français représente 37,4% des exportations et 27,5% des importations de marchandises. Les colonies françaises absorbent 90% des exportations de l’industrie cotonnière.

Felix Houphouet-Boigny est le quatrième Africain qui sera ministre en France (après Lamine Guèye, Leopold Sédar Senghor et Blaise Diagne).

Création de l’Association générale des étudiants martiniquais qui milite pour l’autonomie des Antilles et pour une union Martinique-Guadeloupe-Guyane

Création de l’AGEG (les étudiants guadeloupéens) et de la revue Matouba qui fédère les étudiants antillais.

1959 - Le Parlement gèle (« cristallise ») les retraites des anciens combattants des colonies, les condamnant ainsi à la misère pour des décennies. Des émeutes éclatent à Fort-de-France en décembre 1959. Trois Martiniquais sont abattus par les flics.

VI- INDÉPENDANCES AFRICAINES

ET INDÉPENDANTISME ANTILLAIS

1960 - 273 millions d’habitants en Afrique subsaharienne. La plupart des Etats africains sont désormais indépendants et les Africains noirs deviennent, dans leurs nouveaux pays, des citoyens à part entière, ce qu’ils n’étaient pas quand ils faisaient partie de l’AOF ou de l’AEF. La plupart des militants ou dirigeants africains importants rentrent dans leurs pays respectifs.

En France, cette année-là, il n’y a que 4 500 étudiants “noirs” : 3 000 Africains, 800 Malgaches et 800 Antillais.

1961 - Au mois de mars, de nombreuses grèves se déroulent en Martinique. Au Carbet, trois ouvriers agricoles grévistes sont tués, suite à l’ordre d’un commissaire qui fait tirer sans sommations sur une foule de manifestants.

1962 - 80 400 Africains en France (4% des étrangers), surtout des Soninké et des Toucouleur du Sénégal et du Mali, mais également de la Mauritanie

1963 - Création du BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations intéressant les Départements d’outre-mer) pour contrecarrer notamment l’influence des mouvements indépendantistes aux Antilles et faire face à la pénurie de petit personnel dans la fonction publique, notamment dans le secteur hospitalier. Résultat : le nombre d’Antillais et Guyanais passe de 67 000 à 350 000 en 20 ans. On appelle la première génération les Négzagonaux, la seconde les Négropolitains.

Il s’agissait clairement dans une optique néocoloniale de laisser le secteur privé des Antilles aux békés (les Blancs) et d’exporter en métropole les chômeurs antillais noirs pour éloigner un péril politique, faciliter leur promotion sociale et acheter leur soutien ou, pour le moins, leur passivité.

Création du GONG (Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe), première organisation indépendantiste fondée par des militants se revendiquant alors du maoïsme et qui prônent une « révolution démocratique nationale et populaire » pour obtenir l’indépendance.

1969 - Présentation de la pièce Black Power de Sanvi Panou (Bénino-Togolais) qui diffusera de nombreux films africains aux cinémas La Clef puis Images d’ailleurs.

1971-1978 - Grandes grèves en Guadeloupe animées par le syndicat indépendantiste, l’Union des travailleurs agricoles (UTA), proche du GONG.

1973 - L’UTA devient l’UGTG, Union générale des travailleurs de Guadeloupe. « L’UGTG a été fondée en décembre 1973 dans le sillage des luttes menées par l’UTA (Union des Travailleurs Agricoles) et l’UPG (Union des Paysans pauvres de la Guadeloupe). Ces luttes dont la grande grève des ouvriers agricoles et des petits planteurs de 1971 avaient rassemblé alors des centaines de travailleurs et petits paysans qui exigeaient l’augmentation du prix de la tonne de canne et des salaires des ouvriers agricoles. Ceux qui dirigeaient et orientaient ces luttes à l’époque étaient issus du mouvement nationaliste des années 60, notamment le GONG dont une fraction des militants devait fonder ensuite l’UPLG (Union populaire pour la Libération de la Guadeloupe). » (Combat ouvrier)

Février 1974 - Grande grève des ouvriers agricoles et fusillade de Chalvet contre des ouvriers de la banane (Martinique).

Novembre 1974 - Première grève des éboueurs parisiens, en majorité africains.

VII- FERMETURE DE L’IMMIGRATION

1975 - Création d’une carte de séjour pour les Africains. Jusqu’ici les ex-ressortissants de l’empire colonial français n’avaient pas besoin d’un visa et pouvaient circuler librement, du moins tant qu’ils avaient un billet aller-retour et quelqu’un se portant garant en France.

1977 - Giscard d’Estaing veut expulser 500 000 étrangers en 5 ans, à raison de 100 000 par an. Le Conseil constitutionnel refuse.

Fin des années 70 - Le regroupement familial se développe : les femmes africaines arrivent en France et les familles prennent le pas sur les mâles célibataires. Une nouvelle génération d’Africains noirs et français apparaît.

1978 - création de l’UPLG (Union pour la libération de la Guadeloupe) à partir d’une fraction de l’ex-GONG.

Création en Martinique du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) qui a pour objectif « la décolonisation et l’indépendance ».

1983 - 179 000 Martiniquais, 169 000 Guadeloupéens et 8 500 Guyanais (un tiers de la population des DOM) travaillent en France dans le secteur hospitalier, à la RATP et aux PTT.

La loi du 30 juin 1983 fixe des dates différentes pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à La Réunion et à Mayotte.

Eté 1986 - Au nom de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement impose le visa pour les Africains. D’immenses files d’attente se forment devant les ambassades de France en Afrique, la validité des certificats d’hébergement est contestée, le harcèlement administratif s’intensifie.

Octobre : Pasqua expulse 101 Maliens dans un charter

En même temps une campagne commence dans les médias contre les « coutumes africaines » pour justifier le caractère prétendument inassimilable des Africains : mariages forcés, polygamie, excision, etc.

1990 - Durcissement des critères de l’OFPRA, organisme chargé des réfugiés. Campagne contre les Africains qui seraient de faux demandeurs d’asile.

Le caractère de l’immigration change : ce ne sont plus des paysans qui viennent pour aider leur village et leur famille élargie, mais des citadins, parfois avec un bon niveau d’études.

En même temps, au niveau international, diminution de l’aide au développement (40%) et baisse du prix des matières premières.

1991 - 19 juin - Chirac dénonce dans un dîner-débat un mythique Africain polygame qui toucherait 50 000 francs (7 500 € par mois) de prestations sociales, aurait 3 ou 4 femmes, une vingtaine d’enfants, ne travaillerait pas et imposerait « le bruit et l’odeur » aux voisins dans son HLM.

1993, 13 mai - Réforme du Code de la nationalité qui oblige désormais les mineurs nés de parents étrangers en France à déclarer leur volonté de devenir Français à leur majorité.

1994 - Création du Collectif des filles et fils d’Africains déportés (COFFAD) animé par Assani Fassani et Joby Valente qui dénoncent le pillage du continent africain et réclament notamment la restitution de tous les objets d’art qui se trouvent dans les musées occidentaux. Selon eux le terme d’esclavage ne convient pas, il vaut mieux parler de Yovodah (cruauté du Blanc). Ils proposent une décennie de pèlerinages à La Mecque en l’honneur des victimes de la traite. Ils demandent la radiation de Nicolas V de la liste des papes, puisqu’il a légitimé le commerce des esclaves dans une bulle du 8 janvier 1454.

1996, 23 août - Expulsion des grévistes de la faim de l’église Saint-Bernard.

Création du Conseil supérieur de la Communauté noire en France par Sanvi Panou, mais la mayonnaise ne prend pas.

Juin 1997 - Dieudonné se présente à Dreux contre Marie-France Stirbois (FN)

1998 - Un seul député noir à l’Assemblée, Kofi Yamgnane, représentant PS du Finistère. Création de la revue Africultures qui dénonce le silence de l’Etat français sur la période précédant 1848.

23 mai 1998 - Manifestation de 40 000 personnes, en majorité des Antillais, qui se disent « fils et filles d’esclaves », à l’appel du « Comité pour une commémoration unitaire du cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage des nègres dans les colonies françaises », comité qui deviendra le CM98. Il regroupe de 300 à 350 associations antillaises, guyanaises et réunionaises.

Juin 1998 - création de deux organisations nationalistes : le Mouvement guadeloupéen (ex-UPLG, ex-GONG) et le KLNG (Konvoi pou Libérasion a Pèp Gwadloup/ Entraide pour la libération du peuple guadeloupéen). Selon Combat ouvrier, le Mouvement guadeloupéen est un parti de notables nationalistes, proche d’une fraction des petits patrons de la canne à sucre et de la banane, mais qui continue à garder une influence dans une partie de la classe ouvrière par l’intermédiaire des syndicats qu’il contrôle, tout en ayant renoncé à l’indépendance.

20 octobre 1998 - colloque à l’UNESCO sur les « Traites négrières par les puissances occidentales : crime contre l’humanité ».

VIII - RECONNAISSANCE DE L’ESCLAVAGE

Décembre 1998 - Christiane Taubira dépose une proposition de loi sur l’esclavage et la traite négrière. Cette loi est amputée de trois éléments importants :

- l’idée d’une éventuelle réparation (signalons que, lors de l’indemnisation des propriétaires d’esclaves en 1848, 1/8e de l’argent perçu fut investi dans le capital des nouvelles banques créées ; ce qui a permis à l’élite des colons non seulement de contrôler le secteur financier local mais aussi de continuer à accaparer les terres),

- la qualification des victimes de la traite comme des « déportés »,

- et la référence à la culpabilité des puissances européennes

Lors de la Coupe du monde de football, les Renseignements généraux prétendent que des bandes ethniques se sont créées, regroupant majoritairement des Antillais et des Africains et qu’elles s’inspireraient de la culture des gangs américains. Ce thème reviendra en 2005 dans les médias.

1999 - Création des CODAC (Commissions départementales d’accès à la citoyenneté) censées identifier les discriminations dans les domaines de l’emploi, du logement, de l’accès aux services publics et aux loisirs

6 mars - Création d’Africagora, petit club (170 membres) d’entrepreneurs, de cadres, et de professions libérales qui « ne font pas de politique » mais luttent contre les pratiques discriminatoires dans les milieux d’affaires. Ils veulent promouvoir l’intégration économique des citoyens originaires d’Afrique et des DOM-TOM et animent une émission dominicale hebdomadaire sur RFI où ils invitent toutes sortes de patrons, de « décideurs », de ministres et bien sûr de cadres africains aux dents longues.

23 mai - Echec de la manifestation Lanmèkannfèneg organisée par le CM98 : 2 000 à 3 000 personnes. Lanmèkannfèneg s’adresse en priorité à la communauté antillaise : le mot créole désigne l’océan (Lanmè), la canne à sucre (Kann), les chaînes (Fè) et le nègre (Nèg). Les manifestations suivantes sont groupusculaires. CM 98 promeut aussi des groupes de paroles assistés de psychologues pour « réparer les maux hérités de la période esclavagiste ».

2000 - Selon une étude du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), les « minorités ethniques » sont sous-représentées dans le public des « émisions de plateau », chez les invités de ces programmes comme chez les journalistes ou animateurs.

2001, 10 mai - La traite négrière et l’esclavage des Noirs sont reconnus par le Parlement comme un crime contre l’humanité.

Les chaînes de télévision (TF1, M6, puis LCI en 2002) promettent de « tenir compte de la diversité des origines et des cultures de la communauté nationale ».

2002 - Candidature aux élections présidentielles de la Guyanaise Christiane Taubira au nom du Parti des radicaux de gauche.

6 avril 2002 - Assises nationales de la communauté noire de France organisées par Africagora qui publie un annuaire listant 1 000 professionnels noirs, tous bardés de diplômes

2003 - Création du Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionais, ou Collectif DOM, en réaction à la hausse des tarifs aériens entre les DOM et l’Hexagone. Animé par Patrick Karam, ce groupe fait du lobbying médiatique autour de 5 thèmes :

- la continuité territoriale (prix plafond pour les billets d’avion ; une qualité égale des services publics dans les DOM et en métropole),

- la lutte contre les discriminations,

- la mémoire de l’esclavage,

- la citoyenneté

- et la visibilité (présence dans les médias, arts et spectacles).

Le Collectif DOM exerce des pressions sur la gauche (le PS) pour l’obliger à présenter des candidats domiens en Ile-de-France, sous la menace de déclencher une campagne de tracts et de manifestations devant les meetings du PS aux régionales de 2004.

Il défend les « congés bonifiés » des 70 000 fonctionnaires d’outre-mer, c’est-à-dire le droit de bénéficier tous les trois ans de deux mois de congés, et aussi d’aides financières pour compenser l’éloignement.

Le Collectif DOM prétend constituer un « lobby régionaliste et républicain » et affirme avoir 10 000 adhérents et 30 000 sympathisants, mais leur assemblée générale, tous les 15 jours à Paris, ne réunit qu’une centaine de personnes.

2004 (janvier) - Création par le Premier ministre d’un Comité pour la mémoire de l’esclavage.

Création de l’Amité judéo-noire.

Création du CAPDIV (Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France) par Patrick Lozes, des responsables associatifs et des chercheurs.

11 décembre - Marche des « originaires d’outre-mer contre les discriminations, entre 5 000 et 10 000 manifestants, avec à leur tête Eric Raoult (député UMP !!!), Dieudonné et Stéphane Pocrain (ex-porte-parole des Verts).

30 décembre - Création de la HALDE, Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité.

2005 16 janvier - Lancement de l’appel des Indigènes de la République.

23 février - Loi reconnaissant les aspects positifs de la présence française outre-mer, adoptée par la droite (les députés socialistes s’abstiennent et ne votent pas contre, probablement parce qu’ils voulaient plus de compensations pour les harkis ; et il n’y a que 30 députés présents en tout dans l’hémicycle).

3 avril - Création de la Coordination nationale des associations et personnalités antillaises et réunionaises avec une quarantaine d’associations d’Ile-de-France, de Nantes et de Lyon, qui met l’accent sur le fait que ses membres sont « descendants d’esclaves », et « ni noirs ni blancs ».

23 mai - 8 à 10 000 Domiens se réunissent sur le parvis des Droits de l’homme à Paris.

23 mai 2005/3 février 2006 - Campagne du collectif DOM contre le label publicitaire « Y’a bon Banania » et la société Nutrimaire. La « bataille » se termine par un accord à l’amiable pour éviter un procès pour propagande « raciste portant atteinte à la dignité humaine ».

Juin 2005 - Le Collectif DOM organise un forum pour l’emploi des Français d’outre-mer et y invite des « entreprises citoyennes ».

Août 2005 - 17 Africains meurent dans l’incendie d’un immeuble insalubre (déjà 24 autres Africains étaient morts dans des circonstances similaires en avril 2005). Les médias s’en prennent à la polygamie, aux familles nombreuses, à la vie communautaire africaine, et évidemment aux sans-papiers. L’absence de solidarité des politiques et des médias suscite l’indignation chez les Africains et les Antillais vivant en France, tout comme la discrétion à propos de l’accident d’avion survenu au Venezuela le 15 août et dans lequel ont péri 153 Martiniquais.

26 novembre - 72 organisations africaines et antillaises créent le CRAN, animé par Patrick Rozès et Louis-Georges Tin. Il s’agit de regrouper les « associations noires républicaines » de « toutes les tendances politiques ». Yves Jégo, député UMP et fervent sarkozyste, considère qu’il est sain que « les minorités et tous ceux qui se sentent exclus s’organisent et s’expriment ».

2 décembre - Le collectif DOM menace d’organiser une contre-manifestation à la cérémonie qui était prévue place Vendôme pour célébrer le bicentenaire de la bataille d’Austerlitz.

Claude Ribbe, du collectif DOM, publie un pamphlet où il présente Napoléon comme un précurseur d’Hitler et de la solution finale, qui a réduit 250 000 Africains en esclavage en 1802 et serait responsable de la mort d’un million d’autres Africains..

7 décembre - Le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy annule son voyage aux Antilles. Aimé Césaire et d’autres intellectuals martiniquais considèrent qu’il n’est pas le bienvenu en raison de son soutien au « rôle positif » de la présence française (donc de la colonisation) outremer, évoqué dans la loi du 23 février 2005

Un millier de manifestants se réunissent à Fort-de-France et 300 militants politiques et responsables syndicaux à Pointe-à-Pitre.

Un sondage prétend que 64% des Français sont d’accord avec l’article 4 de la loi du 23 février 2005.

22 décembre - Le « comique » Dieudonné annonce qu’il sera candidat à la présidence de la République mais finira par renoncer, tout comme Christiane Taubira.

2006 - Le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) propose un « schéma martiniquais de développement »... en payant les services du Cabinet Lipsor dirigé par Michel Godet, larbin des patrons, particulièrement agressif contre les droits des travailleurs, les « privilèges » des fonctionnaires et les grévistes chaque fois qu’il passe à la télé. « Le jeudi 4 mai, le président du Conseil Régional de la Martinique, Alfred Marie-Jeanne, a lancé un vibrant appel à Bernard Hayot, l’un des gros patrons béké et une des toutes premières fortunes de France, pour l’aider dans sa démarche. Il ne demande pas de réparations (pour l’esclavage !), mais le “supplie” d’investir encore plus dans le pays pour le développer ! » (Combat ouvrier)

2007 - Le MIM a un député (Alfred Marie-Jeanne), 24 conseilleurs régionaux, 2 conseillers généraux, 11 conseillers municipaux et un maire.

Aujourd’hui, il y a environ 400 000 Africains en France (soit 9% de la population immigrée), et les trois quarts d’entre eux vivent en banlieue parisienne. Ils sont originaires essentiellement de huit pays : Sénégal, Mali, Congo, Côte-d’Ivoire, Madagascar, Cameroun et ex-Zaïre. Un million de Domiens vivent en France sans compter les 2,5 millions d’habitants de l’outre-mer. Par contre, on ignore combien il y a de Franco-Africains.

PS. : Les données présentées dans ce texte sont essentiellement extraites de trois livres : Noir et Français de G. Faes et S. Smith (Hachette Pluriel 2006) ; France blanche, colère noire de F. Durpaire (Odile Jacob, 2006) et Esclaves noirs, maîtres blancs (ouvrage collectif paru chez Homnisphères en 2006), ainsi que de recherches sur Internet notamment sur le site de Combat ouvrier, organisation sœur de Lutte ouvrière aux Antilles. Cette brève chronologie ne donne qu’une image très partielle et incomplète de l’histoire des Franco-Africains, Franco-Antillais et des Africains ayant vécu et lutté en France, aux Antilles et en Afrique contre l’esclavage, le colonialisme et l’exploitation capitaliste. Elle sera progressivement enrichie sur le site mondialisme.org N’hésitez pas à nous écrire à

yvescoleman@wanadoo.fr . Pour nous envoyer remarques, critiques et suggestions/

(Y.C.)

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